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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 22:25

Images Après l’assassinat du président Park Chung-Hee le 26 octobre 1979, la Corée connaît une brève parenthèse démocratique qui favorise l’expression des revendications politiques. Mais le 17 mai 1980, le général Chun Doo-Hwan instaure la loi martiale, révoque l’Assemblée Nationale et fait arrêter les principaux dirigeants de l’opposition dont le leader Kim Dae-Jung (futur condamné à mort, président et Prix Nobel en 2000). La ville de Kwangju dans le sud du pays d’où est originaire Kim , va connaître entre le 18 et le 27 mai des évènements tragiques se concluant  par une répression violente des soulèvements des étudiants et des habitants de la ville. En août , le général Chun Doo-Hwan devient président de la République.

Le film de Kim Ji-Hun relate cet épisode de l’histoire coréenne longtemps passé sous silence. Kang Min-Woo  (l’acteur Kim Sang-Kyung, remarqué dans Memories of murder) chauffeur de taxi bienveillant et simple, veille sur son frère Jin-Woo depuis la mort de leurs parents. Le jeune lycéen est brillant et travaille dur pour faire ses études de droit à Séoul jusqu’au jour où la mort de son camarade Sang-Pil va le faire basculer dans le camp de la contestation et rejoindre les étudiants qui protestent contre l’extension de la loi martiale. Fini le temps de l’insouciance où les jeunes gens profitaient de la vie et fréquentaient l’église où Min-Woo commençait à s’intéresser à la jeune infirmière Park Shin-Ae (interprétée par Lee Yu-Won), en venant la chercher à la porte de son hôpital. Le 21 mai, Jin-Woo meurt sous les balles de l’armée. Galvanisée par l’injustice, la population prend les armes sous la direction du capitaine Park Heung-Su (Ahn Sung-Hee, acteur majeur du cinéma coréen), ancien officier des forces spéciales. La résistance s’organise dans l’hôtel de ville qui sera prise d’assaut le 27 mai. Le bandeau final rappelle qu’on a dénombré 207 morts, 2392 blessés et 987 disparus mais que les chiffres n’ont jamais pu être établis de même que les responsabilités n’ont jamais été jugées.

Un film qui n’échappe pas à un certain mélo mais qui a le mérite d’exister après des années d’omerta et de négation de ces évènements dans l’histoire politique sud-coréenne contemporaine. Le pays qui a accédé depuis plus de vint ans à la démocratie est enfin capable de regarder en face ses propres fantômes.

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