LIBYE, L’ENLISEMENT (24 avril – 12 juin):
Battle for Libya sur le site du New-York Times:
Dimanche 24 avril : L’OTAN intensifie ses frappes. La résidence du colonel Kadhafi est touchée. Tripoli dénonce une tentative d'assassinat du guide libyen. Les combats continuent à Misrata, toujours pilonnée par les forces loyalistes.
Mardi 26 avril : Les forces pro-Kadhafi attaquent le port de Misrata. Vers 13 h 30 (heure de Tripoli), plusieurs roquettes Grad ont touché le port à 12 km à l'est de Misrata. Un bateau de l'organisation internationale pour les migrations (OIM), venu poursuivre l'évacuation des milliers d'Africains bloqués dans la ville, a dû s'éloigner à 2 km au large par mesure de sécurité. Selon des rebelles, il a quitté le port à la demande de l'OTAN. « Plusieurs réfugiés ont été blessés par le bombardement. Il y a peut-être des morts, nous n'avons pas de précisions pour le moment», déclare le Dr Khalid Abou Falra, médecin dans le principal hôpital de la ville. Des avions de l'OTAN survolent la ville, où des explosions espacées sont également audibles, après une accalmie de vingt-quatre heures. Selon des témoins, ils effectuent au moins une frappe. Misrata a connu ces derniers jours de violents combats au cours desquels les rebelles ont repoussé les soldats pro-Kadhafi aux portes de la ville. Explosions et combats ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés depuis vendredi. « Misrata est la clé de Tripoli. Si [Khafafi] abandonne Misrata, il va abandonner Tripoli. Il n'est pas assez fou pour faire cela », a prévenu lundi le porte-parole militaire du Conseil national de transition (CNT) de l'opposition à Benghazi (Est). À Tripoli, cible depuis vendredi de raids intensifs de l'OTAN, cinq explosions ont secoué lundi soir l'est de la capitale, selon des témoins, qui n'étaient pas en mesure de préciser les sites visés. La télévision libyenne a diffusé des images de M. Kadhafi, apparemment détendu, recevant des dignitaires du régime sous sa tente, dans sa résidence. Un poste de télévision allumé indiquait qu'elles avaient été tournées lundi, mais il n'a pas été possible de le confirmer. Sa résidence avait été bombardée la nuit de dimanche à lundi, son bureau avait été détruit.
Mercredi 27 avril : Le port libyen de Misrata est sécurisé, selon les rebelles, au lendemain d'un bombardement mené par les forces du régime. Les pays membres de l'Otan, aux commandes de l'intervention militaire le 31 mars, se sont mis d'accord pour installer un représentant de l'alliance à Benghazi pour nouer des contacts politiques avec l'opposition au régime du colonel Mouammar Kadhafi, selon un responsable de l'Otan.
Jeudi 28 avril : L'essentiel des combats autour de la ville rebelle libyenne de Misrata, assiégée depuis deux mois par les forces pro-Kadhafi, se déroule désormais autour de l'aéroport, selon la rébellion qui juge la victoire « très proche ».Pour l'ambassadeur américain à Tripoli rappelé à Washington, Gene Cretz, la peur est le principal élément empêchant de nouvelles défections autour du dirigeant contesté. Tout en jugeant « très difficile » de connaître le bilan des morts du conflit, il a dit avoir vu « des chiffres allant de 10.000 à 30.000 ».
Vendredi 29 avril 2011 : Dans l'Est du pays, les forces gouvernementales sont entrées dans la ville d’Al-Koufra. Les rebelles n’y auraient pas opposé une forte résistance. Un millier de réfugiés ont enfin pu quitter la ville de Misrata assiégée depuis deux mois par les rebelles. La plupart d’entre eux sont des ressortissants nigériens qui étaient venus dans la région pour travailler. Un blogueur français grièvement blessé fait partie du groupe. Le jeune homme touché par une balle perdue est dans un état critique. Il a été évacué avec les autres réfugiés à Benghazi, fief de la contestation. Après les bombardements mercredi par l’armée régulière sur Misrata les combats se sont déplacés autour de l’aéroport où de violentes explosions ont été entendues vendredi matin.
Mouammar Kadhafi sur une image de la télévision libyenne diffusée le 30 avril 2011
Dans la nuit du samedi 30 avril, le plus jeune fils du leader libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Arab Kadhafi, ainsi que trois de ses petits-enfants, ont été tués au cours d'une frappe aérienne de l'Otan, a annoncé un porte-parole du régime à Tripoli.
Lundi 2 mai : Les attaques des forces libyennes contre la rébellion se sont maintenues, lundi 2 mai, deux jours après la mort d'un des fils de Mouammar Kadhafi, Seif Al-Arab, 29 ans, et de trois petits-enfants du colonel libyen dans un raid de l'OTAN. La révélation a déclenché la fureur des partisans du « Guide », qui ont vandalisé et incendié les ambassades d'Italie et du Royaume-Uni à Tripoli. Les obsèques du fils de Mouammar Kadhafi ont lieu lundi. Le dirigeant libyen se trouvait dans le bâtiment attaqué par l'aviation de l'OTAN samedi soir mais s'en est sorti indemne, d'après le gouvernement. Il ne s'est pas montré depuis le mois de mars, mais il pourrait apparaître en public à cette occasion. Le vice-ministre des affaires étrangères, Khaled Kaïm, déclare que le raid de samedi constituait la quatrième tentative d'assassinat de Mouammar Kadhafi. Déjà accusée à plusieurs reprises d'outrepasser son mandat de protection des populations civiles, l'OTAN, qui commande depuis fin mars les opérations militaires en Libye, a démenti avoir visé le dirigeant ou sa famille. L'Alliance assure avoir frappé un centre de commandement des forces libyennes, une version rejetée par Khaled Kaïm. Le vice-ministre a également démenti avoir monté un coup de propagande et avoir inventé ces morts. Un chirurgien français, Gérard Le Clouerec, qui ne travaille pas pour le gouvernement libyen, a été prié d'identifier les corps de Seif Al-Arab Kadhafi et de deux enfants. Il a déclaré que les trois corps avaient été victimes d'une explosion. Il a ajouté que les deux enfants avaient été défigurés, rendant leur identification difficile. M. Le Clouerec a également dit avoir vu le corps d'un jeune adulte d'une trentaine d'années portant une barbe et une fine moustache, dont le visage ressemble à une photographie de Seif Al-Arab qui lui a été présentée.
Quatre ou cinq chars des forces pro-Kadhafi ont tenté, lundi matin, d'entrer par l'ouest dans Misrata, à 200 km à l'est de la capitale, en la bombardant et les rebelles ont assuré avoir arrêté leur progression dans la ville où, selon des journalistes de l'AFP, le calme était revenu dans l'après-midi. Ces derniers jours, les combats se concentraient essentiellement dans les faubourgs ouest de la ville, une zone proche de l'aéroport, où des pro-Kadhafi se trouvent toujours. Lourdement bombardé dimanche par les forces gouvernementales, le port de Misrata, essentiel pour l'approvisionnement en armes et en aide humanitaire de la ville, était calme en début d'après-midi, selon des sources rebelles. Dix personnes ont été tuées à Misrata et des dizaines blessées par les bombardements dimanche soir et lundi matin, selon des sources médicales. Le régime libyen avait offert vendredi une amnistie aux rebelles de Misrata s'ils déposaient les armes, précisant que l'offre était valable jusqu'à mardi.
Dans l'Est, la ligne de front ne bouge plus depuis une semaine autour de la ville d'Ajdabiyah, où les troupes gouvernementales ont renforcé leurs positions. Dans l'Ouest, les forces gouvernementales s'emploient à déloger les rebelles du djebel Nafoussa, au sud-ouest de la capitale. Des obus se sont abattus sur le territoire tunisien en marge de nouveaux combats près du poste-frontière de Dehiba, où les forces libyennes ont mené une incursion vendredi qui a provoqué la colère de Tunis. Les réfugiés ont afflué en Tunisie dimanche.
La Grande-Bretagne a expulsé de Londres l'ambassadeur de Libye en réaction à l'attaque contre les locaux britanniques à Tripoli, dont le personnel avait été évacué il y a plusieurs semaines, comme ceux de l'Italie, également visés par une foule de manifestants. M. Kaïm a parlé d'une « action regrettable ». Les Nations unies ont retiré leurs douze représentants étrangers arrivés en mission le mois dernier à Tripoli en raison de la situation dans la capitale. « Une foule a pénétré dans les locaux de l'ONU et s'est emparée de plusieurs véhicules. Tous les personnels de l'ONU sont sains et saufs », a déclaré le porte-parole des Nations unies à New York. « La décision de quitter le pays a été prise eu égard à la situation à Tripoli en matière de sécurité. » Ces employés continueront à s'occuper de la situation en Libye de la Tunisie voisine.
Mercredi 4 mai : Le régime
libyen a proposé une prolongation de l'ultimatum fixé aux rebelles de Misrata pour se rendre, plus de six semaines après le début de l'intervention internationale en Libye où la France refuse de
parler d' « enlisement » espérant un terme dans quelques mois « au plus ».
A Misrata, troisième ville du pays assiégée depuis des semaines et théâtre d'âpres combats entre pro et anti-Kadhafi, au moins
cinq personnes sont mortes mercredi dans un bombardement visant le port, selon un porte-parole de la rébellion à Benghazi (est). Dans la
ville, cernée par les chars des forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et dont le port, seule voie d'approvisionnement en vivres et armes, est bloqué depuis plusieurs jours, la
pénurie de produits de première nécessité s'aggrave.
Après une journée marquée par un lourd climat d'inquiétude, le régime a annoncé, à l'expiration à minuit d'un ultimatum qu'il avait fixé aux rebelles de Misrata pour qu'ils se rendent, qu'il
songeait à le prolonger « d'un ou deux jours ». Les hélicoptères de combat français et britanniques, dont l'intervention en Libye a été
annoncée en mai, ont mené une première opération dans la nuit de vendredi à samedi.
Dimanche 5 mai : Au moins cinq explosions secouent dimanche soir Tripoli, tandis que des avions survolent la capitale libyenne cible de raids quotidiens de l'Otan depuis deux semaines. Ce week-end, Tripoli et la banlieur de Tadjourah, à l'est, ont été à nouveau les cibles de bombardements de l'Otan, qui dirige depuis le 31 mars des opérations militaires lancées par une coalition internationale après plus d'un mois de révolte réprimée dans le sang en Libye.
En début d'après-midi du dimanche 8 mai, deux fortes explosions sont entendues dans l'ouest de Tripoli.
Mardi 10 mai : L'Otan tire des missiles contre plusieurs objectifs dans le secteur de Tripoli, au nombre desquels, semble-t-il, le complexe de Mouammar Kadhafi.
Mercredi 11 mai : Les insurgés prennent le contrôle de l'aéroport de Misrata et avancent vers Zliten.
Jeudi 12 mai, un Français décède dans un hôpital de Benghazi après avoir été blessé par balle.
Vendredi 13 mai : Les dirigeants des rebelles libyens cherchent à asseoir leur légitimité internationale en multipliant les visites à l'étranger après avoir enregistré sur le terrain des succès face aux troupes loyales au colonel Mouammar Kadhafi. Au moins 16 «civils » ont été tués dans une frappe de l'Otan à Brega, dans l'Est libyen, affirme la télévision d'Etat libyenne citant une source militaire. Mais malgré cet incident, L'Otan prétend que les coups qu'elle a portés ces trois derniers jours aux forces loyales au colonel Kadhafi les ont sérieusement affectées, soulignant qu'elles n'avaient tiré jeudi aucun obus sur Misrata, qu'elles assiégeaient depuis deux mois. Sur place les rebelles, appuyés par les frappes de l'Otan, ont en effet réussi à prendre l'aéroport et à faire reculer les pro-Kadhafi suffisamment pour que la grande ville côtière soit hors de portée de leurs roquettes. Premier signe d'infléchissement du régime, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, affirme que l'armée ne tenterait pas de reprendre par la force l'Est du pays actuellement aux mains des rebelles. Dopés par leurs succès à Misrata (ouest) sur les forces loyalistes, les rebelles s'apprêtent à marcher sur Zliten, avec en ligne de mire Tripoli, à 200 km à l'ouest.
Sur le front diplomatique, le Premier ministre de la rébellion, Mahmoud Jibril, doit être reçu vendredi à la Maison Blanche par le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon. A Londres, le Premier ministre David Cameron a reçu jeudi le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, et l'a invité à ouvrir dans la capitale britannique le premier bureau de représentation du CNT en Europe. M. Cameron a aussi promis plusieurs millions de livres d'équipements pour la police de Benghazi, « capitale » des rebelles dans l'Est libyen, ainsi que du matériel de communication. Parallèlement, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo, a annoncé vendredi qu'il demanderait lundi des mandats d'arrêt contre « trois personnes » pour des crimes contre l'humanité commis depuis le début de la révolte en Libye le 15 février.
Lundi 16 mai : Le procureur de la cour pénale internationale demande aux juges de délivrer des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif Al-islam et le chef des renseignements libyens. Cette action de la CPI intervient trois mois après le début de la révolution libyenne. Les preuves recueillies montrent que Kadhafi a personnellement commandé des attaques contre des civils libyens non armés a déclaré le procureur Luis Moreno-Ocampo. Il précise lors d'une conférence de presse que ses forces ont attaqué des civils chez eux et dans des lieux publics et qu'elles avaient utilisé des armes lourdes contre des participants à des funérailles. Le fils de Kadhafi est poursuivi pour avoir organisé le recrutement de mercenaires particulièrement cruels.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a salué cette annonce appelant la communauté internationale à « soutenir totalement la Cour pénale internationale dans ses enquêtes » et « tous les Etats membres des nations unies à coopérer pleinement ». La demande de mandat est un premier pas vers la justice a réagi l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. « Les civils libyens qui ont vécu un cauchemar méritent une réparation par un processus judiciaire indépendant et impartial ». Pendant ce temps l'OTAN a mené de nouvelles frappes dans la banlieue est de Tripoli où un site de radars a été totalement détruit.
Mardi 17 mai : Un bâtiment des services de sécurité intérieure et le siège du ministère d'inspection et de contrôle populaire, organe de lutte contre la corruption en Libye, étaient en feu très tôt ce matin, après des raids de l'Otan. Mais aussi, deux explosions ont été entendues dans le secteur de Bab Al-Aziziya, résidence du colonel Mouammar Kadhafi dans la capitale libyenne, selon un journaliste de l'AFP. Une colonne de fumée blanche s'élevait dans ce secteur après les deux détonations ressenties. Des sirènes d'ambulances ont ensuite été entendues.
Vendredi 20 mai : L'Otan a coulé huit navires de guerre
appartenant aux forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé l'Alliance atlantique vendredi. Les navires ont été coulés lors d'attaques coordonnées
menées dans les ports de Tripoli, d'Al Khoms et de Syrte.
Lundi 30 mai : La web-tv libre Al-Hourra, qui diffuse depuis courant avril depuis le centre culturel de Benghazi, commence à être retransmise sur les bouquets satellitaires Arabsat et Nilesat. Début Juin, les forces loyalistes pilonnent à nouveau Misrata, encerclant à nouveau la ville par l'est, le sud et l'ouest.
Mercredi 1er juin : Depuis le début de l'insurrection libyenne mi-février, le colonel Kadhafi a répliqué par une répression féroce. Selon le Figaro du 1er juin qui cite un diplomate proche du dossier, ce ne sont pas moins de 10.000 Libyens qui auraient été tués à Tripoli par les forces loyales au guide libyen. Le journal décrit des « arrestations massives, des rafles nocturnes, des exécutions sommaires en pleine rue, des consignes de viols donnés en haut niveau, des disparitions en grand nombre, des fosses communes » qui auraient été perpétrés par le régime libyen. Selon différentes sources qui ont interrogé des anciens du régime, des services des renseignements, des diplomates et des militants des droits de l'Homme, Mouammar Kadhafi mène une véritable terreur dans la capitale pour empêcher tout soulèvement. « Etre suspecté d'avoir regardé la chaine de télévision Al-Jazira suffit pour être interpellé. Des témoignages évoquent des pères de famille torturés devant femme et enfants, avant de disparaître », écrit le quotidien. Selon le journal, les détenus sont régulièrement utilisés comme boucliers humains à Bab al-Aziziya, quartier général de Kadhafi en raison des attaques des avions de l'Otan dans ce périmètre. Les responsables sont difficiles à établir, mais le journal explique que plusieurs sources font état de détenus de droit commun libérés et recrutés pour commettre ces exactions.
Mardi 7 juin : Un nouveau message audio du colonel Kadhafi est diffusé ce mardi sur la télévision libyenne. Il affirme qu'il ne se «soumettra pas» malgré les raids violents de l'Otan. Comme toujours, il appelle les Libyens à la résistance estimant que l'Otan ne pourra « jamais vaincre un peuple armé ». « Je suis à proximité des bombardements mais je résiste toujours [...] N'ayez pas peur! en avant, en avant », dit-il.
(Explosion dans la zone de résidence de Kadhafi, le 7 juin, AFP)
Le président des Etats-Unis Barack Obama déclare, presque au même moment, lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel, que la pression contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'intensifiera jusqu'à ce qu'il parte. Par ailleurs, des puissantes explosions secouent le centre de la capitale libyenne Tripoli avant et après le discours audio de Kadhafi. Plusieurs bâtiments sont touchés au sein de la résidence de Kadhafi, constate un journaliste de l'AFP. Des journalistes conduits sur les lieux dans le secteur de Bab Al-Aziziya ont pu voir un corps gisant sous un drapeau vert libyen, présenté comme une victime du bombardement par un porte-parole du régime. Il a également évoqué des corps bloqués sous les décombres.
La Russie ne cherche pas à « endosser le rôle principal l» de médiateur dans le conflit en Libye, affirme mardi à Oslo le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, estimant que ce rôle revenait à l'Union africaine. « Nous ne cherchons pas à endosser le rôle principal en ce qui concerne la médiation en Libye », déclare M. Lavrov, interrogé lors d'une conférence de presse sur les résultats actuels de la tentative de médiation russe en Libye. « Plusieurs fois nous avons dit que l'Union africaine avait le rôle principal », ajoute-t-il selon l'agence russe Interfax.
Aïcha Kadhafi, fille du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, porte plainte devant la justice belge pour « crimes de guerre » contre l'Otan, ont indiqué ses avocats, qui vont par ailleurs tenter de faire annuler le gel des avoirs du régime libyen décidé par l'UE. «La décision de l'Otan de prendre pour cible une habitation civile à Tripoli constitue un crime de guerre », déclare à l'AFP l'un de ces avocats, le Français Luc Brossollet, peu après avoir déposé la plainte au nom d'Aïcha Kadhafi devant le parquet de Bruxelles et devant le parquet fédéral belge. La plainte concerne le raid effectué par l'Alliance atlantique le 30 avril dernier au cours duquel, selon Tripoli, le plus jeune fils du colonel Kadhafi, Seif al-Arab, 29 ans, et trois des petits-enfants du dirigeant libyen, Seif (2 ans), Carthage (2 ans) et Mastoura (4 mois), ainsi que des amis et voisins, ont été tués. L'avocat Gilbert Collard déclare ce mardi avoir été approché par des émissaires de Kadhafi pour porter plainte contre la France sur cette même affaire.
Mercredi 8 juin : Dix personnes sont tuées et 24 autres sont blessées dans des bombardements menés par les forces de Mouammar Kadhafi près de la ville rebelle de Misrata, apprend-on de source médicale. Le docteur Khalid Abufalgha, de l'hôpital Hikma, déclare que les forces gouvernementales tentent d'entrer dans la ville à partir de l'est, du sud et de l'ouest, mais se heurtent à l'opposition des combattants rebelles. D'après le médecin, les forces de Kadhafi ont alors bombardé la localité, faisant dix morts. Il y a plusieurs semaines, les opposants à Kadhafi avaient réussi à repousser les troupes fidèles au dirigeant libyen vers les faubourgs de Misrata. La localité est toujours assiégée, ne parvenant à s'approvisionner que par la voie maritime.
Vendredi 10 juin : Vingt personnes sont tuées et plus de 80 autres blessées dans un bombardement aux obus et roquettes de la région de Misrata par les forces du régime de Mouammar Kadhafi, indique aux médias internationaux la rébellion et des sources hospitalières. Les forces du dirigeant libyen ont repris mercredi leurs bombardements aux environs de Misrata. Assiégés et pilonnés pendant deux mois, les rebelles de Misrata avaient réussi à desserrer l'étau début mai. Selon la rébellion, les forces pro-Kadhafi sont stationnées à une dizaine de kilomètres de Dafnieh.
Samedi 11 Juin : Les forces loyalistes pilonnent la ville historique de Ghadames qui est sous le contrôle des rebelles. Les forces khadafistes bombardent en même temps la zone de Dafniyeh dans la région de Misrata. La Turquie propose des conditions à Khadafi pour un exil, proposition restée sans réponse, tandis que les combats reprennent dans la ville de Zaouïa qui est tenue par les forces khadafistes.
Dimanche 12 Juin : D'après les rebelles combattant à Zaouiyah, le régime aurait envoyé des renforts à ses troupes dans la ville, les pertes rebelles seraient de 13 victimes. D'autre part, les forces de Khadafi pilonnent la ville de Zenten dans les montagnes Berbères tandis qu'entre Zenten et Yéfren les rebelles tentent de venir à bout des poches de résistance des forces khadafistes.