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20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 09:43

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

LA FOLLE JOURNÉE OU LE MARIAGE DE FIGARO

Résumé et citations établis par Bernard MARTIAL, professeur en CPGE et en Première

COMÉDIE EN CINQ ACTES ET EN PROSE

REPRÉSENTÉE, POUR LA PREMIÈRE FOIS, PAR LES COMÉDIENS FRANÇAIS ORDINAIRES DU ROI LE MARDI 27 AVRIL 1784

… En faveur du badinage,
Faites grâce à la raison.

(Vaud de la pièce.)

PERSONNAGES

LE COMTE ALMAVIVA, grand corrégidor d’Andalousie.

LA COMTESSE, sa femme.

FIGARO, valet de chambre du comte et concierge du château.

SUZANNE, première camériste de la comtesse, et fiancée de Figaro.

MARCELINE, femme de charge.

ANTONIO, jardinier du château, oncle de Suzanne et père de Fanchette.

FANCHETTE, fille d’Antonio.

CHÉRUBIN, premier page du comte.

BARTHOLO, médecin de Séville.

BASILE, maître de clavecin de la comtesse.

DON GUSMAN BRID’OISON, lieutenant du siège.

DOUBLE-MAIN, greffier, secrétaire de don Gusman.

Un huissier audiencier.

GRIPPE-SOLEIL, jeune pastoureau.

Une jeune bergère.

PÉDRILLE, piqueur du comte.

Personnages muets.

Troupe de valets.

Troupe de paysannes.

Troupe de paysans.

La scène est au château d’Aguas-Frescas, à trois lieues de Séville.


ACTE PREMIER

Le théâtre représente une chambre à demi démeublée ; un grand fauteuil de malade est au milieu. Figaro, avec une toise, mesure le plancher. Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d’orange, appelé chapeau de la mariée.

Scène I

FIGARO, SUZANNE.

Alors que Figaro mesure la chambre, que le comte leur cède, pour y installer leur lit, Suzanne essaie son chapeau de mariée, avec un petit bouquet de fleurs d’orange. Mais elle ne veut pas de cette chambre et ne souhaite pas expliquer pourquoi. Figaro, au contraire, trouve que cette chambre, située entre les appartements de Monsieur et de Madame, est très commode. Suzanne dit alors clairement que le comte a des visées sur elle : « Il y a, mon ami, que, las de courtiser les beautés des environs, monsieur le comte Almaviva veut rentrer au château, mais non pas chez sa femme : c’est sur la tienne, entends-tu ? qu’il a jeté ses vues, auxquelles il espère que ce logement ne nuira pas. » Elle tient cette information de Basile, son maître à chanter. Figaro s’insurge contre Basile. Suzanne insiste pour lui ouvrir les yeux : la dot qu’on lui donne n’est pas pour les beaux yeux de Figaro. Il entend bien s’en servir à ce droit du seigneur : « Apprends qu’il la destine à obtenir de moi, secrètement, certain quart d’heure, seul à seule, qu’un ancien droit du seigneur… » Figaro n’a épousé Suzanne dans les domaines du comte que parce qu’il a aboli ce droit lors de son propre mariage. Suzanne confirme les intentions libertines du comte. Figaro, perplexe, se frotte la tête puis rapidement, exprime le désir de faire tomber le comte dans un piège. « De l’intrigue et de l’argent : te voilà dans ta sphère. » dit Suzanne. Une sonnette intérieure retentit : c’est la comtesse éveillée qui appelle sa camériste. Badinage amoureux entre les futurs époux. On sonne une seconde fois. Suzanne sort.

Scène II

FIGARO, seul.

Figaro fait le point sur son amour pour Suzanne, sur le calcul du comte qui l’a nommé concierge du château, l’emmène à son ambassade et l’établit comme courrier de ses dépêches pour mieux profiter de Suzanne et sur sa vengeance contre Basile. Il doit agir rapidement : avancer l’heure du mariage, écarter Marceline, donner le change au comte et étriller Basile.

Scène III

MARCELINE, BARTHOLO, FIGARO.

Depuis que Figaro a empêché le médecin Bartholo d’épouser Rosine (cf. Le Barbier de Séville), les rapports entre les deux hommes sont très tendus. Figaro se moque de lui et de Marceline : « Adieu, Marceline : avez-vous toujours envie de plaider contre moi ? » Elle sera défendue par le médecin. Figaro sort.

Scène IV

MARCELINE, BARTHOLO.

Bartholo, qui regarde Figaro, s’en aller se plaint de son insolence. Mais à son tour, Marceline ironise sur les déboires passés de Bartholo (son mariage avorté avec Rosine à cause du comte Almaviva).  Il demande à Marceline pourquoi on l’a fait venir au château. Elle lui explique que la comtesse se languit car son mari la néglige. Bartholo n’est pas mécontent de cette vengeance indirecte. Le comte est « jaloux et libertin », dit Marceline… « Libertin par ennui, jaloux par vanité : cela va sans dire. » ajoute le médecin. Marceline parle ensuite de Basile dont Bartholo a à se plaindre et qui fait la cour à Marceline. Il lui conseille de l’épouser pour s’en débarrasser. Elle rappelle enfin à Bartholo leur union passée et les engagements du médecin à l’épouser après la naissance de leur petit Emmanuel : « Qu’est devenu celui de notre petit Emmanuel, ce fruit d’un amour oublié, qui devait nous conduire à des noces ? » Bartholo se fâche : est-ce pour cela qu’elle l’a fait venir de Séville ? Elle lui dit d’oublier cette question car elle veut qu’il l’aide à épouser « le beau, le gai, l’aimable Figaro […] Jamais fâché, toujours en belle humeur ; donnant le présent à la joie, et s’inquiétant de l’avenir tout aussi peu que du passé ; sémillant, généreux […] Comme un seigneur ; charmant enfin : mais c’est le plus grand monstre ! » Quant à Suzanne, dit Marceline, il faudra l’effrayer pour qu’elle rompe ses engagements le jour de son mariage. Le comte, à qui Suzanne continuera de se refuser, appuiera la demande de Marceline. Bartholo est content de se venger de Figaro qui lui a volé cent écus. Chacun se réjouit de ses projets.

Scène V

MARCELINE, BARTHOLO, SUZANNE.

Suzanne entre, un bonnet de femme avec un large ruban dans la main, une robe de femme sur le bras. Faisant assaut de révérences et d’ironie, Suzanne et Marceline se disputent sous le regard de Bartholo. Puis Marceline fait allusion au comte (« n’est-il pas juste qu’un libéral seigneur partage un peu la joie qu’il procure à ses gens ? ») et Suzanne insiste sur la jalousie de Marceline (« la jalousie de madame est aussi connue que ses droits sur Figaro sont légers. »), elle la traite de « duègne ». Bartholo est obligé de la retenir.

Scène VI

SUZANNE, seule.

Suzanne exprime sa colère envers Marceline qui veut tout dominer au château sous prétexte qu’elle a été la gouvernante de Rosine au château. Troublée, elle jette la robe qu’elle tient sur une chaise.

Scène VII

SUZANNE, CHÉRUBIN.

Chérubin, le premier page du comte, arrive. Il était impatient de trouver Suzanne pour lui annoncer son renvoi. Le comte l’a surpris chez Fanchette, la cousine de Suzanne et il l’a renvoyé sur le champ. Tout en flattant Suzanne, Chérubin révèle qu’il est surtout triste de ne plus voir la comtesse dont il est épris ; il envie Suzanne qui la côtoie tous les jours. Soudain, le jeune page aperçoit le ruban qui retient la nuit les cheveux de la comtesse et il s’en empare. Suzanne essaie de récupérer l’objet en le poursuivant autour du fauteuil. Chérubin tire alors une romance de sa poche. Le jeune garçon se sent un besoin irrépressible d’aimer une femme : « je ne sais plus ce que je suis, mais depuis quelque temps je sens ma poitrine agitée ; mon cœur palpite au seul aspect d’une femme ; les mots amour et volupté le font tressaillir et le troublent. Enfin le besoin de dire à quelqu’un Je vous aime est devenu pour moi si pressant, que je le dis tout seul, en courant dans le parc, à ta maîtresse, à toi, aux arbres, aux nuages, au vent qui les emporte avec mes paroles perdues. » Il irait même jusqu’à Marceline… Il reproche à Suzanne d’être moins douce que Fanchette. Le manège du ruban reprend. Suzanne menace de le dénoncer au comte pour précipiter son renvoi.  Chérubin voit le comte entrer ; il se jette derrière le fauteuil avec effroi. Il se croit perdu.

Scène VIII

SUZANNE, Le COMTE, CHÉRUBIN caché.

Suzanne aperçoit le Comte. (Elle s’approche du fauteuil pour masquer Chérubin.) Le comte commence à faire la cour à Suzanne et s’assoit dans le fauteuil derrière lequel se cache Chérubin à la grande inquiétude de Suzanne. Le roi a nommé le comte ambassadeur à Londres et il veut amener Figaro avec lui pour avoir Suzanne à ses côtés. Elle lui rappelle sa promesse d’abolir le droit du seigneur : « lorsque monseigneur enleva la sienne de chez le docteur, et qu’il l’épousa par amour ; lorsqu’il abolit pour elle un certain affreux droit du seigneur… » Le comte veut qu’elle le rejoigne à la brune au jardin. Ils entendent alors Basile qui répond à quelqu’un que le comte n’est pas là. Le comte veut se cacher à son tour derrière le fauteuil. (Suzanne lui barre le chemin ; il la pousse doucement, elle recule, et se met ainsi entre lui et le petit page ; mais pendant que le comte s’abaisse et prend sa place, Chérubin tourne, et se jette effrayé sur le fauteuil, à genoux, et s’y blottit. Suzanne prend la robe qu’elle apportait, en couvre le page, et se met devant le fauteuil.)

Scène IX

Le COMTE et CHÉRUBIN cachés, SUZANNE, BAZILE.

Basile prévient Suzanne que Figaro cherche le comte. Il parle avec sarcasme des visées du comte sur Suzanne (« Désirer du bien à une femme, est-ce vouloir du mal à son mari ? ») et de Chérubin sur la comtesse. Suzanne essaie de prendre la défense de l’enfant tombé dans la disgrâce de son maître. Le comte sort alors de sa cachette et s’en prend à Basile. Suzanne est troublée. Le comte veut qu’elle s’assoie dans le fauteuil, ce qu’elle refuse évidemment. Basile, lui, essaye de se rattraper. Le comte souhaite renvoyer le page chez ses parents avec cinquante pistoles et un cheval. Puis, en voulant démontrer comment il a découvert Chérubin (caché sous une espèce de rideau derrière la porte) chez Fanchette, le comte découvre Chérubin sous la robe. Suzanne essaie de défendre Chérubin alors que le comte feint de défendre… l’honneur de Figaro. Suzanne explique que le page était venu la voir pour lui demander de plaider sa cause auprès de la comtesse. Troublé, il s’est caché derrière le fauteuil. Le comte comprend ce qui s’est passé et conclut : « Tu n’épouseras pas Figaro. » Le comte force le page à se lever.

Scène X

CHÉRUBIN, SUZANNE, FIGARO, LA COMTESSE, LE COMTE, FANCHETTE, BASILE.

(Beaucoup de valets, paysannes, paysans vêtus de blanc.) Figaro, tenant une toque de femme, garnie de plumes blanches et de rubans blancs, parle à la comtesse. Figaro veut que, devant tout le monde, le comte célèbre le premier mariage après le renoncement solennel du maître au droit de cuissage. La comtesse appuie cette demande. Le comte, lui, veut gagner du temps et appeler Marceline. La conversation vient ensuite sur le sort de Chérubin. Suzanne informe Figaro de son renvoi par le comte. La comtesse plaide la cause du jeune page. Le comte cède (en apparence) : « C’est assez, c’est assez ; tout le monde exige son pardon, je l’accorde, et j’irai plus loin : je lui donne une compagnie dans ma légion. » En effet, Chérubin devra partir sur le champ rejoindre la légion en Catalogne. La comtesse, émue, ne peut que lui souhaiter de réussir sa mission ; le comte remarque cette émotion. Il est vrai qu’elle se préoccupe de la sécurité de son filleul, allié de ses parents. Figaro prodigue ses encouragements à Chérubin : il va devenir un homme. Mais le comte se préoccupe toujours de savoir où est Marceline. Elle est allée au bourg avec Bartholo, dit Fanchette ; elle paraissait courroucée en parlant de Figaro. Fanchette veut savoir également si le comte leur a pardonné. Le comte veut maintenant voir Basile. (Ils sortent tous.)

Scène XI

CHÉRUBIN, FIGARO, BASILE.

(Pendant qu’on sort, Figaro les arrête tous deux et les ramène.) Figaro veut qu’ils « répètent leurs rôles ». Chérubin fera semblant de partir à cheval et reviendra à pied par l’arrière. Fanchette devra éviter de se faire remarquer. Basile veut conclure par un proverbe dont Figaro se moque. Figaro s’en va.

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