Tableau établi par Bernard Martial (professeur de lettres modernes)
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Titre |
Thème |
Vers à retenir |
SPLEEN ET IDEAL |
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28 |
Le Serpent qui danse |
La femme en mouvement est comparée à un serpent qui danse. |
Que j’aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau! |
29 |
Une charogne |
Le poète invite sa compagne à contempler une charogne en décomposition et à méditer sur la fragilité de la beauté. Méditation sur la poésie elle-même t ses devoirs (prendre en compte la finitude). |
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j'ai gardé la forme et l’essence divine De mes amours décomposés ! |
30 |
De profundis clamavi (J’ai crié du fond de l’abîme) |
Le poète, tombé au fond du gouffre, implore la femme aimée, en vain. |
J’implore ta pitié, Toi l’unique que j’aime, Du fond du gouffre obscur où mon cœur es tombé. |
31 |
Le Vampire |
Le poète implore la mort pour échapper à la femme vampire. Masochisme. |
Toi qui, comme un coup de couteau, Dans mon cœur es entrée, Toi qui, comme un hideux troupeau De démons, vins, folle et parée. |
32 |
« Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive » |
Opposition entre la relation vénale sordide et réelle et l’idéal irréel (cf. Sarah Louchette). |
Je me pris à songer près de ce corps vendu A la triste beauté dont mon désir se prive. |
33 |
Remords posthume |
Quand vous serez morte, il sera trop tard. Carpe diem ! |
(Car le tombeau comprendra le poète). |
34 |
Le Chat (« Viens, mon beau chat ») |
Parallèle entre le chat et la femme. |
Je vois ma femme en esprit ; son regard, Comme le tien, aimable bête, Profond et froid, coupe et fend comme un dard |
35 |
Duellum (guerre, combat) |
Deux êtres qui se déchirent et que la haine retient. |
Ce gouffre, c’est l’enfer, de nos amis peuplé ! Roulons-y sans remords, amazone inhumaine, Afin d’éterniser l’ardeur de notre haine ! |
36 |
Le Balcon |
Un souvenir de bonheur. |
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses, -Ô toi, tous mes plaisirs ! ô toi, tous mes devoirs !- […] Nous avons dit souvent d’impérissables choses Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon. |
37 |
Le Possédé |
Possession amoureuse = possession satanique. |
Sois ce que tu voudras, nuit noire, rouge aurore ; Il n’est pas une fibre en tout mon corps tremblant Qui ne crie : Ô mon cher Belzébuth, je t’adore ! |
38 |
Un fantôme
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Petit drame en quatre actes, mettant en scène l’évolution des rapports avec Jeanne Duval.
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Où le Destin m’a déjà relégué ; [… ] C’est Elle ! noire et pourtant lumineuse »
Dans le présent le passé restauré ! »
Et tout semblait lui servir de bordure. »
Tu ne tueras jamais dans ma mémoire Celle qui fut mon plaisir et ma gloire ! ». |
39 |
« Je te donne ces vers » |
La postérité du poète assurera l’éternité de la femme (exaspération de lui-même). |
Statue aux yeux de jais, grand ange au front d’airain ! |
40 |
Semper eadem (toujours la même) |
Face à la tristesse de la mort, s’enivrer d’un beau mensonge. |
Laissez, laissez mon cœur s’enivrer d’un mensonge, Plonger dans vos beaux yeux comme dans un beau songe. |
41 |
Tout entière |
Que préfère-t-il en elle ? Demande le démon . Tout. (dédié à Mme Sabatier comme les poèmes 42 à 56). |
Ô métamorphose mystique De tous mes sens fondus en un ! Son haleine fait la musique, Comme sa voix fait le parfum ! |
42 |
« Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire » |
La pauvre âme solitaire rend grâce à la très belle, à la très chère. |
Parfois il parle et dit : « Je suis belle et j’ordonne Que pour l’Amour de moi vous n’aimiez que le Beau ; Je suis l’Ange Gardien, la Muse et la Madone. |
43 |
Le flambeau vivant |
Les yeux de la femme aimée : un flambeau mystique. |
Ils conduisent mes pas dans la route du Beau. […] Charmants Yeux, vous brillez de la clarté mystique Qu’ont les cierges brûlant en plein jour ; le soleil Rougit, mais n’éteint pas leur flamme fantastique. |
44 |
Réversibilité |
Opposition entre le vécu du poète marqué par l’état de péché et de misère et l’élévation spirituelle de la femme-Ange. |
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse, La honte, les remords, les sanglots, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le cœur comme un papier qu’on froisse ? |
45 |
Confession |
La confession nocturne de la femme qui se promène à son bras. |
Que c’est un dur métier que d’être belle femme. |
46 |
L’Aube spirituelle |
Le souvenir de la femme idéale au milieu de la débauche. |
- Ainsi, toujours vainqueur, ton fantôme est pareil, Âme resplendissante, à l’immortel soleil ! |
47 |
Harmonie du soir |
Pantoum de l’idéalisation amoureuse : les correspondances, le souvenir. |
Un cœur tendre qui hait le néant vaste et noir Du passé lumineux recueille tout vestige ! |
48 |
Le Flacon |
Les flacons poreux qui laissent passer les parfums, les souvenirs ; le poète devenu objet inutile, perdu dans la mémoire. |
Je serai ton cercueil aimable pestilence ! Le témoin de ta force et de ta virulence. Cher poison préparé par les anges ! |
49 |
Le Poison |
Inspiré par Marie Daubrun : le vin, l’opium ne valent pas le poison de tes yeux et de ta salive. |
Tout cela ne vaut pas le terrible prodige De ta salive qui mord, Qui plonge dans l’oubli mon âme sans remord Et, charriant le vertige La route défaillante aux rives de la mort ! |