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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 13:44

Ce soir de novembre, on est 13 en colère,

Les rêveurs débonnaires ont perdu leur pari,

Le barillet du sort a tiré sur Paris,

La roulette de mort a répandu la guerre.

 

Ces faucons qui s’adorent au sang des cimeterres

Se sont fait exploser parce que le stade rit

Arrosant les terrasses de leurs tirs nourris

Muant le Bataclan au rang de cimetière.

 

Du fond de leurs ténèbres, ils instillent l’horreur

Pour que la vie reflue et que germe la peur,

Et tous nos cœurs éprouvent la peine capitale

 

Pour ces rires massacrés de ces quêteurs de bien

Aux plaisirs communs qui ne demandaient rien

Ouvrons vite les yeux avant la nuit totale.

 

Paris, 13 novembre 2015

Twitter Jean Jullien

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 10:23

Entendez-vous la nuit dans vos sommeils lourds

Le bruit de ces colonnes qui labourent la terre

De leurs pas engourdis que la terreur atterre

Déchirant le silence d’un désespoir sourd ?

 

Avez-vous vu la mer qui berce nos séjours

Méditerranéens virer au cimetière

Et jeter sur le sable de morbides civières

Débordant des poisons de mort tout autour ?

 

Ils fuient l’enfer, la guerre et ces puits de misère

Où nul ne survit de leurs fils et leurs frères.

Fantômes sacrifiés par d’odieux assassins,

 

Ils rêvent de l’Europe aux libertés promises

Quand nous la répudions sur des airs de crises

En niant notre ouïe à ces cris clandestins.

 

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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 17:59

Un coup de dague dans mon flanc

C’est le retour frénétique

De mes coliques néphrétiques

Qui me brisent dans mon élan

 

Commence alors un long calvaire

Où mon corps est crucifié

Par ces calculs calcifiés

Comme on torture les sorcières

 

Sans position antalgique

Les côtes éructent leur douleur

Les muscles suintent leur sueur

Faute de dose analgésique

 

En désespoir de souffrance

On lance un appel au secours

Au 15 notre seul recours

Civière tremblante d’ambulance

 

Tous les néons de l’hôpital

Suffoquent de mon impatience

Dans l’attente d’une délivrance

Qui doute aux gouttes du bocal

 

Mais dans ce box de personne

Se tarissent les perfusions

Et sans la moindre effusion

La médecine m’abandonne

 

Seul taureau de la corrida

Je redoute la banderille

De la morsure qui me vrille

Mes draps se changent en muleta

 

La vraie douleur est solitaire

Et il est vain de l’expliquer

Quand les cris nous laissent à quai

Nul réconfort ne les fait taire

 

Bry, le 7 février 2015

 

 

 

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 09:57

Nous sommes tous Charlie des enfants de votre encre

Qui a ouvert les yeux à notre réflexion

Par le droit d’insolence et de transgression

Et nos divagations avec vous jetaient l’ancre.

 

Vous vous moquiez de tout dans vos puissants dessins,

Dégonflant les orgueils d’un trait de plume ferme,

A tous les sectateurs, vous froissiez l’épiderme

Le coup d’éclat de rire était votre dessein.

 

L’art des caricatures était votre nature,

Le ton rabelaisien en choquait bien certains,

« Ni bête ni méchant », indigne aux puritains,

Vous trempiez dans l’acide notre pain de culture.

 

Hara-Kiri, Fournier, Cavanna ou Choron,

Gébé, Topor, Reiser, Luz, Riss et Francis Blanche

Eclaboussaient d’humour les tristes pages blanches

Avec Val et Gébé, Willem, Delfeil de Ton.

 

« Mais ça tire à Charlie ! », a-t-on crié un jour

Et les dessinateurs furent les destinataires

De tirs de terreurs qui les jetèrent à terre

Et ces satires-là n’étaient plus de l’humour.

 

Après les incendies, c’étaient des coups de feu,

Au siège du journal, Charb riait encore

Un bon coup de crayon est assez indolore

Mais les balles tragiques, ça fait un mal affreux.

 

Wolinski et Cabu tombèrent du rayon,

Tignous et Honoré croulèrent enfin de l’arme

Qui a tous, aujourd’hui, nous fait couler des larmes

Notre mine atterrée est noire de crayon.

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 15:29

Le rêve est carburant de toute création

De fines tropes en strophes, il invente des ondes

Et de nouveaux visages qui habitent ces mondes

Il est le grand vecteur de l’imagination.

 

Le rêve est la soupape de toutes nos tensions

Quand la nuit de nos peurs il libère la bonde

Et que de l’inconscient il pratique la sonde

Le réveil en fusible évite  l’explosion.

 

Mais quand le rêve en nous instille des délires

Qui s’enkystent parfois à force de les lire

Et nous font dériver loin des réalités,

 

Il est un grand poison qui tétanise l’âme

L’empêchant donc d’agir à l’approche du drame

Le rêve alors devient une fatalité.

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 15:26

Il cherche dans la gamme chromatique des verts

Pour peindre son regard aux saveurs océanes

Et des tons mordorés pour ses cheveux de Diane

Et il cuit des émaux pour des fenêtres en vers.

 

Il saisit l’horizon et le met à l’envers

En fait une maison aux langoureux arcanes

Nimbée d’une lueur aux reflets diaphanes

Où leur bonheur jamais ne connaît de revers.

 

Il est en ces cités  de la pure esthétique

Où ils admirent à deux cette beauté éthique

Fresque d’eudémonie aux parfums féminins.

 

Il murmure son nom mais la belle est muette

Et en se relevant, il remet ses lunettes

Et de sa canne blanche, il reprend le chemin.

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 15:21

Par la vitre embuée la ville était obscure

Scintillant froidement d’hermétiques lueurs

Foyers indifférents aux naïves candeurs

D’un regard subjugué par d’étranges figures.

 

Alice des merveilles, elle osait l’aventure

Dans l’écran plat ouvert sur toutes les stupeurs

Comme un miroir sans fin aux rêves voyageurs

Libre, belle et heureuse dans cette ciné-cure.

 

Solitaire anonyme, dans son abdication

Elle languissait de voir à sa télévision

Des sœurs oniriques aux charmes esthétiques

 

Qui lui redonneraient l’illusion d’un destin

Et la fiction de voir, au détour d’un chemin

Ce prince héroïque  ivre de mots lyriques.

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 16:01

Essayons d’être heureux des malheurs qu’on n’a pas,

De notre saine étoffe, avant qu’elle ne se mite

Sous les morsures du temps, effroyable termite,

A défaut d’être heureux des bonheurs de Là-bas ;

 

Au lieu d’attendre en vain les lendemains d’éclat

Emoussons les échardes qui notre cœur irritent

Pour faire de notre vie une sauve conduite

Plutôt qu’aux idées hautes fixons nous à nos pas.

 

Mais la moindre chicane déchire notre aisance

Et les nuages voilent l’initiale confiance

Les houles contingentes inondent notre esprit

 

Et vrillent nos entrailles d’incontrôlables spasmes

La vie nous raille ainsi en lancinants sarcasmes

Aspirons au bonheur, lucides de son prix.

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 16:38

L’amour est de passion, l’amitié de raison,

L’un est l’âtre ardent, l’autre chaleur douce

Quand dérivent les corps en houleuses  secousses

Les remorqueurs fidèles procèdent à l’arraison.

 

L’amour est de tension, l’amitié d’attention,

Quand l’un nous met à vif, l’autre tisse une housse

Pour protéger nos cœurs que les rosses repoussent

Aux hymens fanés,  il offre sa pension.

 

L’altruiste patient crée son œuvre dans l’ombre

Quand le fringuant hâbleur attire le grand nombre.

On bâtit des statues pour d’éphémères tourments

 

Bien vite consumés qui, hôtes infidèles,

Corrompent l’esprit pur d’ambivalents modèles.

Que nos poèmes aiment les plus sûrs serments !

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 16:36

Dès qu’on a rencontré quelqu’un à qui parler

Et qu’on a échangé des mots et des sourires

On se croit couronné dirigeant d’un empire

On exhibe en trophée le sceptre d’amitié.

 

Il apparaît pourtant qu’un tel s’écoutait

Au lieu de nous entendre, que l’autre faisait pire

Qu’il se moquait de nous pour, avec d’autres, rire

Et bien nombreux passaient, aussi vite oubliés.

 

N’espérez pas avoir des amis en cascades

Ces copinages-là ont un goût bien trop fade

Si vous en avez trois, vous pourrez être fier

 

A condition d’attendre l’épreuve des patiences

Où tous les liens se tissent, une subtile science,

Les amitiés solides ne datent pas d’hier.

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