Un coup de dague dans mon flanc
C’est le retour frénétique
De mes coliques néphrétiques
Qui me brisent dans mon élan
Commence alors un long calvaire
Où mon corps est crucifié
Par ces calculs calcifiés
Comme on torture les sorcières
Sans position antalgique
Les côtes éructent leur douleur
Les muscles suintent leur sueur
Faute de dose analgésique
En désespoir de souffrance
On lance un appel au secours
Au 15 notre seul recours
Civière tremblante d’ambulance
Tous les néons de l’hôpital
Suffoquent de mon impatience
Dans l’attente d’une délivrance
Qui doute aux gouttes du bocal
Mais dans ce box de personne
Se tarissent les perfusions
Et sans la moindre effusion
La médecine m’abandonne
Seul taureau de la corrida
Je redoute la banderille
De la morsure qui me vrille
Mes draps se changent en muleta
La vraie douleur est solitaire
Et il est vain de l’expliquer
Quand les cris nous laissent à quai
Nul réconfort ne les fait taire
Bry, le 7 février 2015