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28 novembre 2015 6 28 /11 /novembre /2015 11:10

LES LOUPS SONT ENTRES DANS PARIS : En 1967, Serge Reggiani chantait: « C’était une nuit comme on n’en connut pas depuis cent mille nuits, une nuit de fer, une nuit de sang, une nuit… un chien hurle […]  dès que ça flaire une ripaille de morts sur un champ de bataille dès que la peur hante les rues les loups s´en viennent la nuit venue... alors ». Ce vendredi 13, journée de la gentillesse, alors qu’Antoine de Caunes plaisantait dans son Emission : « Ce soir, vendredi 13, on va s’amuser à se faire peur ou plutôt on va se demander pourquoi on prend du plaisir à se foutre la trouille alors que le monde part en c… », et que le tirage du Super Loto du vendredi 13 annonçait, sur TF1, une cagnotte de 13 millions d’euros pour les heureux chanceux superstitieux,… les loups sont entrés dans Paris. Par cette belle soirée d’un automne encore doux, les Parisiens s’étaient réunis au Stade de France pour un match amical entre la France et l’Allemagne en préparation du prochain Euro, d’autres étaient attablés aux terrasses des cafés et des restaurants pour profiter de cette température encore clémente, ou se pressaient dans des salles de spectacle pour écouter de la musique. Mais les loups qui n’aiment pas le sport, le plaisir de la convivialité, la musique et la mixité, ont sorti les crocs de sang et ont fait un carnage dans cette transhumance nocturne de Français et d’étrangers, pacifiques comme des agneaux et avides de vie. A sept (ou peut-être plus), les grands prédateurs ont fait a priori 129 morts et 352 blessés dans la foule (chiffres actualisés depuis), « au grand malheur la malchance », arrosant la ville d’une grêle mortelle et létale, à deux pas de la place de la République, près du siège de Charlie Hebdo et sur le boulevard Voltaire, symboles métonymiques de cette liberté qu’ils haïssent. D’un coup, évidemment, ont resurgi les images de janvier et les pourquoi ? Les assassins de l’hiver avaient visé des journalistes, des policiers et des Juifs au nom d’une prétendue offense et d’un pseudo combat idéologique. Après avoir répandu le sang, ils avaient semé la discorde au sein de la société entre je suis Charlie et les je ne les suis pas. Mais tout ceci n’était évidemment que pré-texte, préliminaires et la vraie dynamique de la terreur obscurantiste apparaît aujourd’hui, au grand jour, si l’on peut dire. Tuer au hasard, tirer dans la foule, instaurer la peur, provoquer le repli panique sur le silence paranoïaque et défaire, peu à peu, le lien social et la toile de la culture et de la civilisation. Ce n’est pas seulement la liberté d’expression ou de croyance que ces barbares médiévaux veulent détruire, c’est la liberté, le bonheur et le plaisir de vivre. Ils n’ont pas peur de la mort car ils détestent la vie. Mais nous ne les suivrons pas dans cette tanière ténébreuse où ils veulent nous entraîner pour se repaître de notre chair. Nous allons réécrire la fable où les brebis chassent les loups hors de leur pâturage en se moquant de leurs bergers et l’histoire de Blanquette, la chèvre de M. Seguin qui ne se laissera plus dévorer.

Après la terreur, l’horreur, la peur,

La stupeur, les pleurs et les fleurs.

Bernard MARTIAL, 14 novembre 2015.

« Aux larmes citoyens ! »

Les enfants de novembre, Barbara, 1996.

« Regarde-les venir,

Les enfants de lumière.

Les voilà qui avancent

En dansant leur colère.

Ils sont venus pour Un,

Tombé sous la violence.

Ils sont venus vous dire

D’aimer nos différences. "

Victor Hugo, Actes et paroles, « Depuis l’exil, Paris », 1876.

« Je viens ici faire mon devoir.

Quel est mon devoir ?

C’est le vôtre, c’est celui de tous. 

Défendre Paris, garder Paris.

Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde.

Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.

Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain. »

Albert Camus : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse".

Discours de réception du prix Nobel de littérature, à Stocholm, 10 décembre 1957.

 

La fête des lumières à Lyon est annulée.

La défaite de l’obscurantisme est loin d’être actée.

Dessin de Shahrokh Heidari (Iran)

« Je n’ai rien dit », Martin Niemöller (1892-1984), pasteur allemand, déporté par les Nazis dès 1937.

Quand ils sont venus chercher les communistes,

je n'ai rien dit.
Je n'étais pas communiste.

 

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit.
Je n'étais pas  syndicaliste.


Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
Je n'étais pas juif.


Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit.
Je n'étais pas catholique


Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester.

 

Quand ils sont venus tuer les dessinateurs de Charlie, les policiers ou les Juifs de l’Hyper Cacher, certains n’ont rien dit car ils n’étaient pas Charlie…

 

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