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19 août 2021 4 19 /08 /août /2021 21:16

Résumé et recueil de citations sur le thème de « l’enfance »

établis par Bernard Martial, professeur de lettres en CPGE

(Ce résumé ne remplace pas la lecture factuelle du texte intégral

                        et ne prétend pas en reproduire les qualités littéraires.)

Edition GF n°1428 : (références des pages entre parenthèses)

Edition GF n°1632 : [références des pages entre crochets]

PRÉFACE.

Ce recueil de pensées a été composé pour rassurer une mère inquiète (Madame de Chenonceaux). Je ne voulais d’abord faire que quelques pages mais le livre est devenu trop gros pour ce qu’il dit et trop mince pour le sujet qu’il aborde. J’ai hésité à la publier tant qu’il est vrai qu’il ne suffit pas d’avoir écrit quelques textes pour savoir composer un livre. Après avoir essayé de l’améliorer, je décide de le livrer en l’état en me disant que, quels que soient ses défauts, s’il inspire quelques personnes, je ne l’aurais pas fait pour rien. [45]

« Je parlerai peu de l’importance d’une bonne éducation ; je ne m’arrêterai pas non plus à prouver que celle qui est en usage est mauvaise ». Pas la peine de répéter ce que tout le monde sait.  Mais depuis trop longtemps, la littérature s’applique plus à critiquer qu’à proposer. Et alors que tant d’écrits ont, soi-disant, (41) pour but l’utilité publique, on néglige l’art de former. Mon sujet est nouveau après le livre de Locke et il risque de le rester longtemps.

« On ne connaît point l’enfance […]. Les plus sages s’attachent à ce qu’il importe aux hommes de savoir, sans considérer ce que les enfants sont en état d’apprendre. Ils cherchent toujours l’homme dans l’enfant, sans penser à ce qu’il est avant que d’être homme. » Voilà l’intérêt de mon étude quels que soient ses défauts méthodologiques ; je crois avoir bien cerné le sujet. [46] « Commencez donc par mieux étudier vos élèves ; car très assurément vous ne les connaissez point ». Sous cet angle, le livre vous sera utile.

On me reprochera probablement la partie systématique, relative à la marche de la nature. « On croira moins lire un traité d’éducation que les rêveries d’un visionnaire sur l’éducation. » J’expose mon point de vue original sans chercher à l’imposer à autrui.

Je ne renonce pas pour autant à m’exprimer sur les points sur lesquels je suis en désaccord. [47] (42) Il en va du bonheur du genre humain.

En me suggérant de faire ce qui est « faisable », on me propose en réalité de reproduire ce qui existe déjà ou du moins d’allier un bien avec le mal ambiant. Cette combinaison ne soigne pas le mal et gâte le bien. Je préfèrerais encore ne rien changer du tout : on ne peut viser en même temps des objectifs contradictoires.

Dans tout projet, il faut prendre en compte sa bonté absolue et sa facilité d’exécution.

La bonté du projet doit être d’abord dans la nature de la chose pour qu’il soit faisable ; par exemple ici que « l’éducation proposée soit convenable à l’homme, et bien adaptée au cœur humain. »

Ensuite, il convient de prendre en compte les rapports inhérents aux diverses situations qui peuvent varier à l’infini, selon les pays ou le milieu social. [48] (43) Je n’entrerai pas dans le détail de ces circonstances particulières pour me concentrer sur ce qui est valable partout et pour tous. J’aurai tort si je n’y parviens pas, mais si j’y parviens, on ne pourra m’en demander plus. Car je ne promets que cela. [49] (44)

          LIVRE PREMIER

 

« Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l’homme. » Il s’applique à défaire et à déformer tout ce qu’a fait la nature, y compris l’homme lui-même. Il faut donc le rééduquer pour lui.

« Sans cela, tout irait encore plus mal et notre espèce ne veut pas être façonnée à demi. Dans l’état où sont désormais les choses, un homme abandonné dès [53] sa naissance à lui-même parmi les autres serait le plus défiguré de tous. Les préjugés, l’autorité, la nécessité, l’exemple, toutes les institutions sociales, dans lesquelles nous nous trouvons submergés, étoufferaient en lui la nature, et ne mettraient rien à la place. » … comme un arbrisseau piétiné au milieu d’un chemin par les passants.

C’est à toi que je m’adresse « tendre et prévoyante mère » qui a su protéger l’arbrisseau (45) des dangers de la route. [54] « Cultive, arrose la jeune plante avant qu’elle meure : ses fruits feront un jour tes délices. Forme de bonne heure une enceinte autour de l’âme de ton enfant ; un autre en peut marquer le circuit, mais toi seule y dois poser la barrière. »

« On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l’éducation. » Si l’homme naissait grand et fort, sa taille et sa force lui seraient vite préjudiciables faute du conseil d’autrui. « On se plaint de l’état de l’enfance ; on ne voit pas que la race humaine eût péri, si l’homme n’eût commencé par être enfant. »

Force, jugement… « Tout ce que nous n’avons pas à notre naissance et (46) dont nous avons besoin étant grands, nous est donné par l’éducation. » [55]

« Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes ou des choses. Le développement interne de nos facultés et de nos organes est l’éducation de la nature ; l’usage qu’on nous apprend à faire de ce développement est l’éducation des hommes ; et l’acquis de notre propre expérience sur les objets qui nous affectent est l’éducation des choses. »

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