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16 août 2020 7 16 /08 /août /2020 12:55

Tableau établi par Bernard Martial (professeur de lettres modernes)

 

Titre

Thème

Vers à retenir

LA MORT

121

La Mort des amants

La mort mystique et idéalisée qui gouverne la transmutation des amants en pure lumière.

Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,

Des divans profonds comme des tombeaux.

122

La Mort des pauvres

De la mort consolatrice des pauvres à une porte ouverte vers l’inconnu.

C’est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;

C’est le but de la vie, et c’est le seul espoir.

123

La Mort des artistes

Lutte douloureuse de l’artiste avec son idéal ; métaphore du sculpteur accordée à celle de la poésie par le biais de l’image des « fleurs ».

C’est que la Mort, planant comme un Soleil nouveau,

Fera s’épanouir les fleurs de leur cerveau !

124

La Fin de la journée

La fin de la journée (métaphore de la mort) apporte au poète le repos.

Mon esprit, comme mes vertèbres,

Invoque ardemment le repos.

125

Le Rêve d’un curieux

Une des angoisses les plus profondes de Baudelaire : l’idée que l’existence posthume soit simplement la perpétuation de l’attente du salut ou de la délivrance qui caractérise déjà la vie (métaphore du théâtre). Dédié à Nadar.

J’étais mort sans surprise, et la terrible aurore

M’enveloppait. – Eh quoi ! n’est-ce donc que cela ?

La toile était levée et j’attendais encore.

126

Le Voyage

C’est dans la mort, comprise ou rêvée comme espace de l’Inconnu, que se projette une dernière fois le vœu de délivrance du péché que le poème liminaire avait imposé comme l’espace réel. Récapitulation de l’ensemble. Impossibilité de se contenter du réel décevant. C’est à la mort d’opérer ce dépassement. Le passage à l’Inconnu sera accordé à Rimbaud dans Le Bateau ivre.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls  qui partent

Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,

De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,

Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! […]

Ô mort vieux capitaine, il est temps levons l’ancre :

Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! […]

Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel ? qu’importe ?

Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !

127

Projet inachevé d’un épilogue pour l’édition de 1861

Au mois de mai 1860, Baudelaire travaille à cet épilogue, comme il l’écrit à Poulet-Malassis : « Je travaille aux Fleurs du Mal. Dans très peu de jours, vous aurez votre paquet, et le dernier morceau ou épilogue, adressé à la ville de Paris, vous étonnera vous-même, si toutefois je le mène à bonne fin (en tercets ronflants) ». Le projet est resté inachevé.

Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir

Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte,

      Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence,

Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or.

LES FLEURS DU MAL 1868

1

Epigraphe pour un livre condamné

Du bon usage de son livre : les lecteurs qui sauront le plaindre et l’aimer ; les autres jetteront son livre.

Ame curieuse qui souffres

Et vas cherchant ton paradis,

Plains-moi !... Sinon je te maudis !

2

Madrigal triste

Plaisir étrange du poète à voir souffrir son aimée : faute de communion dans l’Idéal, communion dans la souffrance !

Je t’aime surtout quand la joie

S’enfuit de ton front terrassé.

3

La Prière d’un païen

La volupté réconfort et « torture des âmes ».

Volupté, sois toujours ma reine !

4

Le Rebelle

Un Ange veut forcer le rebelle à aimer Dieu mais celui-ci ne veut pas.

Mais le damné répond toujours : « Je ne veux pas ! »

5

L’Avertisseur

La Dent ou le Serpent en tout homme qui dit non à ce qu’il fait.

Tout homme digne de ce nom

A dans le cœur un Serpent jaune.

6

Recueillement

Intimité et douceur de la douleur interpellée ; concept en majuscules et adjectifs de personnification.

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.

7

Le Couvercle

« Partout l’homme subit la terreur du mystère »

Le Ciel ! couvercle noir de la grande marmite

Où bout l’imperceptible et vaste Humanité.

8

La Lune offensée

Parodie des poncifs romantiques et modernité de la dégradation.

Ô Lune qu’adoraient discrètement nos pères,

Du haut des pays bleus où, radieux sérail,

Les astres vont te suivre en pimpant attirail.

9

La Gouffre

Peur du gouffre omniprésent et, en même temps, attraction secrète.

Et mon esprit, toujours du vertige hanté,

Jalouse du néant l’insensibilité.

10

Les Plaintes d’un Icare

Sur deux planches de Goltzius, l’une représentant Ixion (qui en croyant embrasser Junon n’enlace qu’un nuage) et l’autre Icare.

Et brûlé par l’amour du beau,

Je n’aurai pas l’honneur sublime

De donner mon nom à l’abîme

Qui me servira de tombeau.

11

L’Examen de minuit

Sentiment d’échec ou de lâcheté morale ressenti lors du bilan de la journée (compensé par la réussite du poème).

-Vite soufflons la lampe, afin

De nous cacher dans les ténèbres !

12

Bien loin d’ici

Dorothée, souvenir du voyage à l’Île de la Réunion, en 1841.

C’est la chambre de Dorothée.

-La brise et l’eau chantent au loin.

PIECES CONDAMNEES

1

Lesbos

Le plus ancien des poèmes « lesbiens » de Baudelaire.

Lesbos, où les baisers sont comme des cascades !

2

Femmes damnées

(Delphine et Hippolyte)

Les amours saphiques d’Hippolyte et de Delphine

Faites votre destin, âmes désordonnées,

Et fuyez l’infini que vous portez en vous !

3

Le Léthé

Léthé : fleuve de l’oubli. Transformation de la femme aimée en monstre et détournement « scandaleux » du vocabulaire religieux (à jeanne Duval).

Viens sur mon cœur, âme cruelle et sourde,

Tigre adoré, monstre aux airs indolents.

4

A celle qui est trop gaie

La tendresse du poète se mêle d’une destructivité qui en est simplement l’envers. Ce qui a provoqué le scandale : « A travers ces lèvres nouvelles, plus éclatantes et plus belles, t’infuser mon venin, ma sœur ! »

Folle dont je suis affolé,

Je te hais autant que je t’aime !

5

Les Bijoux

Tableau amoureux.

La très chère était nue, et, connaissant mon cœur,

Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores.

6

Les Métamorphoses du Vampire

Allégorie de la femme-vampire

Moi, j’ai la lèvre humide, et je sais la science

De perdre au fond d’un lit l’antique conscience.

 

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