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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 14:09

Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien

Résumé et citations établis par Bernard MARTIAL, professeur de lettres-philosophie en CPGE (et en 1ère).

Les références renvoient à l’édition Folio n°921

Ce résumé ne remplace évidemment pas la lecture intégrale du texte

V. DISCIPLINA AUGUSTA (Discipline auguste)

Les plaisirs de la Villa. La Villa était assez terminée pour que j’y puisse faire transporter mes collections, mes instruments de musique et quelques milliers de livres. J’y donnai une série (246) de fêtes. Je tenais à ce que tout s’accordât à la beauté paisible de ces jardins et de ces alles. Je m’intéressais au choix des nourritures et au rite de présentation des plats. Je fis monter quelques pièces dans les théâtres (grec et latin) inachevés de la Villa. J’aimais les danses et me découvris un faible pour les danseuses aux crotales qui me rappelaient le pays de Gadès de mon enfance. Je m’occupais des chenils et des haras. J’organisai quelques chasses en Ombrie ou dans les bois d’Albe. « Le plaisir avait repris sa place dans ma vie ; mon secrétaire Onésime me servait (247) de pourvoyeur. […] Je me contentais d’ordinaire d’apaiser ou de tromper ma faim. A d’autres moments, il m’arrivait d’éprouver pour ces jeux une indifférence de vieillard. » Aux heures d’insomnie, j’arpentais les corridors de la Villa, m’arrêtant devant les statues comme devant des fantômes : « j’avais envoûté des pierres qui à leur tour m’avaient envoûté ; je n’échapperais plus à ce silence, à cette froideur plus proche de moi désormais que la chaleur et la voix des vivants. » Quelques heures plus tard, je décidais de commander à Papias d’Aphrodisie une statue (248) nouvelle au modelé plus exact.

La canaille philosophique. Ma vie, en apparence, était sage ; je m’appliquais plus fermement que jamais à mon métier d’empereur ; je mettais à ma tâche plus de discernement peut-être, sinon autant d’ardeur qu’autrefois. « J’avais quelque peu perdu mon goût des idées et des rencontres nouvelles, et cette souplesse d’esprit qui me permettait de m’associer à la pensée d’autrui, d’en profiter tout en la jugeant. » Ma curiosité ne s’exerçait plus que sur des détails futiles ; je décachetai des lettres destinées à mes amis qui s’en offensèrent. Je fus pendant quelques jours en proie à la peur du poison comme Trajan autrefois. « Une telle hantise étonne chez un homme plongé par ailleurs dans la méditation de la mort, mais je ne me pique pas d’être plus conséquent qu’un autre. » Une fureur secrète me prenait en présence des moindres sottises. Juvénal osa insulter dans une de ses Satires le mime Pâris qui me plaisait. J’étais las de ce poète enflé (249) et grondeur. Je ne partageais pas ses vues mais en tant qu’homme de lettres, il avait droit à certains égards ; « je le fis appeler à Tibur pour lui signifier moi-même sa sentence d’exil ». Vers la même époque, Favorinus s’installa dans son confortable exil de Chios ; je fis chasser d’une salle de festin un Cynique mal lavé qui se plaignait de mourir de faim… « la canaille philosophique et lettrée ne m’en imposait plus. »

Mécomptes. Les plus minces mécomptes de la vie politique m’exaspéraient comme le faisaient les moindres défauts à la Villa. Un rapport d’Arrien, récemment nommé gouverneur de Cappadoce, me mit en garde contre Pharasmès, qui continuait dans son petit royaume des bords de la Mer Caspienne à jouer ce jeu double qui nous avait coûté cher sous Trajan. Ce roitelet poussait sournoisement vers nos frontières des hordes d’Alains barbares ; ses querelles avec l’Arménie compromettaient la paix en Orient. Convoqué à Rome, il (250) refusa de s’y rendre et m’envoya, en guise d’excuses un présent de trois cents robes d’or que je fis porter dans l’arène à des criminels livrés aux bêtes. Un jour, j’éborgnai un secrétaire médiocre en voulant le frapper. Il me réclama un autre œil et finit par accepter une pension. « Je l’ai gardé à mon service ; sa présence me sert d’avertissement, ce châtiment peut-être. Je n’avais pas voulu éborgner ce misérable. Mais je n’avais pas voulu non plus qu’un enfant mourût à vingt ans. » (251)

 

Troubles en Palestine. Les affaires juives allaient de mal en pis. Les travaux s’achevaient à Jérusalem malgré l’opposition violente des groupements zélotes. Les fauteurs de troubles profitèrent de quelques erreurs comme le sanglier de la Dixième Légion Expéditionnaire ressenti comme une insulte aux mœurs d’Israël. Les fêtes du Nouvel An juif donnaient lieu chaque année à des rixes sanglantes ; nos autorités interdirent la lecture publique d’un récit légendaire, consacré aux exploits d’une héroïne juive qui serait devenue la concubine d’un roi de Perse et auraient fait massacrer les ennemis du peuple dont elle sortait. Les rabbins s’arrangèrent pour lire de nuit ce texte que le gouverneur Tinéus Rufus leur interdisait de lire de jour ; cette féroce histoire où les Perses et les Juifs rivalisaient d’atrocité, excitait jusqu’à la folie la rage (252) des Zélotes. Le gouverneur décida d’étendre à la circoncision les pénalités que j’avais promulguées contre la castration. Je ne me rendis pas compte du danger de cette mesure contre une pratique peu répandue chez les Juifs d’Alexandrie ou de Rome mais fréquente en Israël. « Rien de tout cela n’était irréparable, mais la haine, le mépris réciproque, la rancune l’étaient. En principe, le Judaïsme a sa place parmi les religions de l’empire ; en fait, Israël se refuse depuis des siècles à n’être qu’un peuple parmi les peuples, possédant un dieu parmi les dieux. » (Les dieux des autres peuples : Zalmoxis pour les Daces, le Baal punique, l’Osiris égyptien, l’âpre Mithra). « Aucun peuple, sauf Israël, n’a l’arrogance d’enfermer la vérité tout entière dans les limites étroites d’une seule conception divine, insultant ainsi à la multiplicité du Dieu qui contient tout ; aucun autre dieu n’a inspiré à ses adorateurs le mépris et la haine de ceux qui prient à de différents (253) autels. Je n’en tenais que davantage à faire de Jérusalem une ville comme les autres, où plusieurs cultes pourraient exister en paix ; j’oubliais trop que dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus. » L’ouverture d’écoles où s’enseignaient les lettres grecques scandalisaient le clergé la vieille ville ; le rabbin Joshua ordonna à ses disciples de trouver pour ces études une heure qui n’appartienne ni au jour ni à la nuit puisque la Loi juive doit être étudiée nuit et jour. Ismaël, membre important du Sanhédrin, laissa mourir son neveu Ben Dama plutôt que d’accepter les services du chirurgien grec qu’avait envoyé Tinéus Rufus. Tandis qu’à Tibur on cherchait encore des moyens de concilier les esprits sans paraître céder aux fanatiques, le pire l’emporta en Orient ; un coup de main zélote réussit à Jérusalem.

Révolte zélote. Un aventurier nommé Simon, qui se faisait appeler Bar Kochba, le Fils de l’Etoile, s’imposa comme le chef de la révolte, avec un certain génie. (254) Il se proclama Messie et roi d’Israël et entraîna avec lui Akiba et le grand prêtre Éléazar. Des armes et de l’argent furent distribués aux rebelles ; des groupes zélotes attaquèrent des garnisons romaines isolées et massacrèrent nos soldats ; Jérusalem tomba aux mains des insurgés et les quartiers neufs d’Ælia Capitolina flambèrent. Les premiers détachements de la Vingt-deuxième Légion Déjotarienne furent mis en déroute par des bandes dix fois supérieures en nombre. La révolte était devenue guerre, et guerre inexpiable. Deux légions, la Douzième Fulminante et la Sixième Légion, la Légion de Fer, renforcèrent aussitôt les effectifs déjà sur place en Judée ; quelques mois plus tard, Julius Sévérus prit la direction des opérations militaires avec des auxiliaires britanniques. Nos troupes pesamment équipées, nos officiers habitués aux formations structurées (255) eurent du mal à s’habituer à cette guerre d’escarmouches et de surprises. Sévérus se résigna à une guerre d’usure contre cette « guerre civile ». Les paysans firent dès le début cause commune avec les zélotes. Jérusalem ne fut reprise qu’au bout de trois années ; Sévérus accepta de fermer les yeux sur la complicité flagrante des autres grandes villes qui furent reconquises rue par rue. Il fallait que je sois sur place malgré la confiance que j’avais en mes deux lieutenants. Je débarquai à Sidon au début de l’automne.

Un de mes échecs. « L’armée est mon plus ancien métier ; je ne m’y suis jamais remis sans être repayé de mes contraintes par (256) certaines compensations intérieures ; je ne regrette pas d’avoir passé les deux dernières années actives de mon existence à partager avec les légions l’âpreté, la désolation de la campagne de Palestine. » J’étais redevenu un soldat. Je fis durant ce dernier séjour à l’armée la rencontre d’un jeune tribun, Céler, qui ne m’a plus quitté. « J’admirais ce beau visage de Minerve casquée, mais les sens eurent somme toute aussi peu de part à cette affection qu’ils peuvent en avoir tant qu’on vit. » Je te le recommande : c’est un être dévoué. Au printemps de la troisième année de campagne, l’armée mit le siège devant la citadelle de Béthar ; Simon et ses partisans résistèrent pendant près d’un an. Notre armée souffrait presque autant que les rebelles (257). L’été fut chaud et malsain ; la fièvre et la dysenterie décimèrent nos troupes mais une discipline admirable continuait à régner dans les légions. Mon corps ne supportait plus aussi bien qu’avant les rigueurs d’une campagne. Même si rien ne le laissait paraître dans le courrier adressé au Sénat, l’empereur et l’armée étaient dangereusement las. « Je ne le nie pas : cette guerre de Judée était un de mes échecs. Les crimes de Simon et la folie d’Akiba n’étaient pas mon œuvre, mais je me reprochais d’avoir été aveugle à Jérusalem, distrait à Alexandrie, impatient à Rome. Je n’avais pas su trouver les paroles qui eussent prévenu, ou du moins retardé, cet accès de fureur du peuple ; je n’avais pas su être à temps assez souple ou assez ferme. » L’erreur et le mécompte n’étaient que dans nos rapports avec Israël (258) ; partout ailleurs, nous recueillions en ces temps de crise le fruit de seize ans de générosité en Orient. Simon avait parié sur une révolte du monde arabe et sur le soutien des Parthes. Il s’était trompé ; les Arabes, les Parthes et même les Juifs d’Alexandrie se désolidarisaient des Zélotes ; l’abcès juif restait localisé. Néanmoins les mauvais jours qui avaient précédé mon règne semblaient recommencer. Quiétus avait jadis incendié Cyrène, exécuté les notables de Laodicée, repris possession d’Édesse en ruine ; aujourd’hui, nous étions rétablis dans Ælia Capitolina que les Juifs appelaient Jérusalem, nous avions incendié Ascalon, il avait fallu exécuter en masse les rebelles de Gaza« Si seize ans du règne d’un prince passionnément pacifique aboutissaient à la campagne de Palestine, les chances de paix s’avéraient médiocres pour l’avenir. » Certes, quelques Juifs avaient échappé à la contagion zélote (259) mais je préférais encore les faux prophètes à ces lâches hypocrites. Notre meilleur agent, Élie Ben Abayad, était méprisé des deux camps ; c’était pourtant l’homme le plus intelligent du groupe, esprit libéral, cœur malade, tiraillé entre son amour pour son peuple et son goût pour nos lettres et pour nous. Josué Ben Kisma, qui prêchait l’apaisement, n’était qu’un Akiba plus timide et plus hypocrite. Même chez le rabbin Joshua qui avait été mon conseiller dans les affaires juives, j’avais senti les différences irréconciliables. Malgré l’étendue de notre empire, « nous ne pouvions pas empêcher cette race de nous dire non. »

Pressentiment de décadence. Je me levai pour échapper à un moustique (260) et je me promenai dans le camp. « On me supposait depuis quelques années d’étranges clairvoyances, de sublimes secrets. On se trompe, et je ne sais rien. Mais il est vrai que durant ces nuits de Béthar j’ai vu passer sous mes yeux d’inquiétants fantômes. » Les perspectives qui s’ouvraient pour l’esprit du haut de ces collines étaient sombres. « Je me disais qu’il était bien vain d’espérer pour Athènes et pour Rome cette éternité qui n’est accordée ni aux hommes ni aux choses, et que les plus sages d’entre nous refusent même aux dieux. Ces formes savantes et compliquées de la vie, ces civilisations bien à l’aise dans leurs raffinements de l’art et du bonheur, cette liberté de l’esprit qui s’informe et qui juge dépendaient de chances innombrables et rares, de conditions presque impossibles à réunir et qu’il ne fallait pas s’attendre à voir durer. Nous détruirions Simon ; Arrien saurait protéger l’Arménie des invasions alaines. Mais (261) d’autres hordes viendraient, d’autres faux prophètes. Nos faibles efforts pour améliorer la condition humaine ne seraient que distraitement continués par nos successeurs ; la graine d’erreur et de ruine contenue dans le bien même croîtrait monstrueusement au contraire au cours des siècles. Le monde las de nous se chercherait d’autres maîtres ; ce qui nous avait paru sage paraîtrait insipide, abominable ce qui nous avait paru beau. Comme l’initié mithriaque, la race humaine a peut-être besoin du bain de sang et du passage périodique dans la fosse funèbre. Je voyais revenir les codes farouches, les dieux implacables, le despotisme incontesté des princes barbares, le monde morcelé en états ennemis, éternellement en proie à l’insécurité. D’autres sentinelles menacées par les flèches iraient et viendraient sur le chemin de ronde des cités futures ; le jeu stupide, obscène et cruel allait continuer, et l’espèce en vieillissant y ajouterait sans doute de nouveaux raffinements d’horreur. Notre époque, dont je connaissais mieux que personne les insuffisances et les tares, serait peut-être un jour considérée, par contraste, comme un des âges d’or de l’humanité. »

Civilisations périssables. Natura deficit, fortuna mutatur, deus omnia cernit. La nature nous trahit, la fortune change, un dieu regarde d’en haut toutes ces choses. Je tourmentais à mon doigt le chaton d’une bague sur laquelle j’avais fait inciser ces quelques mots tristes. « J’allais plus loin dans le désabusement, peut-être dans le blasphème ; je finissais par trouver naturel sinon juste que nous devions périr. Nos lettres s’épuisent ; nos arts s’endorment ; Pancratès n’est pas Homère ; Arrien n’est pas Xénophon ; quand j’ai essayé d’immortaliser dans la pierre la forme d’Antinoüs, je n’ai pas trouvé de Praxitèle. Nos sciences piétinent depuis Aristote et Archimède ; nos progrès techniques ne résisteraient pas à l’usure d’une longue (262) guerre ; nos voluptueux eux-mêmes se dégoûtent du bonheur. L’adoucissement des mœurs, l’avancement des idées au cours du dernier siècle sont l’œuvre d’une minorité de bons esprits ; la masse demeure ignare, féroce quand elle le peut, en tout cas égoïste et bornée, et il y a fort à parier qu’elle restera toujours telle. Trop de procurateurs et de publicains avides, trop de sénateurs méfiants, trop de centurions brutaux ont compris d’avance notre ouvrage ; et le temps pour s’instruire par leurs fautes n’est plus donné aux empires qu’aux hommes. Là où un tisserand rapiècerait sa toile, où un calculateur habile corrigerait ses erreurs, où l’artiste retoucherait son chef-d’œuvre encore imparfait u endommagé à peine, la nature préfère repartir à même l’argile, à même le chaos, et ce gaspillage est ce qu’on nomme l’ordre des choses. » Je rentrais, furieux d’avoir perdu mon temps. « L’écroulement de Rome, s’il se produisait, concernerait mes successeurs ; en cette année huit cent quatre-vingt-sept de l’ère romaine, ma tâche consistait à étouffer la révolte de Judée, à ramener d’Orient sans trop de pertes une armée malade. » Je me couchais tout habillé sur mon lit ; deux heures plus tard, j’étais réveillé par les trompettes de l’aube. (263)

 

Premières attaques. Je commençais à ressentir les premières atteintes du mal : insomnie, maux de tête, fatigue, saignement de nez (264) ininterrompu pendant une séance de l’état-major jusqu’à la nuit. Céler prévint Hermogène qui ordonna qu’on aille chercher de neige aux sommets de l’Hermon. Je sus plus tard qu’on avait désespéré de ma vie. L’hémorragie inexpliquée s’arrêta pourtant. Un soir, je reçus un second avertissement après une promenade à cheval : je crus tomber comme une pierre dans le puits noir de la mort. Je ressortis de cette expérience en laissant des marques de mes doigts sur les épaules de Céler. Mais il en est de cette brève agonie (265) comme de toutes les expériences du corps : elle est indicible, et reste bon gré mal gré le secret de l’homme qui l’a vécue.  « Hermogène finit par diagnostiquer un commencement d’hydropisie du cœur ; il fallut accepter les consignes que me donnait ce mal », borner pour un temps les perspectives de ma vie au cadre d’un lit. J’avais presque honte de cette maladie invisible. Un silence extraordinaire s’établit autour de ma tente ; le camp de Béthar tout entier semblait devenu une chambre de malade ; cet esprit si soigneusement tenu en rênes pendant près de cinquante ans s’évadait. (266)

Fin de la guerre de Judée. Le soir, je rassemblais mes forces pour écouter le rapport de Rufus : la guerre touchait à sa fin ; Akiba, qui s’était en apparence retiré à Usfa en Galilée où il enseignait le droit rabbinique, entretenait en fait la résistance zélote : il fallut renvoyer de force dans leurs foyers ces étudiants fanatisés manipulés par des vieillards. Rufus se décida à faire interdire comme séditieuse l’étude de la loi juive ; quelques jours plus tard, Akiba et neuf autres docteurs de la Loi furent arrêtés et exécutés. Trois mois plus tard, par un froid matin de février, j’assistai à l’assaut qui précéda la capitulation de Béthar. A la fin du mois, les rebelles furent vendus comme esclaves au lieudit du puits d’Abraham. (267) Josué Ben Kisma, chef des soi-disant modérés, qui avait échoué comme pacificateur, mourut d’une longue maladie en appelant de ses vœux la guerre étrangère et la victoire des Parthes sur nous Les Juifs christianisés, quant à eux, virent en nous les instruments d’une colère divine. « La longue série des délires et des malentendus continuait. »

Règlement et rétablissement. On interdit l’entrée de Jérusalem aux Juifs sous peine de mort. Un jour par an, le neuf du mois d’Ab, les Juifs ont le droit de venir au Mur des Lamentations. Les Juifs furent dispersés. « La Judée fut rayée de la carte, et prit par mon ordre le nom de Palestine. Durant ces quatre ans de guerre, cinquante forteresses, et plus de neuf cents villes et villages avaient été saccagés et anéantis ; l’ennemi avait perdu près de six cent mille hommes ; les combats, les fièvres endémiques, les épidémies nous en avaient enlevé près (268) de quatre-vingt-dix mille. La remise en état du pays suivit immédiatement les travaux de guerre ; Ælia Capitolina fut rebâtie, à une échelle d’ailleurs plus modeste ; il faut toujours recommencer. » Je me reposai quelque temps à Sidon. J’avais repris des forces. « On n’a rien compris à la maladie, tant qu’on n’a pas reconnu son étrange ressemblance avec la guerre et l’amour : ses compromis, ses feintes, ses exigences, ce bizarre et unique amalgame produit par le mélange d’un tempérament et d’un mal. » J’allais mieux mais je rusais avec mon corps. On s’émerveilla de mon rétablissement en apparence si complet ; « je pensais aux grands pins des forêts de Bithynie, que le bûcheron marque en passant d’une entaille, et qu’il reviendra jeter bas à la prochaine saison. » Vers la fin du printemps, je m’embarquai sur un vaisseau de haut bord de la flotte ; j’emmenai avec moi Céler et Diotime de Gadara, jeune (269) Grec de naissance servile, rencontré à Sidon, et qui était beau. La route du retour traversait l’Archipel. J’écoutais Diotime me lire des poètes de son pays. Deux affaires importantes m’attendaient à Rome ; « l’une était le choix de mon successeur, qui intéressait tout l’empire ; l’autre était ma mort, et ne concernait que moi. » (270)

 

Retour à Rome. J’acceptai cette fois le triomphe qu’on me fit à Rome. J’y associais Arrien qui venait de triompher des hordes alaines. L’Arménie était sauvée. Soulagé, je me retirais dans ma maison de Tibur. Simple particulier, j’avais commencé d’acheter et de mettre à bout ces terrains étalés au pied des monts sabins. (271) Au retour de mon grand voyage d’Orient, j’avais mis une espèce de frénésie à parachever cet immense décor d’une pièce déjà aux trois quarts finie. J’y revenais cette fois terminer mes jours le plus décemment possible. Tout y était réglé pour faciliter le travail aussi bien que le plaisir et éviter les va-et-vient fatigants entre Tibur et Rome. « J’avais doté chacun de ces édifices de noms qui évoquaient la Grèce : le Pœcile, l’Académie, le Prytanée. J’acceptais de me livrer à cette nostalgie qui est la mélancolie du désir. J’avais même donné à un coin particulièrement sombre du parc le nom de Styx, à une prairie semée d’anémones celui de Champs-Élysées, me préparant ainsi à cet autre monde dont les tourments ressemblent à ceux du nôtre. » Je m’étais fait construire au cœur de cette retraite un asile plus retiré encore, un îlot de marbre où je fis transporter deux ou trois statues aimées et où je me rendais à l’heure de la sieste pour dormir, pour rêver, pour lire (272). Je pensais à mon successeur.

Succession. Je n’ai pas d’enfants, et ne le regrette pas. « J’ai utilisé de mon mieux mes vertus ; j’ai tiré parti de mes vices ; mais je ne tiens pas spécialement à me léguer à quelqu’un. Ce n’est point par le sang que s’établit d’ailleurs la véritable continuité humaine. » La plupart des hommes qui comptent dans l’histoire ont des rejetons médiocres ou pires que tels. La tendresse du père est presque toujours en conflit avec les intérêts du chef ; la pire des éducations pour un futur prince est l’éducation princière. « Par bonheur, pour autant que notre État ait su se former une règle de succession impériale, l’adoption est cette règle : je reconnais là la sagesse de Rome. Je sais les dangers du choix, et ses erreurs possibles ; je n’ignore pas que l’aveuglement n’est pas réservé aux seules affections du père ; mais cette décision où l’intelligence préside, ou à laquelle du moins elle prend part, me semblera toujours infiniment supérieure aux obscures volontés du hasard et de l’épaisse nature. L’empire au plus digne : il est beau qu’un homme qui a prouvé sa (273) sa compétence dans le maniement des affaires du monde choisisse son remplaçant, et que cette décision si lourde de conséquences soit à la fois son dernier privilège et son dernier service rendu à l’État. » J’avais reproché à Trajan d’avoir tergiversé pendant vingt ans pour prendre la résolution de m’adopter, et de l’avoir fait qu’à son lit de mort. Près de dix-huit ans depuis mon accession à l’empire, je faisais de même. Je regardais autour de moi : les fonctionnaires honnêtes abondaient ; aucun n’avait l’envergure nécessaire. Quarante ans d’intégrité postulaient pour Marcius Turbo, mais il était trop vieux ; Julius Sévérus, bon administrateur de la Bretagne, comprenait peu de choses aux affaires de l’Orient ; Arrien avait toutes les qualités mais il était Grec. Servianus attendait son heure depuis soixante ans. Il avait espéré (274), comploté contre moi ; il avait aigri contre moi l’esprit du maître. Finalement, un pareil ennemi m’avait beaucoup appris. Après mon accession au trône, il avait fait preuve de prudence mais m’avait aliéné ma sœur Pauline. Il n’avait eu d’elle qu’une fille, mariée à un certain Salinator que la phtisie emporta jeune ; ma nièce lui survécut peu ; leur seul enfant, Fuscus, fut dressé contre moi par son pernicieux grand-père. Je tenais des distances prudentes avec lui (275). Je souhaitais vivre pour écraser cette vipère.

Adoption de Lucius. A mon retour à Rome, j’avais retrouvé Lucius dont j’avais étouffé les scandales pendant près de quinze ans, payé les dettes et répondu aux nombreuses lettres qui finissaient toujours par des demandes d’argent. Il était trop mêlé à ma vie pour que je pusse l’en exclure. Sa conversation était éblouissante, son goût exquis en toutes choses ; il s’était fait une réputation d’orateur au Sénat. Je l’avais fait (276) nommer prêteur, puis consul : il avait bien rempli ces fonctions. Quelques années plus tôt, je l’avais marié à la fille de Nigrinus. Cette union fut peu heureuse : la jeune femme se plaignait d’être négligée ; elle avait pourtant de lui trois enfants, dont un fils. « a ses gémissements presque continuels, il répondait avec une politesse glacée qu’on se marie pour sa famille, et non pour soi-même, et qu’un contrat si grave s’accommode mal des jeux insouciants de l’amour. » Je le regardais vivre ; mon opinion sur lui se modifiait sans cesse. Je parlais avec Marcius Turbo des chances de Lucius de devenir empereur. On s’étonnait de mes scrupules. Il avait à peine atteint la trentaine (277). Rien n’est plus lent que la véritable naissance d’un homme. Je me décidai brusquement, à la suite d’une crise d’étouffement plus grave que les autres. « J’adoptai Lucius qui prit le nom d’Ælius César. » Il prit la décision avec désinvolture. On m’accusa de repayer d’un empire l’intimité voluptueuse d’autrefois. Si des pareilles considérations avaient joué un rôle, Lucius n’était pas le seul sur qui j’aurais pu fixer mon choix.

Mort de l’impératrice Sabine. Ma femme venait de mourir dans sa résidence du Palatin. Il n’y avait plus entre nous que de l’antipathie, de la rancœur et, de sa part à elle, de la haine. Je lui rendis visite dans les derniers temps ; elle me fit des récriminations violentes devant des témoins. Elle se (278) félicitait de mourir sans enfants ; mes fils m’eussent sans doute ressemblé ; elle aurait eu pour eux la même aversion que pour leur père.  Cette phrase où suppure tant de rancune est la seule preuve d’amour qu’elle m’ai donnée.  Je me rappelais quelques souvenirs avec elle. La mort de ma femme me touchait moins que celle de la bonne Arété, l’intendante de la Villa, emportée le même hiver par un accès de fièvre. On m’accusa de l’avoir empoisonné. Il va sans dire qu’un crime si superflu ne m’avait jamais tenté.

Complot de Servianus.  Le décès de ma femme poussa Servianus à risquer son tout ; avec elle s’effondrait son meilleur appui. Il venait d’entrer dans sa quatre-vingt-dixième année ; lui non plus n’avait plus de temps à perdre. J’étais informé par la police secrète de ses conciliabules complotistes (279).  Son secrétaire Crescens éventa le projet et le nom des complices : on copiait l’attentat prémédité jadis par Nigrinus et Quiétus ; j’allais être abattu au cours d’une cérémonie religieuse au Capitole ; mon fils adoptif tomberait avec moi. Je pris mes précautions cette nuit même. « Vers la douzième heure, par une aube grise de février, un tribun porteur d’une sentence de mort pour Servianus et son petit-fils se présenta chez mon beau-frère ; il avait pour consigne d’attendre dans le vestibule que l’ordre qui l’amenait eût été accompli. Servianus fit appeler son médecin ; tout se passa convenablement. Avant de mourir, il me souhaita d’expirer lentement dans les tourments d’un mal incurable, sans avoir comme lui le privilège d’une brève agonie. Son vœu a déjà été exaucé. » Je n’avais pas commandé cette double exécution de gaieté de cœur ; je n’en éprouvai par la suite aucun regret, encore moins de remords. (280) Les dix-huit ans de Fuscus m’apitoyaient un peu plus mais l’intérêt de l’État exigeait ce dénouement que le vieil Ursus avait rendu inévitable. J’étais désormais trop près de ma mort pour prendre le temps de méditer sur ces deux fins. Marcius Turbo redoubla de vigilance pendant quelques jours ; les amis de Servianus auraient pu le venger. Mais rien ne se produisit. Dix-neuf ans de justice plaidaient en ma faveur. On m’approuva de m’être débarrassé d’un traître ; même le Sénat dont j’avais éliminé un des siens, n’osa rien dire. Aucun des partisans de Servianus ne fut inquiété sauf Apollodore, le fielleux dépositaire des secrets de mon beau-frère qui périt avec lui. Il y avait entre moi et cet architecte favori de Trajan une antipathie réciproque ; il ignorait tout des beaux temps de l’art grec. (281) Les dieux ne se levèrent pas pour le sauver. (282)

 

Maladie et mort de Lucius. Au printemps, la santé de Lucius commença à m’inspirer des craintes assez graves. Un matin, à Tibur, il s’effondra crachant le sang. L’incident n’eût pas de suites ; je n’aurais pas dû me rassurer trop vite. Je décidai de nommer (283) Lucius gouverneur de cette Pannonie où j’avais fait ma première expérience de chef. Tout l’été, je lus ses rapports officieux, et ceux plus secrets de Domitius Rogatus, son secrétaire particulier que j’avais chargé de le surveiller. Ces comptes-rendus me satisfirent : Lucius faisait preuve de sérieux en Pannonie. Il se tira brillamment d’une série de combats et réussissait à charmer en province. Mais il prit froid au début de l’automne. On le crut guéri mais la toux reparut. Un mieux passager n’aboutit qu’à une rechute subite au printemps. Les bulletins des médecins m’atterrèrent. Dès qu’il fut (284) assez remis pur supporter le voyage, je le fis ramener en Italie. Avec le vieux Rufus d’Éphèse, spécialiste de la phtisie, j’allai moi-même l’attendre au port de Baïes. Je décidai de l’installer dans la villa de Cicéron où il avait passé avec moi une saison de ses dix-huit ans. Les premiers jours parurent une victoire sur le mal. Mais les pluies recommencèrent ; un vent humide soufflait de la mer ; la vieille maison manquait des conforts plus modernes de la villa de Tibur. Hermogène essaya sur lui des médicaments ramenés d’Orient. En vain. (285) Sa femme lui rendit visite ; ils échangèrent des mots amers. Il regarda son fils de sept ans avec indifférence. Il s’intéressait aux affaires de Rome en joueur, non en homme d’État. Mais sa frivolité restait une forme de courage. Le soir, ne pouvant dormir, je m’établissais dans sa chambre ; Céler, qui pourtant n’appréciait pas Lucius, accepta de le veiller par fidélité à mon égard. « Une amertume m’envahissait, profonde comme la mer : il ne m’avait jamais aimé ; nos rapports étaient devenus ceux du fils dissipateur et du père facile. » Il avait dilapidé ses années comme un prodigue jette ses pièces d’or. Je m’étais appuyé à un mur en ruine : je pensais aux sommes énormes dépensées pour son adoption. « J’en venais à craindre qu’il allât mieux ; si par hasard il traînait encore à quelques années, je ne pouvais pas léguer l’empire à cette ombre. » Il semblait (286) suivre ma pensée. Je pensais aux vers de Virgile sur le neveu d’Auguste lui aussi promis à l’empire et que la mort arrêta en route : « Manibus date lilia plenis… Purpureo spargam flores » (L’amateur de fleurs ne recevait de moi que d’inanes gerbes funèbres). Il se crut mieux ; il voulut rentrer à Rome. Je le ramenai par petites étapes à la Villa. Il devait préparer un discours de remerciements en tant qu’héritier de l’empire durant la séance suivant la Nouvelle Année. « Il travaillait le matin des calendes de janvier quand il fut pris d’un crachement de sang ; la tête lui tourna ; il s’appuya au dossier et ferma les yeux. La mort ne fut qu’un étourdissement pour cet être léger. C’était le jour de l’An. » Sa mort ne fut annoncée que le jour suivant. Il fut enterré discrètement dans les jardins de sa famille. Je refusai qu’on lui accorde les honneurs divins que demandait le Sénat. Je me bornai à lui faire construire quelques (287) chapelles funéraires et quelques statues : ce pauvre Lucius n’était pas dieu.

Choix d’Antonin. Le temps pressait. J’avais eu le temps de réfléchir et je choisis un certain Antonin, homme d’une cinquantaine d’années, d’une famille provinciale, apparentée de loin à celle de Plotine. « Il m’avait frappé par les soins dont il entourait son beau-père ; ses états de service faisaient de lui un fonctionnaire irréprochable. Mon choix se fixa sur lui. Plus je fréquente Antonin, plus mon estime pour lui tend à se changer en respect. Cet homme simple possède une vertu à laquelle j’avais peu pensé jusqu’ici, même quand il m’arrivait de la pratiquer : la bonté. Il n’est pas exempt des modestes défauts d’un sage ; son intelligence appliquée à l’accomplissement méticuleux des tâches quotidiennes vaque au présent plutôt qu’à l’avenir ; son expérience du monde est limitée par se vertus mêmes ; ses voyages se sont bornés à quelques missions officielles, d’ailleurs bien remplies. Il connaît peu les arts ; il n’innove qu’à son corps défendant. Les provinces, par exemple, ne représenteront jamais pour lui les immenses possibilités de développement qu’elles n’ont pas cessé de comporter pour moi ; il continuera plutôt qu’il n’élargira mon œuvre ; mais il la continuera bien ; l’État aura en lui un honnête serviteur et un bon maître. »

Education de Marc-Aurèle. Je voulais cependant prolonger plus loin cette prudente lignée adoptive.  A chaque retour à Rome, (288) j’allais saluer mes vieux amis, les Vérus, Espagnols comme moi, l’une des familles les plus libérales de la haute magistrature. « Je t’ai connu dès le berceau, petit Annius Vérus qui par mes soins t’appelles aujourd’hui Marc-Aurèle. » Durant l’une des années les plus solaires de ma vie, je t’avais fait élire au saint collège des Frères Arvales, auquel l’empereur préside. Je t’ai tenu par la main durant le sacrifice qui eut lieu cette année-là au bord du Tibre ; j’ai regardé avec un tendre amusement ta contenance d’enfant de cinq ans effrayé. Je me préoccupai de ton éducation en aidant ton père à choisir les meilleurs maîtres. J’ai vu se développer ton goût pour la philosophie stoïque. « Il y a de l’excès dans tout cela, mais l’excès est une vertu à dix-sept ans. Je me demande parfois sur quel écueil sombrera cette sagesse, car on sombre toujours : sera ce une épouse, un fils trop aimé, un de ces pièges légitimes enfin où se prennent les cœurs timorés et purs ; sera-ce plus simplement l’âge, la maladie, la fatigue, le désabusement qui nous dit que si tout est vain, la vertu l’est aussi ? J’imagine, à la place de ton visage candide d’adolescent, ton visage las de vieillard. Je sens ce que ta fermeté si bien apprise cache de douceur, de faiblesse peut-être ; je devine en toi la présence d’un génie qui n’est pas forcément celui de l’homme d’État ; le monde, néanmoins, sera sans doute à jamais amélioré pour l’avoir vu une fois associé au (289) pouvoir suprême. J’ai fait le nécessaire pour que tu fusses adopté par Antonin ; sous ce nom nouveau que tu porteras un jour dans les listes d’empereurs, tu es désormais mon petit-fils. Je crois donner aux hommes la seule chance qu’ils auront jamais de réaliser le rêve de Platon, de voir régner sur eux un philosophe au cœur pur. Tu n’as accepté les honneurs qu’avec répugnance ; ton rang t’oblige à vivre au palais ; Tibur, ce lieu où j’assemble jusqu’au bout tout ce que la vie a de douceurs, t’inquiète pour ta jeune vertu ; je te vois errer gravement sous ces allées entrelacées de roses ; je te regarde, avec un sourire, te prendre aux beaux objets de chair placés sur ton passage, hésiter tendrement entre Véronique et Théodore, et vite renoncer à tous deux en faveur de l’austérité, ce pur fantôme. Tu ne m’as pas caché ton dédain mélancolique pour ces splendeurs qui durent peu, pour cette cour qui se dispersera après ma mort. Tu ne m’aimes guère ; ton affection filiale va plutôt à Antonin ; tu flaires en moi une sagesse contraire à celle que t’enseignent tes maîtres, et dans mon abandon aux sens une méthode de vie opposée à la sévérité de la tienne, et qui pourtant lui est parallèle. N’importe : il n’est pas indispensable que tu me comprennes. Il y a plus d’une sagesse, et toutes sont nécessaires au monde ; il n’est pas mauvais qu’elles alternent. »

Héritage impérial. Huit jours après la mort de Lucius, je me fis conduire en litière au Sénat ; je demandai la permission de prononcer mon adresse couché. Parler me fatigue. Je fis l’éloge de Lucius. Je nommai (290) Antonin ; je prononçai ton nom. Je demandai qu’Antonin adoptât aussi le fils de Lucius qui aura de la sorte pour frère Marc Aurèle. J’étais content de moi et d’avoir muselé le Sénat. « Ma tâche publique était faite : je pouvais désormais retourner à Tibur, rentrer dans cette retraite qu’est la maladie. Mon héritage impérial était sauf entre les mains du pieux Antonin et du grave Marc Aurèle ; Lucius lui-même se survivrait dans son fils. Tout cela n’était pas mal arrangé. » (291)

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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 14:05

Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien

Résumé et citations établis par Bernard MARTIAL, professeur de lettres-philosophie en CPGE (et en 1ère).

Les références renvoient à l’édition Folio n°921

Ce résumé ne remplace évidemment pas la lecture intégrale du texte

VI. PATIENTIA

 

L’île d’Achille. Arrien m’écrit : il a terminé la circumnavigation du Pont-Euxin.  A Sinope, les reconnaissants des grands travaux de réfection et d’élargissement du port m’ont élevé une statue. Il a inspecté les garnisons côtières dont les commandants méritent les plus grands éloges. Il a fait faire des rectifications des plans de la côte et sur la côte de Colchide, il a questionné les habitants au sujet des enchantements de Médée et des (295) exploits de Jason. Mais ils paraissent ignorer ces histoires… Sur la rive septentrionale de cette mer inhospitalière, ils ont touché une petite île bien grande dans la fable : l’île d’Achille, qui est aussi l’île de Patrocle. « Les innombrables ex-voto qui décorent les parois du temple sont dédiés tantôt à Achille, tantôt à son ami, car, ceux qui aiment Achille chérissent et vénèrent la mémoire de Patrocle. Achille lui-même apparaît en songe aux navigateurs qui visitent ces parages : il les protège et les avertit des dangers de la mer, comme le font ailleurs les Dioscures. Et l’ombre de Patrocle apparaît aux côtés d’Achille.  […] Achille me semble parfois le plus grand des hommes par le courage, la force d’âme, les connaissances de l’esprit unies à l’agilité du corps, et son ardent amour pour son jeune compagnon. Et rien en lui ne me paraît plus grand que le désespoir qui lui fit mépriser la vie et désirer la mort quand il eut perdu le bien-aimé. »

« Je laisse retomber sur mes genoux le volumineux rapport du gouverneur de la Petite-Arménie, du chef de l’escadre. Arrien comme toujours a bien travaillé. Mais, cette fois, il fait plus : il m’offre un don (296) nécessaire pour mourir en paix ; il me renvoie une image de ma vie telle que j’aurais voulu qu’elle fût. Arrien sait que ce qui compte est ce qui ne figurera pas dans les biographies officielles, ce qu’on n’inscrit pas sur les tombes ; il sait aussi que le passage du temps ne fait qu’ajouter au malheur un vertige de plus. Vue par lui, l’aventure de mon existence prend un sens, s’organise comme dans un poème ; […] Arrien m’ouvre le profond empyrée des héros et des amis : il ne m’en juge pas trop indigne. » Je traîne mon corps vieilli dans la chambre de la Villa ; mon passé me propose d’autres retraites où j’échappe à mes misères, lieux chers mais souvent associés aux prémisses d’une erreur. La fatigue de mon corps se communique maintenant à ma mémoire. « Arrien m’offre mieux. À Tibur, du sein d’un mois de mai brûlant, j’écoute sur les plages de l’île d’Achille la longue plainte des vagues ; j’aspire son air pur et (297) froid ; j’erre sans effort sur le parvis du temple baigné d’humidité marine ; j’aperçois Patrocle… Ce lieu que je ne verrai jamais devient ma secrète résidence, mon suprême asile. J’y serai sans doute au moment de ma mort. »

Tentation du suicide. « J’ai donné jadis au philosophe Euphratès la permission du suicide. Rien ne semblait plus simple : un homme a le droit de décider à partir de quel moment sa vie cesse d’être utile. Je ne savais pas alors que la mort peut devenir l’objet d’une ardeur aveugle, d’une faim comme l’amour. Je n’avais pas prévu ces nuits où j’enroulerais mon baudrier autour de ma dague, pour m’obliger à réfléchir à deux fois avant de m’en servir. Arrien seul a pénétré le secret de ce combat sans gloire contre le vide, l’aridité, la fatigue, l’écœurement d’exister qui aboutit à l’envie de mourir. On ne guérit jamais : la vieille fièvre m’a terrassé à plusieurs reprises ; j’en tremblais d’avance, comme un malade averti d’un prochain accès. Tout m’était bon pour reculer l’heure de la lutte nocturne : le travail, les conversations follement prolongées jusqu’à l’aube, les baisers, les livres. Il est convenu qu’un empereur ne se suicide que s’il y est acculé par des raisons d’État ; Marc Antoine lui-même avait l’excuse d’une bataille perdue. Et mon sévère Arrien admirerait moins ce désespoir rapporté d’Égypte si je n’en avais pas triomphé. Mon propre code interdisait aux soldats cette sortie volontaire que j’accordais aux sages ; je ne me sentais pas plus libre de déserter que le premier légionnaire venu. Mais je sais ce que c’est que d’effleurer voluptueusement de la main l’étoupe d’une corde ou le fil d’un couteau. J’avais fini par faire de ma mortelle envie un rempart contre elle-même : la perpétuelle possibilité du suicide m’aidait à supporter moins impatiemment l’existence, tout comme la présence à portée de la main d’une potion sédative calme un homme atteint d’insomnie. (298) Par une intime contradiction, cette obsession de la mort n’a cessé de s’imposer à mon esprit que lorsque les premiers symptômes de la maladie sont venus m’en distraire ; j’ai recommencé à m’intéresser à cette vie qui me quittait ; dans les jardins de Sidon, j’ai passionnément souhaité jouir de mon corps quelques années de plus.

On voulait mourir ; on ne voulait pas étouffer ; la maladie dégoûte de la mort ; on veut guérir, ce qui est une manière de vouloir vivre. Mais la faiblesse, la souffrance, mille misères corporelles découragent bientôt le malade d’essayer de remonter la pente : on ne veut pas de ces répits qui sont autant de pièges, de ces forces chancelantes, de ces ardeurs brisées, de cette perpétuelle attente de la prochaine crise. Je m’épiais : cette sourde douleur à la poitrine n’était-elle qu’un malaise passager, le résultat d’un repas absorbé trop vite, ou fallait-il s’attendre de la part de l’ennemi à un assaut qui cette fois ne serait pas repoussé ? Je n’entrais pas au Sénat sans me dire que la porte s’était peut-être refermée derrière moi aussi définitivement que si j’avais été attendu, comme César, par cinquante conjurés armés de couteaux. Durant les soupers de Tibur, je redoutais de faire à mes invités l’impolitesse d’un soudain départ ; j’avais peur de mourir au bain, ou dans de jeunes bras. Des fonctions qui jadis étaient faciles, ou même agréables, deviennent humiliantes depuis qu’elles sont devenues malaisées ; on se lasse du vase d’argent offert chaque matin à l’examen du médecin. Le mal principal traîne avec soi tout un cortège d’afflictions secondaires : mon ouïe a perdu son acuité d’autrefois ; hier encore, j’ai été forcé de prier Phlégon de répéter toute une phrase : j’en ai eu plus de honte que d’un crime. Les mois qui suivirent l’adoption d’Antonin furent affreux : le séjour de Baïes, le retour à Rome et les négociations qui (299) l’accompagnèrent avaient excédé ce qui me restait de forces. L’obsession de la mort me reprit, mais cette fois les causes en étaient visibles, avouables ; mon pire ennemi n’en aurait pu sourire. Rien ne me retenait plus : on eût compris que l’empereur, retiré dans sa maison de campagne après avoir mis en ordre les affaires du monde, prît les mesures nécessaires pour faciliter sa fin. Mais la sollicitude de mes amis équivaut à une constante surveillance : tout malade est un prisonnier. Je ne me sens plus la vigueur qu’il faudrait pour enfoncer la dague à la place exacte, marquée jadis à l’encre rouge sous le sein gauche ; je n’aurais fait qu’ajouter au mal présent un répugnant mélange de bandages, d’éponges sanglantes, de chirurgiens discutant au pied du lit. Il me fallait mettre à préparer mon suicide les mêmes précautions qu’un assassin à monter son coup. »

Demande d’aide au suicide. Je sollicitai d’abord mon maître des chasses, Mastor, de m’aider à en finir.  Tout d’abord, il ne comprit pas. Puis, la lumière se fit ; il fut épouvanté. Il me croit immortel ; il m’arracha des mains son glaive, dont je m’étais saisi, et s’enfuit en hurlant.  Le lendemain, je m’aperçus que Céler avait (300) remplacé un style de métal par un calame de roseau. Je me cherchai un meilleur allié. Je cherchais un autre allié en Iollas, jeune médecin d’Alexandrie qu’Hermogène s’était choisi l’été dernier comme substitut durant son absence. Il me comprit mais son serment hippocratique l’empêchait de me donner du poison. J’insistai, il céda et promit enfin d’aller chercher la dose de poison. Quelques heures plus tard, on le retrouva victime de son propre poison. Le lendemain, Antonin arriva, en larmes, atterré de voir que je cherchais à en finir. Il voulait (301) aider à me soulager, se sentait responsable du reste de mes jours. Ces naïves promesses m’apportèrent soulagement et réconfort. Les simples paroles d’Antonin et le geste d’Iolla me convainquirent d’aller jusqu’au bout de mon métier d’empereur.

Patientia. J’ai vu hier Domitius Rogatus, devenu procurateur des monnaies, et chargé de présider à une nouvelle frappe ; j’ai choisi cette légende « Patientia » qui sera mon dernier mot d’ordre. « Ma mort me semblait la plus personnelle de mes décisions, mon suprême réduit d’homme libre ; je me trompais. La foi de millions de Mastors ne doit pas être ébranlée ; d’autres Iollas ne seront pas mis à l’épreuve. J’ai compris que le suicide paraîtrait au petit groupe d’amis dévoués qui m’entourent une marque d’indifférence, d’ingratitude peut-être ; je ne veux pas laisser à leur amitié cette image grinçante d’un supplicié incapable de supporter une torture de plus. D’autres considérations se sont présentées à moi, lentement, durant la nuit qui a suivi la mort d’Iollas : l’existence m’a beaucoup donné, ou, du moins, j’ai su beaucoup obtenir d’elle ; en ce moment, comme au temps de mon bonheur, et pour des raisons toutes contraires, il me paraît qu’elle n’a plus rien à m’offrir : je ne suis pas sûr de n’avoir plus rien à en apprendre. J’écouterai ses instructions secrètes jusqu’au bout. Toute ma vie, j’ai fait confiance à la sagesse de mon corps ; j’ai tâché de goûter avec discernement les sensations que me procurait cet ami : je me dois d’apprécier aussi les dernières. (302) Je ne refuse plus cette agonie faite pour moi, cette fin lentement élaborée au fond de mes artères, héritée peut-être d’un ancêtre, née de mon tempérament, préparée peu à peu par chacun de mes actes au cours de ma vie. L’heure de l’impatience est passée ; au point où j’en suis, le désespoir serait d’aussi mauvais goût que l’espérance. J’ai renoncé à brusquer ma mort. » (303)

 

Tout reste à faire. Mes domaines africains doivent devenir un modèle d’exploitation agricole ; les paysans du village de Borysthènes ont droit à des secours au sortir d’un hiver pénible ; il faut par contre refuser des subsides aux riches cultivateurs quémandeurs de la vallée du Nil. Julius Vestinus, préfet des études, m’envoie son rapport sur l’ouverture des écoles publiques de grammaire ; je viens d’achever la refonte du code commercial de Palmyre. On réunit en ce moment un congrès de médecins et de magistrats chargés de statuer sur les limites extrêmes d’une grossesse. Je statue sur les nombreux cas de bigamie dans les colonies militaires.  Je compose l’inscription qui figurera sur le nouveau Panthéon d’Athènes (304). La lutte contre la brutalité judiciaire continue en réprimandant le gouverneur de Cilicie qui s’avisait de faire périr dans les supplices de simples voleurs de bestiaux. J’ai prohibé la pratique de l’État des municipalités qui condamnaient facilement aux travaux forcés pour se procurer une main-d’œuvre à bon marché. J’ai interdit aux prêtres de Baal les sacrifices d’enfant en certains points du territoire de l’ancienne Carthage. J’ai réparé l’injustice commise par nos tribunaux civils à l’égard des héritiers des Séleucides en Asie Mineure. En Grèce, le procès d’Hérode Atticus dure encore. La boîte aux dépêches de Phlégon, ses grattoirs de pierre ponce et ses bâtons de cire rouge seront avec moi jusqu’au bout.

Dieu thaumaturge. Ils continuent à me croire dieu au moment même où ils offrent au ciel des sacrifices pour le rétablissement de la Santé Auguste. Cette croyance bienfaisante ne me paraît pas insensée. Une vieille aveugle, arrivée à pied de Pannonie, a recouvré la vue par la simple imposition de mes mains. D’autres prodiges se sont produits (305) ; des malades prétendent s’être réveillés guéris, ou du moins soulagés. « Je ne souris pas du contraste entre mes pouvoirs de thaumaturge et mon mal ; j’accepte ces nouveaux privilèges avec gravité. Cette vieille aveugle cheminant vers l’empereur du fond d’une province barbare est devenue pour moi ce que l’esclave de Tarragone avait été autrefois : l’emblème des populations de l’empire que j’ai régies et servies. Leur immense confiance me repaie de vingt ans de travaux auxquels je ne me suis pas déplu. »  Un Juif d’Alexandrie m’attribue des pouvoirs surhumains, réveillant les forces génératrices du sol, établissant partout la prospérité et la paix, de l’initié qui a relevé les lieux saints de toutes les races, du connaisseur en arts magiques, du voyant qui plaça un enfant au ciel. J’aurai été mieux compris par ce Juif enthousiaste que par bien des sénateurs et des proconsuls ; cet adversaire rallié complète Arrien ; « je m’émerveille d’être à la longue devenu pour certains yeux ce que je souhaitais d’être, et que cette réussite soit faite de si peu de chose. » La vieillesse et la mort toutes proches ajoutent désormais leur majesté à ce prestige ; on ne me compare plus au Zeus rayonnant mais au Mars Gradivus, dieu des longues campagnes et de l’austère discipline, au grave Numa inspiré des dieux, et à Pluton, dieu des ombres. Seuls, quelques intimes, quelques amis éprouvés et chers échappent à cette terrible contagion du respect. Le jeune avocat Fronton (306) s’est adressé à moi d’une voix tremblante où se mêlait la révérence et la crainte. « Les joies tranquilles de l’amitié humaine ne sont plus pour moi ; ils m’adorent ; ils me vénèrent trop pour m’aimer. »

Le culte d’Antinoüs. Tout ce que j’ai essayé d’implanter dans l’imagination humaine y a pris racine. Le culte d’Antinoüs, la plus folle de mes entreprises, le débordement d’une douleur qui ne concernait que moi seul a rencontré le goût d’une époque avide de dieux. À Delphes, l’enfant est devenu l’Hermès gardien du seuil, maître des passages obscurs qui mènent chez les ombres. Éleusis en fait le jeune Bacchus des Mystères, prince des régions limitrophes entre les sens et l’âme. L’Arcadie ancestrale l’associe à Pan et à Diane, divinités des bois ; les paysans de Tibur l’assimilent au doux Aristée, roi des abeilles. En Asie, à l’orée des pays barbares, Antinoüs s’est confondu avec les divinités ancestrales. La jeune figure m’échappe ; elle cède aux aspirations des cœurs simples : par un de ces rétablissements inhérents à la nature des choses, « l’éphèbe sombre et délicieux est devenu pour la piété populaire l’appui des (307) faibles et des pauvres, le consolateur des enfants morts. » Le profil du garçon de quinze ans pend au cou des nouveau-nés en guise d’amulette ; on le cloue dans des cimetières de village sur de petites tombes.  Je pensais que son souvenir sombrerait avec moi. Mais il est entré dans l’immortalité. Fidus Aquila, gouverneur d’Antinoé, en route pour son nouveau poste de Sarmizégéthuse, m’a décrit les rites annuels célébrés au bord du Nil en l’honneur du dieu mort, les pèlerins venus par milliers des régions du Nord et du Sud, les offrandes et les prières ; tous les trois ans, des jeux anniversaires ont lieu à Antinoé, comme aussi à Alexandrie, à Mantinée, et dans ma chère Athènes. Ces fêtes triennales se renouvelleront cet automne, mais je n’espère pas durer jusqu’à ce neuvième retour du mois d’Athyr. On m’a reproché d’avoir composé moi-même certaines réponses à l’oracle du mort (308) comme on s’est étonné qu’ici, dans la Villa, autour de cette chapelle de Canope où son culte se célèbre à l’égyptienne, j’aie laissé s’établir les pavillons de plaisir du faubourg d’Alexandrie qui porte ce nom, leurs facilités, leurs distractions que j’offre à mes hôtes et auxquelles il m’arrivait de prendre part. Il avait pris l’habitude de ces choses-là. Et on ne s’enferme pas pendant des années dans une pensée unique sans y faire rentrer peu à peu toutes les routines d’une vie. « J’ai fait tout ce qu’on recommande. J’ai attendu : j’ai parfois prié. Audivi voces divinas… La sotte Julia Balbilla croyait entendre à l’aurore la voix mystérieuse de Memnon : j’ai écouté les bruissements de la nuit. J’ai fait les onctions de miel et d’huile de rose qui attirent les ombres ; j’ai disposé le bol de lait, la poignée de sel, la goutte de sang, support de leur existence d’autrefois. Je me suis étendu sur le pavement de marbre du petit sanctuaire ; la lueur des astres se faufilait par les fentes ménagées dans la muraille, mettait çà et là des miroitements, d’inquiétants feux pâles. Je me suis rappelé les ordres chuchotes par les prêtres à l’oreille du mort, l’itinéraire gravé sur la tombe : Et il reconnaîtra la routeEt les gardiens du seuil le laisseront passerEt il ira et viendra autour de ceux qui l’aiment pour des millions de jours… Parfois, à de longs intervalles, j’ai cru sentir l’effleurement d’une approche, un attouchement léger comme le contact des cils, tiède comme l’intérieur d’une paume. Et l’ombre (209) de Patrocle apparaît aux côtés d’Achille… Je ne saurai jamais si cette chaleur, cette douceur n’émanaient pas simplement du plus profond de moi-même, derniers efforts d’un homme en lutte contre la solitude et le froid de la nuit. Mais la question, qui se pose aussi en présence de nos amours vivants, a cessé de m’intéresser aujourd’hui : il m’importe peu que les fantômes évoqués par moi viennent des limbes de ma mémoire ou de ceux d’un autre monde. Mon âme, si j’en possède une, est faite de la même substance que les spectres ; ce corps aux mains enflées, aux ongles livides, cette triste masse à demi dissoute, cette outre de maux, de désirs et de songes, n’est guère plus solide ou plus consistant qu’une ombre. Je ne diffère des morts que par la faculté de suffoquer quelques moments de plus ; leur existence en un sens me paraît plus assurée que la mienne. Antinoüs et Plotine sont au moins aussi réels que moi. »

Méditations de la mort, rêves et présages. La méditation de la mort n’apprend pas à mourir ; elle ne rend pas la sortie plus facile, mais la facilité n’est plus ce que je recherche. Petite figure boudeuse et volontaire, ton sacrifice n’aura pas enrichi ma vie, mais ma mort.  Le monde des vivants ne nous intéresse plus. Je n’adhère pas plus aux théories des prêtres égyptiens sur l’immortalité (310) qu’à celle du néant. J’observe ma fin. « Je suis ce que j’étais ; je meurs sans changer […]. Si quelques siècles venaient par miracle s’ajouter au peu de jours qui me restent, je referais les mêmes choses, et jusqu’aux mêmes erreurs, je fréquenterais les mêmes Olympes et les mêmes Enfers. Une pareille constatation est un excellent argument en faveur de l’utilité de la mort, mais elle m’inspire en même temps des doutes quant à sa totale efficacité. » Durant certaines périodes de ma vie, j’ai noté mes rêves. Cette faculté de rêver, (311) m’a été rendue au cours de ces mois d’agonie ; « je m’enfonce avec quelque douceur dans ces régions vaines des songes ; j’y possède pour un instant certains secrets qui bientôt m’échappent ; j’y bois à des sources. » J’ai revu le lion blessé de l’oasis d’Ammon ; il m’a jeté à terre ; je me suis réveillé dans ma chambre de Tibur. J’ai revu mon père dans notre maison d’Italica et je lui ai demandé ses potions sédatives. Les présages aussi se multiplient : une pierre brisée portant mon profil. Il m’arrive de parler de moi au passé : (312) les morts dont je parle semblent être moi-même. Au cours d’un rite, la toge qui me couvrait le front retomba sur mon épaule me laissant nu tête ; « je passais ainsi du rang de sacrificateur à celui de victime. En vérité, c’est bien mon tour. »

Apaisement. Ma patience porte ses fruits. Moins de souffrance, moins de colère. Je n’ai même pas essayé de confondre Platorius Népos qui a abusé de ma confiance. L’avenir du monde ne m’inquiète plus ; je laisse les dieux s’occuper de la paix romaine. Parce que j’attends peu de choses de la condition humaine, les périodes de bonheur et de prospérité (313) me semblent autant de prodiges qui compensent presque l’immense masse des maux et des échecs. Le désordre et l’ordre, la paix et la guerre alterneront ; « les mots de liberté, d’humanité, de justice retrouveront çà et là le sens que nous avons tenté de leur donner. Nos livres ne périront pas tous ; on réparera nos statues brisées ; d’autres coupoles et d’autres frontons naîtront de nos frontons et de nos coupoles ; quelques hommes penseront, travailleront et sentiront comme nous : j’ose compter sur ces continuateurs placés à intervalles irréguliers le long des siècles, sur cette intermittente immortalité. Si les barbares s’emparent jamais de l’empire du monde, ils seront forcés d’adopter certaines de nos méthodes ; ils finiront par nous ressembler. Chabrias s’inquiète de voir un jour le pastophore de Mithra ou l’évêque du Christ s’implanter à Rome et y remplacer le Grand Pontife. Si par malheur ce jour arrive, mon successeur le long de la berge vaticane aura cessé d’être le chef d’un cercle d’affiliés ou d’une bande de sectaires pour devenir à son tour une des figures universelles de l’autorité. Il héritera de nos palais et de nos archives ; il différera de nous moins qu’on ne pourrait le croire. J’accepte avec calme ces vicissitudes de Rome éternelle. »

La fin. Les médicaments n’agissent plus ; mes jambes enflent. Je console Antonin. Je suis content d’avoir ma lucidité jusqu’au bout (314) et de n’avoir pas à faire l’épreuve du grand âge. « Tout est prêt : l’aigle chargé de porter aux dieux l’âme de l’empereur est tenu en réserve pour la cérémonie funèbre. Mon mausolée, sur le faîte duquel on plante en ce moment les cyprès destinés à former en plein ciel une pyramide noire, sera terminé à peu près à temps pour le transfert des cendres encore chaudes. J’ai prié Antonin qu’il y fasse ensuite transporter Sabine ; j’ai négligé de lui faire décerner à sa mort les honneurs divins, qui somme toute lui sont dus ; il ne serait pas mauvais que cet oubli fût réparé. Et je voudrais que les restes d’Ælius César soient placés à mes côtés. » Ils m’ont emmené à Baïes ; par ces chaleurs de juillet, le trajet a été pénible, mais je respire mieux au bord de la mer. J’ai envoyé chercher Antonin.  Le petit groupe des intimes se presse à mon chevet : Chabrias, Céler, Diotime (315). « Je sens sous mes doigts des pleurs délicieux. Hadrien jusqu’au bout aura été humainement aimé. Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras renoncer aux jeux d’autrefois. Un instant encore, regardons ensemble les rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons plus… Tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts. » (316)

AU DIVIN HADRIEN AUGUSTE

FILS DE TRAJAN

CONQUÉRANT DES PARTHES

PETIT-FILS DE NERVA

GRAND PONTIFE

REVÊTU POUR LA XXIIe FOIS

DE LA PUISSANCE TRIBUNITIENNE

TROIS FOIS CONSUL DEUX FOIS TRIOMPHANT

PÈRE DE LA PATRIE

ET À SA DIVINE ÉPOUSE

SABINE ANTONIN LEUR FILS

 

A LUCIUS ÆLIUS CÆSAR

FILS DU DIVIN HADRIEN

DEUX FOIS CONSUL

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18 août 2019 7 18 /08 /août /2019 07:57

Praça do Comércio

Tramway près de l'arc de triomphe de la Praça do Comércio

Convento do Carmo

Vue du Castelo de Sao Jorge depuis l'Elevador de Santa Justa

Vue du Castelao de Sao Jorge depuis le Convento do Carmo

Funiculaire Calçada da Gloria

Castelao de Sao Jorge

Tramway 28, Rua Augusto Rosa

Beco do Azinhal et Rua de Sao Pedro dans Alfama

Igresia San Miguel et le Tage vus depuis de château

Igreja de Sao Vicente de Fora, vue depuis le château

Vila Berta dans le quartier de Graça

Panteao Nacional

Façade de maison en azulejos dans le quartier de Graça

Padrao dos Descobrimentos, Belém

Torre de Belém

Mosteiro dos Jeronimos, vu de la Praça do Império, Belém

Mosteiro do Jeronimos, Belém

Mosteiro do Jeronimos, Belém

Pastéis de Belém

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13 août 2019 2 13 /08 /août /2019 10:25

Programme de lettres-philosophie des CPGE scientifiques 2019-2021

LA DÉMOCRATIE

Dossier établi par Bernard Martial, professeur de lettres en CPGE

au lycée Langevin-Wallon de Champigny-sur-Marne (94).

Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, 1830, musée du Louvre.

PROGRAMME OFFICIEL

Bulletin officiel de l'éducation nationale n°27 du 4 juillet 2019.

Buste d'Aristophane (Musée des Offices, Florence)

LES  CAVALIERS (Ἱππεῖς / Hippeîs) d’Aristophane

Traduction de Marc-Jean Alfonsi, éditions GF n°1610 (entre parenthèses n° des pages dans cette édition)

1. Texte intégral

Aristophane, préface de Sully Prudhomme Les Chevaliers, Traduction par Eugène Talbot. Théâtre complet d’Aristophane, Alphonse Lemerre, 1897, Volume 1 (p. Les Chevaliers-148).

2. Résumé et citations

Résumé et citations : 1ère partie (p. 47 : prologue à 105 : fin de la scène 3)

Résumé et citations :  2e partie (p. 105 : scène 4 à 158 : fin de l’exodos)

3. Questionnaire général

Questionnaire sur les œuvres : Les Cavaliers d’Aristophane

L’ASSEMBLEE DES FEMMES (Ἐκκλησιάζουσαι) d’Aristophane

Traduction de Marc-Jean Alfonsi, éditions GF n°1610 (entre parenthèses n° des pages dans cette édition)

1. Texte intégral

Aristophane, préface de Sully Prudhomme, Les Ekklèsiazouses ou l’Assemblée des Femmes, Traduction par Eugène Talbot. Théâtre complet d’Aristophane, Alphonse Lemerre, 1897, Volume 2 (p. Les Ekklèsiazouses-421).

2. Résumé et citations

Résumé et citations : 1ère partie (p. 160 à 182 : fin du chœur 1)

Résumé et citations : 2e partie (p. 182 : scène 2 à 255 : fin de l’exodos)

3. Questionnaire général

Questionnaire sur les œuvres : L’Assemblée des femmes d’Aristophane

4. Compléments

Glossaire de la civilisation et du théâtre grecs

Biographie d’Aristophane

Alexis de Tocqueville, Huile sur toile de Théodore Chassériau, château de Versailles, 1850.

DE LA DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE, Tome II, partie IV d’Alexis de Tocqueville

Edition GF n°1609

1.Texte intégral

Texte intégral : chapitres I et II (p.81 à 95)

Texte intégral : chapitres III et IV (p.97 à 108)

Texte intégral : chapitres IV et V (p.108 à 126)

Texte intégral : chapitre V (p.126 à 146)

Texte intégral : chapitre VI (p.147 à 163)

Texte intégral : chapitre VII (p.165 à 184)

Texte intégral : chapitre VIII (p.185 à 192)

Texte intégral sur wikisource

2. Résumé et citations

Résumé et citations :  chapitres I, II et III (p.81 à 105)

Résumé et citations : chapitres IV et V (p. 107 à 121)

Résumé et citations : chapitre V (p.121 à 146)

Résumé et citations : chapitre VI (p.147 à 163)

Résumé et citations : chapitre VII (p.165 à 184)

Résumé et citations : chapitre VIII (p.185 à 192)

3. Questionnaire général

Questionnaire sur les oeuvres : De la démocratie en Amérique d'Alexis de Tocqueville, 1ère partie

Questionnaire sur les œuvres : De la démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville, 2e partie

4. Complément

Biographie d’Alexis de Tocqueville

Philip Roth en 1973, photographié par Nancy Crampton.

LE COMPLOT CONTRE L’AMÉRIQUE de Philip Roth

Traduction de Josée Kamoun, Folio n°4637

1.Texte intégral

Texte intégral 

2.Résumé et citations

Résumé et citations, chapitre 1 (p. 1 à 70)

Résumé et citations, chapitre 2 (p.71 à 125)

Résumé et citations, chapitre 3, p. 126 à 179)

Résumé et citations, chapitres 4 et 5 (p. 180 à 231)

Résumé et citations, chapitre 5 (p. 232 à 294)

Résumé et citations, chapitres 6 et 7 (p. 295 à 345)

Résumé et citations, chapitres 7 et 8 (p. 345 à 414)

Résumé et citations, chapitre 8 (p. 414 à 454)

Résumé et citations, chapitres 8 et 9 (p. 454 à 514)

3. Questionnaire général

Questionnaire sur les œuvres : Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth 1ère partie

Questionnaire sur les œuvres : Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth 2e partie

Questionnaire sur les œuvres : Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth 3e partie

Questionnaire sur les œuvres : Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth 4e partie

4. Compléments

Index des personnages, 1ère partie

Index des personnages, 2e partie

Biographie de Philip Roth

Liste des présidents des Etats-Unis

La tache, roman de Philip Roth, 2000, Folio n°4000

Le serment du Jeu de Paume, le 20 juin 1789, attribué à Jacques Louis David (1748-1825) © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

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12 août 2019 1 12 /08 /août /2019 23:14

Agôn : jeu, concours ; dans la tragédie, débat, conflit, dispute.

Agonothète : président d’un concours.

Analemmata: murs extérieurs supportant les gradins. 

Antistrophe : voir 1.

Archonte : magistrats athéniens au nombre de neuf, tirés au sort annuellement parmi des candidats élus. L'archonte éponyme (ainsi nommé parce qu'il donnait son nom à l'année) présidait aux grandes dionysies.

Aulète : joueur d’aulos.

Aulôde : chanteur accompagné par un joueur d’aulos.

Aulos : instrument à vent composé de deux tuyaux munis d’anches.

Bêma : tribune où s’exprimaient les orateurs à l’Assemblée, au Tribunal ou au Conseil.

Bouleutêrion : bâtiment où se réunissait le Conseil, à l’ouest de l’agora.

Catharsis : mot grec tiré de la Poétique d'Aristote, qui désigne l'effet bénéfique produit par la tragédie sur les spectateurs : la « purgation » ou « purification » des passions.

Chœur : groupe de 12 puis 15 choreutes, chanteurs et danseurs, exécutant sur l'orchestra les parties lyriques d'une pièce, sous la direction du coryphée. (10)

Chorège : citoyen riche chargé par les archontes d'enrôler et de payer les membres du chœur pour la représentation d'une tragédie. Leur contribution était un impôt en même temps qu'un honneur.

Chorégie : liturgie assumée par le chorège.

Chrématique : synonyme de « thématique », qualifie un concours dans lequel sont offerts aux vainqueurs des objets de valeur ou des espèces numéraires.

Citharôde : chanteur qui s’accompagne lui-même à la cithare.

Coryphée : chef et représentant du chœur qui dirige ses évolutions dans l'orchestra, et de surcroît intervient dans le dialogue avec les acteurs.

Cothurne : chaussure à haute semelle adoptée par les acteurs tragiques à partir de l'époque hellénistique.

Démagogue (dèmagôgos) : littéralement « dirigeant du peuple », celui qui prend la parole et fait des propositions à l’Assemblée du peuple, connoté négativement par les adversaires du régime démocratique.

Dème : une des subdivisions du territoire d’Athènes. Il en existait près de 140.

Démos : le peuple, au sens de l’Etat, du petit peuple, de l’Assemblée du peuple, ou du gouvernement du peuple.

Deutéragoniste : le second des trois acteurs d'une tragédie. Il jouait plusieurs rôles.

Diazoma (pl. diazomata) : Couloir horizontal divisant horizontalement le koilon en deux parties. A Epidaure, la partie supérieure comporte 21 gradins, et la partie située en-dessous du diazoma en comporte 34. Le rapport entre ces deux valeurs, 34/21 est de 1,618, c'est à dire le nombre d'or. Le sens couramment accordé à ce mot dans les études modernes ne correspond pas à celui qu’il avait en grec ancien, où il désignait une volée de gradins comprise entre l’orchestra et un couloir horizontal ou entre deux couloirs horizontaux.

Didaskalos : littéralement « répétiteur », celui qui assure les répétitions du chœur. L’auteur de la pièce pouvait assurer lui-même ce rôle ou faire appel à quelqu’un d’autre. Equivalent de la fonction de metteur en scène.

Dithyrambe : chant en l'honneur de Dionysos.

Drame satyrique : pièce comique qui clôturait les tragédies, avec un chœur composé de satyres.

Ekklésia : assemblée du peuple.

Ekklésiastérion : édifice destiné à recevoir les réunions de l’assemblée du peuple.

Ekkylème : praticable permettant de montrer par convention les scènes censées se dérouler à l’intérieur.

Enkômiographe : auteur d’éloges.

Ephymnion : voir 1.

Epimélète : commissaire élu ou nommé pour assumer une charge.

Epiparodos : seconde entrée du chœur.

Epirrhème : voir 1

Episode (epeisodion) : passage dialogué situé entre deux stasima.

Epode : voir 1

Evergète : bienfaiteur. Les cités grecques accordaient divers privilèges à ceux auxquels elles octroyaient le titre d’évergètes.

Exodos : dernière partie dialoguée de la tragédie (correspond au dernier acte); ainsi nommée (« sortie ») parce qu'à la fin de l’exodos le chœur quittait solennellement l'orchestra.

Front de scène : dans un théâtre de type romain impérial, mur séparant l’estrade (pulpitum) des vestaires (postscaenium). Il est percé de trois ou de cinq portes

Hubris : mot grec qui désigne l’excès, la démesure ; toutes formes d'orgueil et d'arrogance qui peuvent attirer la vengeance divine.

Kerkis (pl. kerkides) : mot d’origine grecque désignant, dans son sens premier, une navette. Dans l’architecture théâtrale, portion des gradins du koilon, en forme de coin, délimitée par deux escaliers contigus. Equivalent du cuneus des Latins.

Klimakes (sing. klimax) : escaliers dans le theatron.

Koilon : dans un théâtre grec, ensemble des gradins.

Kommos : lamentation alternée entre un acteur et le chœur, s'intégrant au dialogue.

Liturge : personne chargée d’une liturgie.

Liturgie : dépense publique annuelle assignée par la cité à un citoyen ou à un métèque fortuné.

Logorrhée : flot verbal irrépressible, discours ininterrompu et inutile.

Logos : discours rationnel, conception profane du monde.

Masque : en étoffe, écorce ou cuir, recouvre le crâne et le visage de l'acteur et précise le type de personnage qu' il incarne.

Mésode : voir 1.

Métèque : homme libre, résidant dans une cité dont il n’est pas citoyen.

Mine : unité de poids et de monnaie. Une mine vaut 1000 drachmes, soit environ 435 g d’argent.

Monodie : chant en solo.

Muthos : mythe. Conception sacrée du monde.

Mythe étiologique : du grec aita : la cause ; l'étiologie est l'étude des origines, des causes premières. Un mythe étiologique est un mythe qui raconte la création d'un être ou d'une réalité quelconque, le plus souvent par un dieu.

Obole : unité de poids et de monnaie. Six oboles valent une drachme.

Oïkos : la maison, la famille, le lieu d'origine.

Orchestra : espace circulaire où évolue le choeur.

Ostracisme : bannissement d’un dirigeant politique pour dix ans, suite à un vote au moyen de tessons (ostraka). Ce dernier ne perdait pas pour autant ses droits de citoyen ni ne voyait ses biens confisqués.

Panégyriarque : président d’une panégyrie. A l’époque impériale, personne s’occupant du marché qui accompagne la panégyrie.

Parabase : partie codifiée et attendue de la comédie ancienne, dans laquelle l’action et la fiction sont suspendues ; le chœur adresse directement aux spectateurs un discours qui porte sur la politique ou sur la pièce elle-même.

Parôdie : poème comique, traitant d’un sujet trivial dans un style élevé.

Parodos : couloir traversant le theatron et permettant aux choreutes de venir sur l’orchestra ; moment de l'entrée du chœur dans la tragédie.

Péan : chant adressé en général à Apollon pour lui demander son aide et son soutien.

Pentétérique : qui a lieu tous les quatre ans.

Période : ensemble formé par les quatre concours sacrés d’époque classique, les Olympia d’Olympie, les Pythia de Delphes, les Néméa de Némée et les Isthmia d’Isthmia, auxquels s’ajoutèrent, à l’époque impériale, les Actia de Nicopolis, les Sébasta de Naples et les Capitolia de Rome.

Périodonique : vainqueur à tous les concours de la période durant un même cycle.

Péripétie : coup de théâtre de la tragédie pour Aristote.

Phallophorie : procession d’un phallus colossal dressé.

Pinax (pl : pinakes) : panneau de bois peint qui, dans un bâtiment de scène hellénistique, cloisonnait un entrecolonnement du proskènion.

Pnyx : nom de la colline rocheuse sur laquelle se réunissait l’Assemblée du peuple, au sud de l’agora.

Vue de la Pnyx, la colline d'Athènes à l'ouest de l'Acropole, où se réunissait l'assemblée des Citoyens dans l'Antiquité. Gravure d'après M.F. Sargeais, 1864. CRÉDITS: LEEMAGE/AFP

 Polis : cité.

Politeia : droits du citoyen (politès) et exercice de ces droits ; régime politique ; gouvernement.

Proédrie : premier rang d’un koilon et droit, accordé à titre honorifique, de choisir sa place en priorité, dans les édifices de spectacles, lors des concours.

Proskénion : plate-forme devant la skèné destinée au jeu des acteurs.

Prosodie : hymne chanté dans une procession.

Protagoniste : le premier acteur, qui jouait le personnage principal.

Proxène : hôte officiel, honoré de la proxénie par une cité étrangère.

Proxénie : privilège accordé par une cité à un étranger, qui était chargé d’assister dans sa patrie les ressortissants de la cité qui l’honorait.

Prytane : un des cinquante membres du Conseil qui sont désignés par le sort pour diriger à tour de rôle, pendant un dixième de l’année, le comité exécutif. Ils ont également le pouvoir d’une police municipale.

Prytanée : bâtiment des prytanes, situé sur l’agora. Les prytanes y prenaient leur repas, et y recevaient des hôtes importants.

Pulpitum : estrade basse et profonde des bâtiments de scène en usage en Occident à partir du 1er siècle av. J.-C.

Rhapsôde : artiste récitant des poèmes sans accompagnement musical.

Rhètor, pl. Rhètorés : littéralement « orateurs », c’est-à-dire ceux qui prenaient la parole à l’Assemblée dans les débats. Même si tous les citoyens ont le droit de prendre la parole, seule une minorité, rompue à l’exercice, le faisait. Equivalent de nos hommes politiques.

Scholie : note explicative d’un texte, rédigée dans l’Antiquité par un commentateur.

Skènè : baraque en bois derrière l’orchestra, servant à figurer un décor et utilisée comme coulisse par les acteurs.

Sophrosynè : mesure, modération.

Stasimon (stasima) : intermède choral divisé en strophes, antistrophes correspondant aux déplacements du chœur.

Stéphanite : qualifie un concours dans lequel sont offertes aux vainqueurs des couronnes (stéphanoi) de feuillage.

Stichomythie : dialogue très rapide où les interlocuteurs se répondent vers à vers.

Stratège : magistrat élu, aux fonctions civiles importantes, qui a pour charge de commander les forces militaires d’Athènes.

Strophe : voir 1.

Talent : unité de poids et de monnaie. Un talent vaut 6000 drachmes, soit environ 26kg d’argent.

Technite : détenteur d’un savoir-faire. Les technites dionysiaques sont les artistes de théâtre, qui, à partir de l’époque héllénistique, se sont regroupés au sein d’associations professionnelles.

Théarodoque : personne chargée de recevoir dans sa cité les théôres d’une cité étrangère.

Théatron : littéralement « lieu d’où l’on peut voir ». Nom donné aux gradins en hémicycles autour de l’orchestra.

Thène : chant de deuil.

Théologion : partie supérieure de la skêné réservée aux apparitions divines.

Théôre : membre d’une ambassade chargée de faire reconnaître un concours ou d’une délégation envoyée par une cité pour participer à une fête religieuse.

Théôrikon : fonds public destiné à payer le salaire des spectateurs des représentations aux concours dramatiques (2 oboles).

Thymélé : autel consacré à Dionysos, au centre de l'orchestra.

Thyroma (pluriel : thyromata) ouverture ou porte et son cadre qui perce la façade de la skènè ou episkénion dans le théâtre grec.

Triétérique : qui a lieu tous les deux ans.

Trilogie : suite de trois tragédies, présentées successivement pendant une représentation. A l’origine, elles portaient toutes sur la même légende : c’étaient des trilogies « liées ». Il nous en reste une d'Eschyle : l’Orestie. Le choix de sujets différents pour chaque tragédie, à l’époque de Sophocle, a permis d’augmenter la progression dramatique à l’intérieur de chaque pièce.

Tritagoniste : le troisième acteur ; il interprète plusieurs rôles.

Tyran : chez les Grecs, on appelle tyran un chef qui s’est emparé du pouvoir alors qu’il n’appartenait pas aux vieilles dynasties royales : sa souveraineté s’appuie donc sur son mérite et la faveur du peuple. En pratique, l’âge de tyrans s’est caractérisé par une grande prospérité et un abaissement des vieilles familles aristocratiques au profit du petit peuple ce qui ne renvoie pas au sens moderne de ce terme.

1.La strophe et l’antistrophe désignent des passages chantés par le chœur se déplaçant vers la droite, puis vers la gauche ; l’épode et la mésode, intermèdes entre la strophe et l’antistrophe, étaient chantées par le chœur se tenant debout et immobile ; l’éphymnion est une sorte de refrain chanté à la fin d’une strophe ou d’une antistrophe ; enfin, l’épirrhème fait alterner parties chantées par le chœur et tirades dites par un acteur.

Système monétaire dans l’Athènes classique :

1 talent = 60 mines = 6000 drachmes (=26 kg d’argent)

1 obole = 1/6 de drachme (= 0,7 g d’argent).

 

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12 août 2019 1 12 /08 /août /2019 20:50

LES CAVALIERS d’Aristophane

Où et quand est né Aristophane ? 

De qui était-il le fils ? 

Quand débuta-t-il au théâtre ?

Par quelles pièces aujourd’hui perdues se fit-il connaître ? 

Pourquoi ces pièces furent-elles représentées sous des prête-noms ?

Avec quelle pièce obtint-il des prix aux Lénéennes de 425 ?  

Que se passe-t-il en 424 ?

Que sait-on des trois fils d’Aristophane ? 

Combien d’œuvres aurait écrites Aristophane selon les érudits ?

Combien nous sommes parvenues ? Lesquelles ? De quoi parlent-elles ?

A quoi correspond le schéma de la comédie antique ?

Quand Aristophane est-il mort ? 

Quelle est l’importance d’Aristophane dans la littérature antique ?

Quels sont les personnages des Cavaliers ?

Où se passe la scène ?

Qui sont les deux personnages de la première scène du prologue ?

Que veulent-ils faire ? 

De qui se plaignent-ils ?

Comment essaient-ils de s’encourager ?

Que disent-ils de leur maître ? 

Et de Démos ? 

Que souhaite faire Nicias ? 

Et Démosthène ? 

Quelles informations rapporte Nicias ? 

Qu’est-ce que l’oracle annonce ? 

Qui veulent-ils voir alors ?

Qui Démosthène accueille-t-il avec emphase au début de la deuxième scène ?  

De quoi lui parle-t-il ? 

Comment réagit le charcutier ?

Que dit alors le premier serviteur ? 

Pourquoi lui dit-il de monter sur son établi ? 

Comment le charcutier répond-il aux arguments de Démosthène ?

Comment Démosthène essaie-t-il de la convaincre qu’il est l’homme de la situation ?

Quel oracle cite-t-il ?

Quel sens donne-t-il à cet oracle ?  

Comment Démosthène essaie-t-il de le convaincre qu’il peut gouverner le peuple ?

Qui le soutiendra dans ce combat ?  

Qui arrive au début de la parodos ? 

Qui accuse-t-il et de quoi ?

Que dit alors Démosthène ?  

Que dit alors le coryphée ?  

Comment se passe l’échange entre le coryphée et le Paphlagonien ?

Comment se passe la confrontation entre le Paphlagonien et le charcutier ?  

Comment le chœur intervient-il ?

De quel complot parle le Paphlagonien ?  

Que rajoute le chœur ?

Comment évolue la joute verbale entre les deux hommes ?  

Quelles métaphores filent successivement les deux hommes ?

Que décident les cavaliers ? 

Où décide d’aller le Paphlagonien ?

De quoi Démosthène et les cavaliers accusent-ils le Paphlagonien ?

Que propose alors Démosthène au charcutier ? 

Que veut d’abord faire cet homme ? 

Comment Démosthène l’encourage-t-il ?

Quel est le sens des anapestes de la parabase ?   

Quel hommage est rendu à Aristophane ?

Quel est le contenu de la première partie du chœur ? 

Et celui de la seconde ?

Que se passe-t-il à la première scène de la « résolution comique » ? 

Comment s’est donc passé l’entrevue du charcutier avec le Conseil ?

Que se passe-t-il au début de la scène 2 ?

Que décident alors les deux hommes ?

Comment les deux hommes se disputent-ils à nouveau à la scène 3 ?

Que demande le Paphlagonien à Démos ? 

De quoi s’inquiète le charcutier ? 

Que lui dit le chœur ?

Comment les deux hommes rivalisent-ils au début de la scène 4 ? 

Qu’est-ce que le charcutier offre à Démos ? 

Qu’est-ce qui indigne le charcutier ?

Comment réagit Démos ?

Que veut alors faire le Paphlagonien ? 

De quoi se réjouit le demi-chœur ? 

De quel exploit parle le Paphlagonien ? 

Comment réagissent le charcutier et Démos ? 

Comment le Paphlagonien se défend-il ?

A quelles surenchères de cadeau les deux hommes se livrent-ils ?  

Comment se conclue l’épisode du manteau du Paphlagonien ?

Comment les deux hommes rivalisent-ils de démagogie ? 

De quoi le Paphlagonien menace-t-il le charcutier ? 

Comment le charcutier répond-il ?

Que décide Démos ?

Comment répond le Paphlagonien ? 

Que se passe-t-il avec l’anneau ?

Que demande encore le Paphlagonien ? 

Que se passe-t-il encore à la fin de la scène 4 ?

Avec quoi reviennent les deux hommes au début de la scène 5 ? 

De qui sont les oracles respectifs des deux hommes et de quoi parlent-ils ?

De quoi est-il question dans le premier oracle présenté par le Paphlagonien ?

Quelles interprétations sont données ?  

Comment le charcutier réinterprète-t-il l’oracle ?  

Quel second oracle présente le Paphlagonien ?

Comment ce deuxième oracle est-il expliqué ?  

Comment réagit le Paphlagonien ?  

Quel nouvel oracle propose le charcutier ?

Comment cet oracle est-il expliqué ?

Quel nouvel oracle est présenté et expliqué ? 

Comment rivalisent-ils ensuite de prophéties pour flatter Démos ?

Que décide alors Démos ?

Quelle nouvelle surenchère « culinaire » se développe alors ?

Qu’est-ce que le chœur reproche à Démos ? 

Comment Démos répond-il ? Et quels arguments Démos et le chœur échangent-ils ? 

Comment la querelle reprend-elle à la scène 6 ?  Scène 6 (136-150).

Que décident-ils de faire ?

Que décident-ils d’offrir à Démos ?

Comment la ruse du charcutier se marque-t-elle ? 

Comment le charcutier essaie-t-il de prouver son dévouement à Démos ?

Pourquoi le Paphlagonien refuse-t-il encore de céder sa couronne ?

Que comprend finalement le Paphlagonien ?

Que dit finalement Démosthène ?  

Que révèle le charcutier à Démos ?

Que fait ensuite le chœur ?

Que se passe-t-il au début de l’exodos ?

Que s’apprête ensuite à faire le charcutier ?

Que dit le charcutier à Démos ? 

Quel bilan Démos tire-t-il de son action ?

Que veut savoir le charcutier ?

Qu’est-ce que le Paphlagonien offre à Démos ?  

Qui apparaît sous les traits d’une femme ? 

Que va-t-il arriver au Paphlagonien ?  

Que conclut Démos ?

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12 août 2019 1 12 /08 /août /2019 20:48

L’ASSEMBLÉE DES FEMMES  d’Aristophane

En quelle année a été composée la pièce L’Assemblée des femmes ? 

Quelle est la signification exacte du titre original ?

Quels sont les personnages présents dans cette pièce ?

Où se passe la première scène ?  

Quel est le premier personnage à apparaître en scène ?

Que fait-elle au début du prologue ?

Qui attend-elle ? 

Qu’ont fait les femmes pour cela ? 

Que fait alors Praxagora ?

Qui commence à arriver ? 

Que dit une première femme ?

Que se passe-t-il avec une deuxième femme ?

Quelles autres femmes arrivent ? 

Que leur conseille Praxagora ? 

Qui arrive avec ses grosses chaussures et que dit la première femme ?  

Qui arrive à la suite ?

Pourquoi l’une des femmes a-t-elle eu du mal à partir ?

Que leur demande Praxagora ?  

Que précise la première femme ?

Et la seconde ? 

Que remarque alors Praxagora ? 

Que doivent-elles maintenant décider ? 

Pourquoi Praxagora se fâche ? 

Quels conseils leur donne-t-elle ?

Que dit une des femmes ? 

Et la seconde ? 

Que fait Praxagora avec cette femme et une troisième femme ? 

Que décide alors Praxagora ? 

Comment commence-t-elle sa plaidoirie ? 

Que fait la gaffeuse et comment lui répond Praxagora ? 

De quoi parle ensuite Praxagora ? 

Que dit la gaffeuse ? 

Que veut alors demander Praxagora ?

Comment fait-elle l’éloge des femmes et des mères ?  

Que dit encore la gaffeuse ? 

Que suggère la jeune femme pour le vote ?

Que suggère alors Praxagora à ses amies ?

Que conseille le coryphée lors du chœur 1 ?

Pourquoi les femmes s’encouragent-elles ?

Que se passe-t-il à la scène 2 ? 

Qui le personnage rencontre-t-il ? 

Où voudrait-il aller ?

Par qui cet homme est-il rejoint à la scène 3 ?

D’où revient cet homme ?  

Que s’est-il passé à l’Assemblée ? 

Qui d’après lui sont intervenus au début ? Qu’ont-ils dit ? 

Quel troisième personnage est intervenu à la tribune ? 

Qu’a-t-il dit ?

Qu’a-t-il donc été décidé selon ce troisième tribun ? 

Comment réagit alors Blépyros ?

Que se passe-t-il au début du chœur 2 ? 

Quels conseils rappellent-elles ?

Que leur dit Praxagora qui revient de l’Assemblée ?  

Que souhaite faire Praxagora avant le retour de son mari ? 

Que demande encore le chœur ?

Que se passe-t-il au début de la scène 4 ?

Que demande Praxagora naïvement à son mari ?

Que répond Blépyros ?

Comment réagit Praxagora ?

De quoi s’inquiète Blépyros ? 

comment prennent-ils à témoin Chrémès ?

Quelles recommandations le chœur adresse-t-il à Praxagora et au public ?

Que dit Praxagora en guise de parabase ?

Que dit Praxagora au début de la scène 5 ?

Quel est le premier point de son programme ?

Comment Praxagora répond-elle aux objections de son mari ?

Quel est le deuxième volet de son projet ? 

Quels arguments échangent à ce sujet le mari et la femme ?

Que disent-ils au sujet des enfants ?

De quoi se moquent-ils ?

Quelles autres questions auxquelles répond Praxagora pose Blépyros ?

Quel genre de vie Praxagora compte-t-elle organiser ?

Où Praxagora veut-elle alors se rendre ? 

Que dit-elle encore des courtisanes et des esclaves ? 

Que décide alors Blépyros ?

Qui est présent en scène à la scène 6 ?

Que fait-il ?

Que se passe-t-il à la scène 7 ? Scène 7 (p.218 à 227). 

Qu’est-ce qui oppose les deux hommes ?

Quelle est l’attitude de l’homme ?  

Quels exemples rappelle-t-il ?

Que dit la crieuse publique à la scène 8 ? 

Quels plaisirs attendent les invités ?

Que décide alors l’homme et que dit Chrémès ?

Que fait-il et comment réagit Chrémès ?

Que représente le chœur 3 ?

Quelles femmes rivalisent à la scène 9 ? 

Quel différend oppose les deux femmes ? 

Qui arrive à ce moment-là ? 

Qu’espère le jeune garçon ?

De qui le jeune homme souhaite-t-il se rapprocher ?  

Comment se déroule l’entrevue entre le jeune homme et la première vieille femme ? 

Quel est l’argument majeur de la vieille femme ? 

Comment le jeune homme réagit-il à cet argument ? 

Comment se poursuit la discussion ? 

Qui libère le jeune homme provisoirement ?

Mais qui le prend à partie à son tour ?

Qu’essaie-t-il de dire pour échapper à son emprise ?

Qui intervient alors ?

Que dit le chœur 4 ?

Que dit la servante au début de l’exodos ? 

Qui cherche-t-elle ? 

Qui invite-t-elle ensuite ? 

Qu’est-ce qui va être servi ?  

Quelle est la particularité de cette énumération ? 

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12 août 2019 1 12 /08 /août /2019 20:45

DE LA DEMOCRATIE EN AMERIQUE d’Alexis de Tocqueville

Où et quand est né Tocqueville ?

Où et quand est-il mort ?

Pour quoi est-il connu ?

A quelle occasion se rend-il aux Etats-Unis ?

Avec qui part-il en Amérique ?

Quand partent-ils vers les Etats-Unis ? Et quand repartent-ils vers la France ?  

Qui rencontrent-ils ?

Quels autres ouvrages tireront-ils de ce voyage ?

Quand paraît l’essai De la démocratie en Amérique et comment est-il reçu ?  

Quelles sont les conséquences de ce succès pour Tocqueville ?

Comment se déroule sa carrière politique ?  

A quels postes accède-t-il en 1849 ?

Comment réagit-il au Coup d’Etat du 2 décembre 1951 ?

A quoi consacre-t-il ses dernières années ?

Qui épouse-t-il en 1836 ?

De combien de chapitres est composée la quatrième partie du tome II ? 

Quel est le titre de cette quatrième partie ? 

Quel est, selon Tocqueville le thème général de cette partie ?  

En quoi le premier chapitre sert-il d’introduction ?

Quel titre l’auteur a-t-il donné au premier chapitre ?

Quel rapport établit-il d’abord entre l’égalité, l’indépendance et la liberté ?  

A quoi les hommes aspirent-ils donc ?  

Quel est, selon Tocqueville, le plus marquant des effets politiques ?  

Pourquoi parle-t-il du risque d’anarchie ?  

Sur quelle remarque conclut-il ce chapitre ?

De combien de chapitres est constituée la première partie ?

Quel est le thème de cette première partie ?

Quel est le titre du chapitre II ?

De quoi est-il d’abord question ?

Quelle première différence explicite-t-il entre les peuples aristocratiques et les peuples démocratiques ?  

Dans quels domaines les peuples démocratiques privilégient-ils ce pouvoir unique ?  

Quelle est la conséquence de cette notion sur les gouvernements ?  

Qu’en est-il de ce principe d’uniformité dans les siècles aristocratiques ?  

Que veulent faire les gouvernements actuels ?  

Comment évolue l’image des individus ?

De quoi parle la suite du texte ?  

Quelles idées partagent les contemporains ?  

Que dit-il à propos de la conception du pouvoir social des Américains ?  

Comment ces idées se sont-elles répandues en Europe ?

Quelle conception du pouvoir ces pays ont-ils ?   

A quoi associe-t-il le progrès de ces idées de paix ?

Que légitiment ces gouvernements ?  

Où se retrouve cette puissance du pouvoir social ?  

Quelles idées se dispute l’imagination des princes ?  

Sur quelle idée tombent-ils d’accord ?

Quel est le sujet de la note de Tocqueville à la fin du premier chapitre ?

Quel est le titre du chapitre III ?

De quoi est-il d’abord question ?

Que veut-il démontrer ?  

Que dit-il de la tendance dominante des habitants des pays démocratiques ?  

Quel commentaire fait-il sur cette tendance lourde ?

Qu’est-ce que les peuples démocratiques sont prêts à accorder au pouvoir ?  

Quelle est la conséquence de l’individualisme de ces hommes ?  

De quels paradoxes parle-t-il ?

De quoi parle-t-il ensuite ?

De quel autre paradoxe parle-t-il ?

Pourquoi, selon lui, l’homme des siècles démocratiques rechigne-t-il à obéir à son voisin ?   

Pourquoi la puissance centrale aime-t-elle l’égalité ?  

Et pourquoi le gouvernement central aime-t-il l’uniformité ?  

Comment évolue donc la confiance du peuple en son gouvernement ?  

Quel rapport ambigu les peuples démocratiques entretiennent-ils avec le pouvoir central ?  

Comment conclut-il cette relation entre l’égalité et le pouvoir central ?  

Pourquoi les nations contemporaines tendent-elles vers ce type de gouvernement ?  

Comment dans sa première note du chapitre IV, Tocqueville présente-t-il le pouvoir central comme pôle de stabilité ?

Que dit-il dans la note suivante sur le tropisme de centralisation ?

Quel est le titre du chapitre IV ?

De quoi est-il d’abord question ?  

Les peuples démocratiques tendent-ils tous vers la centralisation des pouvoirs de façon uniforme ?  

Que se passe-t-il chez les hommes qui ont connu la liberté avant l’égalité ?

Que se passe-t-il chez les peuples moins habitués à la liberté ?  

Que dit-il ensuite des Anglais venus fonder une société démocratique au Nouveau-Monde ?  

Et que se passe-t-il, au contraire, en Europe ?  

Que dit-il sur la concentration des pouvoirs opérée par Napoléon ? 

Pourquoi ceci ne s’est pas imposé aux Américains ?

Comment, selon lui, la centralisation se développe-t-elle chez un peuple démocratique ?  

Pourquoi parle-t-il d’une classe puissante s’appliquant à augmenter les prérogatives du pouvoir ?  

Quelles classes s’efforcent à cette centralisation en Angleterre ?

Comment explique-t-il la force du pouvoir social et la faiblesse de l’individu ?  

Que prouve donc l’exemple des Américains ?

Pourquoi ont-ils pu concilier droits individuels et goût des libertés locales ?

De quoi parle-t-il ensuite ? D’autres circonstances (accidents) qui contribuent à la centralisation des pouvoirs.

En quoi l’ignorance favorise-t-elle la centralisation des pouvoirs ?  

Pourquoi une telle disproportion entre le prince et ses sujets ne se trouve-t-elle pas chez les nations aristocratiques ?  

Pourquoi cite-t-il l’exemple du pacha d’Egypte ?

Quelle deuxième circonstance favorise la centralisation des pouvoirs ?  

Dans quelle situation les peuples sentent-ils la nécessité d’augmenter les prérogatives du pouvoir central ?

Quelle est la troisième circonstance ?

Quelle phrase de transition utilise-t-il avant de présenter la principale circonstance ?

De quoi est-il donc question dans la suite de cette démonstration ? 

Comment parle-t-il de l’origine du souverain et de ses penchants ?  

Comment oppose-t-il les princes nouveaux liés à l’égalité et les souverains anciens liés au pouvoir aristocratique ?  

Que se passe-t-il avec les souverains issus de la vieille aristocratie ?  

Et que se passe-t-il avec le souverain placé à la tête d’un pouvoir démocratique ?  

Comment conclut-il ce quatrième chapitre ?

Quel est le thème de la deuxième partie ?

Quels chapitres sont inclus dans cette partie ?

Quel est le titre du chapitre V ?

Par quelle idée commence-t-il ?

Comment énonce-t-il d’abord le principe ? 

Pourquoi, selon lui, tout concourt en Europe à accroître les prérogatives du pouvoir central ?

Comment compare-t-il les peuples d’Europe et d’Amérique ?

Qu’a pourtant fait l’Etat ?

Quel jugement Tocqueville porte-t-il sur la concentration des pouvoirs ?  

Quels pouvoirs secondaires sont tombés dans la dépendance en Europe ?  

 

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12 août 2019 1 12 /08 /août /2019 20:43

Qu’ont fait les mouvements révolutionnaires et contre-révolutionnaires en Europe ?  

Que s’est-il passé même chez les princes hostiles à la révolution ?

Quels exemples donne-t-il pour illustrer ce principe ?

Pourquoi parle-t-il des établissements de charité ?

En quoi l’Etat s’est-il également emparé de l’éducation ?  

En quoi la religion est-elle également menacée de tomber entre les mains du gouvernement ?  

De quoi parle-t-il ensuite ?  

Comment juge-t-il l’administration ?

Comment le pouvoir du souverain a-t-il augmenté sa sphère d’influence ?

Que se passait-il au contraire chez les peuples aristocratiques ?

Vers quel excès contraire penchent les nations démocratiques ?  

Que font également les particuliers ?  

Comment conclut-il sur l’omnipotence de l’administration publique ?  

Comment l’Etat étend-il son emprise sur les finances publiques et privées ?

Comment l’Etat s’occupe-t-il de l’argent des riches ?  

Et de l’argent des pauvres ?  

Comment résume-t-il les deux situations ?  

Comment les gouvernements d’Europe ont-ils perfectionné la science administrative ?

Comment démontre-t-il ensuite le caractère intrusif du pouvoir dans le domaine judiciaire ?  

Comment se marque l’importance des juges dans les pays d’Europe ?

Comment le pouvoir accroît-il son influence sur la justice ?

Quel rapport établit-il entre le renforcement de l’État et le développement de la justice ?  

Comme l’Etat a-t-il pris le contrôle de l’industrie ?  

Que se passait-il du temps de l’aristocratie ?  

Comment les industriels étaient-ils considérés dans les siècles aristocratiques ?  

Comment s’est ensuite développée la propriété industrielle en Europe ?  

En se développant, la propriété industrielle a -t-elle augmenté ses droits ?  

Comment la nation répond-elle au besoin d’infrastructure ?  

Comment le souverain devient-il le plus grand industriel ?

Que dit-il ensuite sur les associations ?  

Quel est le pouvoir de résistance des associations et comment le pouvoir les considère-t-il de ce fait ?  

En quoi les citoyens eux-mêmes s’en méfient-ils ?

Comment l’Etat exerce-t-il son contrôle sur les associations et donc sur presque tous les hommes ?

En quoi l’auteur introduit-il ici une pause dans son argumentation ?

Comment récapitule-t-il le principe de centralisation ?

De quoi est-il question ensuite ?

Comment les révolutions n’ont-elles pas diminué la centralisation et la dépendance des citoyens ?  

Pourquoi parle-t-il de deux révolutions contraires ?  

En quoi ces deux révolutions sont-elles étroitement liées l’une à l’autre ?

Comment reformule-t-il ce principe ?   

Comment s’est mis en place ce processus de domination des intérêts nouveaux liés à l’égalité dans le gouvernement ?  

Que dit-il de l’évolution de la situation dans la plupart des pays d’Europe ?

Comment a évolué le rapport entre l’égalité et la liberté ?  

Ces deux états ont-ils toujours été successifs ?

Quels sont les véritables dangers de cette révolution ?

De quoi est-il question dans la première note du chapitre V ? 

Que dit-il ensuite sur les fonctionnaires dans la deuxième note ?

Et sur le bien-être dans la troisième note ?

Et sur les juges administratifs dans la quatrième note ?

Que dit-il enfin dans la dernière note du chapitre V ?

Quel est le titre du chapitre VI ? 

Quel jugement porte-t-il d’abord sur le nouveau despotisme ?

Quelles leçons a-t-il tiré de son expérience américaine en matière de risques de despotisme ?  

Pourquoi parle-t-il du pouvoir des empereurs romains ?  

En quoi leur pouvoir était-il pourtant restreint ?

En quoi le despotisme des nations démocratiques aurait-il d’autres caractères ?

Quelle peut être l’influence de l’égalité sur le despotisme ?  

Que pense-t-il de l’image de ces tyrans ?

En quoi ce despotisme nouveau peut-il jouer sur les volontés individuelles ?  

Pourquoi emploie-t-il l’image du ramollissement ?

En quoi ce nouveau despotisme est-il compatible avec la souveraineté du peuple ?  

En quoi nos contemporains sont-ils tiraillés par deux passions ennemies ?

Comment s’efforcent-ils de les concilier ?  

Comment l’auteur traite-t-il ensuite la double question de la sujétion quotidienne et de l’obéissance pour masquer la servitude ?

En quoi cette oppression peut-elle paraître à la fois plus grande et moins dégradante ?  

A qui profitent les forces et les droits retirés à chaque citoyen ?   

Comment re résout la question de la liberté pour les petites et pour les grandes choses ?  

En quoi les hommes perdent-ils progressivement l’habitude d’agir par eux-mêmes ?

Que montre-t-il ensuite ?

De quoi parle la première note du chapitre VI ?

Et la seconde ?

Que dit-il au début du chapitre VII ?

En quoi le despotisme est-il plus à redouter dans les temps aristocratiques ?

Quelle conclusion partielle apporte-t-il sur cette question de la liberté ?

De quoi est-il question ensuite ?

Quelle société active et sans abus envisage-t-il ?

Qu’est-ce qui permettait d’assurer l’indépendance des particuliers dans les siècles aristocratiques ?  

Comment explique-t-il ce phénomène ?

Pourquoi cite-t-il l’exemple américain ?  

Que dit-il ensuite du remplacement des fonctionnaires héréditaires par des fonctionnaires électifs ?  

Quelle comparaison établit-il entre les pays aristocratiques et les contrées démocratiques ?  

Comment, selon Tocqueville, peut-on concilier les avantages des deux systèmes ?

Quels éléments susceptibles de préserver la liberté dans les sociétés démocratiques décrit-il ensuite ?

Que dit-il d’abord sur le rôle de la presse ?  

Pourquoi les peuples démocratiques ne peuvent-ils se passer de la liberté de la presse ?

Pourquoi la force des tribunaux est-elle importante dans les siècles démocratiques ?

Pourquoi évoque-t-il ensuite la question des formes ?

Comment oppose-t-il une fois de plus les systèmes démocratiques et aristocratiques ?

Quelles sont, selon lui, les forces qui entraînent les sociétés démocratiques vers le despotisme ?

Que dit-il d’abord sur les droits individuels dans les sociétés démocratiques ?  

Pourquoi cette protection des droits individuels est-elle surtout importante dans les temps démocratiques ?

Quelle importance jouent les révolutions dans ce processus ?  

Pourquoi les révolutions sont-elles particulièrement dangereuses dans les pays démocratiques ?

Qu’est-ce qui attend, selon Tocqueville, les hommes contemporains ?

Qu’est-ce qui caractérise chez la plupart des nations modernes le souverain et les particuliers ?

Que souhaite alors l’auteur ?

Pourquoi parle-t-il de deux renoncements à la liberté ?

Quelle conclusion partielle et paradoxale donne-t-il à ce constat ?

Comment alors peut-on échapper au despotisme ? Echapper à ce despotisme ?

Le dernier chapitre sert de conclusion, quel en est le thème ?

En quoi un monde nouveau est-il en train d’émerger ?  

Pourquoi ne peut-on plus déjà se référer aux mondes anciens ?

Quels traits esquisse-t-il de ce monde nouveau ?

Pourquoi fait-il référence au christianisme dans sa démarche philosophique ?

Quel conseil méthodologique donne-t-il pour aborder ces sociétés nouvelles ?

Sur quoi termine-t-il ce chapitre et cette partie de son œuvre ?

 

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12 août 2019 1 12 /08 /août /2019 20:36

LE COMPLOT CONTRE L’AMERIQUE de Philip Roth

Les Lindbergh et Hermann Goering

Où et quand est né Philip Roth ?  

Où et quand est-il mort ?

De quoi se compose son œuvre ? 

Quelles sont les origines de Roth ?

Que sait-on de ses parents ?  

Que sait-on de son enfance et de ses études ?

Puis de sa première carrière professionnelle ?

Quand publie-t-il son premier recueil de nouvelles ?  

Quel roman lui assure la notoriété dix ans plus tard ? 

En quelle année publie-t-il Le complot contre l’Amérique ?  

Quand renonce-t-il à la littérature ?

Quelles sont ses œuvres les plus célèbres ?

Quel est le titre du premier chapitre du Complot contre l’Amérique et quelle période couvre-t-il ?

Quel sentiment « préside à ces Mémoires » ?

De quel événement de juin 1940 est-il question au début du roman ?  

Comment s’appelle le père du narrateur et quelle est sa profession au début du roman ?

Comment s’appelle la mère du narrateur et quelle est sa profession au début du roman ?

Que sait-on de son frère ?

Quel âge a le narrateur, à quoi s’intéresse-t-il ?   

Où habitent-ils ?

Que dit le narrateur sur la situation de la famille en 1940 ?  

Et sur les Juifs de cette région ?  

Que dit-il le narrateur sur sa conscience de la situation des Juifs ?  

Et sur son sentiment d’être Américain ?

Que représenta d’abord Lindbergh pour la plupart des Américains ?  

De quel dessin de son frère en rapport avec Lindbergh parle-t-il ?  

Que s’est-il passé en mars 1932 ?  

Et en février 1935 ?  

Quelle fut la conséquence de cet événement sur Lindbergh ?  

Où vont alors les Lindbergh ?

Comment se déroulent ses premiers contacts avec l’Allemagne ?

Que se passe-t-il le 28 juillet 1936 ?

Comment Lindbergh exprime-t-il alors son estime pour l’Allemagne ?  

Comment la famille Roth considère-t-elle Lindbergh en 1938 ?

Qui est le père Coughlin et pourquoi en parle-t-il ?  

Que se passe-t-il en novembre 38 en Allemagne ?  

Qu’est-ce qui est alors suggéré à Lindbergh ? Comment réagit-il ?

Comment, dès lors, le narrateur réagit-il à la désignation de Lindbergh à l’élection de 1940 ?

Quelle promotion le père du narrateur avait-il reçue treize mois plus tôt ?  

Comment sa mère avait-elle réagi ?  

Que se passe-t-il lors de leur visite à Union ?  

Que décide donc le père du narrateur ?

Comment la famille réagit-elle ?

Que fait Lindbergh en avril 1939 ?  

De quoi Lindbergh devient-il le symbole au début de la guerre ?  

De quoi Lindbergh et les Républicains accusent-ils Roosevelt ?

Pourquoi le narrateur parle-t-il du discours de Lindbergh à Des Moines ?  

Quelles réactions hostiles provoque ce discours ?  

Quelles sont les conséquences pour Lindbergh lui-même ?

Comment explique-t-il l’antisémitisme de l’association America First ?

Que font les Roth et les voisins du quartier le 27 juin 1940 ?  

Que se passe-t-il encore au sixième tour de la convention républicaine ?  

Que se passe-t-il à 3h18 ?  

Par qui Lindbergh est-il soutenu ?  

Que se passe-t-il à 4h du matin ?

Comment réagissent les habitants du quartier de Newark ?

Quelle est la réaction de Roosevelt à 4h du matin ?  

Comment la peur de la rue se manifeste-t-elle ?

Que dit-il cependant du philosémitisme de Roosevelt ?   

Quelle institutions et réactions américaines rassurent le narrateur ? 

De quelle émission de radio diffusée le dimanche soir parle-t-il ?

Qui est Walter Winchell ?

Quelles sont les passions respectives des deux frères ?    

Quels sont les principaux sujets des dessins de Sandy ?

Quels dessins « secrets » Sandy montre-t-il à son frère ?

Que dit-il d’autre à Philip à propos de Lindbergh et d’Alvin ?

A quel jeu jouent les deux frères pendant ces longs mois de vacances ?  

Que se passe-t-il le 18 juillet 1940 ?  

Quel événement se produit dix semaines plus tard, le samedi avant la fête du Travail ?  

Et le lendemain ?

Quel discours très bref fait-il ?  

Où se rend-il ensuite ?

Quel message est diffusé à la radio ?   

Comment les démocrates tournent-ils en dérision ces voyages ?  

Et comment Roosevelt réagit-il ?

Quels incidents avec l’avion de Lindbergh sont évoqués ?

Que se passe-t-il en octobre ?

Qui est présent parmi ceux qui l’accueillent ?  

Que nous dit le narrateur sur la vie de ce personnage ?  

Quel discours prononcé en 1915 est évoqué ?  

Pourquoi ce personnage était-il beaucoup sollicité ?  

Que pense l’Oncle Monty de ce personnage ?

Comment réagissent la famille du narrateur et les habitants de Newark à la présence de cet homme à la descente d’avion de Lindbergh ?  

Quel discours a-t-il prononcé à cette occasion ?

A quel meeting cet homme controversé participe-t-il trois jours plus tard ?  

Que disent alors les sondages ?

Pourquoi les Républicains ont-ils organisé ce meeting ?

Quels orateurs ont été sélectionnés ?  

Que dit le rabbin à la tribune ?

Comment réagit Alvin à ce début de discours ?   

Qu’est-il arrivé au narrateur la veille ?  

Comment cet « accident » est-il interprété ?

Que fait la population écoutant le discours du rabbin ?  

Que dit le rabbin dans la suite de son discours ?

Quelles sont les réactions du père du narrateur et d’Alvin à la fin du discours ?

Quel nouvel événement vient troubler la nuit du narrateur ?

Qui est Earl Axman ?  

Quels cauchemars fait-il à propos de ses timbres ?  

Quelle période couvre le deuxième chapitre ?

Quel est son titre ?

Que font les Roth en juin 1941 ?   

Comment la mère du narrateur a-t-elle préparé le voyage ?

Qu’est-ce qui a failli remettre en cause ce voyage ?  

Que s’est-il passé en février 1941 ?

Que nous dit le narrateur sur son cousin Alvin ?  

Qui emploie le cousin Alvin ?  

Que fait ce personnage ?  

Quelle « bêtise » a fait Alvin ?

De quoi parlent le père du narrateur et Alvin ?  

Que pense Alvin de son patron ?  

Quels sont au contraire les projets de cet homme pour Alvin ?

En quoi les échanges entre le père du narrateur et Alvin ont-ils été vifs avant le départ de ce dernier ?

Comment se rendent-ils compte du départ d’Alvin ?

Quels ont été les résultats du scrutin de novembre ?

Comment se marque la versatilité de l’opinion après le résultat de ces élections ?  

Que fait le nouveau président dans les semaines suivant son élection ?  

Comment réagit une partie de l’opinion publique ?  

Quel discours tient le nouveau président à son retour à Washington ?  

Quels accord signe-t-il dix jours plus tard ?  

Quelles sont les conséquences politiques de ces différents accords ?

De quoi les Américains essaient-ils alors de se persuader ?  

Pourquoi les parents du narrateur décident-ils finalement de maintenir leur voyage à Washington ? De quoi essaient-ils de se persuader ?

Quand a lieu la prestation de serment de Lindbergh ?   

Que fait alors le président Roosevelt ?

Qu’est-ce que le narrateur veut apporter pendant son voyage ?  Pourquoi ?

Où vont-ils en arrivant à Washington ?  

Qui se propose de les guider à Washington ?  

Que décident les parents du narrateur ?

Où vont-ils finalement ?  

Quelle réflexion fait le père du narrateur au Lincoln Memorial ?  

Et comment réagit-il aux remarques d’une vieille femme et de son fils ?  

Pourquoi le père du narrateur est-il indigné ?

Comment se poursuit la discussion avec le guide ?  

Que se passent-ils quand ils arrivent à l’hôtel ?  

Comment réagit le père du narrateur ?  

Comment la situation s’envenime-t-elle ?

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