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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 17:02

LIBYE, L’ENLISEMENT  (24 avril – 12 juin):

Battle for Libya sur le site du New-York Times:

 

Dimanche 24 avril : L’OTAN intensifie ses frappes. La résidence du colonel Kadhafi est touchée. Tripoli dénonce une tentative d'assassinat du guide libyen. Les combats continuent à Misrata, toujours pilonnée par les forces loyalistes.

 

Mardi 26 avril : Les forces pro-Kadhafi attaquent le port de  Misrata. Vers 13 h 30 (heure de Tripoli), plusieurs roquettes Grad ont touché le port à 12 km à l'est de Misrata. Un bateau de l'organisation internationale pour les migrations (OIM), venu poursuivre l'évacuation des milliers d'Africains bloqués dans la ville, a dû s'éloigner à 2 km au large par mesure de sécurité. Selon des rebelles, il a quitté le port à la demande de l'OTAN. « Plusieurs réfugiés ont été blessés par le bombardement. Il y a peut-être des morts, nous n'avons pas de précisions pour le moment», déclare le Dr Khalid Abou Falra, médecin dans le principal hôpital de la ville. Des avions de l'OTAN survolent la ville, où des explosions espacées sont également audibles, après une accalmie de vingt-quatre heures. Selon des témoins, ils effectuent au moins une frappe. Misrata a connu ces derniers jours de violents combats au cours desquels les rebelles ont repoussé les soldats pro-Kadhafi aux portes de la ville. Explosions et combats ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés depuis vendredi. « Misrata est la clé de  Tripoli. Si [Khafafi] abandonne  Misrata, il va abandonner Tripoli. Il n'est pas assez fou pour faire cela », a prévenu lundi le porte-parole militaire du Conseil national de transition (CNT) de l'opposition à Benghazi (Est). À Tripoli, cible depuis vendredi de raids intensifs de l'OTAN, cinq explosions ont secoué lundi soir l'est de la capitale, selon des témoins, qui n'étaient pas en mesure de préciser les sites visés. La télévision libyenne a diffusé des images de M. Kadhafi, apparemment détendu, recevant des dignitaires du régime sous sa tente, dans sa résidence. Un poste de télévision allumé indiquait qu'elles avaient été tournées lundi, mais il n'a pas été possible de le confirmer. Sa résidence avait été bombardée la nuit de dimanche à lundi, son bureau avait été détruit.

 

Mercredi 27 avril : Le port libyen de Misrata est sécurisé, selon les rebelles, au lendemain d'un bombardement mené par les forces du régime. Les pays membres de l'Otan, aux commandes de l'intervention militaire le 31 mars, se sont mis d'accord pour installer un représentant de l'alliance à Benghazi pour nouer des contacts politiques avec l'opposition au régime du colonel Mouammar Kadhafi, selon un responsable de l'Otan.

 

Jeudi 28 avril : L'essentiel des combats autour de la ville rebelle libyenne de Misrata, assiégée depuis deux mois par les forces pro-Kadhafi, se déroule désormais autour de l'aéroport, selon la rébellion qui juge la victoire « très proche ».Pour l'ambassadeur américain à Tripoli rappelé à Washington, Gene Cretz, la peur est le principal élément empêchant de nouvelles défections autour du dirigeant contesté. Tout en jugeant « très difficile » de connaître le bilan des morts du conflit, il a dit avoir vu « des chiffres allant de 10.000 à 30.000 ».

 

Vendredi 29 avril 2011 : Dans l'Est du pays, les forces gouvernementales sont entrées dans la ville d’Al-Koufra. Les rebelles n’y auraient pas opposé une forte résistance. Un millier de réfugiés ont enfin pu quitter la ville de Misrata assiégée depuis deux mois par les rebelles. La plupart d’entre eux sont des ressortissants nigériens qui étaient venus dans la région pour travailler. Un blogueur français grièvement blessé fait partie du groupe. Le jeune homme touché par une balle perdue est dans un état critique. Il a été évacué avec les autres réfugiés à Benghazi, fief de la contestation. Après les bombardements mercredi par l’armée régulière sur Misrata les combats se sont déplacés autour de l’aéroport où de violentes explosions ont été entendues vendredi matin.

photo_1305545730022-6-2diaporama480x352.jpg  Mouammar Kadhafi sur une image de la télévision libyenne diffusée le 30 avril 2011

 

Dans la nuit du samedi 30 avril, le plus jeune fils du leader libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Arab Kadhafi, ainsi que trois de ses petits-enfants, ont été tués au cours d'une frappe aérienne de l'Otan, a annoncé un porte-parole du régime à Tripoli.

 

Lundi 2 mai : Les attaques des forces libyennes contre la rébellion se sont maintenues, lundi 2 mai, deux jours après la mort d'un des fils de Mouammar Kadhafi, Seif Al-Arab, 29 ans, et de trois petits-enfants du colonel libyen dans un raid de l'OTAN. La révélation a déclenché la fureur des partisans du « Guide », qui ont vandalisé et incendié les ambassades d'Italie et du Royaume-Uni à Tripoli. Les obsèques du fils de Mouammar Kadhafi ont lieu lundi. Le dirigeant libyen se trouvait dans le bâtiment attaqué par l'aviation de l'OTAN samedi soir mais s'en est sorti indemne, d'après le gouvernement. Il ne s'est pas montré depuis le mois de mars, mais il pourrait apparaître en public à cette occasion. Le vice-ministre des affaires étrangères, Khaled Kaïm, déclare que le raid de samedi constituait la quatrième tentative d'assassinat de Mouammar Kadhafi.  Déjà accusée à plusieurs reprises d'outrepasser son mandat de protection des populations civiles, l'OTAN, qui commande depuis fin mars les opérations militaires en Libye, a démenti avoir visé le dirigeant ou sa famille. L'Alliance assure avoir frappé un centre de commandement des forces libyennes, une version rejetée par Khaled Kaïm. Le vice-ministre a également démenti avoir monté un coup de propagande et avoir inventé ces morts. Un chirurgien français, Gérard Le Clouerec, qui ne travaille pas pour le gouvernement libyen, a été prié d'identifier les corps de Seif Al-Arab Kadhafi et de deux enfants. Il a déclaré que les trois corps avaient été victimes d'une explosion. Il a ajouté que les deux enfants avaient été défigurés, rendant leur identification difficile. M. Le Clouerec a également dit avoir vu le corps d'un jeune adulte d'une trentaine d'années portant une barbe et une fine moustache, dont le visage ressemble à une photographie de Seif Al-Arab qui lui a été présentée.

Quatre ou cinq chars des forces pro-Kadhafi ont tenté, lundi matin, d'entrer par l'ouest dans Misrata, à 200 km à l'est de la capitale, en la bombardant et les rebelles ont assuré avoir arrêté leur progression dans la ville où, selon des journalistes de l'AFP, le calme était revenu dans l'après-midi. Ces derniers jours, les combats se concentraient essentiellement dans les faubourgs ouest de la ville, une zone proche de l'aéroport, où des pro-Kadhafi se trouvent toujours. Lourdement bombardé dimanche par les forces gouvernementales, le port de Misrata, essentiel pour l'approvisionnement en armes et en aide humanitaire de la ville, était calme en début d'après-midi, selon des sources rebelles. Dix personnes ont été tuées à Misrata et des dizaines blessées par les bombardements dimanche soir et lundi matin, selon des sources médicales. Le régime libyen avait offert vendredi une amnistie aux rebelles de Misrata s'ils déposaient les armes, précisant que l'offre était valable jusqu'à mardi.

Dans l'Est, la ligne de front ne bouge plus depuis une semaine autour de la ville d'Ajdabiyah, où les troupes gouvernementales ont renforcé leurs positions. Dans l'Ouest, les forces gouvernementales s'emploient à déloger les rebelles du djebel Nafoussa, au sud-ouest de la capitale. Des obus se sont abattus sur le territoire tunisien en marge de nouveaux combats près du poste-frontière de Dehiba, où les forces libyennes ont mené une incursion vendredi qui a provoqué la colère de Tunis. Les réfugiés ont afflué en Tunisie dimanche.

La Grande-Bretagne a expulsé de Londres l'ambassadeur de Libye en réaction à l'attaque contre les locaux britanniques à Tripoli, dont le personnel avait été évacué il y a plusieurs semaines, comme ceux de l'Italie, également visés par une foule de manifestants. M. Kaïm a parlé d'une « action regrettable ». Les Nations unies ont retiré leurs douze représentants étrangers arrivés en mission le mois dernier à Tripoli en raison de la situation dans la capitale. « Une foule a pénétré dans les locaux de l'ONU et s'est emparée de plusieurs véhicules. Tous les personnels de l'ONU sont sains et saufs », a déclaré le porte-parole des Nations unies à New York. « La décision de quitter le pays a été prise eu égard à la situation à Tripoli en matière de sécurité. » Ces employés continueront à s'occuper de la situation en Libye de la Tunisie voisine.

 

Mercredi 4 mai : Le régime libyen a proposé une prolongation de l'ultimatum fixé aux rebelles de Misrata pour se rendre, plus de six semaines après le début de l'intervention internationale en Libye où la France refuse de parler d' « enlisement » espérant un terme dans quelques mois « au plus ».
A Misrata, troisième ville du pays assiégée depuis des semaines et théâtre d'âpres combats entre pro et anti-Kadhafi, au moins cinq personnes sont mortes mercredi dans un bombardement visant le port, selon un porte-parole de la rébellion à Benghazi (est). Dans la ville, cernée par les chars des forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et dont le port, seule voie d'approvisionnement en vivres et armes, est bloqué depuis plusieurs jours, la pénurie de produits de première nécessité s'aggrave.
Après une journée marquée par un lourd climat d'inquiétude, le régime a annoncé, à l'expiration à minuit d'un ultimatum qu'il avait fixé aux rebelles de Misrata pour qu'ils se rendent, qu'il songeait à le prolonger « d'un ou deux jours ». Les hélicoptères de combat français et britanniques, dont l'intervention en Libye a été annoncée en mai, ont mené une première opération dans la nuit de vendredi à samedi.

 

Dimanche 5 mai : Au moins cinq explosions secouent dimanche soir Tripoli, tandis que des avions survolent la capitale libyenne cible de raids quotidiens de l'Otan depuis deux semaines. Ce week-end, Tripoli et la banlieur de Tadjourah, à l'est, ont été à nouveau les cibles de bombardements de l'Otan, qui dirige depuis le 31 mars des opérations militaires lancées par une coalition internationale après plus d'un mois de révolte réprimée dans le sang en Libye.

 En début d'après-midi du dimanche 8 mai, deux fortes explosions sont entendues dans l'ouest de Tripoli.

 

Mardi 10 mai : L'Otan tire des missiles contre plusieurs objectifs dans le secteur de Tripoli, au nombre desquels, semble-t-il, le complexe de Mouammar Kadhafi.

 

Mercredi 11 mai : Les insurgés prennent le contrôle de l'aéroport de Misrata et avancent vers Zliten.

 

Jeudi 12 mai, un Français décède dans un hôpital de Benghazi après avoir été blessé par balle.

 

Vendredi 13 mai : Les dirigeants des rebelles libyens cherchent à asseoir leur légitimité internationale en multipliant les visites à l'étranger après avoir enregistré sur le terrain des succès face aux troupes loyales au colonel Mouammar Kadhafi. Au moins 16 «civils » ont été tués dans une frappe de l'Otan à Brega, dans l'Est libyen, affirme la télévision d'Etat libyenne citant une source militaire. Mais malgré cet incident, L'Otan prétend que les coups qu'elle a portés ces trois derniers jours aux forces loyales au colonel Kadhafi les ont sérieusement affectées, soulignant qu'elles n'avaient tiré jeudi aucun obus sur Misrata, qu'elles assiégeaient depuis deux mois. Sur place les rebelles, appuyés par les frappes de l'Otan, ont en effet réussi à prendre l'aéroport et à faire reculer les pro-Kadhafi suffisamment pour que la grande ville côtière soit hors de portée de leurs roquettes. Premier signe d'infléchissement du régime, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, affirme que l'armée ne tenterait pas de reprendre par la force l'Est du pays actuellement aux mains des rebelles. Dopés par leurs succès à Misrata (ouest) sur les forces loyalistes, les rebelles s'apprêtent à marcher sur Zliten, avec en ligne de mire Tripoli, à 200 km à l'ouest.

Sur le front diplomatique, le Premier ministre de la rébellion, Mahmoud Jibril, doit être reçu vendredi à la Maison Blanche par le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon. A Londres, le Premier ministre David Cameron a reçu jeudi le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, et l'a invité à ouvrir dans la capitale britannique le premier bureau de représentation du CNT en Europe. M. Cameron a aussi promis plusieurs millions de livres d'équipements pour la police de Benghazi, « capitale » des rebelles dans l'Est libyen, ainsi que du matériel de communication. Parallèlement, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo, a annoncé vendredi qu'il demanderait lundi des mandats d'arrêt contre « trois personnes » pour des crimes contre l'humanité commis depuis le début de la révolte en Libye le 15 février.

 

Lundi 16 mai : Le procureur de la cour pénale internationale demande aux juges de délivrer des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif Al-islam et le chef des renseignements libyens. Cette action de la CPI intervient trois mois après le début de la révolution libyenne. Les preuves recueillies montrent que Kadhafi a personnellement commandé des attaques contre des civils libyens non armés a déclaré le procureur Luis Moreno-Ocampo. Il précise lors d'une conférence de presse que ses forces ont attaqué des civils chez eux et dans des lieux publics et qu'elles avaient utilisé des armes lourdes contre des participants à des funérailles. Le fils de Kadhafi est poursuivi pour avoir organisé le recrutement de mercenaires particulièrement cruels.

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a salué cette annonce appelant la communauté internationale à « soutenir totalement la Cour pénale internationale dans ses enquêtes » et « tous les Etats membres des nations unies à coopérer pleinement ». La demande de mandat est un premier pas vers la justice a réagi l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. « Les civils libyens qui ont vécu un cauchemar méritent une réparation par un processus judiciaire indépendant et impartial ». Pendant ce temps l'OTAN a mené de nouvelles frappes dans la banlieue est de Tripoli où un site de radars a été totalement détruit.

 

Mardi 17 mai : Un bâtiment des services de sécurité intérieure et le siège du ministère d'inspection et de contrôle populaire, organe de lutte contre la corruption en Libye, étaient en feu très tôt ce matin, après des raids de l'Otan. Mais aussi, deux explosions ont été entendues dans le secteur de Bab Al-Aziziya, résidence du colonel Mouammar Kadhafi dans la capitale libyenne, selon un journaliste de l'AFP. Une colonne de fumée blanche s'élevait dans ce secteur après les deux détonations ressenties. Des sirènes d'ambulances ont ensuite été entendues.


Vendredi 20 mai : L'Otan a coulé huit navires de guerre appartenant aux forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé l'Alliance atlantique vendredi. Les navires ont été coulés lors d'attaques coordonnées menées dans les ports de Tripoli, d'Al Khoms et de Syrte.

 

Lundi 30 mai : La web-tv libre Al-Hourra, qui diffuse depuis courant avril depuis le centre culturel de Benghazi, commence à être retransmise sur les bouquets satellitaires Arabsat et Nilesat. Début Juin, les forces loyalistes pilonnent à nouveau Misrata, encerclant à nouveau la ville par l'est, le sud et l'ouest.  photo_1307013149204-2-2diaporama480x330--1-.jpg

Mercredi 1er juin : Depuis le début de l'insurrection libyenne mi-février, le colonel Kadhafi a répliqué par une répression féroce. Selon le Figaro du 1er juin qui cite un diplomate proche du dossier, ce ne sont pas moins de 10.000 Libyens qui auraient été tués à Tripoli par les forces loyales au guide libyen. Le journal décrit des « arrestations massives, des rafles nocturnes, des exécutions sommaires en pleine rue, des consignes de viols donnés en haut niveau, des disparitions en grand nombre, des fosses communes » qui auraient été perpétrés par le régime libyen. Selon différentes sources qui ont interrogé des anciens du régime, des services des renseignements, des diplomates et des militants des droits de l'Homme, Mouammar Kadhafi mène une véritable terreur dans la capitale pour empêcher tout soulèvement. « Etre suspecté d'avoir regardé la chaine de télévision Al-Jazira suffit pour être interpellé. Des témoignages évoquent des pères de famille torturés devant femme et enfants, avant de disparaître », écrit le quotidien. Selon le journal, les détenus sont régulièrement utilisés comme boucliers humains à Bab al-Aziziya, quartier général de Kadhafi en raison des attaques des avions de l'Otan dans ce périmètre. Les responsables sont difficiles à établir, mais le journal explique que plusieurs sources font état de détenus de droit commun libérés et recrutés pour commettre ces exactions.

 

Mardi 7 juin : Un nouveau message audio du colonel Kadhafi est diffusé ce mardi sur la télévision libyenne. Il affirme qu'il ne se «soumettra pas» malgré les raids violents de l'Otan. Comme toujours, il appelle les Libyens à la résistance estimant que l'Otan ne pourra « jamais vaincre un peuple armé ». « Je suis à proximité des bombardements mais je résiste toujours [...] N'ayez pas peur! en avant, en avant », dit-il.

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(Explosion dans la zone de résidence de Kadhafi, le 7 juin, AFP)

Le président des Etats-Unis Barack Obama déclare, presque au même moment, lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel, que la pression contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'intensifiera jusqu'à ce qu'il parte. Par ailleurs, des puissantes explosions secouent le centre de la capitale libyenne Tripoli avant et après le discours audio de Kadhafi. Plusieurs bâtiments sont touchés au sein de la résidence de Kadhafi, constate un journaliste de l'AFP. Des journalistes conduits sur les lieux dans le secteur de Bab Al-Aziziya ont pu voir un corps gisant sous un drapeau vert libyen, présenté comme une victime du bombardement par un porte-parole du régime. Il a également évoqué des corps bloqués sous les décombres.

La Russie ne cherche pas à « endosser le rôle principal l» de médiateur dans le conflit en Libye, affirme mardi à Oslo le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, estimant que ce rôle revenait à l'Union africaine. « Nous ne cherchons pas à endosser le rôle principal en ce qui concerne la médiation en Libye », déclare M. Lavrov, interrogé lors d'une conférence de presse sur les résultats actuels de la tentative de médiation russe en Libye. « Plusieurs fois nous avons dit que l'Union africaine avait le rôle principal », ajoute-t-il selon l'agence russe Interfax.

 Aïcha Kadhafi, fille du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, porte plainte devant la justice belge pour « crimes de guerre » contre l'Otan, ont indiqué ses avocats, qui vont par ailleurs tenter de faire annuler le gel des avoirs du régime libyen décidé par l'UE.  «La décision de l'Otan de prendre pour cible une habitation civile à Tripoli constitue un crime de guerre », déclare à l'AFP l'un de ces avocats, le Français Luc Brossollet, peu après avoir déposé la plainte au nom d'Aïcha Kadhafi devant le parquet de Bruxelles et devant le parquet fédéral belge. La plainte concerne le raid effectué par l'Alliance atlantique le 30 avril dernier au cours duquel, selon Tripoli, le plus jeune fils du colonel Kadhafi, Seif al-Arab, 29 ans, et trois des petits-enfants du dirigeant libyen, Seif (2 ans), Carthage (2 ans) et Mastoura (4 mois), ainsi que des amis et voisins, ont été tués. L'avocat Gilbert Collard déclare ce mardi  avoir été approché par des émissaires de Kadhafi pour porter plainte contre la France sur cette même affaire.

  

Mercredi 8 juin : Dix personnes sont tuées et 24 autres sont blessées dans des bombardements menés par les forces de Mouammar Kadhafi près de la ville rebelle de Misrata, apprend-on de source médicale. Le docteur Khalid Abufalgha, de l'hôpital Hikma, déclare que les forces gouvernementales tentent d'entrer dans la ville à partir de l'est, du sud et de l'ouest, mais se heurtent à l'opposition des combattants rebelles. D'après le médecin, les forces de Kadhafi ont alors bombardé la localité, faisant dix morts. Il y a plusieurs semaines, les opposants à Kadhafi avaient réussi à repousser les troupes fidèles au dirigeant libyen vers les faubourgs de Misrata. La localité est toujours assiégée, ne parvenant à s'approvisionner que par la voie maritime.

 

Vendredi 10 juin : Vingt personnes sont tuées et plus de 80 autres blessées dans un bombardement aux obus et roquettes de la région de Misrata par les forces du régime de Mouammar Kadhafi, indique aux médias internationaux la rébellion et des sources hospitalières. Les forces du dirigeant libyen ont repris mercredi leurs bombardements aux environs de Misrata.  Assiégés et pilonnés pendant deux mois, les rebelles de Misrata avaient réussi à desserrer l'étau début mai. Selon la rébellion, les forces pro-Kadhafi sont stationnées à une dizaine de kilomètres de Dafnieh.  photo_1307727458205-9-2diaporama474x500.jpg

Samedi 11 Juin : Les forces loyalistes pilonnent la ville historique de Ghadames qui est sous le contrôle des rebelles. Les forces khadafistes bombardent en même temps la zone de Dafniyeh dans la région de Misrata. La Turquie propose des conditions à Khadafi pour un exil, proposition restée sans réponse, tandis que les combats reprennent dans la ville de Zaouïa qui est tenue par les forces khadafistes.

 

Dimanche 12 Juin : D'après les rebelles combattant à Zaouiyah, le régime aurait envoyé des renforts à ses troupes dans la ville, les pertes rebelles seraient de 13 victimes. D'autre part, les forces de Khadafi pilonnent la ville de Zenten dans les montagnes Berbères tandis qu'entre Zenten et Yéfren les rebelles tentent de venir à bout des poches de résistance des forces khadafistes.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 14:20

MEURTRES EN SYRIE (25 avril – 12 juin) :

 

Depuis le 15 mars, la répression du mouvement de contestation a fait plus de 1.200 morts, entraîné l'arrestation d'au moins 10.000 personnes et la fuite de milliers d'autres, selon des ONG. Environ 4.600 Syriens se sont réfugiés en Turquie, et des milliers d'autres étaient massés le long de la frontière, prêts à franchir la ligne de démarcation en cas d'attaque mais hésitant encore à devenir des exilés. Le président Bachar al-Assad qui avait promis des réformes après la mort de son père en 2000 opte pour la force face à des manifestations qui pourtant ne faiblissent pas.

 

Lundi 25 avril : Les 4e et 5e divisions mécanisées, commandées respectivement par Maher Al-Assad et Muhammad Saleh Al-Rifai, et le 132e bataillon, attaquent la ville rebelle de Deraa. Des sources encore insuffisantes pour avoir des certitudes font état de mutineries individuelles, voire d’unités entières, qui occasionneraient un arrêt de la progression de l’armée dans la ville. Pour rendre la défense de la ville plus difficile, l’eau, l’électricité et les communications téléphoniques ont été coupées. L’ampleur de la répression provoque la démission de plus de 230 membres du parti au pouvoir. De la même façon, les communications par téléphone satellite sont coupées.

 

Vendredi 29 avril : Les forces de sécurité ouvrent le feu sur des milliers de personnes marchant sur la ville de Deraa, foyer de la contestation situé près de la frontière jordanienne. Des manifestations ont lieu dans tout le pays, avec un bilan d'au moins 48 civils ont été tuées lors des manifestations.

 

Samedi 30 avril : Six personnes périssent dans le pilonnage de l'armée et les tirs de francs-tireurs à Deraa, foyer de la contestation contre le régime en Syrie, où l'eau, la nourriture et les médicaments manquent depuis l'intervention des troupes lundi. Mais aussi le même jour, près d'une centaine de personnes se sont rassemblées devant les locaux de la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira, accusée de « mensonges » et d' « exagération » dans sa couverture du mouvement anti-régime débuté mi-mars. Les forces syriennes arrêtent deux personnalités de l'opposition, Hassan Abdel Azim et Omar Kachach.

 

Dimanche 1er mai : De nouvelles manifestations ont lieu à Deraa, QamisbliDouma, Lattaquié.

La-repression-s-accentue-en-Syrie-Paris-hausse-le-ton_artic.jpg  Manifestation le 3 mai à Banias. Depuis, dans la ville, la répression a ciblé les leaders de la contestation.

 Le soir du  mercredi 4 mai, 161 véhicules blindés commencent le siège de deux villes du centre du pays, Al-Rastan et Talbisseh. À Alep et Damas, des sit-in ont lieu dans les universités.

 

Jeudi 5 mai : L’armée se retire de Deraa.

 

Vendredi 6 mai : Comme chaque vendredi, des manifestations ont eu lieu un peu partout en Syrie pour demander la fin du régime de Bachar al-Assad. Comme chaque vendredi, les forces de l'ordre ouvrent le feu sur les contestataires. Selon les militants des droits de l'Homme, il y aurait ainsi au moins 26 morts, la plupart à Homs, dans le centre du pays. Par ailleurs, Riad Seif, l'un des leaders de l'opposition, est arrêté.

 

Samedi 7 mai : 6 manifestantes tuées près de Banias.

 

Dimanche 8 mai : L'armée syrienne poursuit son offensive contre les foyers de contestation au régime de  Bachar al-Assad. Après la ville de Banias, où les chars du régime sont entrés samedi, c'est au tour des villes de Homs et Tafas d'être prises d'assaut par les forces armées.

La situation est particulièrement critique à Banias, où six personnes ont été tuées depuis samedi, selon un bilan de l'Observatoire des droits de l'homme syrien, dimanche à la mi-journée. Les communications téléphoniques, l'électricité et l'eau ont été coupées dans cette agglomération de 50 000 habitants, indique le président de l'Observatoire. « La ville est isolée du monde extérieur et dans les quartiers sud de la ville, place forte des contestataires, il y a des tireurs embusqués sur les toits », assure Rami Abdel Rahmane, évoquant "une catastrophe humanitaire dans les quartiers sud", principalement sunnites. Son organisation précise que plus de 250 personnes ont été arrêtées entre samedi soir et dimanche, dont des dizaines de femmes et un enfant de 10 ans. Parmi les personnes interpellées figurent le cheikh Anas Al-Ayrout, considéré comme le leader du mouvement. Les forces de l'ordre encerclaient par ailleurs l'hôpital d'Al-Jamiyyeh et y ont arrêté plusieurs médecins, selon l'Observatoire.

Homs, ville industrielle du centre de la Syrie, est entourée par les chars du régime depuis vendredi. Ces derniers ont pénétré dans la ville, dimanche à l'aube. Le mode opératoire a été le même qu'à Banias : les communications téléphoniques et l'électricité ont été coupées avant que les quartiers où l'opposition est la plus marquée soient investis par l'armée. Un enfant de 12 ans a été tué par des tirs, a indiqué un militant des droits de l'homme, sans pouvoir préciser les circonstances de ces tirs. Il a également fait état d'autres morts à Homs sans pouvoir en fournir le nombre. « Des tireurs ont pris position sur les toits d'immeubles dans le quartier de Karam al-chami », ajoute-t-il. Un militant des droits de l'homme présent sur place a évoqué des tirs de mitrailleuses lourdes.

Au moins huit chars entrent également dimanche matin à Tafas, ville de 30 000 habitants proche de Deraa, d'où est parti en mars le mouvement de contestation.   107986 manifestations-a-mushrifa-le-8-mai-2011

Lundi 9 mai : Les manifestations continuent, des coups de tirs se multiplient, et les communications téléphoniques sont coupées. Selon Human Rights Watch, les bilans en morts, en blessés comme en arrestations sont invérifiables. L’ONG Insan indique un bilan de 632 morts et 8000 arrestations entre le 15 mars et le 6 mai, mais en indiquant que les identités de 5000 personnes arrêtées n’ont pas encore pu être vérifiées.

 

Mercredi 11 mai : 21 personnes tuées dont deux soldats, un enfant et une infirmière.

 

Vendredi 13 mai : Comme tous les vendredi des manifestations pacifiques se déroulent dans tout le pays, notamment à DeraaHomsHamaBou KamalLattaquiéQamishliAmouda et Alep.Au moins deux manifestants sont tués à Homs.

 

Samedi 14 mai : Au moins quatre personnes sont tuées et plusieurs autres blessées à Tall Kalakh, près de Homs, par des tirs des forces de l'ordre.

 

Mercredi 18 mai : Après une première série de sanctions, adoptées le 29 avril, visant plusieurs responsables du régime syrien, dont le frère cadet du Président, les Etats-Unis imposent des sanctions à ce dernier ainsi qu’à six autres des principaux dirigeants syriens, le vice-président, le Premier ministre, le ministre de l'intérieur, le ministre de la défense, le chef des renseignements militaires et le directeur de la sécurité politique, pour leur rôle dans la répression sanglante de la révolte dans le pays. Les avoirs aux Etats-Unis des personnalités sanctionnées sont gelés et toute transaction commerciale entre eux et des résidents américains est interdite.

 

Vendredi 20 mai : Des milliers de personnes manifestent. Ils répondent à l'appel de l'opposition pour la liberté et l'unité nationale. Damas, la capitale, et Alep, la deuxième ville pays, jusque-là globalement épargnées par les défilés, sont cette fois concernées. Les forces de sécurité tirent tiré à de nombreux endroits, notamment Homs, Sanamein ou Maaret al Noumane. Il y aurait au total au moins 44 morts, dont 13 à Homs.

 

Samedi 21 mai : La répression continue. Les forces de sécurité tirent ce samedi sur des manifestants dans la banlieue de Damas, à Saqba, précisément. Il y aurait des blessés. C'est ce qu'affirme un militant des droits de l'homme. Plus tôt dans la journée, les forces de sécurité ont ouvert le feu lors de funérailles, à Homs. Bilan, au moins 5 morts et des dizaines de blessés.

 

Lundi 23 mai :  Après l’adoption par le Conseil de l’Union européenne, le 10 mai, d’un embargo sur les exportations d'armes et de matériel pouvant être utilisés pour la répression contre la population ainsi que d’un gel des avoirs de treize responsables et proches du régime syrien, les ministres des affaires étrangères de l’UE visent directement le président syrien. Une dizaine de responsables sont également ajoutés à cette première liste de figures clé du régime sanctionnées – dont le frère cadet du chef de l'Etat, Maher, chef de la Garde républicaine et maître d'œuvre de la répression du mouvement de contestation. La décision de viser directement le président syrien met un terme à près d’un mois de discussions entre les 27 Etats européens. Cette décision intervient également après que les Etats-Unis ont eux-mêmes franchi le pas, le 18 mai, en sanctionnant directement Bachar al-Assad. Selon des organisations de défense des droits de l'homme, entre 600 et 700 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation en Syrie, et au moins 8 000 personnes interpellées.

 

Dimanche 29 mai et lundi 30 mai : « Trois civils sont morts ce matin à Talbisseh sous les tirs des forces de sécurité qui ont pris d'assaut » la ville située dans la province de Homs, indique un militant des droits de l'Homme. Une quatrième personne, touchée dimanche 29 mai  par les balles des forces de sécurité, est par ailleurs décédée lundi des suites de ses blessures, selon lui. Depuis dimanche à l'aube, des dizaines de chars encerclent Rastan et Talbisseh ainsi que le village de Teir Maaleh, pour mater la contestation dans les environs de Homs, troisième ville du pays à 160 km au nord de Damas. Selon ce même militant, onze civils, dont une fillette, avaient déjà été tués dimanche à Rastan et Talbisseh ainsi qu'à Homs. « Les perquisitions se poursuivent lundi dans cette région, notamment à Talbisseh », ajoute ce militant sous couvert de l'anonymat, indiquant que « des blessés ont été hospitalisés à Hama » car les routes menant à Homs ont été coupées par les forces de l'ordre. Le pouvoir a envoyé ces dernières semaines l'armée dans différentes villes pour mâter la révolte, notamment à Tall Kalakh (150 km au nord-ouest de Damas), Homs (centre), Banias (nord-ouest) et Deraa (sud).

Sana a pour sa part rapporté que quatre militaires, dont un officier, avaient été tués dimanche et quatorze blessés par « des groupes terroristes » à Talbisseh. Des membres de ces groupes ont été arrêtés et de grandes quantités d'armes saisies, ajoute-t-elle. Au moins treize personnes ont par ailleurs été arrêtées lundi à Mleiha dans la province de Deraa (sud), bastion de la contestation contre le régime de Bachar al-Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme basé à Londres, qui précise que « les forces de sécurité ont encerclé » la ville et « ont procédé à des perquisitions ».

Pour sa part, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad accuse les grandes puissances occidentales, Etats-Unis et France en tête, de vouloir « un retour de la colonisation » en Syrie, selon l'agence officielle Sana. M. Meqdad dénonce les tentatives des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne au Conseil de sécurité de l'ONU pour condamner la répression: « Il s'agit d'imposer leur hégémonie sur la Syrie et d'utiliser l'ONU comme un moyen pour rétablir le colonialisme et justifier les ingérences », dit-il. Un projet de résolution condamnant la répression en Syrie a été soumis jeudi au Conseil de sécurité. Rédigé par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal, il condamne la violence du régime syrien et lui demande d'ouvrir les villes syriennes à des équipes humanitaires. Mais la Russie a fermement écarté vendredi toute étude au Conseil de sécurité de ce projet de résolution. Américains et Européens ont déjà pris des sanctions contre le régime syrien et le président Assad lui-même, sans toutefois envisager une intervention dans ce pays dont la déstabilisation aurait des répercussions dans toute la région.

La répression sanglante du mouvement de contestation, lancé le 15 mars, a fait au moins 1.100 morts, selon des ONG. La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a dénoncé la « brutalité » de la répression et appelé Damas à laisser entrer une mission onusienne chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme. Son rapport préliminaire doit être présenté le 15 juin.

 Sur Facebook, les militants pro-démocratie ont appelé lundi les Syriens à "brûler les photos" du chef de l'Etat.

Sur le terrain, des militants font état de manifestations nocturnes à Hama, à 210 km au nord de Damas appelant à la chute du régime, ainsi qu'à Saraqeb près d'Idleb (nord-ouest). Des perquisitions ont été effectuées à Zabadani, une localité à 50 km au nord-ouest de Damas, à cause de graffitis anti-régime griffonnés sur les murs. Des centaines de manifestants ont défilé dimanche soir dans deux localités de la périphérie de Damas, à Douma et à Jdaidat Artouz, scandant «  Allah Akbar » (Dieu est grand), indique le président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, Abdel-Karim Rihaoui.

 

Mardi 31 mai et mercredi 1er juin : Les forces syriennes ont tué au moins 33 personnes, dont une enfant de 11 ans, dans les villes d'Hirak (sud) et de Rastan (centre), apprend-on mercredi. Selon les Comités de coordination locaux en Syrie, qui participent à l'organisation des manifestations, 25 personnes ont été tuées mardi dans le centre de Rastan, théâtre d'une vaste opération militaire ces derniers jours. Dans le sud du pays, l'armée syrienne a bombardé Hirak avec des chars et des pièces d'artillerie, faisant au moins huit morts mardi et mercredi, dont une enfant de 11 ans, a déclaré Mustafa Osso, un militant des droits de l'homme. De nombreuses personnes ont également été arrêtées, a-t-il indiqué. Les forces gouvernementales ont désormais repris le contrôle d'Hirak, ville située près de Deraa, berceau du soulèvement contre le régime du président Bachar El-Assad. Plus de 1.000 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation à la mi-mars, selon les groupes de défense des droits de l'homme.

Le régime syrien a toutefois libéré mercredi plus de 500 prisonniers, dont des militants ayant pris part aux manifestations contre le gouvernement, a déclaré Rami Abdul-Rahman, directeur de l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme. La télévision publique syrienne avait annoncé mardi une amnistie couvrant « tous les membres des mouvements politiques », dont celui interdit des Frères musulmans. L'amnistie pourrait potentiellement concerner quelque 10.000 personnes qui auraient été arrêtées depuis le début de la contestation.

Le gouvernement syrien a également ordonné une enquête mercredi sur la mort d'un adolescent de 13 ans, Hamza al-Khatib, après l'indignation soulevée par une vidéo diffusée sur YouTube et la chaîne Al-Jazira montrant son corps mutilé et apparemment torturé. Sur ces images, il apparaît que la jeune victime a le cou brisé. Son pénis a apparemment été sectionné et ses yeux portent des traces de contusions et des marques noires. L'opposition au régime de Bachar el-Assad accuse les forces de sécurité d'être responsables de la mort du garçon. La télévision d'Etat syrienne a diffusé mardi soir une interview du Dr. Akram Shaar, qui a examiné le corps. Le médecin a déclaré que des tirs étaient à l'origine du décès, l'adolescent ayant reçu trois balles. Il a également affirmé que ce qui apparaissait comme des traces de torture était en fait dû à la décomposition naturelle du corps, le décès du garçon remontant au 29 avril. Son corps a été remis à sa famille le 21 mai, selon la télévision syrienne. Par ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a estimé mercredi que les meurtres et tortures perpétrés par les forces de sécurité syriennes à Deraa depuis le début des manifestations pourraient constituer des crimes contre l'humanité.

 

Vendredi 3 juin : 65 personnes sont tuées, dont 60 à Hama, dans le nord du pays. Plus de 1 000 civils ont été tués et au moins 10 000 personnes interpellées depuis la mi-mars, début du mouvement de contestation dans le pays.

 

Lundi 6 juin : Les autorités affirment que 120 policiers ont été tués à Jisr al-Choughour par des "groupes armés", dont 82 dans l'attaque du QG de la Sécurité. Mais des opposants, des témoins et des déserteurs contestent la version officielle et affirment que les policiers ont péri dans une mutinerie au QG de la Sécurité.

 

 

Vendredi 10 juin : Le régime syrien a beau subir depuis des semaines les assauts de réprobation de la communauté internationale, il ne semble pas s'en émouvoir. Les forces syriennes appuyées par des hélicoptères tuent au moins 25 civils lors d'énormes manifestations hostiles au régime vendredi à travers le pays, particulièrement dans le nord-ouest cible d'opérations brutales de l'armée.

La répression est particulièrement violente dans la localité de Maaret al-Nouman, proche de celle de Jisr al-Choughour dans le gouvernorat d'Idleb (nord-ouest), où au moins 10 civils sont tués par les troupes qui ont tiré sur des dizaines de milliers de manifestants, selon des témoins et des militants. Un onzième est mort dans un village avoisinant, précisent-ils. Selon le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les manifestants à Maaret al-Nouman ont réussi à prendre le contrôle d'une station de police après la fuite des forces de sécurité. Des hélicoptères sont ensuite intervenus pour tirer sur le bâtiment, a-t-il dit. Le scénario à Maaret al-Nouman rappelle celui en début de semaine de Jisr al-Choughour, ville meurtrie de la même région, quasi-désertée par ses 50.000 habitants après des violences qui, selon Damas, ont fait 120 morts parmi les policiers. Les opposants ont attribué ces décès à une mutinerie à leur QG. Le pouvoir a soutenu que l'opération militaire dans le secteur de Jisr Al-Choughour, était « à l'appel des habitants », pour « arrêter les groupes armés qui ont mis le feu à des récoltes ». Mais un témoin a déclaré  que les forces militaires bombardaient des villages autour de Jisr al-Choughour en avançant vers la ville, et accusé les soldats d'avoir mis eux-mêmes le feu à des champs de blé.  C'est pour appeler à défendre cette localité que des dizaines de milliers de personnes manifestent à l'appel de militants pro-démocratie à travers le pays, des régions kurdes du nord, aux villes du centre-est Deir Ezzor et Abou Kamal, en passant par la capitale Damas. Et le régime a une nouvelle fois répondu par la force, faisant trois morts à Damas, neuf dans la ville côtière de Lattaquié et deux dans la province de Deraa (sud), épicentre de la contestation, selon l'OSDH. 

 

Samedi 11 juin : Environ 3.000 personnes défilent lors des funérailles d'une personne tuée la veille, scandant des slogans en faveur des « martyrs », selon un militant sur place. En raison des restrictions imposées par le régime, les journalistes ne peuvent circuler librement et les informations sont difficiles à confirmer de source indépendante. Mais plusieurs déserteurs de l'armée, réfugiés à la frontière turque, témoignent des exactions commises par leurs unités et de la peur des soldats, « à bout de nerfs » mais menacés de mort en cas d'insubordination. Un jeune appelé, Tahal Al-Loush, raconte le « nettoyage » d'Ar-Rastan, une ville de 50.000 habitants dans la province de Homs (centre): « On nous a dit qu'il y avait là-bas des hommes armés. Mais (...) il s'agissait de simples civils. On nous a dit de leur tirer dessus. Quand on rentrait dans les maisons, on mitraillait tout le monde dedans: les grands comme les petits ». « Ils mettent des snipers sur certains points en hauteur (...), et quand les soldats ne tirent pas (sur les contestataires), ils les abattent », ajoute un autre déserteur, Ahmed Khalef.

 

Dimanche 12 Juin : L'armée syrienne pénètre dans Jisr Al Choughour pour « déloger les groupes armés » après avoir pilonné et tiré à la mitraillette au hasard sur les habitants depuis des hélicoptères. Les dépouilles de membres des forces de sécurité sont découvertes dans une fosse commune à Jisr al-Choughour, affirme la télévision d'Etat. L'armée mène une opération d'envergure depuis vendredi dans cette ville du nord-ouest de la Syrie. « Les groupes armés avaient mutilé les cadavres qui ont été retirés de la fosse commune », ajoute la même source.  

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 14:18

DYNAMITE YEMENITE  (27 avril – 11 juin):

 

Commencé le 27 janvier dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne, le mouvement de contestation contre le pouvoir du président yéménite Ali Abdallah Saleh a pris depuis deux semaines des allures de guerre civile. Le bombardement du palais présidentiel et l’évacuation du président blessé vers l’Arabie Saoudite vont-ils précipiter la chute du régime ? Rappel des faits.

 

Mercredi 27 avril : Quinze personnes sont tuées et plus de 130 sont blessés lors des manifestations. Les forces de l’ordre tirent sur les dizaines de milliers de manifestants de l’avenue Sittine à Sanaa, faisant 12 morts et au moins 130 blessés. À Aden, lors d’affrontements autour de barrages routiers mis en place par les manifestants, un manifestant et deux policiers sont tués, et trois manifestants blessés.

 

Jeudi 28 avril : En réaction au projet de transition constitutionnelle assurant l’immunité à Saleh, les jeunes de la place du Changement annoncent la création de la coordination Watan (« Patrie »), avec la nomination d’un coordinateur, Wassim al-Qirchy. Des manifestations opposées à cette transition rassemblent des dizaines de milliers de personnes.

 

Vendredi 29 avril : Des centaines de milliers de personnes manifestent dans 17 des 21 gouvernorats du Yémen à l’occasion du « vendredi de la loyauté envers les martyrs ». M. Saleh licencie le procureur général Abdallah al-Olafi pour avoir demandé la tenue d’une enquête sur le meurtre de 52 manifestants le 18 mars auprès des proches de M. Saleh qui dirigent la Garde républicaine, la Garde présidentielle et les forces de sécurité centrales.

 

Samedi 30 avril : Deux militaires et trois civils sont tués à Aden dans des échanges de tirs entre des soldats et des hommes armés.

 

Mercredi 4 mai : Des dizaines de milliers de personnes manifestent à Sanaa, Taëz, Hodeïda, Ibb, Dhamar et dans d’autres villes pour protester contre le bombardement du district de Yafea, dans le gouvernorat de Lahj, par les forces du gouvernement. Le gouvernement accuse l’opposition d’avoir coupé la langue d’un poète fidèle au président Saleh.

 

Jeudi 5 mai : Des dizaines de milliers de personnes manifestent à Sanaa, Aden, Taïz et Ibb pour réclamer le départ du chef de l’État. Les manifestants annoncent que les 7 et 11 mai seront des journées de désobéissance civile.

 

Vendredi 6 mai : Des centaines de milliers de personnes manifestent dans presque tous les gouvernorats du Yémen à l’occasion du « vendredi de la fidélité envers le peuple au Sud », qui a été bombardé depuis les airs. Lors d’un discours prononcé devant ses partisans dans la zone d’Al-Sabeen, M. Saleh a dit vouloir sévir contre les « bandits à la solde de l’opposition » qui ont vandalisé des pipelines et une centrale électrique dans le gouvernorat de Marib.  107344_manifestation-antigouvernemental-a-taez-au-yemen-le-.jpg Dimanche 8 mai : Trois manifestants sont tués et 20 autres sont blessés lors de heurts avec la police antiémeute dans les gouvernorats de Taëz et de Hodeïda.

 

Lundi 9 mai : La jeunesse révolutionnaire fait fermer les bureaux du gouvernement à Ibb, Taïz et Hodeïda. À Taëz, quatre personnes sont tuées et plus de 100 blessées lorsque les troupes gouvernementales tentent de disperser les manifestants qui ont pris d’assaut les bureaux du gouvernement. Les partis de l’opposition prêts à signer le plan du CCG donnent deux jours à Saleh pour l’accepter sans nouvelles conditions.

 

Mercredi 11 mai : Douze personnes sont tuées et plus de 150 autres sont blessées tandis que des milliers de manifestants se dirigent vers l’édifice qui abrite le Conseil des ministres à Sanaa. Huit autres personnes trouvent la mort à Taëz, Hodeïda et Ibb.

 

Jeudi 12 mai : Dix manifestants hostiles au président Saleh sont tués par des tirs des forces de sécurité lors d'affrontements nocturnes à Sanaa,  9 partisans du président sont également tués.

 

Vendredi 13 mai : Des centaines de milliers de personnes descendent dans les rues dans presque tous les gouvernorats du Yémen à l’occasion du « vendredi de la décision ». Trois manifestants sont tués par la police dans la ville d’Ibb. Lors d’un discours prononcé devant ses partisans réunis dans la zone d’Al-Sabeen à l’occasion de ce qu’ils ont appelé « le vendredi de l’unité », M. Saleh dit : « Nous répondrons à la provocation par une provocation plus grande encore ». Il exhorte les loyalistes à se joindre à l’armée et aux forces de sécurité pour défendre les institutions du gouvernement. Des affrontements entre la première division blindée et la Garde républicaine dans le district de Bani Matar, à 40 kilomètres à l’ouest de Sanaa, font trois morts parmi les soldats.

 

Samedi 14 mai : Cinq gardes républicains sont victimes d’une embuscade préparée par des membres d’une tribu dans le gouvernorat de Marib, à 180 kilomètres à l’est de Sanaa. Six membres des forces de sécurité du gouvernement sont tués dans la ville de Rada, dans le gouvernorat de Beida, à 150 kilomètres au sud-est de Sanaa, lors d’une attaque d’un poste de contrôle situé à l’entrée est de la ville par des hommes armés appartenant à une tribu.

 

Mardi 17 mai : Trois soldats yéménites sont tués dans une attaque menée par des hommes armés contre un poste de contrôle dans la province du Hadramaout.

 

Vendredi 20 mai : Les opposants à Saleh sont 1,5 millions à manifester à Sanaa, selon le journal égyptien Al-Ahram.

 

Samedi 21 mai : L'opposition signe le plan de transition soutenu par le CCG, avec le parti présidentiel et ses alliés, et en présence de l’émissaire du CCG.

 

Dimanche 22 mai : Le président Saleh se dérobe espérant que le mouvement s'éteigne ou se divise. Puis il tergiverse à nouveau, alors que ses partisans bloquent la circulation dans Sanaa et encerclent l'ambassade des Emirats arabes unis, provoquant le départ des émissaires du CCG.

 

Lundi 23 mai : Plusieurs personnes sont blessées dans de violents affrontements entre la police et des partisans d'un chef tribal rallié à la contestation.

 

Mardi 24 mai : 21 morts dans les manifestations à Sanaa.

 

Jeudi 26 mai : Les affrontements à armes de guerre entre les partisans du cheikh Sadek al-Ahmar et les troupes fidèles au dictateur Saleh connaissent une escalade, puisque l'artillerie est utilisée lorsque les celles-ci attaquent la résidence du chef tribal à Sanaa. Ces combats font environ 70 morts.

 

Samedi 28 mai : Les occupants de la place de la Liberté de Taëz sont dispersés par des tireurs embusqués et des chars, les tirs et les violences faisant plus de 50 morts.

 

Mardi 31 mai : Les affrontements reprennent entre les partisans du cheikh et ceux du président Saleh, alors que le gouvernement annonce que les combattants insurgés tribaux ont pris le contrôle du siège du Congrès populaire général.

 

Mercredi 1er juin : Le Yémen s'enfonce un peu plus dans le chaos et la guerre alors que les mouvements de contestations populaires sont éclipsés par de violents combats entre les forces du président Saleh et celles des chefs tribaux. Les hommes du cheikh Ahmar se rapprochent du siège de la présidence.

 

Vendredi 3 Juin : Le président Saleh ainsi que son premier ministre et d'autres membres du gouvernement sont blessés lors d'une attaque contre le palais présidentiel. Malgré la rumeur qui annonçait sa mort, le gouvernement annonce que Saleh a été blessé à la tête mais va bien, quelques heures après l'attaque. Selon la BBC, qui cite des « sources proches du président », Saleh aurait un éclat de shrapnel long de 7,6 cm sous la région coeur et serait brûlé au second degré au thorax et au visage. On ignore s'il devra être opéré, dit-on de même source.

 

  Samedi 4 juin : Saleh va en Arabie Saoudite pour se faire soigner. Par ailleurs, tout le gouvernement est à Sanaa.

 

Dimanche 5 juin : A  Sanaa, les contestataires chantent : « Aujourd'hui, un nouveau Yémen est né. C'est fini, le régime est tombé. » A Taëz, ils scandent « Liberté, liberté, Ali s'est enfui ». Cinq personnes sont tuées et plusieurs autres sont blessées dans des échanges de tirs à Taëz.

 

Mardi 7 juin : La ville de Taëz, foyer de l'opposition et deuxième ville du pays, échappe au contrôle du gouvernement et tombe aux mains des rebelles, qui y déploient des forces de sécurité pour « protéger la ville du génocide orchestré par le gouvernement ».  photo 1307464618480-5-2diaporama480x292 Manifestation contre le retour du président Ali Abdullah Saleh à Sanaa, le 7 juin 2011

 

Mercredi 8 juin : Alors que la deuxième ville du Yémen, Taëz, serait tombée hier mardi 7 juin aux mains des rebelles, la capitale yéménite Sanaa semble retrouver le calme depuis la trêve signée dimanche entre le chef tribal Sadek al-Ahmar et le vice-président Abed Rabbo Mansour Hadi. Cette trêve, qui prévoit un cessez-le-feu et le retrait des deux camps de certaines de leurs positions, intervient après deux semaines de combats dans la capitale yéménite.

 

Jeudi 9 juin : Selon l'agence officielle de presse yéménite Saba, le président Ali Abdallah Saleh, blessé dans le bombardement de son palais à Sanaa, est sorti ce jeudi 9 juin 2011 de l'unité de soins intensifs de l'hôpital des forces armées à Riyad, en Arabie Saoudite. Il aurait été transféré dans une suite royale de l'hôpital. La nouvelle semble être parvenue dès hier soir à ses partisans à Sanaa.

 

Vendredi 10 juin : Des dizaines de milliers de Yéménites descendent dans les rues de Sanaa vendredi pour réclamer, les uns, que revienne rapidement le président Ali Abdallah Saleh, les autres, séparément, qu'il reste à l'étranger. Les manifestations rivales de vendredi soulignent le clivage profond dans le pays au sujet du président en titre du Yémen, dont les pays occidentaux et le puissant voisin saoudien craignent qu'il ne soit sur le point de basculer dans un chaos propre à renforcer l'implantation d'Al Qaïda.

Samedi 11 juin : Des affrontements entre l'armée yéménite et des membres d'Al Qaïda ont fait 21 morts dans les rangs des islamistes et neuf tués parmi les militaires samedi, a annoncé le ministère de la Défense à Sanaa. Ces combats se sont déroulés dans la province méridionale d'Abyan dont le chef-lieu, Zinjibar, a été capturé en mai par des islamistes radicaux. Alors que les troubles se poursuivent au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh, qui a subi dimanche dernier une opération chirurgicale à Ryad en Arabie saoudite, se trouve dans un état de santé stable. « Son état est stable et il est en convalescence », a déclaré Abdoullah Ali al Radhi, ambassadeur du Yémen à Londres. « Il se trouve dans une aile de l'hôpital, il n'est plus dans l'unité de soins intensifs. Il est conscient et il peut parler », a-t-il ajouté. L'absence d'Ali Abdallah Saleh a compliqué la situation sécuritaire au Yémen, en particulier dans le sud de l'Etat où les militants d'Al Qaïda se sont implantés.Dans un communiqué mis en ligne sur internet, le ministère de la Défense a précisé que les militaires avaient tué 18 djihadistes à Zinjibar et trois autres ailleurs dans cette province.L'armée a également détruit une cache d'armes et de munitions à Zinjibar. Des hommes armés ont attaqué un camion militaire à Laoudar, a indiqué un responsable, blessant dix personnes dont des passants, avant de piller le véhicule qui transportait de la nourriture à destination d'une caserne. Malgré ces violences, le cessez-le-feu conclu dans la capitale Sanaa continuait de tenir samedi après les combats entre troupes loyalistes et forces tribales qui ont fait plus de 200 morts et des milliers de réfugiés.photo_1307802210771-1-2diaporama480x320.jpgManifestants anti-Saleh le 11 juin 2011 à Sanaa

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 14:08

Peut-être que les révélations de Mediapart sur les quotas dans le football révèlent la crise qui gangrène la  frilosité de la société française qui, de débat sur l’identité nationale en refoulement des émigrés tunisiens, fait sonner les compteurs Geiger des sondages électoraux dans les zones bleu Marine de la radioactivité politique au point de reléguer au rang des mythes les victoires sportives et intégratrices du sacre de l’Austerlitz de 98. Mais que d’excès autour de ces légions footballistiques et de ces stratégies de pelouse ou d’arrière-salle ! Alors que le journal virtuel rêve d’incarner les audaces de l’Aurore, les autres médias grégaires réinventent une nouvelle affaire Dreyfus et partout se rejoue le fameux dessin de Caran d’Ache du dîner en famille. Et voilà bientôt Laurent Blanc (Blanc ? c’est suspect déjà comme nom !) le sauveur d’hier, Bonaparte du but de Chilavert traîné à la case trahison comme un vulgaire Badinguet de vestiaire. Il y a peu c’était Oussama Ben Domenech que l’on cherchait à abattre pour attentat terroriste contre la réputation du maillot bleu et le Judanelka que l’on vouait à l’indignité nationale. Le choc violent d’Harald Schumacher contre Patrick Battiston à la demi-finale de Séville en 1982 fit resurgir les pires métaphores belliqueuses des guerres précédentes sur la sauvagerie teutonne. Et encore n’est-on pas dans les pays d’Amérique latine où les vendettas sportivres se lavent dans le sang. Hystérie dans le lynchage des héros en shorts et transes inquiétantes dans les vénérations des victoires en ballons : les joueurs de 98 remontant les Champs Elysées dans une liesse supérieure à celle qui avait accompagné De Gaulle dans l’autre sens à la Libération, les titulaires de l’équipe victorieuse investis depuis du statut d’apôtre, Zizou de Nazareth marchant sur l’eau de la popularité et multipliant les pains des contrats publicitaires, Michel Platini faisant à la tête de l’UEFA la concurrence à Dominique Strauss-Kahn au FMI sur l’ échelle de l’influence internationale. J’aime les slaloms géants du lutin Messi entre les pattes madrilènes et les communions euphoriques des publics avec quelques danseurs-étoiles brésiliens sur fond de samba mais les vociférations des hooligans avinés, les impostures des compétitions qui ne sont souvent que des rivalités boursières et une exhibition financière  jouées par des mercenaires versatiles et capricieux soulignent combien ce sport-là est le symptôme le plus visible parce que le plus exacerbé des pires tentations humaines (succédané de la guerre en temps de paix, chauvinisme sectaire, blanchiment d’argent sous couvert de philanthropie sportive, adulation dangereuse de muscles décérébrés, jeux de cirque pour occuper les foules désoeuvrées). Au lieu de s’exciter comme un jeune chiot autour de la baballe, le monde médiatique qui vit des amours incestueuses avec ce football-là ferait bien d’investir d’autres champs de connaissances plus essentiels. Le mariage de Kate et de William par exemple…  

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 13:55

Pour tous ceux qui rêvaient de gauche sociale et morale contre une droite libérale et partiale, les derniers épisodes de l’histoire de Dr. Strauss-Kahn et Mr. Dominique laissent un goût amer de colère et de découragement. Bien sûr, il faut parler de présomption d’innocence et les coups tordus en cette période de cannibalisme électoral ne sont pas à exclure, mais il y a déjà plus que la présomption d’indécence. A l’heure où la nostalgie fait célébrer au peuple de gauche le trentième anniversaire de l’élection d’un président socialiste qui n’a pas épargné à ses électeurs sa part d’ombre, d’ambiguïtés et de désillusions et où toutes les rivières dispersées de l’alternance  peinent à se trouver  un fleuve conducteur, cette explosion en vol d’un potentiel rival à Nicolas Sarkozy risque de faire bien des dégâts, des trottoirs de Solférino à la crédibilité internationale de la France en passant par les pays sous curatelle du FMI et les extrêmes populistes qui vont redoubler d’acidité contre la classe politique institutionnelle. Une autre tour s’abat à New-York ce 15 mai, celle qui aurait pu être au second tour de 2012. Ben Laden, pourtant, n’y est pour rien, lui qui vient d’être rattrapé par la patrouille. Le printemps des peuples s’annonçait précoce, voilà qu’il bégaye. La gauche busterkeatonne, la droite se marinise et nous restons sur le quai de nos brumes malgré les chaleurs précoces de mai.

 

 

 

 

 

 

 

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 13:42

Ou l’art de dire sans montrer. Il est devenu banal de rappeler qu’à l’ère de la télévision et d’internet, les conflits sont d’abord des guerres d’images. Dans l’épisode récent de la mort d’Oussama Ben Laden, deux photos originales sont venues alimenter ce débat sur un mode tout à fait inédit et frappant.  1516368_3_103c_dans-la-salle-de-crise-pendant-l-assaut.jpg

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La première photo prise par Pete Souza, photographe accrédité à la Maison-Blanche,  montre la salle de crise de la Maison-Blanche le dimanche après-midi le 1er mai 2011 au moment de l’assaut. Tous les regards convergent vers un point de fuite à gauche qui est l’écran sur lequel se déroule en direct l’attaque de la maison de Ben Laden à Abbottabad au Pakistan à plus de 11.000 km des Etats-Unis. Le spectateur du cliché regarde en contrechamp quatorze personnes (un des protagonistes n’est pas identifiable) en train de regarder  ce qu’on ne verra pas et qu’on ne voudra pas montrer. Mais cette photo volontairement lacunaire et frustrante dit beaucoup si elle cache l’essentiel. Le Président Obama est en retrait, comme tassé sur sa chaise, en blouson et chemise, derrière son vice-président  Joe Biden qui est lui-même sans cravate ni veste. Les deux hommes symbolisent la solidarité de l’exécutif mais aussi sa modestie et sa confiance en son armée.  Le Président est grave et conscient que ce joue là un moment essentiel de son mandat.La Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a mis instinctivement sa main droite devant sa bouche. Ce geste qui marque une extrême tension et une forme de retenue à ses émotions caractérise à lui seul l’indicible et déjà la volonté du silence plutôt que de l’explosion des sentiments (joie ou choc). Elle aussi sent le poids de l’événement sur sa carrière de « ministre des affaires étrangères ». Le fauteuil « présidentiel » en cuir noir est dévolu au général Marshall Brad Webb qui est ici le véritable maître d’œuvre de la séance. Son regard n’est pas dirigé sur l’écran mais sur l’ordinateur qui est devant lui. Il est le seul à agir pendant que les autres assistent passivement à l’action. Certains des personnages présents ont les bras croisés comme Tom Donilon, le conseiller à la Sécurité nationale derrière le fauteuil,  ou James Clapper, le directeur national du renseignement comme si cette attitude signifiait leur incapacité à intervenir. D’autres ont les mains dans le dos dans un garde-à-vous de vigilance martiale (c’est le cas de l’amiral Mark Mullen, chef d’état-major des armées, derrière le Président). Aucun geste ne désigne l’écran. Aucun mot ne sort. Sur la table, cinq ordinateurs portables résument  la présence technologique réelle et efficace  mais modeste et discrète. La touche d’ordinateur de l’assistant du Conseil des opérations spéciales, bardé de médailles est la métonymie des armes qui sont utilisés au Pakistan. D’autres membres du conseil de sécurité se pressent à la porte : l’instant est historique et le protocole est oublié dans cet espace qui se veut simple et démocratique.  Même Robert Gates, symbole de l’ère Bush est là, dans le coin droit du cliché, comme un symbole du consensus politique à cette heure décisive. En 2011, les images avaient montré  à l’envi les photos des tours du World Trade Center en train de tomber puis les communiqués récurrents de Ben Laden venant défier l’Amérique. Aujourd’hui, les membres de l’administration Obama veulent reprendre la main et décident de ne pas répondre à la mise en scène du drame par une autre scène meurtrière.  Ces quatorze personnes dans un espace réduit disent le réinvestissement de l’espace national par un groupe soudé et déterminé qui devient à son tour le spectateur d’un revers de l’histoire. Celui qui voulait être le maître du jeu est rejeté dans les marges de l’espace audio-visuel.

Après avoir longtemps hésité, l’administration américaine refuse donc de montrer la photo du corps meurtri de Ben Laden pour éviter de fournir un matériau iconographique à la martyrologie probable et un miroir aux compassions spontanées et amnésiques. Au lieu de cela, la Maison-Blanche choisit de publier des vidéos muettes du leader d’Al-Qaïda, et notamment ce cliché frappant reproduit en photo n°2. On y voit un Ben Laden de trois-quarts dos avec un bonnet noir sur la tête et une couverture marron sur le dos. La barbe est grise. Le personnage ressemble plus à un vieillard vouté, à un clochard dans un squat, qu’à un chef de guerre issu d’une grande famille saoudienne opulente. Ce vieillard frileux s’oppose symboliquement au jeune président américain en polo blanc. On croyait Oussama Ben Laden arpentant comme un résistant les pentes abruptes des montagnes afghanes dans un ascétisme spartiate. On découvre un homme quasi grabataire regardant une télévision d’un autre âge. Dans sa main droite, la télécommande a remplacé la Kalachnikov comme si l’homme cédait aux mirages de l’électronique moderne forcément américaine. Ce matériel désuet contraste avec les portables de la salle de crise. Le regard de Ben Laden semble se diriger vers cet écran. On sait qu’il se revoit dans des reportages télévisés mais ne peut-on pas penser, par la coïncidence des images, qu’il regarde les mêmes images que les invités de la Maison-Blanche, c’est-à-dire sa propre mort. A moins qu’il ne regarde les autres en train de le regarder. Les fils qui tombent d’un peu partout dans la photo du bas semblent eux-mêmes venir de la photo du haut.

Tout cela tient bien sûr de la surinterprétation, d’autant que ces deux images ont rarement été montrées en même temps mais il est peu douteux que les conseillers en images du gouvernement américain, rompus à l’efficacité de l’industrie audio-visuelle hollywoodienne, aient choisi ces clichés par hasard ou par défaut. Il fallait démystifier Ben Laden et remythifier l’unité américaine. Le 01.05.11 annule le 11.09.01.

La photo de Souza a déjà fait l’objet sur internet de nombreux détournements : voir

http://www.theatlantic.com/technology/archive/2011/05/the-situation-room-meme-the-shortest-route-from-bin-laden-to-lulz/238251#slide1 fb6aa222-a39f-426b-9b4d-4cb3d59f2752.jpg

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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 13:20

LIBYE :
11 avril : Les rebelles exigent le départ de Kadhafi comme préalable à toute solution diplomatique et rejettent un cessez-le-feu proposé par l'Union Africaine et accepté par Kadhafi. Après d'intenses combats, les insurgés reprennent Ajdabiyah.

12 avril : Paris et Londres exhortent l'OTAN à intensifier les frappes aériennes.
13 avril : Au Qatar, le Groupe de contact sur la Libye reconnait le CNT, le Conseil National de Transition et lui crée un fonds d'aide financière. Le Groupe appelle au départ du colonel Kadhafi.

14 avril : Les forces loyalistes lancent une offensive sur Misrata : 13 morts. Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'OTAN déclare que l'alliance a besoin d'avions supplémentaires et demande le départ du colonel Kadhafi. Washington promet son soutien aux opérations jusqu'à ce que cet objectif soit rempli. Le Guide parade dans les rues de Tripoli malgré les frappes de l'OTAN.

15 avril : Dans une tribune commune, Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barack Obama affirment que la Libye n'a pas d'avenir avec Kadhafi. Les rebelles et l'organisation Human Rights Watch accusent l'armée régulière d'utiliser des bombes à sous-munitions à Misrata.

16 avril : Les combats se poursuivent à l'ouest d'Ajdabiyah. Les insurgés, soutenus par les raids aériens de l'OTAN avancent à 35 kilomètres de Brega. La ville de Misrata est pilonnée par les forces de Kadhafi. On dénombre au moins 14 morts sur ces deux fronts.

17 avril : Intenses échanges de tirs à l'entrée ouest d'Ajdabiyah, poussant des centaines d'habitants à fuir. Les rebelles sont toujours maîtres de la ville. Selon Gérard Longuet, ministre de la Défense, « la guerre risque de durer». Le New York Times affirme que Washington cherche un pays susceptible d'accueillir Kadhafi.

18 avril : Depuis la fin février, on dénombre 1000 morts dont 80% de civils à Misrata, assiégée et bombardée par les troupes de Kadhafi. De graves blessures sont provoquées par les bombes à sous-munitions utilisées par les troupes loyalistes. On décompte également plus de 100 tués en deux jours à Yefren et Nalout, pilonnées par les forces pro-Kadhafi

19 avril : Un nouveau bilan du conflit est publié par le Conseil National de Transition : environ 10 000 morts et de 50 000 à 55 000 blessés en deux mois. Un couloir humanitaire est ouvert dans l'ouest de la Libye

20 avril : Après Londres, Paris et Rome envoient des conseillers militaires auprès du Conseil National de Transition mais excluent le déploiement de troupes au sol. A Paris, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, demande une intensification des frappes. L'OTAN demande aux civils de s'éloigner des forces de loyalistes pour mieux mener ses raids aériens. L'ONU condamne l'utilisation de bombes à sous-munitions.  Deux photographes de presse sont tués par un tir de mortier à Misrata.

21 avril : L'OTAN effectue des raids sur Khellat Al-Ferjan au sud-ouest de Tripoli. Selon l'agence officielle libyenne, 7 civils sont tués, formation démentie par l'OTAN. A l'ouest, les insurgés s'emparent d'un poste frontière proche de Dehiba en Tunisie. Washington envoie des drones armés au-dessus de la Libye.

22 avril : Le sénateur américain John McCain, en visite à Benghazi, appelle le monde à reconnaître le CNT comme « voix légitime du peuple libyen ». Pour l'instant, la France, le Qatar, l'Italie et la Gambie sont les seuls à reconnaître le CNT comme interlocuteur principal en Libye.

23 avril : De nouveaux combats ont lieu à Misrata. La nouvelle flambée de violence fait plus de 25 morts et 100 blessés en une journée selon un médecin du principal hôpital de la ville.

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SYRIE :

11 avril : Quelque 500 étudiants de l’université de Damas réclament une plus grande liberté politique. Selon la Ligue syrienne des droits de l’homme, Fayez Sara, écrivain, journaliste et figure de l’opposition, a été arrêtée, de même qu’un certain nombre de blogueurs, d’activistes et de jeunes partisans de l’opposition. D’après certaines informations communiquées par l’organisme Human Rights Watch, les prisonniers seraient passés à tabac et torturés à l’intérieur des établissements carcéraux.

12 avril : affrontements meurtriers à Banias

1713667.jpg Photo prise par un téléphone mobile montrant des hommes à plat ventre, les mains attachées dans le dos, après leur arrestation, le 12 avril 2011 à Baida, en Syrie. (c) Afp

13 avril : 500 étudiants manifestent à Alep (nord), deuxième ville du pays.

14 avril : nouveau gouvernement chargé de mener des réformes.

15 avril : dizaines de milliers de manifestants dans le pays.

16 avril : Assad promet d’abroger la loi d’urgence dans la semaine.

17 avril : au moins 11 manifestants tués dans la région de Homs. Environ 10 000 manifestants à Lattaquié.

18 avril : huit morts à Homs à la dispersion d’un sit-in de 20 000 contestataires. Nouvelles manifestations à Deraa et Jisr Al-Choughour (nord-ouest). 

19 avril : les autorités avertissent qu’elles n’accepteront aucune nouvelle   manifestation. L’opposant Mahmoud Issa est arrêté à Homs. 

20 avril : manifestations à Alep et Homs. Un haut responsable de la sécurité à   Banias est limogé. Washington demande un « réel processus politique ».

21 avril : levée de l’état d’urgence, abolition de la Cour de sûreté de l’Etat   et changement de la réglementation concernant les manifestations. Mesures jugées insuffisantes par des opposants. 

22 avril : plus de 82 morts, des centaines de blessés par balle dans la   répression des manifestations qui ont rassemblé des dizaines de milliers de   personnes à travers le pays. La communauté internationale condamne fermement la répression. Le président   américain Barack Obama accuse Assad de « chercher l’aide iranienne ». La Russie appelle à accélérer les réformes.

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Près de 100.000 personnes manifestent le 22 avril dans la ville portuaire de Banias.

23 avril : au moins 13 morts par balle lors de funérailles des victimes de la veille qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Deux députés indépendants démissionnent pour protester contre la répression. Damas « regrette » et Téhéran « rejette »  la déclaration d’Obama. 

 

YEMEN :

24 avril : Le parti du président yéménite Ali Abdallah Saleh a accepté samedi 23 avril  un plan de sortie de crise des pays du Golfe, après un « oui mais » de l'opposition, mais cette initiative se heurte au rejet des manifestants qui exigent un départ immédiat du chef de l'Etat. « Il y a un consensus sur le rejet de cette initiative », déclare  dimanche 24 avril à l'AFP Abdel Malik Al-Youssoufi, l'un des chefs des manifestants qui campent place de l'Université à Sanaa, épicentre de la contestation. Ce sit-in, comme d'autres à travers le Yémen, est animé par des jeunes très déterminés qui ne déclarent pas de préférence partisane et semblent agir indépendamment des partis politiques traditionnels. « L'initiative du Golfe traite le problème comme s'il s'agissait d'une crise entre deux partis politiques alors que nous sommes descendus dans la rue pour demander un changement global », ajoute M. Youssoufi. Ahmed al-Wafi, un autre leader de la contestation à Taëz, deuxième ville du pays dans le Sud-Ouest et l'un des principaux foyers des manifestations, estime que le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, ne cherche qu' « à gagner du temps ». « Les jeunes n'accepteront qu'un départ immédiat de Saleh et ne sont concernés par aucune négociation », déclare-t-il à l'AFP, affirmant que l'opposition parlementaire « finira pas suivre la rue  […] Nous resterons sur les lieux de protestation et nous avons l'intention de relancer la contestation pacifique ».

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Dans la ville de Taëz, le 21 avril, les manifestants réclamaient toujours le départ du président Saleh.

 Le parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG), a accepté samedi le plan de sortie de crise présenté par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) prévoyant un départ d'ici quelques semaines du président Saleh.  « Le CPG et ses alliés ont accepté l'initiative du Conseil de coopération du Golfe dans son intégralité », a déclaré à l'AFP Soltane al-Barakani, secrétaire général adjoint du CPG et chef du bloc parlementaire de ce parti. Les Etats-Unis, pour lesquels un Yémen stable est essentiel dans la lutte contre Al-Qaïda, ont aussitôt salué le plan proposé et pressé toutes les parties de mettre en oeuvre « rapidement » la transition politique. « Nous applaudissons les annonces par le gouvernement yéménite et l'opposition qu'ils acceptent l'initiative du CCG pour sortir de la crise politique pacifiquement et de manière ordonnée », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney dans un communiqué. « Toutes les parties doivent vraiment participer, y compris les jeunes, dans un processus transparent qui réponde aux préoccupations légitimes du peuple yéménite, leurs aspirations politiques et économiques et leurs appels à traîner en justice rapidement ceux qui répriment les manifestations par la violence », avait auparavant estimé Mark Toner, un porte-parole du département d'Etat américain. Les pays du CCG, inquiets de la crise yéménite qui dure depuis fin janvier et a fait plus de 130 morts selon des sources médicales, ont proposé la formation d'un gouvernement d'union nationale, puis un transfert des prérogatives par M. Saleh au vice-président et un arrêt des manifestations. Le président devrait ensuite présenter sa démission dans les 30 jours, et une élection présidentielle aurait lieu 60 jours plus tard.

Selon un haut responsable de l'opposition, la proposition prévoit en outre « la promulgation d'une loi d'amnistie », offrant à M. Saleh des garanties qu'il ne sera pas inquiété après son départ du pouvoir. Avant l'annonce du parti présidentiel, l'opposition parlementaire a indiqué qu'elle acceptait ce plan à l'exception d'un point prévoyant la formation, avec la participation de M. Saleh, d'un gouvernement d'union nationale.

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 17:22

A l’ombre des révolutions tunisiennes, égyptiennes, libyennes, syriennes et yéménites, de la succession ivoirienne et des déboires nucléaires japonais se déroulent depuis deux mois des troubles dont on parle beaucoup moins au « pays des hommes intègres », le Burkina Faso. C’est le 4 août 1984 que la Haute-Volta a choisi ce nom ambitieux mais un peu illusoire dans cet état africain dirigé depuis 24 ans par Blaise Compaoré. Devenu président en 1987 après avoir fait assassiner « par accident » son prédécesseur et soi-disant ami  Thomas Sankara (voir photo: à gauche Compaoré, à droite Sankara) et fait disparaître en 1998 le fondateur du journal l’Indépendant, Norbert Zongo,  l’ « intègre » Compaoré a été réélu en 1991, 1998, 2005 et 2010 avec des scores supérieurs à 80%. 150_sank_blaiso.gif

Comme souvent dans les révolutions récentes, il a  cependant fallu un élément déclencheur pour initier la révolte populaire. En l’occurrence, ce fut la mort de Justin Zongo, un élève apparemment lynché par les forces de l’ordre dans un poste de police de Koudougou le 20 février. Alors que la police prétend qu’il est mort d’une méningite, la jeunesse se soulève  dès le lendemain pour protester contre cette mort bientôt soutenue par les commerçants et les ouvriers. Les manifestations s’étendent le 28 février avec la destruction des commissariats de Koudougou, Réo et Léo et les émeutes gagnent Poa, Ouhigouya et la capitale Ouagadougou. La police tire dans la foule et l’on dénombre cinq morts et une centaine de blessés. Après une relative accalmie pendant le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), l’insurrection reprend. Le 7 mars, ce sont les commissariats de Koupéla, Yako, Gourcy, Dori qui sont incendiés et des protestations se déroulent à Bobo-Doulasso, Koudougou, Fada N’Gourma, Tankodogo, Léo et Goua. Le 9 mars les émeutiers d’Ouahigouya mettent à sac les administrations, le siège local du CDP (parti au pouvoir), la résidence du gouverneur, tous les locaux de police, le conseil régional, la mairie, la douane, le palais de Justice. A Diapaga, le commissariat et le gouvernorat sont brûlés ; des affrontements violents se produisent à Bogandé et Fada N’Gourma entre manifestants et policiers ; d’autres heurts éclatent à Boussé, Ziniaré et Manga. On dénombre six victimes, dont quatre élèves, un policier lynché par la foule et un passant tué par la police. Le syndicat étudiant ANEB (Association Nationale des Etudiants Burkinabés) tente d’organiser la contestation et appel à une marche le 11 mars à Ouagadougou. 1403-BurkinaFaso-Emeutes.jpgCette manifestation se déroule dans une ville quadrillée par les forces de l’ordre et reste pacifique jusqu’à l’intervention de la police qui la disperse violemment, tuant un enfant d’un tir à la tête et blessant au moins neuf manifestants. Conséquence de cette répression, l’ANEB appelle à une grève de 72 heures. La résidence du gouverneur d’Ouahigouya est incendiée le 11. Le président Compaoré réagit pour la première fois le 14 en dénonçant l’irresponsabilité de l’ANEB et en accusant l’opposition de manipuler les manifestants contre l’Etat. Le 19 mars, après la suspension du championnat national de football, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère lance un appel à  une journée de lutte le 8 avril pour réclamer la justice et la vérité sur l’affaire de la mort de Justin Zongo, sur celle de Norbert Zongo et sur celle de bien d’autres opposants ou morts suspectes. La manifestation demandera également la liberté d’expression et de manifestation, la fin de la torture et des zones rouges. Du côté social, Tolé Sagnon, le secrétaire général de la Confédération des travailleurs du Burkina,  exige la suppression des taxes et une hausse des revenus dépendants de l’Etat.

Burkina-Faso.gifDans la nuit du 22 au 23 mars 2011, des militaires mécontents d'une décision de justice, qui condamne cinq militaires à la prison pour une rixe avec des civils, prennent les armes à Ouagadougou. Ils libèrent les militaires détenus à la MACO (maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou). Les premiers tirs débutent le 22 mars vers 20 h et se poursuivent toute la nuit. Les rafales de kalachnikovs se font entendre et les magasins et stations d'essences sont pillés par les militaires ; les tirs tuent une jeune fille de 15 ans. Au réveil, le 23 mars, le calme revenu, les commerçants ouagalais, dont les boutiques ont été endommagées durant la nuit, bloquent les rues et entament des manifestations, faisant craindre un nouveau déploiement des forces militaires, notamment sur l'avenue Kwamé N'Kruma et le rond-point des Nations-Unies. Des militaires se mutinent dans tout le pays et dans la nuit du 28 au 29 mars, des militaires agressent le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, qui s'en tire sans grave blessure. Le 30 mars, un couvre-feu est décrété de 21 à 6 heures du matin, qui permet de ramener le calme, même si le 31 mars à Tenkodogo, les étudiants incendient Haut-Gouvernorat, le siège du Congrès pour la démocratie et le progrès, parti au pouvoir, et les résidences de deux ministres, Alain Bédouma Yoda et Marie-Odile Bonkoungou. La contestation militaire est désamorcée par la libération des condamnés, ce qui provoque les protestations de la magistrature, en grève du 24 mars au 10 avril. Le couvre-feu est levé le 3, même si l'opposition continue à réclamer le départ du président Blaise Compaoré et qu’entre 10 000 et des dizaines de milliers de personnes manifestent contre la vie chère et pour la justice dans l’affaire Justin Zongo le 8 avril.

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Manifestation contre le gouvernement du président Blaise Compaoré, le 8 avril 2011 à Ouagadougou, au Burkina Faso.

Le 13 avril, une grève commence dans l’enseignement, à l’appel du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et le Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la recherche (Synter), pour obtenir des augmentations de salaire promises depuis cinq ans. Elle est très suivie. Une nouvelle mutinerie éclate jeudi 14 avril : ce sont les soldats du régiment de la garde présidentiel qui réclament le paiement d’indemnités non-versées et le départ de leur commandant. Les soldats investissent le logement de Gilbert Diendiéré, chef d'état-major particulier du président. Puis, rejoints par des soldats de trois casernes de Ouagadougou, ils pillent des commerces en centre-ville. Le président Blaise Campaoré prend la fuite dans la nuit, d’abord dans l’ancien palais présidentiel à Ouagadougou, puis à Ziniaré. Les négociations entamées le lendemain, vendredi 15 avril, permettent de satisfaire les revendications des soldats. Dans la soirée du 15 avril, le chef d’état-major général des armées et le chef de la garde présidentielle sont changés, et le gouvernement Tertius Zongo est dissous. Malgré ces mesures, l’agitation perdure : les 16 et 17 avril, de nouvelles mutineries éclatent à Pô et Tenkodogo, puis à Kaya le 17. Les militaires pillent des commerces à Kaya, et saccagent les domiciles des officiers chef de corps et de région militaire. En riposte aux pillages de leurs boutiques par les militaires, les commerçants de Ouagadougou pillent eux aussi des bâtiments publics de la capitale, le samedi 16 avril. Si le calme revient dans les casernes de province le matin du lundi 18, les étudiants de Koudougou relancent leur mouvement et, lors d'une manifestation, brûlent le siège du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la résidence de l’ex-Premier ministre et d’autres bâtiments. Dans la nuit, c’est la résidence d’un chef du parti d’opposition, l’UNDD, qui est visée par des incendiaires du parti au pouvoir. Le même jour, une mutinerie sporadique éclate à Ouagadougou. Le bilan humain du week-end est de 45 blessés au moins. Un couvre-feu est imposé, de 19 heures à 6 heures du matin. Beyon Luc-Adolphe Tiao est nommé premier ministre le 18 avril. Le 21, le président Compaoré qui a versé à la garde présidentielle une prime de logement et d’alimentation pour désamorcer la grogne,  dévoile son nouveau gouvernement dans lequel il s’est réservé le poste de la Défense. Alors que le calme semble revenu, de manière précaire, le couvre-feu est allégé et le nouveau chef d’état major des armées, le général Nabéré Traoré estime que « la crise va vers son dénouement ». Pronostic peut-être un peu hâtif. Une grande mobilisation est d’ailleurs prévue le 30 avril à l’appel de l’opposition dirigée par Bénéwendé Stanislas Sankara.

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 17:45

LIBYE :

Dimanche 10 avril :

1h25 : Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaaim, affirme que deux hélicoptères ayant violé la zone d'exclusion aérienne ont été abattus par l'armée du régime dans la région de Brega.

2h : L'Union africaine (UA), dont des émissaires doivent se rendre ce dimanche à Tripoli, est  « optimiste » pour une solution politique au conflit en Libye, affirme le commissaire à la paix et à la sécurité de l'organisation, Ramtane Lamamra, à l'AFP à Nouakchott.

3h : Un projet de constitution en préparation depuis 2007 sera soumis à l'approbation des Libyens, dès la fin de la crise en Libye, déclare le chef du Congrès général du peuple (Parlement).

4h10 : Le comité de l'Union africaine (UA) sur la Libye réitère  à Nouakchott son appel à « la cessation immédiate de toutes les hostilités » et évoque une « période transitoire » pour l'adoption de réformes dans ce pays.

6h40 : La Corée du Nord a ordonné à ses ressortissants présents sur le sol libyen de ne pas rentrer chez eux, afin d'empêcher toute information sur les troubles au Proche-Orient et en Afrique du Nord dans ce pays coupé du monde, indique l'agence Yonhap.

9h : Un groupe de dirigeants africains --le président sud-africain Jacob Zuma et ses homologues du Congo, du Mali, de Mauritanie et d'Ouganda-- est attendu en Libye. Ces médiateurs de l'UA veulent rencontrer Mouammar Kadhafi puis des responsables de l'insurrection à Benghazi pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.

10h45 : De fortes explosions secouent de nouveau la ville d'Ajdabiyah, au centre de violents combats depuis samedi entre forces fidèles à Mouammar Kadhafi et rebelles, selon un journaliste de l'AFP.

14h35 : Les avions de l'OTAN ont détruit 25 tanks libyens près d'Ajdabiyah et de Misrata, annonce à l'AFP un responsable de l'alliance.

15h20 : Les combats de ce week-end près d'Ajdabiyah ont fait au moins 12 morts, indique les médecins

16h15 : Les insurgés libyens affirment avoir capturé 15 mercenaires algériens à Ajdabiyah et en avoir tué trois pendant de violents combats samedi dans cette ville, dans l'est du pays.

17h00 : Les médiateurs africains arrivent à Tripoli pour négocier un cessez-le-feu.

 

EGYPTE :

Quelques centaines de manifestants occupent toujours dimanche 10 avril au matin la place Tahrir au Caire, au lendemain d’affrontements qui ont fait un mort. Les tensions sont toujours vives, autour de l'armée, accusée de freiner les réformes deux mois après la chute du président Moubarak. Les manifestants ont passé la nuit sur la place emblématique, dont les accès étaient bloqués par des barbelés et des poutrelles. Ils continuent de lancer des slogans hostiles au maréchal Hussein Tantaoui, chef de l'institution militaire au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak le 11 février. « Le peuple demande le renversement du maréchal », crient-il notamment. Hussein Tantaoui a été pendant 20 ans ministre de la Défense de Moubarak. Le nombre de manifestants décline toutefois au fil des heures. L'armée, qui avait menacé de les faire évacuer en application du couvre-feu toujours imposé trois heures par nuit avant le lever du jour, n'a pas mis cette menace à exécution. L'intervention de la police militaire, appuyée par la police anti-émeutes, contre les manifestants dans la nuit de vendredi à samedi avait fait un mort et 71 blessés selon un bilan officiel. Des sources médicales avaient auparavant fait état de deux morts. En réaction à ces événements, Amnesty International a dénoncé  « l'usage excessif de la force par l'armée égyptienne », citant sur la foi de témoignages l'usage de matraques électriques et l'envoi de véhicules blindés qui ont fait de nombreux blessés en entrant dans la foule. L'armée pour sa part a nié avoir agi avec brutalité et démenti les accusations selon lesquelles elle aurait ouvert le feu sur des manifestants. Elle les a qualifiés de « hors-la-loi » en laissant entendre qu'ils pourraient agir à l'instigation de l'ancien parti au pouvoir du temps de Moubarak, le parti national démocrate (PND). Des dizaines de milliers de manifestants avaient réclamé vendredi sur cette place emblématique du soulèvement populaire égyptien le jugement d'Hosni Moubarak et d'autres hauts responsables de son régime. Ils ont critiqué ouvertement l'institution militaire, qui reste toutefois populaire auprès d'une grande partie de l'opinion. La présence de sept officiers en uniforme parmi les manifestants avait laissé poindre des divisions au sein d'une institution militaire traditionnellement hermétique sur ses débats internes. Ces événements témoignent d'une récente montée des tensions autour du rôle de l'armée, après une période de large consensus sur son action pour stabiliser le pays et organiser le retour à un pouvoir civil élu promis pour la fin de l'année. L'armée a été au cours des derniers jours mise en cause pour la traduction en justice du blogueur qui l'avait critiquée, pour des violences contre des manifestants lors du renversement de Moubarak, ainsi que pour la pratique de "tests de virginité" sur des manifestantes arrêtées à l'époque. Mais la popularité dont l'institution militaire continue de bénéficier dans une vaste partie de l'opinion a amené plusieurs responsables et organisations à rester prudentes face à ces critiques.

 

SYRIE :

Cinq personnes ont été blessées par balle dimanche matin devant une mosquée dans la ville côtière de Banias, dans le nord-ouest de la Syrie, selon un témoin qui a attribué les tirs à « des sbires du régime ». Dans l'après-midi, les forces de sécurité ont ouvert le feu dans le quartier sunnite de Ras al-Nabee, selon des témoins, faisant au moins trois morts. 

La contestation en Syrie reste cependant pour le moment circonscrite. Depuis le 15 mars, date du début de la contestation, ni Damas ni Alep, la deuxième ville du pays, n'ont bougé, et les protestations n'ont pas pris l'ampleur observée en Egypte ou en Tunisie. C'est dû, selon les experts, à la frayeur inspirée par les services de sécurité et le chaos à l'irakienne, mais aussi par l'image réformatrice de Bachar al-Assad et l'enrichissement d'une classe marchande urbaine. Les protestations se concentrent notamment dans le gouvernorat agricole de Deraa, à 100 km au sud de Damas, où samedi les forces de l'ordre ont, selon un militant des droits de l'Homme, de nouveau tiré sur la foule qui scandait des slogans hostiles au régime durant des funérailles de manifestants. Il y a eu au moins deux blessés, selon cette source. Vendredi, le bilan avait été particulièrement sanglant, suscitant la réprobation des Etats-Unis, de l'Union européenne et de l'ONU qui ont notamment appelé Damas à respecter la liberté d'expression. La rédactrice en chef du quotidien gouvernemental Techrine, Samira al-Massalma, originaire de Deraa, a été limogée samedi après une interview à la télévision Al-Jazira.

 

BAHREIN :  

Deux manifestants bahreïnis sont morts en détention, dont l'un des suites de blessures subies en tentant de résister à des agents de l'ordre, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur. L'autre a été retrouvé mort samedi dans sa cellule. Les autorités ont mis fin à la mi-mars à une contestation d'un mois menée par les chiites qui forment la majorité de la population autochtone. La répression a été suivie de rafles et 400 personnes ont été arrêtées selon l'opposition chiite.

 

YEMEN :

Les villes yéménites de Sanaa et de Taëz ont connu des combats de rue entre manifestants et policiers. Un manifestant a été tué et des dizaines de personnes ont été blessées dans ces heurts qui se sont poursuivis une bonne partie de la nuit, selon un bilan fourni dimanche par des sources médicales et par des comités encadrant les protestations contre le régime. Les monarchies arabes du Golfe, inquiètes de la poursuite des violences au Yémen, où la crise dure depuis mi-janvier, s'apprêtent à relancer leurs efforts pour une transition politique chez leur voisin du sud.  

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 19:36

LIBYE :

Samedi 9 avril

photo_1302369309298-11-2diaporama480x283.jpg11h35 : Des rebelles se préparent à monter au front, chargeant des roquettes Grad et autres munitions à l'arrière de pick-up équipés de lance-roquettes, constatent des journalistes de l'AFP.

12h35 : Les forces de Kadhafi bombardent des positions rebelles à l'ouest d'Ajdabiyah, provoquant la fuite des insurgés, selon des journalistes de l'AFP sur place.

13h35 : Un hélicoptère militaire libyen peint aux couleurs de l'insurrection vole samedi vers le front d'Ajdabiyah, en pleine zone d'exclusion aérienne, selon un journaliste de l'AFP.

15h20 : La Ligue arabe annonce qu'elle accueillera le 14 avril au Caire une conférence sur la Libye en présence notamment du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-Moon et de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

15h30 : La rébellion affirme qu'elle rejette tout cessez-le-feu impliquant le maintien au pouvoir de Mouammar Kadhafi ou de ses fils.

15h50 : Un navire affrété par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) accoste à Misrata avec à son bord suffisamment de fournitures médicales pour soigner 300 blessés, selon le CICR.

15h55 : Alors que les insurgés s'étaient rapprochés à quelques dizaines de kilomètres de Brega, « ils ont de nouveau essuyé des tirs d'obus et roquettes qui les ont obligés à battre en retraite ».

16h45 : Deux à trois mille ultranationalistes serbes se sont rassemblés dans le centre de Belgrade pour exprimer leur soutien à Mouammar Kadhafi, à l'initiative du Parti radical serbe.

17h25 : L'Otan déclare qu'aucun de ses avions n'a effectué de frappe sur la ville libyenne d'Ajdabiyah, où s'est produite une très forte explosion attribuée par des habitants à une frappe aérienne.

18h00 : Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, estime qu'il n'y a « pas de solution militaire  au conflit en Libye » et qu'il faut une solution politique, dans une interview au magazine Der Spiegel à paraître lundi.

18h13 : Nicolas Sarkozy n’exige plus le départ immédiat de Khadafi selon Vincent Jauvert.

19h40 : L'ancien coordinateur des services secrets allemands Bernd Schmidbauer a rencontré des officiels libyens de haut rang en début de semaine à Tripoli, affirme l'hebdomadaire allemand Focus. Le dirigeant Mouammar Kadhafi et son fils lui auraient fait savoir qu'ils accepteraient immédiatement un cessez-le-feu sous contrôle de l'ONU et de l'Union africaine, indique Focus dans un communiqué avant la parution du magazine lundi.

20h : Les forces fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi ont repoussé à l'artillerie les rebelles vers Ajdabiyah, malgré de nouvelles frappes de l'Otan et à la veille d'une nouvelle mobilisation diplomatique pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.

22h25 : Des avions de l'Otan ont intercepté un chasseur MiG-23 piloté par un rebelle libyen qui violait la zone d'exclusion aérienne et l'ont forcé à atterrir, déclare à l'AFP un responsable de l'Otan.

23h45 : Des dizaines de Libyens ayant fui par bateau Misrata font état de conditions sans nom dans cette ville assiégée par les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi.

 

EGYPTE :

image_34073.jpgDeux personnes ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi 9 avril au Caire lorsque la police militaire a tenté de disperser des manifestants exigeant le départ du chef de l'armée, deux mois après la chute de Hosni Moubarak qui lui a confié les rênes du pays, selon des sources médicales. Un responsable militaire a indiqué à l'AFP ne pas pouvoir confirmer ou infirmer les décès, ajoutant qu'une enquête avait été ouverte. S'ils étaient confirmés, il s'agirait des premiers depuis la chute du président Moubarak le 11 février.

Au moins 18 personnes ont en outre été blessées dans ces violences sur l'emblématique place Tahrir, dans le centre du Caire, ont indiqué les sources médicales à l'AFP sans être en mesure de préciser si les blessures avaient été causées par balles. « Nous n'avons pas utilisé de balles réelles », a pour sa part affirmé le responsable de l'armée sous le couvert de l'anonymat. Quelque 200 manifestants occupaient toujours la place en milieu de journée. A l'aube, la police militaire a tiré en l'air des rafales d'armes automatiques, ont indiqué des témoins tandis que l'agence officielle Mena faisait état d'une intervention des forces du ministère de l'Intérieur. Un bus militaire et un camion civil ont été incendiés à Tahrir alors qu'un camion de l'armée partiellement calciné était visible à proximité. La police militaire a déployé des barbelés et le sol était jonché de pierres. Ces violences témoignent d'une récente montée des tensions autour du rôle de l'armée, en charge du pays depuis le départ de Hosni Moubarak après une période de large consensus sur son action.

Des manifestants ont affirmé vouloir rester à Tahrir tant que le maréchal Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) serait en place. Le CSFA, un collège d'une vingtaine de généraux, est dépositaire du pouvoir depuis la chute de M. Moubarak, et le maréchal Tantaoui, 75 ans, qui le dirige, a été pendant 20 ans ministre de la Défense du président déchu. « Je suis venu à Tahrir parce que nous assistons à une contre-révolution », affirmait un des manifestants, Malik Asam, un étudiant. « J'attendais de voir l'autre visage de l'armée. Si elle continue comme cela, elle va voir l'autre visage du peuple », déclarait un autre étudiant, Anas Mohamed. L'armée a affirmé que « les forces de sécurité et des citoyens sont intervenus contre les actes d'émeutiers à Tahrir ». Les affrontements ont eu lieu dans la foulée d'une vaste manifestation vendredi à Tahrir de dizaines de milliers de personnes réclamant que Hosni Moubarak et d'autres hauts responsables de son régime soient jugés. Cette manifestation avait déjà donné lieu à des critiques ouvertes contre l'institution militaire.

Malgré une interdiction formelle de leur hiérarchie, sept officiers en uniforme avaient pris la parole à la tribune pour soutenir les manifestants et réclamer une épuration de l'armée. La retenue dont elle a fait preuve face à la foule au cours des événements qui ont provoqué la chute de Hosni Moubarak vaut à l'armée d'être populaire parmi la population. Mais son image a été ternie par des accusations de violence et de torture, et par les incertitudes et les désaccords qui persistent sur les modalités de retour à un pouvoir civil. L'armée a promis de rendre le pouvoir aux civils vers la fin de l'année, après des élections législatives et présidentielle. Nombre d'Egyptiens redoutent toutefois de voir les réseaux de l'ancien régime se reformer pour contrôler le pouvoir. Plusieurs responsables politiques et hommes d'affaires proches de Hosni Moubarak font actuellement l'objet de poursuites ou d'enquêtes, mais les manifestants demandent une action plus ferme vis-à-vis de nombreux autres qui ne sont pas inquiétés, ou restent même dans les allées du pouvoir. L'ancien président est assigné à résidence. Une commission a été instituée pour enquêter sur sa fortune et celle de sa famille proche.

 

YEMEN :

Des milliers de Yéménites en colère manifestent samedi 9 avril à Taëz, au sud de Sanaa, pour dénoncer  les tirs de forces de l’ordre qui ont fait vendredi quatre morts et 116 blessés. La foule se rassemble sur la place de la Liberté, lieu des heurts de vendredi, en criant des slogans réclamant le procès des responsables de ce qu'ils qualifient de « tuerie ». Les manifestants scandent « le peuple qui veut la chute du régime », et leur refus de toute médiation qui ne comprenne pas le départ du président Saleh.

Dans ce contexte tendu, le Yémen a rappelé son ambassadeur à Doha, pour protester contre la position du Qatar. L'émirat avait en effet appelé au départ du président Ali Abdallah Saleh, qui toujours refuse de quitter le pouvoir, malgré les appels répétés de l'opposition. Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, avait notamment déclaré que les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui ont proposé d'accueillir à Ryad des pourparlers entre le régime et l'opposition yéménites, « espèrent conclure un accord avec le président yéménite sur son départ ». « Nous tirons notre force de la force de notre grand peuple, ni du Qatar ni de personne d'autre », avait réagi le président yéménite devant une foule de partisans à Sanaa. Dans une mise au point publiée après ce discours, la présidence a affirmé que Saleh « accueille favorablement les efforts du Conseil de coopération du Golfe (CCG) conduits par l'Arabie saoudite pour régler la crise, mais refuse les déclarations du Qatar, qui constituent une ingérence inacceptable dans les affaires yéménites ». Le chef de l'Etat a réitéré cette position dans la nuit, lors d'appels téléphoniques aux dirigeants du CCG, à l'exception de celui du Qatar.

 

SYRIE :

6ce6373c4b8191a5eea2740d0ee1.jpegLes habitants de Deraa et des villages environnants enterrent samedi 9 mars leurs morts. Mais les funérailles risquent de se transformer en nouvelles manifestations contre le régime, en dépit de la mise en garde du gouvernement.  « Après la prière de la mi-journée, ils se préparent à enterrer au moins 17 morts de Deraa, tués vendredi, mais avec ceux des villages voisins le chiffre atteint 27 », affirme un militant des droits de l'Homme de cette ville située à 100 kilomètres au sud de Damas. « Chaque enterrement de martyr se transformera en manifestation contre le régime et pour la liberté, même si le communiqué du ministère de l'Intérieur annonce plus de violences », déclare un autre militant de la ville. Dans la nuit, le ministère a publié un communiqué annonçant que les forces de sécurité réagiraient désormais plus durement : « Afin de préserver la (…) les autorités syriennes vont faire face à ces comploteurs, poussés par des parties étrangères, à ceux qui les manipulent, en appliquant la loi sur le port d'armes ». Jusqu'à présent, « les militaires et les agents de sécurité se sont abstenus d'ouvrir le feu, ce qui a causé un grand nombre de morts et de blessés parmi eux », assure le ministère. 19 policiers auraient été tués selon les autorités durant les manifestations. Une version contestée par les militants des droits de l'Homme. « Ceux qui connaissent la Syrie savent qu'il n'y a pas de bandes armées ni un chaos sécuritaire. Le pays est tenu depuis 50 ans par un seul parti, gouverné par l'état d'urgence et possède 17 services de sécurité bénéficiant de tous les moyens financiers, logistiques et humains », commente Ammar Qourabi, président de l'Organisation nationale des droits de l'Homme. « Comment peut-il y avoir des groupes armés qui tuent 19 policiers en quelques heures alors que la ville est assiégée depuis un mois ? ». Ammar Qourabi fait état d'au moins 37 morts dans les manifestations qui ont rassemblé vendredi des dizaines de milliers de personnes à travers le pays: 30 à Deraa, 3 à Homs, 3 à Harasta et un à Douma, deux villes proches de Damas. « Je crains la réaction des autorités au cas où, durant les funérailles, les habitants de Deraa expriment très vivement leurs sentiments et que cela tourne à un massacre », s'inquiète-t-il.

 

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