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7 février 2025 5 07 /02 /février /2025 16:13

C’est dans l’ultraModem solitude souchonne,

Que Bayrou doit aller arpenter le désert,

Prêcher, pêcher, penser, en gardant son haubert,

Car les archers surveillent la cible matignonne.

La veille de Noël, pour le gouvernement,

Anastasie ressort ses ciseaux de censeure

Sur le nom de Bertrand, une mise en demeure,

L’appétit du molosse s’amplifie en mangeant.

 

Donner un zèbre au lion ne peint pas des rayures,

On attise sa faim par tout l’appât du sang,

Et il faut sans arrêt en remettre un cran

Dans la voracité léonine en pâture.

 

On ressort les grognards, serait-ce Waterloo ?

Dati, Valls, Darmanin, Rebsamen et puis Borne,

Les Cent Jours de Barnier. A l’assaut ! Plaine morne,

Fabrice del Dongo tombé le nez dans l’eau.

Petit Papa Noël, quand tu descendras du

Ciel avec ton budget, délivré par tes rennes,

N’oublie pas de réduire les fractures et les peines !

25 pourrait bien être un millésime ardu.

Quadrature du cercle, par peur de la censure

Et pour draguer la gauche, Bayrou cèdera-t-il

Sur les 64 ans ? Choisir son péril,

Sacrifier la retraite ou acter la rupture ?

 

Quand l’un tire la couette, c’est l’autre qui se plaint,

La couverture à gauche et la droite s’enrhume,

Combats de polochons et nuages de plume,

Qui peut dormir tranquille avec de tels voisins ?

 

L’énergie politique consiste davantage

A trouver des alliés qu’à régler les problèmes

Quel que soit le surcoût de tous ces stratagèmes,

On mettra sur l’ardoise les frais de ces chantages.

 

Suspense ! Suspendus à la suspension,

Au retrait des réformes des lois sur les retraites,

Ceux de Bérézina battent, las, en retraite

Il n’est plus guère épais1, l’espoir de solution.

 

Pas de suspension, ni d’abrogation,

La renégociation ? Bayrou, contorsionniste,

Joue donc sa survie et slalome, en piste,

Entre les portes mines de ses oppositions.

 

Trouver une censure à son pied pour le prendre

Et pour botter les fesses à tout gouvernement,

Le jeu du cordonnier est stérile et méchant

Mais réjouit l’élu qui se mêle d’esclandres.

 

Michel Barnier était RNodépendant,

Bayrou est dans l’attente du choix des socialistes

Qui, ce 16 janvier…, retirent de la liste

Leur poison de censure, du moins en attendant.

 

Le vote2  du PS déclenche le courroux

Du gourou d’LFI qui Faure les vilipende,

Les insoumisdétestent que les liens se détendent

Et veulent des alliés nés muets sous leur joug.

 

Les cigales ayant des pensées quoi qu’il en coûte

Se trouvent bien dépourvues en cet hiver venu

Elles pensent aux fourmis, taxer leurs revenus,

Affable est la fontaine au fluide goût à goutte.

 

Un seul mot « submersion4 » a rallumé le feu,

La politique en France est d’ordre sémantique,

Le mot, ce grain de sable, grippe les dynamiques,
Qu’importe le réel aux linguistes ombrageux.

 

« L’immobilisme en marche, rien ne l’arrêtera »,

Comme disait Edgar, vieille branche de Faure,

Faite en bois d’Olivier, expert en dinosaures5,

Le moonwalk6 politique toujours nous dupera.

 

Syndrome de Stockholm, le PS a trouvé

Dans ce mot le prétexte d’exhiber les menaces,

Qu’on lui a suggérées, pour croire à son audace,

Les ravisseurs ricanent du flou des réprouvés.

 

Le sens de l’intérêt général sacrifié

Au profit des querelles, des idéologies

Et des sombres ambitions d’agitateurs cyniques,

Notre pays se fige en vide pétrifié.

 

La gauche a enfoncé son coindans la fissure

Et le Front populaire se lézarde un peu plus,

Alors que l’abbé Roux compte ses angélus,

Louvoyant8 de tribord jusqu’à bâbord amure.

 

Il a sauvé sa Pau9 et gagné son budget

Évitant la censure, fatale guillotine,

Un Bayrou de secours à force de rustines

Pour reprendre la route jusqu’au prochain rejet.

 

Des couacs et des claques, les cliques du cloaque,

Cloques et cliquetis et que de clics foutraques,

Le Palais embourbé est comme un marigot

Où les Torquemada nouent déjà leurs fagots.

 

Le cabinet Bayrou a gagné un répit,

Juste un cessez-le-feu, le temps que se réarment

Les fusils ennemis et que sonne l’alarme,

Sur les champs de bataille ne pousse aucun épi.

 


1. Comme disait Tolstoï.

2. 58 députés socialistes sur 66 ont refusé de voter la censure du gouvernement Bayrou.

3. Le chef des socialistes Olivier Faure a fustigé mardi 14 « la gauche qui braille », le député LFI Thomas Portes a traité de « collabo » sur X, une députée socialiste, avant de supprimer son message.

4. Invité de LCI lundi 27 janvier, François Bayrou a soutenu qu’il y avait en France « un sentiment de submersion » migratoire. « Les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une certaine proportion », a-t-il développé, provoquant immédiatement l’ire unanime du Nouveau Front populaire.

5. « Ce qui est en train de se produire sous nos yeux, c'est un combat entre tyrannosaure et un diplodocus », déclare Olivier Faure, Premier secrétaire du PS le dimanche 26 janvier sur BFMTV.

6. Dans ce mouvement de dabse popularisé par Michael Jackson, le danseur se déplace à reculons tout en créant l’illusion par ses mouvements corporels qu’il est en train de marcher vers l'avant.

7. Le 3 février, le PS décide de ne pas voter la censure au grand dam de LFI. Le 4 au matin, le RN annonce qu’il ne censurera pas non plus le gouvernement.

8. Louvoyer, c’est, en termes de marine, avancer en zigzag face au vent. On marche alternativement au plus près bâbord amures, puis tribord amures (ou l’inverse) pour gagner dans le vent et se rendre à un point sur lequel on ne peut faire route directement.

9. Le 5 février, la première motion de censure (128 voix pour) et la seconde (122 voix) sont rejetées.

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18 décembre 2024 3 18 /12 /décembre /2024 09:14

L’Assemblée dissoute, c’est le sol qui s’effondre

Découvrant les abysses d’un déficit public1

Inouï ou caché qui ajoute un déclic

A la crise de l’Etat qui ne sait que répondre.

 

Tous ceux qui tout le temps ont requis des bonus

Sont premiers aujourd’hui à parler de gabegie

Et les plus libéraux avec tant d’énergie

Dégainent à l’envi des tas de taxes en plus.

 

Surintendant Barnier pour combler cet aven

Ressort l’artillerie de l’impôt panacée.

Pour la France endettée et tout autant taxée

La prodigalité avare a l’âge d’un peulven.

 

Or ladite Marine est devant une cour

Qui, juridiquement, envisage la peine2

Outrage homonyme à la ci-devant ReiNe

Qui voit à l’horizon ses rêves tourner court.

 

A l’ouest, en même temps, Donald à la houppette

Multirécidiviste s’est sorti du pétrin

En fuyant les prétoires pour sauter dans le train

De la présidentielle où sonnent les Trumpettes.

 

Les perspectives de l’inégibilité

Contrarient tous les plans de notre Saoul-Marine

Troquant ses ballerines contre une carabine

Et tous les masques tombent de respectabilité.

 

La « Marraine » avait adoubé l’argentier

Mais, sonnée par les juges, s’est soudain courroucée

Poussant la surenchère jusqu’à son apogée

Pour faire vaciller le statut de Barnier.

 

En ce 4 décembre, la jonction des extrêmes

A scellé le destin d’un pouvoir pantelant

Le syndicat des fauves charogne en ricanant

Le sang de la censure a un goût d’âcre crème.

 

LFI extatique, RN caustique, cynique

N’ont déboulonné la Statue du Commandeur

Que pour mieux avancer leurs travaux de sapeur

Du trône macronien, obsession litanique.

 

La guerre des boutons sévit au Parlement

Chacun se disputant pour un sac de billes

Et lançant son veto comme au jeu de quilles

Dans cette cour d’école piaillent des garnements.

 

Le Barniexit acté, il faut se mettre en quête

Du mouton à cinq pattes, détenteur de trésors,

Du savant alchimiste, changeant le plomb en or

Du grand conciliateur au milieu des tempêtes.

 

J.O. et Notre-Dame, dissolution, censure

Une année de tréteaux et de damnés trépas

Les chants élyséens toxinent de gras glas

Que l’Ulysse à son mât fiévreusement endure.

 

Le ballet des ni-ni et amis du déni

A repris aujourd’hui, carrefour des impasses,

Lignes rouges au front, tous pourtant jacassent

Sans écouter en face l’adversaire honni.

 

En 2022, la faute originelle,

Les Français ont élu le même président

Tout en paralysant le bras du Parlement

Et tout a dérapé en sordides querelles.

 

Réforme des retraites, loi sur l’immigration

Impôt sur la fortune et la proportionnelle,

Chacun son gonfalon et son bruit de crécelle,

Conflits des baronnies jusqu’à l’inanition.

 

Le jour anniversaire3 du palois Henri IV

Son biographe est hissé au palais Matignon

Saura-t-il mettre fin aux guerres des factions

Et réconcilier tous les rivaux acariâtres ?

 

Faut-il pour regonfler la République à plat

Ce Bayrou de secours avec un pneu de souffle ?

Notre élégant de Pau devra troquer ses moufles

Pour les gants de boxeur du futur pugilat.

 

Après le Savoyard, c’est un Pyrénéen

Face à l’Himalaya4, métaphore montagnarde

L’à-pic de la dette et les piques braillardes

Les rochers à bouger seront sisyphéens.

 

C’est l’ultime station avant une autoroute

Grande ouverte aux extrêmes, sans plus aucun radar

Pour flasher les excès et stopper les bobards

Notre démotrafic pourrait être en déroute.

 

Encore dans les langes de sa carapaloise5

Bayrou tôt s’emmayotte les fonctions en n’allant

Pas à Mamoudzou6 mais à Pau commettant

Une première bévue aux réponses pantoises.

 

Avant même d’avoir vu le gouvernement

De Bayrou M.L.P. déclare qu’elle « se prépare

A une élection présidentielle7», gare

Au sourire du loup, couteau entre les dents.

 

Quatre Premiers Ministres, une dissolution,

Un budget introuvable, la motion de censure

Et tant d’éclats de voix dans des bris de cassure

Les ouragans ébranlent jusqu’aux institutions.

 

1. Au deuxième trimestre 2024, la dette publique de la France s’élevait à 3 228 milliards d’euros, soit 112% du PIB.

2. Le parquet a requis, mercredi 13 novembre 2024, cinq ans de prison, dont deux ferme, et cinq ans d’inéligibilité contre Marine Le Pen, assortis d’une exécution provisoire qui l’empêcherait de se présenter à la présidentielle en 2027.

3. Henri IV est né le 13 décembre 1553 à Pau.

4. « Je n’ignore de l’Himalaya qui se dresse devant nous, de difficultés de toute nature », François Bayrou, 13 décembre 2024.

5. La carapace de tortue, berceau légendaire d’Henri IV, est l'objet emblématique des collections du Musée national de Pau.

6. Le cyclone Chido a ravagé l’île de Mayotte (capitale Mamoudzou) le samedi 14 décembre 2024.

7. Dans une interview au Parisien, Marine Le Pen déclare : « Je me prépare à une élection présidentielle anticipée, par précaution, compte tenu de la fragilité d’Emmanuel Macron, du peu de leviers institutionnels qu’il lui reste ».

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11 décembre 2024 3 11 /12 /décembre /2024 22:55

Voltaire à la Bastille, un fort pour Diderot,

Mandelstam au goulag, comme Soljenitsyne,

Et pour André Chénier l’acier des guillotines

A la Conciergerie, on enferma Marot.

 

Aujourd’hui, c’est Sansal que l’on jette au cachot

A sa sortie d’avion, vengeance sarrasine

D’un régime oppresseur qui darde ses fascines

Contre cet écrivain qui parle un peu trop haut.

 

Les militaires qui ont gracié les égorgeurs

Cherchent à garrotter cet innocent rêveur.

Qu’attendre d’Alger ? Rien ! Mais où sont nos lumières

 

Si promptes à s’indigner, qui salissent l’auteur,

Mimant servilement les ciseaux des censeurs ?

Fracassons de nos cris cette gangue geôlière !

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1 octobre 2024 2 01 /10 /octobre /2024 22:22

 

Dessin de Kak pour L'Opinion  -  KAK

Le ReNard, alléché par l’odeur du fromage

Des corbeaux sur la branche, attendait patiemment

Que tous ces volatiles s’écharpent vivement

On laissera des plumes dans cet odieux carnage.

 

Jouons au PMU, Premier Ministre Unique,

Pour trouver le gagnant de la course de trot

Au long champ Élysée, il en est un de trop !

Qui portera enfin l’improbable tunique ?

 

Déjà cinquante jours, au Désert des Tartares 1,

Que les Drogo attendent la poussière d’horizon

Pas de premier ministre au soleil de Macron

Et l’histoire passe ainsi au repli des fanfares.

 

Roulements de tambour !... Ce soir 2, le lauréat

Est… ? Il faut encor attendre ! Tous les partis menacent

De voter la censure. On bloque dans l’impasse !

Cazetrand et Berneuve ne sont plus adéquats !

 

Dans ces jeux politiques qui ressemblent aux chasses

Du dit Comte Zaroff chaque impétrant nouveau

Devient gibier humain, quel espoir de sursaut ?

Sous les pouces baissés, le gladiateur trépasse.

Le savoyard Barnier  sera donc le sherpa

Pour guider la cordée entre crêtes et crevasses.

Il fallait en juillet être très perspicace

Pour croire qu’un LR se retrouverait là !

 

Hodie habemus primorum ministrum 5

Enfin la fumée blanche, à l’issue du conclave,

Et le vieux cardinal est sorti de la cave

Pour la fuite à Varenne, cum Jovis jurandum 6.

 

A siffler Cazeneuve et cette « anomalie 7 »,

Le PS de Faure a fermé le verrou

Ce qui n’empêche pas la gauche en plein courroux

De crier au scandale et à l’ignominie.

 

Le plus vieux locataire de Matignon remplace

Le benjamin qu’il tacle subséquemment,

C’est la « coexistence exigeante » prétend

Le Palais, le début d’un duel pugnace.

 

Au jeu de qui perd gagne, le RN arrêté

Dicte à nouveau sa loi et le Front Populaire

Reste bloqué au quai ruminant sa colère

Quand LR moribonds se voient ressuscités.

 

« Censurabilité » semble être le critère

Qui domina, au fond, l’ultime tractation,

Blindage renforcé différant l’effraction

Que tous les crocheteurs s’impatientent de faire.

 

Les sophistes, les rhéteurs et autres idéologues

Se soucient moins de la vérité et du bien

Que de leur ambition, de leur propre maintien

Socrate avait déjà pointé ces démagogues.

 

Ils veulent être califes 9  en place du calife

Et rien d’autre ne compte, y compris les trois ans

Et l’état du pays, ces vizirs impatients

Qui, à l’orée de l’aire, sortent déjà les griffes.

 

Le front républicain s’est transformé en pont

Pour les Républicains qui ont raflé la mise

Ravivant les remous dans l’alliance promise

Au mot tabou d’ « impôts », on ressort le plomb.

 

Nouveaux revirements et premiers bruissements,

Repli du flux LR, rentrée des macronistes

Rien n’est encore acté pour cette entrée en liste

On n’est pas à l’abri d’autres événements.

 

RN et NFP, exhibant leurs trophées,

Excipant de leurs voix, dénoncent le retour

A l’état initial et le bien mauvais tour

De passe-passe joué par le grand coryphée.

La veille de l’automne 10, nouveau gouvernement

Déjà vilipendé par tous ses adversaires

Et ceux qui ont tout fait pour vite s’en soustraire.

Jusqu’à quand durera ce nouveau contingent ?

 

Taïaut, Retailleau, la chasse au Beauvau s’ouvre,

Droite Trocadéro, imbroglio Garnier 11

Pour les premiers sinistres à l’Opéra Barnier

Le « Holà à Migaud » qui siège près du Louvre.

 

Abel et Caïn 12 donc, puis Adam rembarré

Par une Ève ReiNe, une histoire de pomme

De dix cordes sur l’arc républicain ; on somme

L’archer Armand 13 de mettre son avis à l’arrêt.

 

« L’État de Droit n’est pas intangible et sacré »,

Dit Bruno 14 le Ministre, nouvelle polémique

Troublant les macronistes, acculés aux critiques,

Point d’avis désarmant pour le nouveau Fouché.

 

Comme un vol de gerfauts sur l’oral 15 de Barnier,

Sa profession de foi de savoyard vicaire,

Aux bancs de l’hémi-cirque, guettent tous les rétiaires

Chahutant le discours, turbulents chicaniers.

 

La comédie s’enlise, tirons là le rideau,

Et laissons les acteurs à leurs tristes répliques

Qui ne font pas honneur à l’art du politique,

Ni Hugo, ni Racine, pas même du Feydeau.

***

Relire

Acte I: Cent déçus dissous

Acte II : Sens dessus dessous

Acte III : Dix solutions, cent solutions

Acte IV : Dissolution, désillusion

***


1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_D%C3%A9sert_des_Tartares

2. 4 septembre 2024. Le président recule devant la promesse de censure de Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand.

3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Chasses_du_comte_Zaroff

4. Nomination annoncée le 5 septembre à 13h après la récusation de Cazeneuve, Bertrand, Lisnard ou autre Beaudet par les oppositions.

5.  Référence parodique au « habemus papam » (nous avons un nouveau pape) : « aujourd’hui nous avons un Premier Ministre ».

6. Avec le serment prêté à Jupiter.

7. Nouveau Premier ministre : pour Olivier Faure, Bernard Cazeneuve à Matignon serait « une forme d’anomalie ».

https://www.sudouest.fr/politique/emmanuel-macron/nouveau-premier-ministre-pour-olivier-faure-bernard-cazeneuve-a-matignon-serait-une-forme-d-anomalie-21245975.php?csnt=191c3264b6d

Après la nomination de la figure de droite Michel Barnier en tant que Premier ministre, la présidence française assure que la période qui s’ouvre n’est pas une période de « cohabitation », mais de « coexistence exigeante », a appris BFMTV ce jeudi 5 septembre. 

9. Mélenchon, Le Pen, Wauquiez, Philippe, Attal, Roussel, Faure, Tondelier, Zemmour, Bayrou, Darmanin, Le Maire, Bardella, Hollande, Ruffin et les autres …

10. Samedi 21 septembre.

11. Laurence Garnier, qui avait participé aux défilés organisés par La Manif pour Tous et voté contre la constitutionnalisation de l’IVG et contre l’interdiction des thérapies de conversion, a d’abord été pressentie pour le ministère de la Famille, ce qui a provoqué un tollé. Malgré la polémique, elle a hérité du secrétariat d’État à la consommation.

12. Depuis la rivalité fratricide légendaire des fils d’Adam et Eve, les ministres de l’Intérieur (B. Retailleau aujourd’hui) et de la Justice (D. Migaud) se sont souvent opposés : Darmanin- Dupont-Moretti, Valls-Taubira, Defferre-Badinter.

13. Antoine Armand, nouveau ministre de l’Économie, avait affirmé que sa porte serait ouverte à tous les partis, « pour peu qu’ils soient dans l’arc républicain », excluant de fait le RN, avant d’être recadré par Michel Barnier.

15. Discours de politique général de Michel Barnier à l’Assemblée le 1er octobre 2024 à 15h.

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2 septembre 2024 1 02 /09 /septembre /2024 18:34

Refus de saluer, un tour invalidé

Pour des urnes bourrées, des insoumis élus

Par les voix du RN et le RN exclu

Des postes d’assemblée, parlement excédé.

 

Les Français en vacances commencent à se lasser

De toutes ces magouilles au fumet de tambouille

Et de ces carambouilles où tout part en quenouille,

Les ressorts du civisme sont déjà concassés.

 

Lors, qui lira ces vers les jugera spécieux

Ou sagaces selon sa propre préférence,

La vérité s’orpaille au filtre d’obédience ;

Épargnez le [t]rimeur, Ô Lecteur sourcilleux !

 

« - Alexis 1, ma Colère, ne vois-tu rien venir 2

Du côté de la gauche comme Premier Ministre ?

- Je ne vois que les cendres émergeant d’un sinistre

Allumé par des feux qu’on n’a pu contenir. »

 

Se coucher tôt… nuit 3 aux macronistes qui se

Sont retrouvés gros Jean comme devant après

Le choix des secrétaires : plus de majorité

Au bureau d’assemblée ! Bernés comme des bleus !

 

Le narratif de la victoire, imposé par

LFI le 7 4, à valeur performative,

A escamoté sa dimension relative

Et servi d’étendard aux amis de Bompard.

 

Un tiers ne peut pas faire une majorité 5 !

Cette mathématique parlementaire pure

Et donc irréfragable oblige à l’ouverture

Au risque de rester les Premiers décotés.

 

Et pendant ce naufrage, barbu sur son radeau 6

De la raie publicaine 7, Wauquiez, le capitaine,

Impose son memo, au milieu des baleines

Et souque, face au vent, rêvant de paquebot.

 

Dans ce charivari, bien malin qui dira

Le nom de l’Arlésienne qui ira dans l’arène

Pour cette corrida à l’issue incertaine

Toréer à travers cet immense fatras.

 

Les partis iront-ils à l’Ékéchéiria 8

Comme Élide, Pisa et Sparte pour les Jeux

Olympiques, malgré le goût du feu

Qui couve sous la trêve au cœur de l’agora ?

 

Après qu’il fut urgent de dissoudre aussitôt

Il semble aujourd’hui qu’il soit pressant d’attendre,

Le maître des horloges est tout prêt à reprendre

Le « Festina lente » de Nicolas Boileau 9.

Après le casse-tête… Fiat lux 10 !... Lucie Castets

Est opportunément 11 désignée par la gauche

Juste avant le discours, pour immédiate embauche,

Du Président Macron, ce soir à la télé.

 

Mais le chef de L’État, du haut de son balcon

Esquive l’injonction, en contemplant la Seine,

Et reporte à mi-août les trois coups de la scène

Sous l’écho amplifié des cris d’orfraie des fronts.

 

Scénario balzacien, suspense hitchcockien,

Ce long imbroglio, en symptomatologie,

Fascine l’écrivain dans sa dramaturgie,

Nonobstant la migraine plombant les citoyens.

 

Tout en capilotade et en catatonie,

L’assemblée se délite, inexorablement,

Sous l’œil interloqué d’un pays qui attend

La fin des avanies et maintes calomnies.

(Malgré tous les Cassandres, Paris a réussi

Son défi olympique, pari seinographique

Ce qui n’empêche pas les maux de foi cyniques

Des partis englués dans leur amphigouri.

 

LES J.O. AU MOIS D’AOÛT

 

Parenthèse enchantée durant cette olympiade

Qui contraste avec le marasme antérieur

Et la médiocrité des débats intérieurs

On préfère ces valeurs à leurs tristes algarades.)

Dur retour au réel après cette euphorie…

Car déjà LFI veut la destitution

Du Président Macron pour régler la question

Au risque d’attiser son flot de fâcheries.

 

Et pendant ce temps-là, tous les Shadoks 12 pompaient,

Les partis écrivaient, l’Élysée les lisait,

Chacun revendiquait son droit de Primauté

Shadoko consultait, les Gibis escomptaient.

 

Soudain, le 26 août, Il écarte l’option

D’un gouvernement NFP au nom de

La stabilité des institutions et l’onde

Sismique se répand dans toutes les factions.

L’option Cazeneuve est-elle case nouvelle

Sur l’échiquier Macron ? Retour vers la scission

Du crépuscule Hollande, conflictuelles ambitions,

Ministres et Présidents aux anciennes querelles.

 

Et toujours La Fontaine, le b[e]audet 13 et le singe

Bertrand 14, au bal du lion, délayage lassant

Du Carnaval sans sens d’Animaux défilant.

Qui s’y retrouve encore à ce remue-méninge ?

***

Relire

Acte I : Cent déçus dissous

Acte II : Sens dessus dessous

Acte III : Dix solutions, cent solutions

et

Acte V : Ire et solution

***


1. Alexis Kohler, Secrétaire général de l’Élysée depuis 2017.

2. Référence à la célèbre formule de La Barbe bleue de Charles Perrault, 1697 : « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Je vois que le soleil qui poudroie ».  Dans le conte, Anne est la sœur de la jeune épouse qui prétexte l’arrivée de ses frères pour retarder son exécution par Barbe bleue.

3. Clin d’œil à Raymond Devos. Le NFP a réalisé sa bonne affaire dans la nuit de vendredi à samedi en obtenant non seulement deux postes de vice-président de l’Assemblée, une questure, mais aussi neuf postes de secrétaires sur les 12 mis en jeu. Le bloc de gauche a bénéficié notamment du boycott du RN qui a quitté l’hémicycle par agacement, mais aussi du départ progressif des troupes macronistes après minuit, l’élection s’étant terminée à 4 heures du matin. À l’arrivée, la gauche détient la majorité (12 des 22 places) de ce que l'on appelle le bureau, qui décide de l’organisation des travaux de l’Assemblée mais aussi des sanctions disciplinaires.

4. « Quand le 7 juillet à 20h01, Mélenchon dit : “on a gagné on va appliquer tout le programme et rien que le programme”, avec à peine 190 députés ce n’est ni vrai ni possible. C’est le Front Républicain qui a gagné et dans ce front républicain la gauche est en tête” » Laurence Rossignol sur X.

5. Sur les 577 députés de l’Assemblée nationale, il faut 289 voix pour atteindre la majorité absolue. Le NFP cumule 193 élus (17 pour le GDR, 72 pour LFI, 39 pour EELV et 66 pour le PS).

6. Radeau de la méduse de Géricault vs Radeau de la raie publicaine de Retailleau.

7. Un publicain (du latin publicanus) était, dans l’administration romaine, un homme d’affaires appartenant généralement à l’ordre équestre, autorisé par contrat avec l’autorité civile à collecter les taxes en son nom. Les publicains formaient des sociétés civiles à but lucratif, qui intervenaient dans les domaines de l'économie et de la fiscalité de la Rome antique, en accord avec des contrats passés avec l’État.

8. La « Trêve olympique », ou « Ekecheiria », est une tradition qui fut instituée dans la Grèce antique au IXe siècle avant J.-C. par la signature d'un traité entre trois rois, Iphitos d’Élide, Cléosthène de Pisa et Lycurgue de Sparte. Par la suite, toutes les autres cités grecques ratifièrent cet « accord international », scellant ainsi l’immunité permanente universellement reconnue du sanctuaire d’Olympie et de la région d’Élide. Durant cette période de trêve, les athlètes, les artistes et leur famille, ainsi que les simples pèlerins pouvaient voyager en toute sécurité pour participer ou assister aux Jeux Olympiques, puis retourner dans leurs pays respectifs.

9. « Festina lente » : « Hâtez-vous lentement ». Nicolas Boileau, Art poétique I, 171-173 :

« Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.

Polissez-le sans cesse et le repolissez.

Ajoutez quelquefois et souvent effacez. »

10. « Fiat lux ! » « Que la lumière soit ! », formule de la Genèse 1:3.

11. A 19h, mardi 23 juillet, une heure avant l’interview d’Emmanuel Macron sur France 2.

12.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Shadoks

13. Le 2 septembre, alors que le nom de Bernard Cazeneuve semblait acquis, le Président Macron reçoit Xavier Bertrand et l’hypothèse Thierry Baudet, président du CESE, apparaît comme « très sérieuse ».

14. Dans Le Singe et le Chat de La Fontaine, le singe s’appelle « Bertrand ».

"Les Animaux malades de la peste", illustration de Gustave Doré (1832-1883), illustrateur, caricaturiste, peintre, lithographe et sculpteur ;  Jean De la Fontaine (1621-1695), auteur ;  gravure sur bois de Jacob Ettling, 1867.

"Les Animaux malades de la peste", illustration de Gustave Doré (1832-1883), illustrateur, caricaturiste, peintre, lithographe et sculpteur ; Jean De la Fontaine (1621-1695), auteur ; gravure sur bois de Jacob Ettling, 1867.

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19 juillet 2024 5 19 /07 /juillet /2024 10:43

Un dépité rouquin appelle à une marche

Sur l’Hôtel Matignon, trumpisme pavlovien,

Laissant mal augurer de futurs stoïciens.

On ne peut cumuler la cocarde et la fourche.

 

Que n’aurait-on pas dit si quelque autre factieux

De l’extrême autre pôle par de telles paroles

N’avait visé ainsi un certain Capitole ?

On voit en stéréo qu’en ouvrant les deux yeux.

 

Et pendant ce temps-là, la foire à Matignon

Bat son plein au marché, agora médiatique,

Chacun se prévalant d’un pouvoir démiurgique

Au milieu des palabres criards des maquignons.

 

De tergiversations en procrastinations,

Et de négociations en recompositions,

Vœux de coalitions et de combinaisons,

Le puzzle politique est en ébullition.

 

Journaux, médias, réseaux, chacun dans son couloir

Suit sa voie désormais, gui[n]dé par ses œillères,

Sans écouter, curieux, par-dessus les barrières.

Ces mondes parallèles vivent là sans se voir.

 

« Arrêt sur le bedeau 2 ! » est l’antienne alogique

Qu’entonnent en chorale les néo-contempteurs,

Amateurs de curée et d’hallali vengeur,

La comptine indécente des ingrats amnésiques.

 

A l’heure du verdict, il faut se souvenir

Des gars des Gilles et John et de la pandémie,

Des pénuries des sens, épris de l’énergie,

On laissait bien alors ces flots de sous venir.

 

Ergo, « Si vis Nupes, para Bello » disent

Donc Mélenchon Énée et le cadet Roussel

Qui veulent embarrasser Seigneur Emmanuel

Et les amis de Faure par ce choix d’insoumise.

 

L’impétrante castée, « racisée, féministe,

Ardente antiraciste », aurait l’immunité

Puisque tout opposant serait discrédité,

Automatiquement, par les juges wokistes.

 

Au milieu des décombres du parti Renaissance,

Les cadres rescapés tirent à hue et à dia,

Après que Jupiter eut, dans sa furia,

Résilié subito leurs contrats d’assurance.

 

L’attentat contre Trump, la fête nationale

Et le blocage à gauche, ont gelé un instant

La tectonique des claques dans chaque camp

Où les incontinents dérivent en cabales.

 

Nouveau nom 3, toujours « Non ! », éternelle bataille

Le NFP s’enlise dans les sables mouvants

D’un désaccord profond de plus en plus voyant,

Divorce consommé en pleines épousailles.

 

Ainsi meurt et vit un « gouvernement zombie »,

Démissionnaire mais chargé d’expédier

Les « affaires courantes », attendant sine die

Un nouveau cabinet sortant de l’aporie.

 

Voilà ce qui se passe dans notre cour d’école

Où de sales gamins jouent la guerre des boutons,

Entre boules puantes et grands coups de bâton,

Ces élus garnements ont perdu la boussole.

 

Il faut se demander si les partis extrêmes

N’ont pas pour stratégie le refus du pouvoir,

En esquivant leur tour pour attendre de voir

Et arriver indemnes à l’élection suprême.

 

C’est un chamboule-tout à la fête foraine,

Un grand jeu de massacre et d’égos tamponneurs,

Des roues de loterie qui n’ont pas de vainqueurs

Et des pêches à la ligne pour la rue de Varenne.

C’est parti pour le jeu des chaises musicales.

Ils sont six 5 au départ pour la place au perchoir,

Puis quatre au second tour, élection à surseoir,

Bruissements de couloir et alliances bancales.

 

Roulement de tambour pour ce troisième tour,

Trois coriaces encore sur la piste de danse,

Et le vainqueur est donc…, quand s’arrête la transe,

L’ancienne présidente, en éternel retour.

 

Il faut donc que tout change afin que rien ne change 6.

Le bogue de Chassaigne est au Front urticant

Qui s’estime marron en n’étant pas devant,

C’est l’autre Tiers Étroit qui passe à l’orange 7.

 

Au jeu gagnants-perdants, les premiers de justesse

Qui vantaient leur triomphe, au soir du second tour,

S’insurgent désormais des résultats du jour

Qui leur seraient volés par d’infâmes bassesses.

 

Le RN a perdu par effet repoussoir,

La gauche a échoué au récif d’LFIance,

Et le centre a sombré par sanction de défiance

Reste la République, k.o. sous l’assommoir.

 

Ils étaient trois partis, aucun n’est arrivé.

Cette trichotomie a mis la zizanie,

Tout en dysharmonie et en cacophonie.

Et tous les citoyens en sortent éprouvés.

***

 

Relire

Acte I : Cent déçus dissous

Acte II : Sens dessus dessous

et

Acte IV : Dissolution, désillusion

Acte V : Ire et solution

***


1. Adrien Quatennens X : Alerte ! Macron veut nous voler la victoire et manœuvre pour faire barrage à l’application du programme du # NouveauFrontPopulaire. Le seul souverain que la République connaisse, le peuple, doit le faire céder. Pourquoi pas une grande marche populaire en direction de Matignon ? 4.31 PM. 9 juil.2024.

2. Contrepèterie sur « Haro sur le baudet ! » Les mouches changent vite d’âne, surtout quand le vent tourne.

 3. Après le refus par le PS de la candidature d’Huguette Bello proposée par LFI, c’est maintenant LFI qui rejette le nom de Laurence Tubiana avancé par le PS, les Verts et le PC. Et ce jour, Sophie Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon déclare sur X :« Le hollandisme c’est comme les punaises de lit : tu as employé les grands moyens pour t’en débarrasser, tu y as cru quelque temps et tu as repris une vie saine (à gauche) mais en quelques semaines, ça gratte à nouveau et ça sort de partout... Il va falloir recommencer ! »

 4. https://www.dailymotion.com/video/x923njc. Benjamin Morel : « théorie des "morts vivants" : on ne tue pas un zombie, donc un gouvernement démissionnaire qui gère les "affaires courantes" ne peut pas être renversé par l’Assemblée nationale via une motion de censure. Le gouvernement conserve donc de larges prérogatives et ne peut pas être censuré, ce qui peut être relativement utile en l’absence de majorité. »

5. 18 juillet 2024 : André Chassaigne, NFP, Sébastien Chenu, RN, Yaël Braun-Pivet, EPR, Charles de Courson, Liot, Philippe Juvin, LDR, Naïma Moutchou, Horizons. Les deux derniers candidats se retirent pour le second tour. Charles de Courson ne poursuit pas au 3e tour.

6. Référence au Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa.

7. Yaël Braun-Pivet est élue avec 220 voix contre 207 à André Chassaigne et 141 à Sébastien Chenu

Niki de Saint-Phalle, Les Trois Grâces, 1999. (RN, Ensemble et NFP ?)

Niki de Saint-Phalle, Les Trois Grâces, 1999. (RN, Ensemble et NFP ?)

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9 juillet 2024 2 09 /07 /juillet /2024 22:11

La tentation est grande de faire de Macron,

L’unique responsable de cette gabegie,

Son hubris écoutant des voix de théurgie,

Pour sa flagellation, il fournit le bâton.

 

L’Histoire dira, peut-être, les raisons du pavé

Dans la mare politique aux ondes improbables

Et jugera le geste, génial ou déplorable,

Mais la seule ordalie ne peut tout achever.

 

A Oradour-sur-Glane, le RN est en tête

Un an après la mort du dernier survivant

La mémoire s’estompe des souvenirs sanglants

Les leçons de l’Histoire deviennent obsolètes.

 

Repus de liberté et de démocratie,

Des peuples capricieux saccagent leur jouet,

Tentés par le vertige des dangers oubliés

Que d’autres avant eux ont payé de leur vie.

 

L’Amérique de Trump, les nouveaux populismes

Crise du mondialisme et montée des périls

Russes ou terroristes, on perd vite le fil

De la prospérité, terreau de l’humanisme.

 

Plus de communauté, rien que des intérêts

Et des circuits fermés, filés en algorithmes,

Fracturent le pays et le tendent en rythme,

Sous l’effet insidieux de partis infiltrés.

 

En attendant le 7, l’heure est aux tractations

Aux leçons de morale pour les désistements

Les opposants d’hier se prêtent des serments

Mais l’ennemi commun ne fait pas communion.

 

Se protéger du Loup qu’on a réintroduit

Aux campagnes profondes en fermant la volaille

Avec quelques Renards, amateurs de ripaille

Pourrait être comique sans ses effets induits.

 

« Chef des armées » serait « un titre honorifique »,

Dit Marine Le Pen qui crie « au coup d’État

Administratif » pour polluer les débats,

Et saper un peu plus l’autorité publique.

 

Reste que dix millions de Français ont voté

Pour ce parti et que la stratégie des digues

Risque de confirmer l’argument de la ligue

Contre les choix du peuple qu’on voudrait bien ôter.

 

Chaque jour nous apprend chez d’obscurs candidats

Des propos 1 et des gestes assumés sans complexe

Le naturel revient au galop, sans complexes

Les oripeaux moisis sortent des débarras.

 

A l’autre bout du spectre, un groupe de rappeurs

Nommé « No Pasarán » appelle à la violence

En des termes orduriers, privés de pertinence

Puisqu’ils donnent à leurs cibles l’argument de terreur.

 

Candidats, suppléants, militants agressés,

Frappés et molestés, durant cette campagne,

Insultes et invectives qui tournent à la castagne,

Témoignent de la fièvre d’un pays terrassé.

 

Giscard d’Estaing, Chirac, Sarkozy et Hollande

Furent avant Macron des présidents bashés

Par ce jeu politique : « léchés, lâchés, lynchés ! »

De Gaulle, 69, s’éloignant vers l’Irlande.

Un bulletin dans l’urne, comme un saut dans le vide,

Pour ce deuxième tour, bouteille à la mer

Avecque un long message aux sentiments amers

Pour la démopathie 2 dans un état torpide.

 

Il fallait pas parier sur le tiercé promis,

Les votes ont endigué la marée mariniste,

Mais cette trinité ne rend pas optimiste

Le pays est bloqué dans l’immense gâchis.

 

Après s’être unis pour vaincre les Allemands,

Russes et Américains ont relancé la guerre

Froide dès 45 ; ainsi le Front à terre

Les alliés éphémères redeviennent opposants.

 

Trois pôles antagonistes et qui se neutralisent,

Toutes les stratégies montées pour le rejet

Ne font pas compromis pour bâtir des projets,

Et au Palais Bourbier, l’Assemblée qui s’enlise.

 

Le RN a perdu par réflexe instinctif

D’électeurs effrayés et par sa suffisance,

Son impréparation mais d’autres échéances

Verront sa résurgence si l’on n’est attentifs.

 

Quatorze députés d’avance sur Ensemble

Mais le Front Populaire, au jeu du bonneteau,

Exige le pouvoir dans cet imbroglio

Où LFI ressort son Che incoercible.

 

Les travaillistes anglais revenus au pouvoir

N’ont pas fait de promesses utopistes et coûteuses

En ont tôt mis au ban les Corbyn haineuses

De Jeremy l’ami du Courroux du Grand Soir.

 

« Votez, éliminez ! », les Vittel élections

N’ont pas donné quitus à l’express senestre

Qui voudrait s’engouffrer par l’étroite fenestre

Bâillant dans l’hémicycle après son implosion.

 

« Gallia est omnis divisa in partis tres 3»,

Jules César, La Guerre des Gaules, I,1.

***

Relire

Acte I : Cent déçus dissous

et

Acte III : Dix solutions, cent solutions

Acte IV : Dissolution, désillusion

Acte V : Ire et solution

***


1. Annie-Claire Bell, candidate RN dans la Mayenne, a été condamnée pour avoir pris en otage un secrétaire de mairie à Ernée, en 1995. Paul Veyre de Soras, toujours en Mayenne explique sans rire que le RN n’est pas raciste parce que : « nous avons des juifs, des musulmans, des Espagnols (...) J’ai comme ophtalmo un juif. Et j’ai comme dentiste un musulman ». Thierry Mosca, candidat dans le Jura maintient sa candidature bien que placé sous curatelle, ce qui le rend inéligible. Ludivine Daoudi, dans le Calvados, pose avec une casquette de sous-officier de la Luftwaffe, arborant une croix gammée, le signe nazi. Dans l’Yonne, David Grenon, député sortant, arrivé en premier position le 30 juin estime que « des Maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016, [mais que] ces gens-là n’ont pas leur place dans les hauts lieux ». Pour Laurent Gnaedig, candidat RN dans le Bas-Rhin, les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz comme « détail de l’histoire » étaient un « très mauvais choix de mots » mais « pas une remarque antisémite ». Jean-Yves Le Boulanger candidat RN dans la 5e circonscription des Côtes d’Armor, se défend d’être « facho » expliquant « avoir des amis de couleur ». « Ça me fait un peu sourire quand on me traite de facho ». « Pas plus tard que dimanche [2 juin], je suis allé à une bénédiction au Méné Bré et il y avait une bénédiction des motards et c’est un curé de couleur qui m’a béni… et je ne l’ai pas écrasé avec ma moto », justifie-t-il en souriant au micro de Bretagne 5. Dans le Loiret, la candidate RN Elodie Babin, qualifiée pour le second tour sans jamais avoir fait campagne, n’apparaît sur aucun document de campagne et semble toujours aux abonnés absents.

2. https://legrandcontinent.eu/fr/2019/09/05/demopathie-symptomes-de-la-nouvelle-pathologie-du-politique/

3. « Toute la Gaule est divisée en trois parties ».

 NFP (182) Ensemble (168) RN (dont LR-RN) (143) LR (46) Droite (14) Gauche (13) Centre (6) Régionalistes (4) Divers (1)

NFP (182) Ensemble (168) RN (dont LR-RN) (143) LR (46) Droite (14) Gauche (13) Centre (6) Régionalistes (4) Divers (1)

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1 juillet 2024 1 01 /07 /juillet /2024 12:26

Le président Macron a dissous, c’est pas cher,

L’Assemblée nationale un soir d’Européennes

Heurté par les relents d’un nouvel R de N

Mais l’eau ferrugineuse a bien un goût amer.

 

Un coup de dés, jamais, n’abolit le brouillard

Quand on est mal armé pour contrer les cyclones

Jupiter sans la foudre, pendu au téléphone,

Croit encore à l’étoile qui déjoue les hasards.

 

En ouvrant cette boîte de Pandore, un soir,

Notre apprenti sourcier n’a pas vu la fontaine

Mais percé les nuages qui inondent les plaines

Emportant en torrents nos fragiles espoirs.

 

Les clercs de Renaissance ont été foudroyés

Par l’éclat de l’éclair, couleur de chrysanthème

A l’aube encore aux fonts des dragées de baptême

Leur horizon bouché et les ciels brouillés.

 

Les Pairs de Macronie et Lemaire de Bercy,

Sidérés par l’oukase sont conviés à défendre

Le bilan du joueur qui les a fait descendre

Et se remettent en marche, l’enthousiasme groggy.

 

Le pari supposait que les gauches en fusion

Laisseraient Machiavel triompher de Marine

Autre déconvenue car les forces mutines

Chantent a capella le grand air de l’union.

 

Rejouant 36, socialistes, insoumis,

Écologistes et verts font un Front Populaire

Cachant sous le tapis leurs moutons de poussières

Et les guerres d’hier entre frères ennemis.

 

La gauche est maladroite et la droite en charpie,

Quand le félon Ciotti franchit le Rubicon

En laissant dériver ses anciens compagnons,

Feu les Républicains sont en catalepsie.

 

Au milieu des décombres des partis garde-fous

S’est agrandi le Front, dérive inexorable

Niant les Maginot, pour se faire notables

Loin des éructations du vieux de Montretout.

 

« On veut bien essayer ! », disent des électeurs

Versatiles et naïfs, croyant aux thaumaturges,

Qui passent, promptement, des idoles aux purges

Et se laissent berner par les bonimenteurs.

 

Toutes vannes lâchées, les passions se libèrent

Entre ambitions nouvelles, viles compromissions,

Fréquentes trahisons et admonestations,

Aux coups des gladiateurs aux rancunes amères.

 

Marion, sans vergogne, quitte tôt Reconquête

Et François se rallie à ses anciens Frondeurs,

Pendant que Mélenchon distille son aigreur

Contre ses dissidents qui lui ont tenu tête.

 

Jordan Pinocchio se voit déjà, en songe,

Premier à Matignon et Marine, au rabot,

Affine, en Geppetto, son pantin des réseaux

En guettant à son nez les preuves des mensonges.

 

Marine Médicis se pose en Régente

D’un nouveau Charles IX, bourreau des protestants.

Ce n’est qu’allégorie, parallèle tentant…

Le glas de Renaissance en horizon d’attente.

 

Las ! qui croit vraiment à l’attelage hâtif

Des gauches incompatibles comme au temps des Atrides

Qui se dévorent entre elles en luttes fratricides

Promettant à l’envi des pactoles fictifs.

 

Deux élans centrifuges, aimantant gauche et droite

Vers les pôles extrêmes, ont tué les partis

Socialiste et gaulliste et dans le même puits,

Les centristes au syphon se vident en ligne droite.

 

On ne peut faire barrage à l’antisémitisme

Ontologique frontiste en s’alliant au parti

Qui en tolère un autre contextuel au conflit

C’est par ses brèches-là que se noie l’humanisme.

Dimanche 30 juin, le grand basculement

Plonge notre pays dans un profond vertige

En optant pour l’affront poussant sur les vestiges

D’une démocratie en plein ébranlement.

 

L’examen dialectique des différents programmes

N’aura donc pas servi à changer les avis

Dans ce grand maelström qui donne le tournis,

La raison s’est échouée sous ces vagues de lames.

 

Et pendant ce temps-là, au-dessus du volcan

Le grand gourou flanqué du keffieh de Rama

Sans ses vassaux FP, est Tezcatlipoca

Grand sacrificateur, commandeur d’ouragan.

 

Ensemble a échoué, mais on est tous perdus

Dans l’exacerbation de ces antagonismes

Et dans la promotion de tous les extrémismes

Qui laissent un pays lézardé, morfondu.

 

Il faudrait maintenant un nouveau La Fontaine

Pour qu’il tire la morale du compte déroutant

Du NFP des villes et du RN des champs

Notre pays affable corrompu par la haine…

***

 

Lire aussi

Acte II : Sens dessus dessous

Acte III : Dix solutions, cent solutions

Acte IV : Dissolution, désillusion

Acte V : Ire et solution

***

France : un chapitre politique hors du commun - Chappatte (Suisse / Switzerland) dans Le Temps

France : un chapitre politique hors du commun - Chappatte (Suisse / Switzerland) dans Le Temps

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4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 08:30

En avançant en âge vers le mur de l’impasse

D’un horizon sans tain disposé comme un leurre

En travers du futur sur la route des heures,

On regarde au rétro tous les jours qu’on ressasse

En guise de projet comme une régression

La nostalgie devient notre ultime ambition.

 

L’avenir à venir est une porte étroite

Où nos corps empesés ne peuvent s’immiscer

Et trop lourds en surplus pour y être hissés,

Alors on reste cois, en tenant notre droite

Sur la voie où défilent d’autres générations

Qui filent animés par d’intenses passions.

 

On regarde en arrière, en attendant l’octroi,

Le chemin parcouru au cours de ces années,

La mémoire saturée d’images surannées

Qui tournent à l’envers au point de notre endroit,

Au risque des dérives vers des fonds d’illusions

Qui troublent notre esprit en voie d’altération.

 

C’est un syndrome aigu quand le ton élégiaque

Glorifie un passé lentement sublimé

Aux dépens des demains aux contours élimés

Et des présents suspects aux hypocondriaques,

On se soustrait du monde par la renonciation

En s’accrochant aux mythes en fossilisation.

 

Le c’était mieux avant est une latitude

Qui obère nos efforts par lesquels on progresse

Et nous prive d’espoir qui est une jeunesse,

Nous reléguant au temps d’anciennes certitudes

Il nous faut résister à l’amère tentation

De céder promptement aux capitulations.

 

Le souvenir nous rit jusqu’à la satiété

Mais il faut avoir faim du temps que l’on nous offre

Sans fermer notre vie, à double tour, au coffre,

Mêlant nos fées d’hier aux effets de l’été

Ci gît la nostalgie comme admonestation

Et reviennent assagies les noces en fusion.

La fille au ballon, Bansky.

La fille au ballon, Bansky.

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19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 13:33

Penser contre soi-même, élargir l’horizon

Des premières croyances, des quelques certitudes,

En secouant sa vie, l’inertie d’habitudes,

Pour se mettre en danger et chasser l’illusion.

 

Tant d’esprits routiniers ressassent des discours

Tout pensés, emballés, pour couvrir le silence,

Éléments de langage en guise de conscience,

Pour bavarder longtemps sur les modes en cours.

 

Remonter le courant d’avis conditionnés

Pour retrouver la source oubliée des rivières

Et retranscrire le cours de pensées singulières,

Loin des foules distraites aux refrains surannés.

 

Tant de gens se méprennent sur leur indépendance,

En se faisant l’écho des mots en promotion,

Aux étals des traiteurs de la conversation,

Faute de mitonner leurs pensées en patience.

 

Oser la controverse, les débats virulents,

Forçant à l’inventaire, qui obligent à l’écoute,

En nous mettant plus forts sur les chemins du doute

Dont on ressortira plus sûrs et clairvoyants.

 

Tant d’idées retenues aux rênes partisanes

Qui trient les vérités en d’immenses tamis

Pour ne pas dérouter les fidèles amis

Et d’autres convertis aux transes des chamanes.

 

Regarder l’autre rive autant que notre grève

Pour apprendre et comprendre, comme dit Du Bellay

Du voyage d’Ulysse, revenant transformé

Pour vivre auprès des siens, le reste de son rêve.

 Ulysse,  J.W. Waterhouse, 1891

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