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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 19:19

Résumé et sélection de citations établis par Bernard Martial (professeur de lettres en CPGE)

Edition Folio n°83,  traduction de l’américain par Marcel Duhamel et M.- E. Coindreau.

Numéros des pages entre ( ), commentaires entre [ ].

 

TROISIEME PARTIE : LA CALIFORNIE (chapitres XXVII à XXX)

 

CHAPITRE XXVII : LA CUEILLETTE DU COTON.

. Les sacs (570- 571). Ecriteaux sur les routes, prospectus orange :

ON DEMANDE DES JOURNALIERS POUR LA CUEILLETTE DU COTON

Flocons blancs de coton sur les arbres, capsules dans les mains. Ca me connaît ce travail. Voilà l’homme en question. Vous avez un sac ? Ca vous coûtera 1$  le sac. On le retiendra sur vos 1ères 150 livres. 80cts/100 livres pour la 1ère sélection. 90cts pour la 2de. Prenez un sac (571). Oui, c’est régulier. Un bon sac vous fera toute la saison. Quand il sera usé, le retourner dans l’autre sens et se servir de l’autre bout, quand les deux bouts sont usés, ça fait de la bonne étoffe pour les caleçons d’été ou les chemises de nuit. Il faut se l’accrocher à la ceinture, bien l’étirer et le traîner entre ses jambes. Au début, on le sent presque pas. Pas de sac pour les gosses qui viennent par derrière.

. La cueillette (571- 572). Puis ça commence à tirer. Les capsules se détachent toutes seules. On avance en bavardant ou en sentant. Les doigts trouvent tout seuls le coton. Bavardages entre les rangées de cotonniers. Une femme a accouché d’un négrillon ; on ne l’a jamais retrouvé, ce sacré nègre. Après ça, elle s’est cachée. Y en avait pas deux comme elle pour cueillir le coton. A présent le sac est lourd, on le traîne à coups de reins. Les gosses aident à remplir le sac du père. Le coton est moins du et plus rêche. Le plus beau coton. Mais la terre sera vite épuisée. Pour cultiver le coton, faut pas acheter la terre (572), faut la louer : une fois qu’elle a rendu tout ce qu’elle pouvait, on déménage. Files de gens à travers champs. Des experts. Gestes automatiques faits sans réfléchir et même sans regarder. Le tout cueilli proprement et complètement.

. La pesée et la paie  (572). Sac plein : faut le faire peser. Le préposé à la bascule dit qu’on met des cailloux dedans pour faire plus de poids. D’autres fois, c’est lui qui truque la bascule. Il arrive qu’on ait raison tous les deux. Toujours discuter De retour avec le sac vide. Chacun a son carnet. On inscrit le poids (ils n’osent pas tricher avec ça). Ca au moins c’est du travail. Si les machines à cueillir le coton viennent, ce sera la fin du travail à la main. Tombée de la nuit. Tout le monde est fatigué. 3$ (moi, ma femme et mes gosses)

. La concurrence (572- 575). Les autres arrivent dans le champ de coton. Campements de journaliers. Le coton s’accroche aux clôtures (573). Le coton blanc est emmené à l’égreneuse. Les grandes balles informes passent à la presse. Du coton partout. Encore un coup de collier. On recommence. Si seulement ça pouvait durer. Tacots embouteillent l’entrée de la ferme. Si on n’était que 50, on aurait du travail pour longtemps mais on est 500. L’hiver sera bientôt là. Pas de travail l’hiver en Californie. Remplir les sacs avant qu’il fasse nuit. Un gars, là-bas, a mis deux mottes de terre dans son sac. C’est de bonne guerre. C’est marqué dans mon carnet : 312 livres. Il discute pas ? Une bonne journée.

Plus de mille qui sont en route pour trouver du travail ici. Demain, faudra se battre pour avoir une rangée. Et faudra se grouiller de cueillir. On rentre au campement. Du lard ce soir ! (574) Le petit n’en peut plus.  La vieille va nous faire des petits pains chauds (575).

 

CHAPITRE XXVIII : LES WAGONS DES CHAMPS DE COTON

. Les wagons (576). 12 wagons de marchandises alignés sur un petit terrain plat bordant le ruisseau, chemin de caillebotis menant  aux grandes portes coulissantes. Bons logements à l’abri de l’eau et des courants d’air, peuvent abriter 24 familles (2 par wagon, une à chaque bout), pas de fenêtres mais larges portes toujours ouvertes. Rideau de toile tendu au milieu de certains wagons ou simple séparation par la porte. Les Joad : extrémité d’un wagon de queue, leurs prédécesseurs ont installé un poêle de fortune. Obscurité aux deux bouts. Man tend la bâche au milieu du wagon. Mieux que ce qu’ils ont eu jusqu’ici, à part camp du Gouvernement (Man).

. La vie un peu plus facile (576- 579). Chaque soir, étendent les matelas roulés le matin. Tous les jours dans les champs cueillir le coton. Tous les soirs de la viande. Un samedi, vont à Tulare en camion, pour acheter petit poêle et salopettes neuves (Al, Pa, John, Winfield) et une robe pour Man (qui donne sa meilleure robe à Rose) (576). Rose trop grosse pour lui acheter une nouvelle robe maintenant. Joad ont eu de la chance : arrivés assez tôt pour trouver de la place dans un wagon (des anciens, des aristocrates en un sens) ; depuis, tentes accumulées sur le terrain plat. Courant étroit parmi les roseaux. Sentier descendant de chaque wagon vers la rivière. Cordes à linge tendues entre les wagons. Rentrent le soir des champs, les sacs roulés sous les bras, vont à la boutique se dressant au carrefour et discutent avec les journaliers : aujourd’hui 3,5$, si ça pouvait durer, les enfants commencent à cueillir – Man leur a fabriqué des petits sacs avec de vieilles chemises qu’ils vident dans les nôtres. Man à la boucherie : mettez-moi 3 livres de côtelettes de porc (30cts/livre) et un morceau de pot-au-feu, plus une bouteille de lait pour ma fille qui va accoucher. Pa prend une boite de sirop d’érable. Il voudrait des crêpes (577). D’accord. Elle accepte aussi que Ruthie achète deux boîtes de biscuits secs. John essaie des gants et les repose. Il s’approche du rayon des alcools. Pa lui dit d’attendre la fin du coton pour prendre une cuite. John dit qu’il a envie d’acheter des trucs dont il n’a pas besoin (578) comme un rasoir mécanique. Ils sortent avec les paquets. Les enfants mangent les biscuits. Les gens affluent dans les tentes et les wagons. Les Joad dans leur wagon. Rose demande du lait. Man prépare les pommes de terre et les côtes de porc et demande aux hommes de ramener un seau d’eau. Où sont passés les enfants ? Il faut qu’ils se lavent. Les hommes vont se laver à la rivière. Rose aide Man.

. Les voisins (579- 580). La bâche écartée : une grosse figure se montre  (579) : Madame Wainwright. Elle leur demande si ça a bien marché : 3,54$, les Wainwright 4$ (plus de monde chez eux). Jonas commence à pousser. Les deux femmes parlent cuisine. Madame Wainwright se retire pour aller surveiller son feu.

. Ruthie n’a pas tenu sa langue (580- 582). Arrivée de Winfield. Ruthie a raconté… sur Tom ! Dispute à propos de biscuits (580). Man demande à Rose d’aller occuper Mme Wainwright. Elle veut que Winfield lui raconte ce qui s’est passé : Ruthie s’est battue avec des enfants, à cause des biscuits. Une grande fille a collé un marron à Ruthie qui a pleuré et qui a dit qu’elle irait chercher son grand frère et qu’il la tuerait. La fille l’en a défié : son frère à elle pourrait tuer le frère de Ruthie. Alors Ruthie a dit que son frère avait déjà tué deux types. La fille l’a traité de menteuse. Ruthie a précisé qu’il se cachait parce qu’il avait tué un type et qu’il était capable de les tuer tous les deux (581). Insultes, jet de cailloux, poursuite. Winfield est rentré. Stupeur de Man. Odeur de brûlé dans la poêle. Man demande à Rose de surveiller le souper et à Winfield d’aller chercher Ruthie. « - Tu vas la corriger Man ? demanda Winfield avec une lueur d’espoir dans les yeux. – Non, ça n’avancerait à rien. Ce qui est fait est fait. » . Retour de Pa, des hommes et des enfants (582-583).  Winfield s’élance par la porte au moment où les trois hommes arrivent. Man annonce la nouvelle  à Pa. Réaction de Pa : « - La sale petite garce ! » Man : « - Non, elle ne savait pas ce qu’elle faisait. » Man va aller prévenir Tom pour qu’il fasse attention. Elle lui dit de ne pas parler à Ruthie de ce qu’elle a fait.

Retour de Ruthie …. et de Winfield, triomphant. Man lui dit de se taire. Ruthie s’enfuit dans le tablier de Man. Ruthie dit qu’on lui a volé ses biscuits et qu’on l’a frappée à coups de ceinture. Winfield, déçu qu’on ne lui donne pas de raclée, se retire dans une position stratégique. Man sort (583).

. Man va voir Tom (584- 585). Tentes dressées toutes proches les unes des autres, entre wagons et ruisseau. Conversations devant les tentes. Man s’avance, on la salue, on discute avec elle : elle apporte du pain de maïs à une amie. Dernière tente. S’assoit et se retourne, se fraye un chemin parmi les roseaux et les saules, s’écarte du sentier, s’immobilise, craignant d’avoir été suivie. Un homme passe sans la voir. 5 minutes après, elle reprend le sentier, reconnaît la berge et le trou noir, en retire l’assiette et regagne le taillis. Elle s’assoit et attend. Animaux, brise, feuilles, nuage noir, grosses gouttes de pluie. Retour au calme. Elle entend des pas furtifs, voit une forme sombre  se couler vers l’entrée du tuyau.

. Retrouvailles avec Tom (585- 588). Tom lui dit qu’elle n’aurait pas dû venir (585). Elle le suit. Il faut qu’elle se mette à quatre pattes. Obscurité complète de la caverne. Tom contente des côtes de porc et des frites chaudes. Man raconte enfin ce qu’a fait Ruthie : ce n’était pas sa faute (586). Tom dit que ce n’est pas grave (des histoires de gosses). Si, les gamins vont en parler et ça viendra aux oreilles des gens. Ils enverront des hommes pour vérifier. Il faut que tu partes. C’est ce qu’il pensait depuis le début. Man voulait l’avoir près de lui. Elle ne peut pas le voir dans l’obscurité et lui demande comment va sa figure. En tâtonnant, elle passe ses mains sur son visage : profonde cicatrice, nez de travers (587).  Elle lui donne 7$. Il faut qu’il s’en aille, à 3 ou 400 milles d’ici, à Los Angeles.  .Tom va reprendre le flambeau  de Casy (588-  591). Tom a réfléchi à ce que disait Casy : est allé dans le désert pour trouver son âme, a découvert qu’il n’avait pas d’âme à lui tout seul, a découvert que tout ce qu’il avait, c’était un petit bout d’une grande âme. Le désert et la solitude inutiles : il doit former un tout avec la grande âme. Tom ne se rendait pas compte qu’il l’écoutait. « Maintenant, je sais qu’on ne peut arriver à rien tout seul. » Il a cité des trucs de l’Ecriture, tirés du « Prédicateur ». «- Ca dit : « Deux valent mieux qu’un, car ils sont mieux payés de leur peines. Car s’ils tombent, l’un aidera l’autre à (588) se relever. Mais malheur à qui est seul. S’il tombe, il n’a personne pour le relever. » […] « Si deux sont couchés côte à côte, ils se réchauffent, mais comment se réchauffer lorsqu’on est seul ? Et si un l’emporte sur lui, deux le soutiendront, et une corde à trois brins ne se rompt pas aisément. » Presque tous les sermons : sur la pauvreté qu’il faut accepter. Le Prédicateur parle de solidarité. Man demande à tom ce qu’il compte faire. Il a réfléchi à la solidarité et à l’organisation  dans le camp du gouvernement et s’est demandé si on ne pourrait pas faire la même chose. Man lui demande ce qu’il va faire. « - Ce qu’a fait Casy, répondit-il. – Mais ils l’ont tué ! » (589). Un type qui a peut-être bien un million d’arpents pendant que plus de 100 000 bons fermiers crèvent de faim. « Et je me suis dit que si tous les nôtres s’unissaient tous ensemble et commençaient à gueuler comme les autres à la grille l’aut’ jour – et ils n’étaient que quèqu’zuns, note bien, à la ferme Hooper. » Man lui dit qu’il sera pourchassé comme le garçon des Floyd et lui demande s’il n’a pas dans l’idée de tuer quelqu’un. Il sera pourchassé de toute façon. Comment aura-t-elle de ses nouvelles ?

« - Ben, peut- êt’ que, comme disait Casy, un homme n’a pas d’âme en soi tout seul, mais seulement un morceau de l’âme unique ; à ce moment-là… […] A ce moment-là, ça n’a plus d’importance. Je serai toujours là, partout, dans l’ombre. Partout où tu porteras les yeux. Partout où y aura une bagarre pour que les gens puissent avoir à manger, je serai là. Partout où y aura un flic en train de passer un type à tabac, je serai là. Si c’est comme Casy le sentait, eh ben dans les cris des gens qui se mettent en colère parce qu’ils n’ont rien dans le ventre, je serai là, et dans les rires des mioches qu’ont faim et qui savent que la soupe les attend, je serai là. Et quand les nôtres auront sur leurs tables ce qu’ils auront planté et récolté, quand ils habiteront dans les maisons qu’ils auront construites… eh ben, je serais là. Comprends-tu ? » 

(590). Il réalise qu’il parle comme Casy. Il a l’impression qu’il est là. Man doit rentrer. Il finit par accepter l’argent. Il reviendra quand tout sera fini. Il l’accompagne vers l’entrée, lui indique le chemin. Séparation.

. Retour de Man au camp (591). Man s’éloigne rapidement. Les yeux humides. S’avance à travers les broussailles. La pluie se met à tomber. Elle s’arrête et se tient immobile au cœur d’un fourré, fait ½ tour, fait trois pas, se retourne et se remet en marche vers le camp, grimpe sur la route. La pluie a cessé.

. Rencontre avec un fermier (591- 592). Des pas derrière elle. Un homme la rattrape. Il parle de la pluie (591). Il a 20 arpents de coton et vient chercher du monde dans le camp. Sa ferme est un peu plus haut, à un mille. Il mettra une pancarte. Man promet de venir avec sa famille. 90cts (Man a entendu parler de 75cts ou 60cts pour l’année prochaine). Le petit fermier dit qu’il doit obéir à l’association qui fixe les prix. Ils arrivent au camp.

. Les projets avec les Wainwright (592-594). A la hauteur du dernier wagon, elle s’engage sur le caillebotis. Pa et John (592) accroupis contre la paroi. Elle salue M. Wainwright (portrait), parle de la proposition du fermier. Ils proposent à Wainwright de les amener dans leur camion (cotisation pour l’essence). Pa dit à Man que M. Wainwright est venu pour parler de quelque chose : Aggie, leur fille (16 ans) sort tous les soirs avec Al (593). Les parents voudraient que la situation soit régularisée. Man promet que Pa en parlera à Al, sinon elle le fera. Le père va rentre compte de sa mission.

. Discussion de Man avec Pa et John (594- 596). Man demande où sont les enfants (594). Ruthie a sauté sur Winfield et l’a mordu. Ils sont couchés. Rose est avec une voisine. Man raconte sa rencontre avec de Tom et s’excuse auprès de Pa d’avoir dit qu’elle parlerait à Al. Pa reconnaît qu’il n’est plus bon à grand-chose. Il vit dans la nostalgie du pays. Elle lui dit que le pays n’est pas si mal : « - J’sais bien. Je ne le vois même pas ; j’suis toujours à penser que  le peuplier doit êt’ en train de perd’ ses feuilles… ou bien des fois à me dire que j’devrais bien boucher le trou de la haie derrière la maison. C’est drôle ! La femme prend le commandement de la famille. La femme dit : « On fera ci, on ira là. » Et ça ne me touche même plus. – Une femme, ça se fait plus vite aux changements qu’un homme, dit Man pour le consoler. Une femme, toute sa vie est dans ses bras. Chez l’homme, c’est tout dans sa tête. Ne te fais donc pas de tourments. Peut- êt’… enfin peut- êt’ que nous aurons un chez- nous l’année qui vient. » Pour le moment, ils n’ont rien et Rosaharn ne va pas tarder à accoucher. Pa n’ose même plus penser (595). « J’ai idée que not’ vie est finie et bien finie. – Tu te trompes, dit Man. Elle n’est pas finie, Pa. Et ça c’est encore une chose que les femmes savent. Je l’ai remarqué. Chez l’homme, tout marche par sauts – un enfant vient au monde, un gomme meurt, ça fait un saut. Il prend une ferme, il perd sa femme, un autre saut. Chez la femme, ça coule comme une rivière, avec des petits remous, de petites cascades, mais la rivière, elle coule sans jamais s’arrêter. c’est comme ça que la femme voit les choses. Nous ne mourrons pas, n’aie crainte, Pa. Les nôtres continueront à vivre – possib’ qu’ils changent un petit peu – mais ils continueront sans se laisser arrêter. » John demande pourquoi ça ne s’arrêterait pas. «-  Difficile à dire, répondit-elle. Tout ce que nous faisons – à mon idée, c’est toujours dans le sens de la vie. C’est comme ça que je vois les choses. Même la faim, même la maladie ; y en a qui meurent, mais les autres n’en sont que plus résistants. Faut simplement essayer de vivre jusqu’au lendemain, passer seulement la journée. » John pense à sa femme. On lui demande de vivre dans le présent. Pa parle de la récolte au pays qui sera peut-être bonne.

. Retour d’Al (596- 598). Il les croyait endormis. Ils veulent lui parler. Lui aussi : il veut partir (596), veut se marier avec Aggie, trouver une place dans un garage et louer une petite maison. Man lui dit qu’ils sont contents mais il ne doit pas partir tout de suite. Qu’il attende au moins jusqu’au printemps pour conduire le camion. Arrivée de Mme Wainwright qui voudrait fêter la nouvelle avec un gâteau. Man propose des crêpes. Ruthie et Winfield sortent de leur lit, d’abord prudents puis ils s’enhardissent (597). Retour de Rose. On lui annonce la nouvelle du mariage. Elle ressort et prend le chemin des fourrés puis se couche sur le dos.

. Le lendemain matin (598- 601). Dans l’obscurité du wagon, Man se lève, regarde dehors, rentre, allume la lanterne, prépare le feu (598). Rose se lève et dit qu’elle veut aller cueillir du coton. Man le lui déconseille mais elle insiste. Man dit à Pa de se lever. (599). Les habitants du wagon se lèvent et se préparent (les Wainwright aussi). Rose tient absolument à venir (600). Elle n’a pas de sac : elle cueillera avec celui de Man. Ils montent dans le camion. L’aube se lève.

. A la ferme (601- 602). En route. D’autres véhicules derrière eux. Le panneau :

 ON DEMANDE DES JOURNALIERS POUR LA CUEILLETTE DU COTON

Al s’engage dans l’entrée et conduit le camion dans la cour de la grange : groupes d’hommes et de femmes près des balances avec leurs sacs (601). Al range le camion. Les deux familles vont rejoindre un groupe qui attend. Le fermier inscrit les arrivants : Hawley (4), Will, Benton, Amélia, Claire, Carpenter (6). Les sacs à 1$. Les voitures continuent à affluer. Le propriétaire remonte le col de sa canadienne. Les enfants grimpent dans la remorque qui ramène le coton aux balances. Le propriétaire les fait déguerpir.

. Début du travail sous la menace de la pluie (602- 604).  Dans les champs de coton, sacs attachés aux ceintures (602). Aurore. Arrivée d’autres voitures : cour pleine. Le propriétaire s’étonne. Longue chaîne à travers le champ. Vent d’ouest violent. Pa parle avec un voisin qui est là depuis près d’un an des signes qui annoncent la pluie. Course contre le temps (603). A 11h le champ est cueilli. Les remorques portent le coton aux égreneuses. Queue pour se faire payer.

. Fin du chantier et retour. (604- 605). James Hume (22cts), Ralph Hume (30cts), Thomas Joad (82cts), Winfield Joad (15cts), Agnès Wainwright (34 cts), Tobin Wainwright (63 cts). Rose pas plus de 10 à 15 livres 604). Les familles regagnent leurs autos et prennent le chemin du retour. Les Wainwright et les Joad attendent que le chemin se dégage. Premières gouttes de pluie. Rose frissonne. Man lui couvre les épaules. L’entrée se dégage. Al monte sur la route. Fracas de la pluie. Les Joad et les Wainwright se couvrent avec leurs sacs. Rose grelotte. Arrivée au camp.

. Retour au camp. Malaise de Rose de Saron (605- 607). Man demande aux hommes d’aller chercher du bois pour le feu. Les genoux de Rose se dérobent. Les deux femmes l’aident à se lever (605) et à regagner son matelas. Elle se sent retournée. Elle a froid. Les ramasseurs de bois rentrent, trempés (606). Retour des enfants. Les hommes font plusieurs voyages pour le bois puis Man leur dit de se changer. Le soir tombe. Les familles écoutent la pluie tomber (607).

 

CHAPITRE XXIX : LE DELUGE

. Pluies et inondations (608- 609). Nuages venus de l’Océan au-dessus des montagnes côtières et des vallées. Vent violent. Nuages qui arrivent en débandade. Brusquement le vent tombe et la masse lourde s’immobilise. La pluie se met à tomber : d’abord par petites rafales intermittentes, puis averses torrentielles, pluie fine pénétrante, brume grise (plein jour devient crépuscule). Au début, la terre absorbe l’humidité (elle boit deux jours durant), puis des mares se forment, des petits lacs recouvrent les champs en contrebas qui montent d’heure en heure. Ruisselets se forment sur les flans des montagnes, se déversent dans les rivières et les transforment en torrents. L’eau déferle dans les vallées. La pluie tombe sans arrêt. Ruisseaux et petites rivières montent à l’assaut des berges, attaquant saules et (608) et racines, déracinant les arbres. Eau franchit les berges et se déverse dans les champs, les vergers, les plantations. Les champs plats deviennent de grands lacs. L’eau submerge les autoroutes. Les voitures n’avancent plus qu’au ralenti. Torrents.

. Détresse et colère des émigrants (609- 611). Au début, les émigrants patients. Quand les mares commencent à se former, ils construisent des digues autour des tentes. La pluie battante finit par imprégner les tentes et par ruisseler le long des parois. L’eau balaye les digues, envahit les tentes, baigne lits et couvertures. Ils posent des planches sur les caisses et s’assoient par-dessus. Véhicules détériorés par l’eau. Tentes comme des îlots au milieu d’un lac. Finalement, ils doivent s’en aller mais les véhicules refusent de démarrer, puis s’enlisent. Ils se réfugient dans des granges. Certains d’entre eux vont au Bureau de Bienfaisance (609). Règlement : être dans le pays depuis plus d’un an pour bénéficier de l’assistance. Une terreur s’insinue : ne plus avoir de travail pendant 3 mois. Epouvante des gens massés dans les granges. Pleurs des enfants. Faim. Maladies : pneumonies, rougeole. Pluie continuelle. Les hommes sortent des granges, gagnent les villes, envahissent les boutiques, les bureaux de secours, mendiant un peu de nourriture. La pitié se mue en colère et en crainte contre ces affamés. La population s’arme. Médecins, coroners trop occupés par les cadavres (610). La faim et la peur engendrent la colère. Des hommes sortent non pour mendier mais pour voler. Les shérifs engagent de nouveaux adjoints et commandent d’autres armes. Haine des gens bien au chaud pour les immigrants. Dans les granges, des femmes poitrinaires accouchent, des vieillards meurent, les coroners ne peuvent plus redresser les cadavres. La nuit, les hommes pillent les poulaillers. Quand on leur tire dessus, ils ne courent pas.

. Après la pluie (611- 612). La pluie cesse. L’eau se retire. Les hommes sortent des hangars. Pas de travail avant le printemps : pas d’argent et pas de pain. « Quelqu’un qui a un couple de chevaux et qui leur fait tirer la charrue ou la herse ou le rouleau, il ne lui viendrait pas à l’idée de les chasser et de les envoyer crever de faim parce qu’il n’a plus de travail. Mais ça c’est des chevaux ; nous on est des hommes. » Les femmes observent les réactions des hommes. La colère remplace la peur sur leurs visages. Les hommes n’ont pas flanché (611). L’herbe recommence à pousser (612).

 

CHAPITRE XXX : INONDATION DU CAMP

. Inondation du camp (613- 616).  Camp parsemé de flaques d’eau. Le petit ruisseau menace de submerger la berge et d’envahir le terrain sur lequel se dressent les wagons. 2e jour de pluie : Al décroche la bâche et la met sur le capot du camion. Les Joad et les Wainwright ne forment plus qu’une famille sans ce rideau. Man économise le bois. Pluie à torrents sur le toit. 3e jour, les Wainwright, inquiets, songent à partir. Ruthie et Winfield essaient de jouer, en vain (613). 3e jour : grondement du ruisseau domine roulement de tambour de la pluie. Depuis la porte, ils observent la montée du courant. Aux extrémités du camp, le cours d’eau se rapproche de la route. Le camp cerné par la rivière menaçante. Rose au lit avec une forte grippe. Pa voudrait faire une sorte de barrage mais John ne sait pas si les autres sont d’accord. Pa plante une baguette pour mesurer le niveau des eaux et rentre trempé (614). Al est à côté d’Aggie. Si les Wainwright partent, al s’en ira avec eux. Qui va conduire le camion ? Ca m’est égal. L’eau tourbillonnante monte à l’assaut du talus. Pa fait valoir qu’il ne pleut pas dans le wagon. Pa va tenter de convaincre les autres (615). Ruthie a faim et se plaint. Man lui dit de ne pas l’agacer.

. Travail de Rosaharn (616-  619). Cri aigu et bref de Rose. Man appelle Mme Wainwright. « Je crois que ça y est ! dit Man. Avant terme. » Mme Wainwright suggère à Rose de se lever et de marcher, dit à Aggie de prendre soin des petits et apporte sa lampe à pétrole. Curiosité de Ruthie et de Winfield (617). Mme Wainwright sort un petit tranchet de son tablier (Man explique que chez elle, on se servait d’une pointe de soc de charrue). Les deux femmes l’aident à se lever et à marcher (618). Rose gémit de douleur, elles l’étendent sur le matelas et essuient son front. Elle se lève à nouveau.

. Travaux de la digue (619- 621). Arrivée de Pa. On l’informe. Ils ne peuvent donc pas partir. 20 hommes groupés sous la pluie : faut s’y mettre (619). Un homme proteste : ce n’est pas sa fille. Pa lui dit de partir (ils n’ont que 8 pelles), va vers la partie la plus basse de la rive et pousse son outil dans la boue. Les autres se répartissent le long de la berge et essaient d’élever une digue. Ceux qui n’ont pas de pelle tressent des claies qu’ils enfoncent dans l’ouvrage. Rage de lutte des hommes qui se relaient. Un cri strident venant du wagon. Le petit mur s’allonge jusqu’à toucher le remblai de la route aux deux extrémités. Le rythme ralentit sous l’effet de la fatigue. Le niveau monte et arrive à la hauteur des 1ères pelletées de terre. Le courant entreprend l’ascension du barrage et commence à le désagréger. Le soir vient, les femmes allument des lanternes et préparent du café.

 Douleurs de plus en plus violentes (de 20 en 20 minutes) (620). Rose n’essaye plus de se dominer. Violente douleur, hurlement. Ustensiles remplis d’eau à chauffer sur le poêle. Il commence à faire nuit. Frénésie d’Oncle John. Les cris de Rose lui rappellent sa femme. L’eau monte encore. La boue s’accumule sur la digue, les claies s’enfoncent (621). Reprise et arrêt des hurlements. Pa inquiet.

. Rupture de la digue (621- 622). Torrent tourbillonnant contre le talus. Soudain, un craquement violent retentit en amont : un grand peuplier tombe dans l’eau. Les branches sont entraînées par les remous. L’arbre totalement déraciné descend le fil de l’eau. Le pied hérissa des racines vient se ficher dans le mur. L’arbre se déplace et arrache le clayonnage. L’eau se rue par la fissure. Le talus s’effondre malgré les efforts de Pa. Les hommes se dispersent. Oncle John s’affaisse sur ses genoux et l’eau vient tourbillonner autour de sa poitrine. Pa le relève et l’aide à regagner le wagon.

. Al essaie de démarrer la voiture (622- 623). Al est allé jusqu’au camion, de l’eau jusqu’aux mollets (622). Enlève la bâche, saute dans la cabine, appuie sur le démarreur en vain, tire la manette du starter (la batterie s’épuise et le moteur tousse), essaie avec la manivelle. Moteur noyé, batterie morte. Sur un petit tertre, deux voitures mises en marche, barbotent et s’enlisent. Les conducteurs arrêtent le moteur. Al coupe le contact.

. L’enfant mort-né (623- 626). Arrivée de Pa devant le wagon : extrémité inférieure du caillebotis flotte dans l’eau. Il demande à John s’il pourra monter tout seul et doit se ratatiner pour passer par l’étroite ouverture. Man assise sur un matelas, évente Rose et regarde Pa qui demande comment elle va (623). Atmosphère fétide de l’enfantement. John entre. Mme Wainwright vient à la rencontre de Pa, le prend par le coude, l’entraîne dans un coin du wagon, prend la lanterne et l’élève au-dessus d’une caisse à pommes qui se trouve rangée là : « une petite momie bleue et ridée était couchée sur un journal ». Il n’a jamais vécu. John se traîne jusqu’au coin le plus sombre. Pa lève les yeux vers Mme Wainwright, lui prend la lanterne des mains et la dépose. Ruthie et Winfield dorment. Pa s’approche du matelas de Rose, dit à Man qu’ils ont fait tout ce qu’ils ont pu (624). L’eau va peut-être inonder le wagon. Man le rassure, il n’a rien à se reprocher. Au dehors, un homme crie contre Pa : à cause de lui, son auto est foutue. Il menace d’entrer. Pa sort pour lui parler (625). Mme Wainwright propose de veiller sur Rose. Tous dans la même barque. Ruthie se réveille et demande où est le bébé : « Y a pas de bébé. C’ était pas un bébé. On s’est trompés. » (626).

. L’eau monte encore (627- 628). Pa, John et Al, assis dans l’encadrement de la porte, regardent l’aube se lever et le courant qui entraîne des branches, des caisses et des planches. Pa place une nouvelle brindille, juste au-dessus du niveau de l’eau. Le niveau monte encore. Al s’inquiète. Si l’eau monte dans le wagon, toutes leurs seront perdues. Il ajoute que l’eau ne montera pas à plus de 3 ou 4 pieds parce qu’à ce moment-là, elle passera (627) au-dessus de la grand route, qu’il faudra ensuite s’occuper du camion. Il propose d’arracher les ridelles du camion et de monter les planches sur des espèces de tréteaux pour y empiler les affaires et s’installer dessus avec leurs affaires. Le jour se lève. Pa admet qu’il faudra faire comme al le dit. Cri angoissé de Man dans son sommeil : elle appelle Tom. Mme Wainwright, après avoir calmé Man, constate qu’ils ne partiront pas de sitôt. Il faut enterrer le bébé « Il y a un tas de choses qui sont défendues par la loi et qu’on est forcés de faire quand même. » (628).

. Oncle John confie le cadavre de l’enfant à la rivière (629- 630). Pa demande à John de s’occuper de l’enfant pendant qu’il va aider Al à démonter les ridelles. John prend sa pelle et se glisse dehors. L’eau lui monte jusqu’à la ceinture. Il se retourne et cale la caisse sous son bras. Il contourne le camion, gravit le talus, longe la chaussée et s’arrête à un endroit où le courant n’est séparé de la route que par un bouquet de saules. Il pose sa pelle et tirant la caisse devant lui, se coule parmi les broussailles jusqu’au bord de l’eau, reste un moment à regarder le flot rouler, serre la caisse contre sa poitrine : « Puis il se pencha, posa la caisse sur l’eau et sa main la retint un instant. Il dit d’un ton farouche : - Va leur dire. Va pourrir au milieu de la rue pour leur montrer. Ca sera ta façon à toi de leur parler. Sais même pas si t’étais un garçon ou une fille. Et j’ veux pas le savoir. (629) Allez, va dormir dans les rues. Comme ça, ils comprendront peut-être. » La boîte s’enfonce et se retourne. Le sac part à la dérive et la caisse est emportée par le courant.

. L’estrade dans le wagon (630- 633). John rentre précipitamment et retrouvent Al et Pa. Pa lui demande de le remplacer pendant qu’il va au magasin. Quand ils poussent les planches dans le wagon, Man se réveille. Ils lui expliquent ce qu’ils veulent faire. Man dit qu’il faut partir et va voir Rose qui est fatiguée (630). Puis Rose interroge Man sur l’enfant. Tu en auras d’autres. La jeune fille se recouche. Ruthie demande si elle va mourir. Non. Ca ira très bien, dit Man. Pa rentre les bras chargés de paquets. Plus d’argent (631). Pendant qu’ils mangent, l’eau monte lentement. Al construit une estrade de 5 pieds de large, 6 pieds de long, 4 pieds de hauteur. L’eau affleure le plancher du wagon puis envahit la pièce. Dehors, la pluie recommence. Al demande de monter les matelas et les couvertures. Ils installent leurs biens sur l’estrade pendant que l’eau prend possession du plancher. Les 4 hommes soulèvent le matelas de Rose. Rose chuchote quelque chose à l’oreille de Man qui lui tâte le sein [elle a du lait]. A l’autre bout du wagon, les Wainwright se construisent une estrade. La pluie tombe plus dru et cesse. ½ pouce d’eau dans le wagon. Man crie à Ruthie et Winfield de monter.  Elle veut partir. Pa d’accord avec Al qu’il faut rester. (632). La famille se serre sur les deux estrades. 6 pouces d’eau : le flot recouvre le talus et s’étale dans le champ de coton de l’autre côté. Tout ce jour-là et toute la nuit, ils dorment sur la porte du wagon. Man parle avec Rose. La pluie tombe par intermittence. Au matin du second jour, Pa patauge à travers le camp et rapporte  dix pommes de terre dans ses poches. Il entame à coups de serpe  la paroi du wagon, fait du feu et met les pommes de terre à la poêle qu’ils mangent bouillantes. Ils ne se décident à s’étendre que tard dans la nuit.

. Man décide de partir (633- 635).  Ils se réveillent inquiets. Rose murmure quelque chose à Man. Il est temps maintenant. Qu’ils viennent ou pas, elle emmène rose et les petits. Pa cède. Al reste avec Aggie (633). Man lui dit de veiller sur leurs affaires. Ils reviendront quand l’eau baissera. Pa aide rose à descendre, la prend dans ses bras et se fraye un chemin à travers l’eau, contourne le camion et atteint la grand-route. Il la dépose. John suit portant Ruthie. Man se laisse glisser dans l’eau (Winfield sur ses épaules). Message pour Tom au cas où… ils aident Man à gravir le talus et soulagent ses épaules du poids de Winfield. Ils s’arrêtent un moment pour regarder derrière eux. Pluie fine. Rose a la tête qui tourne. Man et Pa la soutiennent. Trouver un endroit sec (634).Lente avancée.

. La grange (635- 636).Très loin de la route, une grange noire sur une petite éminence. Man décide d’y aller. Pa pense qu’ils vont se faire virer par le propriétaire. Dispute des enfants à cause d’une fleur (635).Ils se dépêchent. L’averse arrive. Franchissement de la clôture. L’orage éclate : trombes d’eau. Pa prend Rose dans ses bras.

. Dans la grange (636- 638). Ils atteignent la grange et entrent sous l’auvent de la partie qui forme la remise (636). La pluie tambourine sur le toit. Pa dépose Rose sur une caisse. Man ouvre une porte et dit à Rose de se coucher. Winfield appelle Man. Man regarde dans un coin un homme couché sur le dos et un jeune garçon assis près de lui qui regardent les arrivants avec de grands yeux effarés. Le garçon demande à Man si la grange est à eux. Non, ils viennent se mettent à l’abri. Man lui demande s’ils ont une couverture : un vieux châle crasseux. Man demande ce qu’a l’homme. Il est tombé malade et maintenant il meurt de faim (n’a pas mangé depuis six jours) (637). Portrait du père de l’enfant. Il « disait qu’il avait pas faim, ou qu’il venait juste de manger. Me donner toujours sa portion. Maintenant il est tout faible. Peut à peine bouger. » Tonnerre. L’homme parle à Man et aide sa fille à se changer. Le garçon dit qu’il ne savait pas. Il a volé du pain pour son père mais il a tout vomi.

. Rose de Saron sauve l’homme (638- 639). Il lui faudrait de la soupe ou du lait. Il leur demande s’ils ont de l’argent pour acheter du lait. « Il va mourir, j’vous dis ! il est en train de mourir de faim. » Man regarde Pa et John puis se tourne vers Rose. Les deux femmes se regardent dans les yeux (638). « Oui, dit-elle. […] – Je le savais que tu le ferais. Je le savais ! » Rose demande à tout le monde de sortir. Man se penche, ramène en arrière les cheveux de sa fille, l’embrasse et sort. Elle dit à Ruthie de se taire et emmène le jeune garçon. Dans la grange, Rose se lève, se dirige vers l’étranger et s’étend près de lui. « Il secoua faiblement la tête. Rose de Saron écarta un coin du châle, découvrant un sein. – Si, il le faut, dit-elle. Elle se pressa contre lui et attira sa tête vers elle. – Là ! là. Sa main glissa derrière la tête et la soutint. Ses doigts caressaient doucement les cheveux de l’homme. Elle leva les yeux, puis les baissa et regarda autour d’elle, dans l’ombre de la grange. Alors ses lèvres se rejoignirent dans un mystérieux sourire. » (639)

 

 

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