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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 20:58

DOUBLE CATASTROPHE: LE SEISME ET LE TSUNAMISéisme-Japon 1 0

Le séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku (東北地方太平洋沖地震tōhoku chihō taiheiyō-oki jishin) est un tremblement de terre d'une magnitude de 9,0 (calculée par l'USGS et aussi par l'Agence japonaise de météorologie), survenu au large des côtes nord-est de l'île de Honshū au Japon, le vendredi 11 mars 2011 à 14 h 46 min 23 s locales (5 h 46 min 23 s UTC). L'épicentre se situe à 130 km à l'est de Sendai, chef-lieu de la préfecture de Miyagi, dans la région du Tōhoku, ville située à environ 300 km au nord-est de Tōkyō (l'épicentre se trouvant à 373 km de la capitale). Le séisme a engendré un tsunami qui a ravagé les côtes de la région jusqu'à 5 km à l'intérieur des terres. Selon la télévision japonaise NHK, 4 millions de bâtiments seraient privés d'électricité. D'après des scientifiques de l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV) situé en Italie, le séisme aurait déplacé de 10 cm l'axe de rotation de la Terre. Selon l'United States Geological Survey (USGS), Honshū, l'île principale de l'archipel nippon se serait également déplacée de 2,4 m contre 83 mm par an, soit l’équivalent de près de 30 années de mouvement vers l'est gagné deux jours après la série de séismes. La magnitude du séisme a d'abord été estimée à 7,9, puis à 8,8, ensuite à 8,9 et finalement à 9,0 par le United States Geological Survey et l'agence japonaise de météorologie, ce qui en fait la plus importante jamais enregistrée dans l'histoire du Japon.

L'agence nationale de la police du Japon diffuse un bilan provisoire qui détaille l'ampleur des pertes humaines et des dégâts matériels. Le dimanche 13 mars 2011 à minuit, heure de Tokyo, le bilan sur l'ensemble des préfectures du district de Tōhoku s'élevait à 1 597 morts et 1 428 disparus. Mais selon une déclaration du chef de la police de la préfecture de Miyagi faite lors d'une réunion de crise le 13 mars, le bilan définitif sera d'au moins 10 000 morts.  

 

Les premières images du tsunami vendredi 11 mars à la télévision.  

  
Le tsunami déferle dans la ville de Kamaishi, au nord-est sur la côte de l'île d'Honshu.
D'autres images saisissantes du tsunami dans le nord-est du Japon.
 

TROISIEME CATASTROPHE: L' ETAT D'URGENCE NUCLEAIRE:

Le séisme et le tsunami ont par ailleurs eu pour conséquence une série d'accidents majeurs dans plusieurs centrales nucléaires de la région, entraînant la proclamation par le gouvernement japonais de « l'état d'urgence nucléaire » et l'évacuation de centaines de milliers d'habitants des environs de ces installations.

Quatre centrales nucléaires abritant quatorze réacteurs, les plus proches de l'épicentre, ont été particulièrement exposées à l'onde du tremblement de terre. Il s'agit de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, centrale nucléaire de Fukushima Daini, la centrale nucléaire d'Onagawa et la centrale nucléaire de Tokai.

Le problème principal concerne la perte des systèmes de refroidissement des réacteurs no 1 et 2 des 6 réacteurs à eau bouillante de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, les plus anciens, situés dans la centrale numéro un de Fukushima (conçus et construits dans les années 1960 et fonctionnant depuis 1970). Ces réacteurs ont été mis en état d'alerte nucléaire (c'est la première fois qu'une telle alerte est déclenchée au Japon). Un taux de radioactivité 1 000 fois supérieur à la normale a été détecté dans la salle de contrôle de la centrale n°1 de Fukushima. Le gouverneur de la préfecture de Fukushima a décidé l'évacuation de six mille personnes d'abord dans un rayon de 3 km autour de la centrale puis étendu à 20 km en raison d'un possible lâcher de vapeur radioactive pour diminuer la pression dans l'enceinte de la centrale. Une importante explosion s'est ensuite produite, entraînant l'effondrement du bâtiment entourant le réacteur numéro 1. Un incendie s'est également déclaré dans la centrale nucléaire d' Onagawa (préfecture de Miyagi). Il a été maîtrisé sans qu'aucune fuite radioactive n'ait été détectée dans les heures qui ont suivi les premières secousses (sur ce site et dans les autres sites nucléaires des préfectures touchées selon les autorités japonaises et l'AIEA).

 Vidéo: Explosion du bâtiment  abritant le réacteur 1dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, samedi 12 mars 2011.  

Nuit du 13 au 14, c'est au tour du bâtiment abritant le réacteur n°3 d'exploser. Lundi 14, les barres de combustible du réacteur n°2 ne sont plus refroidies laissant craindre une fusion du coeur.

 

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Deux explosions se sont produites dans la nuit de dimanche à lundi dans la centrale nucléaire de Fukushima. Il s'agit d'explosions provoquées par l'accumulation d'hydrogène dans le haut de bâtiments à l'intérieur desquels se trouvent les enceintes de confinement des réacteurs et les réacteurs eux mêmes.

 Onze réacteurs situés en zone touchée se sont automatiquement arrêtés, selon le ministère de l'Industrie dans quatre centrales (cinq selon le Premier ministre Naoto Kan, cité par, et qui a pris la direction d'une cellule de crise) où ils se sont « arrêtés en toute sécurité », et automatiquement selon l'AIEA qui est en contact avec l'agence japonaise Nuclear and Industrial Safety Agency (NISA). Le 12 mars, l'AIEA rappelait que le combustible nucléaire doit être refroidi même dans les réacteurs arrêtés, et cherchait à s'informer sur l'état des sources radioactives du pays, comme les équipements médicaux et industriels. Son centre de crise (Centre des incidents et des urgences - IEC) est prêt à aider les autorités de sûreté nucléaires du Japon jour et nuit. Selon les autorités japonaises, ce même jour, tous les réacteurs de recherche du pays étaient en bon état.

Post-scriptum:

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Mardi 15 mars : Peu après 6h, heure locale (21h GMT), une nouvelle explosion se produit au réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fukushima 1, suivie de près par un incendie sur le réacteur n°4 alors qu’à Tokyo un niveau de radioactivité supérieur à la normale est enregistré.   De la radioactivité s’échappe par deux brèches de 8 m de large. Le cœur du réacteur 2 est rentré en fusion et l’enceinte de confinement est dégradée. Selon André-Claude Lacoste, directeur de l’Autorité de sûreté Nucléaire Française, le niveau de risque a été réévalué à 6. L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo s'effondre de 10,55% en clôture, les investisseurs étant paniqués par l'aggravation de la crise nucléaire.

Mercredi 16 mars : Le personnel de la centrale de Fukushima  est temporairement évacué en raison du taux de radioactivité qui a atteint un pic.  Un nouvel incendie s’est déclaré dans la nuit (mercredi matin, heure japonaise)  dans le  réacteur 4 et a fini par s'éteindre seul. De la fumée s’échappait de ce réacteur ce matin. Par ailleurs, l’enceinte de confinement de ce réacteur est endommagée. Les coeurs des réacteurs 1, 2 et 3, en activité avant le séisme, fondent partiellement. De l’eau de mer est injectée pour les refroidir. Un nouvel incendie s’est également déclaré dans le réacteur 3. Les réacteurs 5 et 6, en maintenance avant le séisme, souffrent d’une hausse légère de la température dans la piscine de stockage du combustible usagé. Le taux de radioactivité à Ibaraki, au nord de Tokyo, a été mesuré 300 fois supérieur à la normale. D’après les autorités japonaises, ce taux ne serait pas encore dangereux. Preuve de la gravité de la situation, l’empereur Akihito intervient à la télévision.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/ce-qui-se-passe-a-fukushima_972839.html

 

Jeudi 17, l’Autorité de sûreté nucléaire américaine constate que les barres de combustible du réacteur n°4 sont dénoyées. Deux hélicoptères commencent des opérations de largage d’eau mais l’opération est compliquée par le fort taux de radioactivité et le vent. Lors des journées du 18 et du 19, les camions citernes se relaient pour essayer de noyer les réacteurs alors que des techniciens tentent de raccorder le réacteur no 2 (le moins accidenté des quatre) au réseau électrique extérieur et remettre en marche les pompes au péril de leur vie. Mardi 22 mars : les six réacteurs sont désormais reliés au circuit électrique extérieur mais de nouvelles inquiétudes apparaissent. Une fumée grise s’échappe des réacteurs 2 et 3 et la température du réacteur 1 augmente de façon inquiétante.centrale-temps-fort--469x239.jpg Des fumées s’échappent du réacteur 3. Des incidents inexpliqués ont encore eu lieu lundi. 
 

Jeudi 24 mars : La situation demeure inquiétante puisque quatre réacteurs sur six sont gravement endommagés depuis l'arrêt de leurs systèmes de refroidissement.  

Quatre des réacteurs de la centrale de Fukushima 1 sont gravement endommagés ce jeudi 24 mars, depuis l'arrêt de leurs systèmes de refroidissement consécutif au séisme du 11 mars. L'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco), tente toujours de remettre en service les stations de pompage, alors qu'une fumée noire s'est échappée mercredi du réacteur 3, contraignant les équipes à évacuer la centrale. Trois personnes travaillant sur le site ont été irradiées, a annoncé jeudi l'Agence japonaise de sûreté nucléaire. Le point sur les différents réacteurs.

 

Réacteur 1 : L'électricité a été partiellement rétablie jeudi 23 mars dans la salle de contrôle, où l'éclairage a été allumé. Mais le système de refroidissement est toujours arrêté.

Réacteur 2 : L'électricité est en attente, mais aucun équipement n'a encore été mis sous tension. La piscine de stockage du combustible, située au-dessus de l'enceinte de confinement, continue d'inspirer de l'inquiétude. Les barres de combustible doivent rester immergées pour ne pas relâcher de radioactivité dans l'atmosphère.

Réacteur 3 : C'est le plus problématique à ce stade. Une  fumée noire a été observée mercredi 23 mars au dessus du bâtiment abritant ce réacteur, imposant l'évacuation du personnel. L'électricité a été partiellement rétablie mardi 22 mars dans la salle de contrôle, où l'éclairage a été allumé. Tepco espère remettre en service jeudi une pompe alimentant la piscine de rétention située sous le réacteur. Le niveau d'eau reste là aussi incertain. Le réacteur 3 avait été très gravement endommagé par une explosion et un début d'incendie. Il est chargé en combustible MOX, un mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium, dont les rejets sont particulièrement nocifs.

Réacteur 4 : Ce réacteur est raccordé au réseau électrique, mais aucun équipement n'a été mis sous tension jusque-là. Le niveau d'eau dans la piscine de stockage du combustible irradié reste incertain. 
Réacteur 5 : Le système de refroidissement est alimenté en électricité et fonctionne. Tepco a toutefois annoncé qu'une pompe était tombée en panne jeudi, mais qu'elle allait être rapidement remplacée.
Réacteur 6 : Le système de refroidissement est alimenté en électricité et fonctionne.

 

Dimanche 27 mars : Un taux de radioactivité 10 millions de fois plus élevé que le niveau de radioactivité normal a été mesuré dans une nappe d'eau échappée du réacteur 2 de la centrale japonaise.

Le Japon prévient ce dimanche 27 mars que le danger d'une catastrophe nucléaire est loin d'être écarté à la centrale de Fukushima, où des fuites beaucoup plus radioactives que la veille ont été relevées. Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, reconnaît que les opérations d'urgence sur le site sont particulièrement laborieuses et l'absence de réels progrès frustrante face à cette catastrophe, la pire depuis la deuxième guerre mondiale. « Nous aimerions pouvoir donner un programme clair sur quand cela va être résolu, et ceux qui travaillent sur le site pensent la même chose », déclare-t-il à la télévision publique NHK. « Mais je ne peux pas être plus optimiste que la réalité ».

Une très forte radioactivité a été mesurée dans une nappe d'eau échappée du réacteur 2 de la centrale. Cela a forcé le personnel à reporter les opérations de pompage de cette eau polluée, annonce Tokyo Electric Power (Tepco), propriétaire et opérateur du site. Le taux mesuré dans des échantillons de cette eau retrouvée au sous-sol de la salle de la turbine située derrière le réacteur est de 1.000 millisieverts par heure, a déclaré à l'AFP un porte-parole de Tepco. « Ce chiffre est 10 millions de fois plus élevé que le niveau de radioactivité de l'eau qui se trouve généralement dans un réacteur en bon état », explique-t-il. Il ajoute que cela signifie que le combustible dans le cœur du réacteur a probablement subi des dommages lors d'un début de fusion survenu juste après le séisme et le tsunami du 11 mars. « Nous avons détecté dans les échantillons d'eau des taux élevés de césium et d'autres substances qui ne se trouvent généralement pas dans l'eau du réacteur. Il existe une forte probabilité pour que les barres de combustible se soient dégradées ».

Pour éviter une détérioration désastreuse de la situation à Fukushima Daiichi (Fukushima N°1), les techniciens, pompiers et militaires déployés sur place jour et nuit doivent absolument parvenir à faire baisser la température des réacteurs. Cela impose la remise en marche du circuit de refroidissement, mis hors service par le séisme et le tsunami qui ont frappé la région le 11 mars. Pendant près de deux semaines, les installations accidentées ont été arrosées avec de l'eau de mer, à l'aide de canons à eau et de pompes électriques dirigées par des grues géantes. Etant donné les risques de corrosion dus au sel, Tepco a décidé d'utiliser désormais de l'eau douce. Mais ces opérations sont sans cesse entravées par des pics de radioactivité et des difficultés techniques, dans un danger permanent dû aux rayonnements ionisants. Des taux de radioactivité de plusieurs centaines de millisieverts par heure ont déjà été détectés autour des réacteurs endommagés de la centrale, imposant d'autres évacuations temporaires des ouvriers.

Jeudi, trois ouvriers, chaussés seulement de bottines en caoutchouc, ont été irradiés en marchant dans une flaque d'eau très fortement radioactive lors d'une intervention dans la salle de la turbine du réacteur 3, où le niveau de radiation était de 180 millisieverts par heure. Deux ont dû être hospitalisés. « Le Japon est loin d'être sorti de l'accident » qui frappe la centrale en péril, a estimé le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Japonais Yukiya Amano, dans une interview samedi au New York Times. Insistant sur le fait qu'il ne critiquait pas l'action des autorités japonaises face à ces circonstances extraordinaires, Yukiya Amano a souligné que « davantage d'efforts » devaient être déployés pour écarter le danger d'une catastrophe majeure. Yukiya Amano a déclaré qu'il pensait que les autorités japonaises ne pratiquaient pas de rétention d'informations. Il a toutefois ajouté que sa récente visite au Japon avait pour objectif d'obtenir du Premier ministre Naoto Kan un engagement sur une « transparence totale ».

Rectificatif sur le chiffre de "10 millions" annoncé dimanche et qui s'avèrerait être une erreur symptomatique de l'affolement des autorités japonaises (voir article)

http://www.rue89.com/planete89/2011/03/28/fukushima-les-infos-folles-alimentent-toutes-les-suspicions-197324

 

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