Le Covid qui ne cesse de harceler
Comme un chien de berger entraîné à japper,
Nous dirige vers la falaise,
Où, de M. Panurge, les grégaires moutons,
Avec célérité, ont fait le grand plongeon
Pour s’y noyer tout à leur aise.
Au premier temps du mal, la Ministre Buzyn
Assurait les Français que tout allait très bien,
Grâce au syndrome Tchernobyl,
Cette ligne Maginot qui, en sécurité,
Maintenait le pays en parfaite santé,
Paris était gagné facile.
On plaisantait tell’ment du pangolin chinois
Qu’on ne vit s’immiscer le virus matois,
Mais par un tour de casuistique,
L’Etat nous dit comment se passer de ce dont
On ne disposait pas pour couvrir nos mentons,
De ces masques prophylactiques.
Tous ceux qui, peu avant, avaient mis la santé
Sous d’amères restrictions de comptabilité,
Dénoncèrent l’impéritie
De ce gouvernement de facto empêtré
Dans ce vrai dénuement longuement orchestré,
Ils débitèrent leurs arguties.
Puis, quand on eut enfin les masques à profusion,
Des citoyens choqués par l’impréparation
Négligèrent la discipline,
Et nos esprits rebelles, hérauts de liberté,
Renversèrent les barrières et les gestes cités,
Ainsi font les foules mutines.
Dans la vaste agora de ces chaînes infos
La part de vérité se dilue dans le faux
Par ultracrépidarianisme,
Car l’opinion triomphe sur le temps du savoir,
Et tous ces bateleurs grisés par les parloirs
Excipent de leur narcissisme.
Les cohortes d’experts et les vrais Diafoirus
Se mêlent aux politiques pour parler du virus
En surenchères démagogiques,
Qu’importe le Covid, il faut soigner Macron,
S’ils étaient au pouvoir, ça tournerait plus rond
Les seuls sauveurs sont pléthoriques.
Le grand bazar des tests fut tout aussi brouillon,
Dans la folle impatience du dur écouvillon,
Et les demandes anarchiques,
Mais quand un monophobe bannit l’application
De TousAntiCovid au nom de convictions,
On se perd dans cet alogique.
Quand Philippe ou Castex voulaient nous confiner
Des esprits avisés se croyaient dominés,
En dénonçant le sacrifice,
Mais que l’Etat retarde toutes les restrictions
De nouveaux procureurs parlent de démission
Et en appellent à la justice.
Le coronavirus obligeant à fermer
Commerces et théâtres, les patrons déprimés
Implorent une urgente reprise,
Et tous les contempteurs, à l’affût de leurs voix
Soufflent sur leur détresse pour abattre le roi,
Le corbeau se repaît des crises.
Les vaccino-sceptiques, au pays de Pasteur,
Restent dubitatifs au miracle Pfizer,
Aveuglés par leur complotisme,
Et, au lieu de louer la prompte solution,
Les antivax y voient des manipulations,
Incurable est l’obscurantisme.
Mais l’histoire continue dans ses revirements
Car la France vaccine beaucoup trop lentement
Suscitant d’autres polémiques,
Les doses se tarissent malgré les inscriptions
Inévitablement, les accusations
Se tournent vers les politiques.
Pauvre France opprimée par ce méchant virus
Pays bien incapable du moindre consensus
Tu t’époumones en divergences,
Si on triomphe, un jour, de l’insidieux poison,
Espérons qu’il retrouve sa première raison
Seule caution de tolérance.
Si on triomphe, un jour, du vénéneux poison
Espérons qu’on retrouve nos plus belles saisons
Métaphores de l’espérance.