Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 09:29

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

LA FOLLE JOURNÉE OU LE MARIAGE DE FIGARO

Résumé et citations établis par Bernard MARTIAL, professeur en CPGE et en Première

 

ACTE DEUXIÈME

Le théâtre représente une chambre à coucher superbe, un grand lit en alcôve, une estrade au-devant. La porte pour entrer s’ouvre et se ferme à la troisième coulisse à droite ; celle d’un cabinet, à la première coulisse à gauche. Une porte, dans le fond, va chez les femmes. Une fenêtre s’ouvre de l’autre côté.

Scène I

SUZANNE ; LA COMTESSE entre par la porte à droite.

La Comtesse se jette dans une bergère. Elle veut que Suzanne lui conte les derniers événements. Elles parlent du comte :

« La Comtesse : Quoi ! Suzon, il voulait te séduire ? 

Suzanne : Oh ! que non ! monseigneur n’y met pas tant de façon avec sa servante : il voulait m’acheter. »

… puis de Chérubin, caché derrière le fauteuil. Suzanne reprend tous les détails : la demande de grâce, les propos enflammés, le vol du ruban. Puis, elles en reviennent à la question du comte qui veut prendre le parti de Marceline contre Figaro. La comtesse comprend le désintérêt du comte (« Il ne m’aime plus du tout. ») et sa jalousie (« Comme tous les maris, ma chère ! uniquement par orgueil. Ah ! je l’ai trop aimé ; je l’ai lassé de mes tendresses et fatigué de mon amour : voilà mon seul tort avec lui »). Mais elle est décidée à favoriser le mariage de Suzanne : « je n’entends pas que cet honnête aveu te nuise, et tu épouseras Figaro. » Par la fenêtre, Suzanne aperçoit le comte qui part à la chasse avec Pédrille et quelques lévriers. On frappe : c’est Figaro !

Scène II

FIGARO, SUZANNE, LA COMTESSE, assise.

En quelques mots pleins d’ironie, Figaro montre qu’il a parfaitement compris la situation : « Au fait, de quoi s’agit-il ? d’une misère. Monsieur le comte trouve notre jeune femme aimable, il voudrait en faire sa maîtresse ; et c’est bien naturel. […] Puis il m’a nommé courrier de dépêches, et Suzon conseiller d’ambassade. Il n’y a pas là d’étourderie. […] Et parce que ma Suzanne, ma fiancée, n’accepte pas le diplôme, il va favoriser les vues de Marceline : quoi de plus simple encore ? Se venger de ceux qui nuisent à nos projets en renversant les leurs, c’est ce que chacun fait, c’est ce que nous allons faire nous-mêmes. Eh bien, voilà tout, pourtant. » La comtesse et Suzanne s’étonnent de son flegme. C’est que Figaro a un plan : « N’est-ce pas assez que je m’en occupe ? Or, pour agir aussi méthodiquement que lui, tempérons d’abord son ardeur de nos possessions, en l’inquiétant sur les siennes. » Figaro veut exciter la jalousie du comte en faisant croire au comte qu’un galant doit voir la comtesse pendant le bal. Basile doit avertir la comtesse : « Je vous ai fait rendre à Basile un billet inconnu, lequel avertit monseigneur qu’un galant doit chercher à vous voir aujourd’hui pendant le bal. » Il répond aux inquiétudes de la comtesse sur son honneur : « Il y en a peu, madame, avec qui je l’eusse osé, crainte de rencontrer juste. » Figaro expose son projet. Suzanne fera dire au comte qu’elle lui donne un rendez-vous à la brune au jardin mais c’est Chérubin, déguisé en femme, qui s’y rendra. Figaro révèle ainsi que le jeune page n’est jamais parti.

« Suzanne : On peut s’en fier à lui pour mener une intrigue. 

Figaro : Deux, trois, quatre à la fois ; bien embrouillées, qui se croisent. J’étais né pour être courtisan. »

La comtesse lui fait confiance. Pendant l’absence du comte, les femmes vont devoir coiffer et habiller Chérubin. Figaro sort.

Scène III

SUZANNE ; LA COMTESSE, assise.

La comtesse, tenant sa boîte à mouches, est troublée par l’arrivée de Chérubin.

Scène IV

CHÉRUBIN, l’air honteux ; SUZANNE, LA COMTESSE, assise.

A son tour, Chérubin est troublé en se retrouvant face à la comtesse. Suzanne le force à chanter sa romance. La comtesse lui tend sa guitare. (La Comtesse, assise, tient le papier pour suivre. Suzanne est derrière son fauteuil, et prélude en regardant la musique par-dessus sa maîtresse. Le petit page est devant elle, les yeux baissés. Ce tableau est juste la belle estampe d’après Vanloo, appelée LA CONVERSATION ESPAGNOLE.) Chérubin entame sa romance sur l’air de Marlbroug s’en va-t-en guerre :

« J’avais une marraine,
Que toujours adorai.
[…]
Que toujours adorai ;

Je sens que j’en mourrai.- […]
Je veux, traînant ma chaîne,
(Que mon cœur, mon cœur a de peine !)
Mourir de cette peine,
Mais non m’en consoler. »

Les deux femmes vont maintenant l’habiller et le coiffer. (Suzanne entre dans le cabinet dont la porte est au bord du théâtre.)

Scène V

CHÉRUBIN ; LA COMTESSE, assise.

La comtesse espérait se servir d’un prétexte pour différer le départ de Chérubin : le retard du brevet d’officier. Hélas, Basile le lui a déjà donné. Mais il y manque le cachet.

Scène VI

CHÉRUBIN, LA COMTESSE, SUZANNE.

Suzanne revient avec un grand bonnet : les deux femmes commencent à habiller Chérubin et s’amusent. Soudain, la comtesse remarque le ruban et la blessure que Chérubin s’est fait en arrangeant la gourmette de son cheval. Puis, elle demande à Suzanne d’aller chercher du taffetas gommé dans sa toilette.

Scène VII

CHÉRUBIN, à genoux ; LA COMTESSE, assise.

La Comtesse reste un moment sans parler, les yeux sur son ruban. Chérubin la dévore de ses regards. La comtesse fait semblant d’être fâchée par la perte du ruban.

Scène VIII

CHÉRUBIN, à genoux ; LA COMTESSE, assise ; SUZANNE.

Suzanne entre et ressort, s’afférant à l’habillement de Chérubin. La comtesse lui demande de prendre le ruban d’un autre bonnet. (Suzanne sort par la porte du fond, en emportant le manteau du page.)

Scène IX

CHÉRUBIN, à genoux ; LA COMTESSE, assise.

Chérubin, les yeux baissés, regrette qu’on le prive de ce ruban miraculeux qui a touché la tête de la comtesse : « Celui qui m’est ôté m’aurait guéri en moins de rien. » La comtesse, en souriant, promet d’essayer le remède avec celui qui entouré la première égratignure. Chérubin, malheureux à l’idée de son prochain départ, se met à pleurer. Il veut faire son aveu mais la comtesse lui dit de se taire. (On frappe à la porte, elle élève la voix.) « Qui frappe ainsi chez moi ? » demande la comtesse.

Scène X

CHÉRUBIN, LA COMTESSE ; LE COMTE, en dehors.

Le comte revient et s’étonne de trouver la porte fermée. La comtesse et Chérubin s’affolent d’autant que le comte demande à qui elle parle. Chérubin, qui craint pour sa vie : « Après les scènes d’hier et de ce matin, il me tuerait sur la place ! » (Il court au cabinet de toilette, y entre, et tire la porte sur lui.)

Scène XI

LA COMTESSE, seule, en ôte la clef, et court ouvrir au Comte.

« Ah ! quelle faute ! quelle faute ! »

Scène XII

LE COMTE, LA COMTESSE.

Le comte est surpris : la comtesse n’a pas l’habitude de s’enfermer et elle a l’air et le ton bien altérés. Lui-même est troublé par le billet qui l’a fait revenir et qui parle d’un rendez-vous donné à la comtesse. Elle se dit incommodée : elle ne quittera pas la chambre. Au même moment, le page fait tomber une chaise dans le cabinet. Le comte veut savoir qui c’est :

« La Comtesse : Hé ! mais… Suzanne apparemment qui range. […]

Le Comte : Si c’est Suzanne, d’où vient le trouble où je vous vois ? »

La comtesse en profite pour retourner la situation : « Assurément, monsieur, cette fille vous trouble et vous occupe beaucoup plus que moi. » Le comte, en colère, exige de voir Suzanne immédiatement.

Scène XIII

LE COMTE, LA COMTESSE ; SUZANNE entre avec des hardes et pousse la porte du fond.

Bras de fer entre le comte qui veut voir « Suzanne » et la comtesse qui veut l’en empêcher. Pendant ce temps, Suzanne, qui est entrée discrètement, se cache dans l’alcôve. Le comte menace ; la comtesse crie au scandale. Il ira donc chez lui chercher ce qu’il faut pour ouvrir la porte ; il demande à la comtesse de l’accompagner. Avant de sortir, il ferme aussi la porte de Suzanne. La comtesse, qui n’a pas vu entrer Suzanne, croit cette décision fatale. (Le Comte l’emmène et ferme la porte à la clef.)

Scène XIV

SUZANNE, CHÉRUBIN.

Suzanne, sort de l’alcôve, accourt au cabinet et parle à travers la serrure. Suzanne demande à Chérubin d’ouvrir et de sortir.  Le comte ne doit pas le trouver là ; il doit aller prévenir Figaro. La fenêtre donnant sur la melonnière du jardin est au premier étage. Chérubin embrasse Suzanne et court sauter par la fenêtre.

Scène XV

SUZANNE, seule ; un cri de frayeur.

Après avoir remarqué que Chérubin est parti, Suzanne va prendre sa place dans le cabinet. (Elle s’y enferme.)

Scène XVI

LE COMTE, LA COMTESSE rentrent dans la chambre.

Le Comte, une pince à la main, qu’il jette sur le fauteuil. Il demande une dernière fois à sa femme d’ouvrir la porte. La comtesse finit par avouer qu’il s’agit de Chérubin. Le comte voit ses soupçons confirmés : « Chérubin ! l’insolent ! Voilà mes soupçons et le billet expliqués. » Il s’impatiente. Elle essaie de s’interposer ; s’il ouvre, il trouvera Chérubin prêt à s’habiller en femme. Le comte est prêt à chasser l’insolent et à enfermer sa femme dans sa chambre. Elle le supplie de l’épargner en se jetant à ses genoux, les bras élevés. Mais le comte n’écoute plus rien. La comtesse se jette sur une bergère, un mouchoir sur les yeux, au moment où le comte ouvre la porte et découvre... Suzanne.

Scène XVII

LA COMTESSE, LE COMTE, SUZANNE.

Suzanne sort en se moquant du comte (regardant la comtesse, qui est restée stupéfaite) qui promet de tuer le page et veut vérifier si elle n’est pas seule. (Il entre.)

Scène XVIII

LA COMTESSE, assise ; SUZANNE.

Pendant que le comte inspecte le cabinet, Suzanne rassure la comtesse : « Remettez-vous, madame ; il est bien loin ; il a fait un saut… » La comtesse n’en peut plus : « Ah ! Suzon, je suis morte ! »

Scène XIX

LA COMTESSE, assise, SUZANNE, LE COMTE.

La comtesse et Suzanne prennent leur revanche sur le comte qui doit avouer son erreur. Elles ont joué la comédie pour se moquer de lui. Le comte demande à Suzanne pourquoi elle n’est pas sortie quand il l’a appelée : elle se rhabillait. La comtesse veut se retirer au couvent des Ursulines car elle ne peut pas lui pardonner. Le comte essaie l’apaiser en l’appelant par son prénom (souvenir de leur amour dans Le Barbier de Séville). « Je ne la suis plus, cette Rosine que vous avez tant poursuivie ! je suis la pauvre comtesse Almaviva, la triste femme délaissée, que vous n’aimez plus. » La comtesse avoue ensuite que c’est Figaro qui a eu l’idée du billet. Il l’a remis à Basile qui a dit, lui-même, le tenir d’un paysan. Le comte promet de punir Basile. Mais la comtesse demande un pardon général. Le comte est encore stupéfait par le ton qu’a pu prendre sa femme :

« Le Comte : Ah ! dites pour moi seul. — Mais je suis encore à concevoir comment les femmes prennent si vite et si juste l’air et le ton des circonstances. Vous rougissiez, vous pleuriez, votre visage était défait… D’honneur, il l’est encore. 

La Comtesse, s’efforçant de sourire. : Je rougissais… du ressentiment de vos soupçons. Mais les hommes sont-ils assez délicats pour distinguer l’indignation d’une âme honnête outragée, d’avec la confusion qui naît d’une accusation méritée ? »

Le comte commente encore la scène trop bien jouée et le talent de dissimulation des femmes : « Nous croyons valoir quelque chose en politique, et nous ne sommes que des enfants. C’est vous, c’est vous, madame, que le roi devrait envoyer en ambassade à Londres ! Il faut que votre sexe ait fait une étude bien réfléchie de l’art de se composer, pour réussir à ce point ! » Il implore le pardon de sa femme qui savoure sa vengeance et diffère son pardon. Elle se reproche même d’envisager cette idée du pardon :

« La Comtesse : Ah ! Suzon, que je suis faible ! quel exemple je te donne ! (Tendant la main au comte.) On ne croira plus à la colère des femmes.

Suzanne : Bon ! madame, avec eux ne faut-il pas toujours en venir là ? » (Le Comte baise ardemment la main de sa femme.)

Scène XX

SUZANNE, FIGARO, LA COMTESSE, LE COMTE.

Figaro revient tout essoufflé. Il veut emmener Suzanne pour préparer leurs noces. Le comte lui veut faire avouer Figaro au sujet du billet qu’il a remis à Basile. Figaro essaie de tergiverser mais Suzanne lui dit que la vérité a été révélée : « Va, mon pauvre Figaro, n’use pas ton éloquence en défaites ; nous avons tout dit. […] Que tu avais écrit le billet de tantôt pour faire accroire à monseigneur, quand il entrerait, que le petit page était dans ce cabinet, où je me suis enfermée », ce que confirme la comtesse : « Il n’y a plus rien à cacher, Figaro ; le badinage est consommé. » Figaro ne comprend pas très bien et ne veut pas avouer mais il est pressé de se marier. La comtesse essaie de convaincre son mari de précipiter le mariage mais le comte, lui, veut gagner du temps (il attend Marceline).

Scène XXI

FIGARO, SUZANNE, LA COMTESSE, LE COMTE, ANTONIO.

Antonio, à moitié ivre, vient se plaindre qu’un homme est tombé sur son massif de giroflées. Averti du danger par Suzanne, Figaro essaie de détourner la conversation en accusant Antonio d’être ivre dès le matin. Le comte, de son côté, veut absolument savoir qui a sauté alors que Figaro insiste sur l’alcoolisme d’Antonio qui ne nie pas : « Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, madame, il n’y a que ça qui nous distingue des autres bêtes. » Selon le jardinier, on a jeté un homme en veste blanche par cette fenêtre ; il s’est enfui en courant. Antonio a voulu lui courir derrière mais il s’est cogné à la grille et s’est fait mal à la main. Il prétend qu’il reconnaîtrait cet homme… s’il l’avait vu ! Figaro décide alors d’allumer un contre-feu : « Il est inutile de chercher, monseigneur ; c’est moi qui ai sauté. » Le jardinier pense pourtant que l’homme était plus petit et plus mince que lui : « M’est avis que c’était plutôt… qui dirait, le gringalet de page. » Figaro renchérit pour accréditer sa version : il a sauté par la fenêtre en entendant venir le comte ; il s’est même un peu foulé le pied droit. Antonio dit alors : « Puisque c’est vous, il est juste de vous rendre ce brimborion de papier qui a coulé de votre veste, en tombant. » Le comte se jette sur le papier et l’examine puis il met Figaro à l’épreuve : qu’y a-t-il sur ce papier et comment se trouvait-il dans sa poche ? Figaro fouille ses poches : il a tant de papiers. Le comte se rend compte qu’il s’agit du brevet d’officier de Chérubin. Figaro essaie de se justifier : Chérubin lui a transmis le brevet pour qu’on y mette le cachet. Le comte enrage de ce nouveau subterfuge. Il veut sortir avec dépit mais Figaro n’oublie pas de lui demander : « Vous sortez sans ordonner mon mariage ? »

Scène XXII

BASILE, BARTHOLO, MARCELINE, FIGARO, LE COMTE, GRIPE-SOLEIL, LA COMTESSE, SUZANNE, ANTONIO ; valets du Comte, ses vassaux.

A ce moment-là, Marceline arrive et demande justice au comte avant qu’il n’ordonne le mariage : « Ne l’ordonnez pas, monseigneur ! Avant de lui faire grâce, vous nous devez justice. Il a des engagements avec moi. » Le comte se réjouit de cette intervention. Marceline explique les obligations de Figaro envers elle :

« Marceline : D’une obligation de mariage.

Figaro : Un billet, voilà tout, pour de l’argent prêté. 

Marceline, au comte : Sous condition de m’épouser. Vous êtes un grand seigneur, le premier juge de la province… »

Le comte lui dit de se rendre au tribunal où il rendra justice. A son tour, Basile fait valoir ses droits sur Marceline. Le comte est agacé de retrouver son « fripon du billet ». Tout sera suspendu jusqu’à l’examen des demandes de Marceline. Le comte demande à Basile d’aller chercher les gens du siège et… le paysan du billet. Basile se plaint : il est entré au château comme maître de musique et pas pour faire les commissions. Grippe-Soleil, le berger des chèvres, se propose d’y aller à sa place. Le comte accepte mais Basile devra l’accompagner en jouant de la guitare. Le comte insiste sur cet ordre qui déplaît à Basile et sort.

Scène XXIII

Les acteurs précédentsexcepté Le COMTE.

Basile veut à nouveau s’exprimer sous forme de proverbe que Figaro détourne. Le maître à chanter est cependant bien décidé à travailler pour son propre compte en assurant son mariage avec Marceline. Figaro chante une séguidille. Tout le monde sort sauf Suzanne et la comtesse.

Scène XXIV

SUZANNE, LA COMTESSE.

La comtesse se plaint à Suzanne de l’histoire du billet. Suzanne lui rappelle sa confusion quand elle est sortie du cabinet : « si vous aviez vu votre visage ! il s’est terni tout à coup ; mais ce n’a été qu’un nuage, et par degrés vous êtes devenue rouge, rouge, rouge ! » La comtesse et Suzanne parlent de la situation : Chérubin qui a sauté par la fenêtre, le « fatal jardinier », le talent de la comtesse pour mentir : « j’ai vu combien l’usage du grand monde donne d’aisance aux dames comme il faut, pour mentir sans qu’il y paraisse. » On ne peut plus envoyer Chérubin à la place de la comtesse après ce qui s’est passé : « Il faut qu’il parte. Après ce qui vient d’arriver, vous croyez bien que je ne suis pas tentée de l’envoyer au jardin à votre place. » Comme Suzanne ne peut pas y aller, la comtesse propose de prendre sa place. Elle le prendra ainsi sur le fait : « Il n’y aurait personne d’exposé… Le comte alors ne pourrait nier… Avoir puni sa jalousie, et lui prouver son infidélité ! » Suzanne doit maintenant confirmer le rendez-vous. Personne ne doit être au courant, y compris Figaro qui voudrait y mettre du sien. La comtesse demande son masque de velours et sa canne. (Suzanne entre dans le cabinet de toilette.)

Scène XXV

LA COMTESSE, seule.

La comtesse savoure son stratagème et… son trouble.

Scène XXVI

LA COMTESSE, SUZANNE.

(La Comtesse met furtivement le ruban dans son sein.) Suzanne a apporté les deux objets demandés par la comtesse. Elle approuve le projet de la comtesse qui devrait tout résoudre : « Madame, il est charmant, votre projet ! Je viens d’y réfléchir. Il rapproche tout, termine tout, embrasse tout ; et, quelque chose qui arrive, mon mariage est maintenant certain. » (Elle baise la main de sa maîtresse. Elles sortent.)

Pendant l’entracte, des valets arrangent la salle d’audience. On apporte les deux banquettes à dossier des avocats, que l’on place aux deux côtés du théâtre, de façon que le passage soit libre par-derrière. On pose une estrade à deux marches dans le milieu du théâtre, vers le fond, sur laquelle on place le fauteuil du comte. On met la table du greffier et son tabouret de côté sur le devant, et des sièges pour Brid’oison et d’autres juges, des deux côtés de l’estrade du comte.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de POT ETHIQUE A LENTS TICS
  • : Commentaires sur l'actualité politique et culturelle. Poésie. Parodie. Lettres-philosophie en CPGE scientifiques.
  • Contact

Profil

  • POT ETHIQUE A LENTS TICS

Recherche

Pages

Catégories