Le temps qui passe est une impasse
Où l’on déboule tête basse
En poursuivant cet horizon
Qui est un mur de prison.
Le temps efface toutes nos traces
Et laisse le vide à la place.
D’un souffle, il rase la maison
De nos anciennes couvaisons.
Le temps qui casse nous menace
De nous enfermer dans sa nasse
De ses convergentes cloisons
Qui nous étouffent en calaison.
Le temps ressasse et nous agace
De troubles effets dans la glace
Il joue de la comparaison
Des juvéniles effloraisons.
Le temps qui lasse nous tracasse
Il annihile nos audaces
Et nous instille son poison
Comme une funèbre oraison.
Le temps harasse nos cuirasses
Et nous condamne à la disgrâce
Empêchant toute guérison
Vers une ultime déraison.
Le temps qui chasse est un rapace
Epiant ses proies de l’espace
Pour sa funeste fenaison
Aux putrides exhalaisons.
Le temps vorace nous embrasse
Et fige une horrible grimace
D’irrémédiables inclinaisons
De nos corps en défloraison.
Le temps qui classe est efficace
Quand des hommes il se débarrasse
Comme une simple cargaison
De son automnale saison.
Le temps terrasse et puis fracasse
Les énergies les plus tenaces
Comme l’antique trahison
Pour conquérir la Toison.
Galéasse royale