Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 16:00

Pour qui aime la musique, la mort à quelques jours d’écart du pianiste de jazz Dave Brubeck (auteur des célèbres  Blue rondo à la Turque, Take five et Three to get ready, décédé le 5 décembre) et du sitariste indien Ravi Shankar (père de la chanteuse Norah Jones, mort le 11 décembre) est  une nouvelle doublement triste. Heureusement, les œuvres des musiciens, comme celles des peintres ou des écrivains survivent à leurs compositeurs, créateurs ou auteurs. En tout éclectisme réécoutons ces deux grands classiques de la musique qui nous ravit.  

Partager cet article
Repost0
7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 15:48

ObélixNous sommes en  5,5 après J.-C. (Jacques Chirac). Alors que les légions hollandaises du centurion Fabius,  du Consul J. Marcus Ero et du Sénateur Petrus Moscovici  cernent le village gaulois de leurs légions fiscales, le valeureux guerrier Astérix décide de filer à l’anglaise  et l’obèse Obélix fait défection en Belgique. C’est leur Idéfix. Depuis la défaite de leur chef Nicolasarkozix ils ne peuvent plus supporter les chants du barde Donnetoutaufisc. « Gérard ! il faut que je te parle ! » comme aurait dit Coluche.

Partager cet article
Repost0
21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 19:26

C’est un surgelé … de jument

Un surgelé que … de ch’val

Que je viens de faire … à ch’val

Avec la salade … du ch’val

Le temps de m’asseoir … de ch’val

De mettre du sel…  de ch’val

Un peu mais pas trop … de ch’val

Ce s’rait un gâchis…  Parmentier

 

(Refrain : Un haras qui rit jaune) :

Huuuuuuuuuuu………..

 

Las, on dit gare au…  de ch’val

Plats froids cuisinés…  de ch’val

Il y a tromperie…  de veau

Tous le confessent… de ch’val

Ils ont fait litière… de ch’val

Des lois ces gredins… de ch’val

Mais on se rebiffe… de ch’val

On trouve pas ça beau… de ch’val.

 

(Refrain : Un haras qui rit jaune)

 

C’est plus qu’un faux pas… de ch’val

Ils sont acharnés… de ch’val

Ils se régalent au… de ch’val

Prix de l’incurie… de ch’val

Ce qu’on craignait hier… de ch’val

De ces gros nases oh !… de ch’val

Les uns qui s’engraissent… de ch’val

Les autres sur les flancs… de ch’val

 

(Refrain : Un haras qui rit jaune)

 

Le client choqué du… ch’val

Qui n’est pas l’affreux niais… du ch’val

Exige qu’on arrête… de poisson

Ces  vils escrocs teints… de ch’val

Qu’ils avouent dare-dare… de ch’val

C’qu’ils ont esquinté… à Longchamp

Car il faut les trier… de ch’val

Et les faire tomber… de ch’val

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 19:01

Le 12 juin 2008, vers 13h, Marcus Goldman, écrivain en mal d’inspiration après le succès retentissant de son premier roman en 2006, reçoit un appel de Harry Quebert, son ancien professeur. La police vient de trouver dans sa propriété d’Aurora, dans le New Hampshire, des restes humains qui s’avèreront être ceux de Nola Kellergan, disparue le samedi 30 août 1975. Ce même soir, Deborah Cooper, une vieille dame habitant seule dans une maison de Side Creek Lane avait été assassinée, quelques minutes après avoir averti la police du passage près de chez elle d’une jeune fille poursuivie par un homme. Avec les restes de l’adolescente de quinze ans, les enquêteurs ont retrouvé le manuscrit des Origines du Mal qui avait fait d’Harry Quebert, en 1976,  un des auteurs américains contemporains majeurs. Sur la couverture, une inscription : « Adieu, Nola chérie ». Harry est accusé du meurtre et mis en détention à la prison de Concord. Il risque la peine de mort. Benjamin Roth assure sa défense. Quatre jours plus tard, Marcus Goldman arrive à Aurora pour prouver l’innocence de son ancien professeur et ami à qui il doit tout depuis son passage à l’université de Burrows, Massachussetts, entre 1998 et 2003 quand Marcus jouait facilement au « Formidable » : une imposture paresseuse salutairement dénoncée par le maître. Le jeune romancier de trente ans s’installe dans la maison du vieux professeur de soixante-sept ans à Goose Cove et cherche à comprendre. Il se rapproche ainsi  du sergent Perry Gahalowood de la Brigade criminelle de la police d’Etat du New Hampshire à Concord. Une autre obligation pourtant pèse sur lui comme une épée de Damoclès. S’il n’a pas déposé le manuscrit de son nouveau roman avant le 30 juin, Roy Barnaski, le tout-puissant directeur de Schmid & Hanson, son éditeur, engagera des poursuites contre lui. Il finira donc par accepter d’écrire un livre sur « l’affaire Harry Quebert » que Barnaski veut sortir avant l’élection présidentielle de novembre opposant Barack Obama et John Mac Cain.

Peu à peu, Marcus Goldman, qui rend visite à Harry dans sa prison, apprend l’histoire de la relation entre Harry, trente-quatre ans en 1975 et Nola, commencée le 3 juin et brutalement interrompue le 30 août de la même année. Ce soir-là, Harry attendait Nola dans la chambre 8 du Sea Side Motel où elle devait le rejoindre. Elle n’est jamais arrivée. Fille de Louisa Bonneville et du pasteur David Kelllergan, Nola est née à Jackson, Alabama le 12 avril 1960 et arrivée à Aurora en 1969. Elève au lycée, elle travaille le samedi au restaurant Clark’s tenu par Tamara Quinn. Jenny, la fille de Tamara et de Robert est amoureuse d’Harry et sa mère rêve de célébrité par ce mariage.  En 2008, elle est pourtant devenue la femme de Travis Dawn, le chef de la police d’Aurora qui n’était en 1975 qu’un amoureux timide et l’adjoint du Chef Gareth Pratt. Les deux policiers ont été les premiers sur les lieux signalés par Déborah Cooper et ont participé à la poursuite d’une mystérieuse Chevrolet Monte Carlo noire aperçue s’enfuyant. Parce qu’il n’est pas venu à un déjeuner organisé en son honneur le jour d’une tentative de suicide de Nola, le 13 juillet, Tamara en veut à Harry et a dérobé chez lui un papier compromettant qui a mystérieusement disparu. Cette information a été transmise au Chef Pratt qui n’en a rien fait au moment de l’enquête pas plus qu’il n’a exploité le témoignage de Nancy Hattaway (alibi de Nola quand elle partit avec Harry à Rockland) qui prétendait que Nola était battue chez elle et qu’elle avait une relation avec Elijah Stern qui l’envoyait chercher par son chauffeur, un certain Luther Caleb, homme au visage déformé. Un jour, Marcus découvre chez le riche homme d’affaires un portrait de Nola nue. L’étau se resserre quand M. Goldman et P. Gahalowood découvrent que c’est Luther Caleb qui a peint le tableau et que ses propres parents croient qu’il a fait « une grosse connerie ». Luther a été retrouvé mort le 26 septembre 1975 en contrebas d’une falaise de Sagamore, au volant d’une Chevrolet noire et les experts graphologues confirment enfin que c’est lui qui a écrit « Adieu, Nola chérie » sur le manuscrit ». C’est sur cette conclusion que Marcus Goldman, acculé par Barnaski et son agent Douglas Caren, livre son manuscrit mais le 22 octobre une nouvelle vient détruire toute la crédibilité de l’écrivain. Il faut tout reprendre à zéro.

 

En trois parties (Le maladie des écrivains, la guérison des écrivains et le paradis des écrivains) et trente-un chapitres numérotés dans l’ordre décroissant (comme un compte à rebours) correspondant aux trente et un ans de Marcus Goldman en 2008 et aux trente et un conseils donnés par Harry pour faire un bon livre, Joël Dicker compose sa Vérité sur l’Affaire Harry Quebert qui, outre l’intrigue policière, nous donne à voir la rédaction de L’Affaire Harry Quebert par Marcus Goldman (tous les deux en sont à leur second roman). Ce procédé qu’on appelle la mise en abyme se double de l’effet d’écho entre le travail de Goldman et celui d’Harry Quebert sur leurs œuvres respectives et d’une réflexion sur l’imposture.   C’est d’abord Harry qui fait ce procès au jeune « formidable » qui pérore à l’université de Burrows : « Vous êtes de la poudre aux yeux. […] Vous êtes ce qu’on appelle un imposteur. […] Laissez-moi deviner Marcus, vous avez fonctionné comme ça toute votre vie » (98) avant que le boomerang ne lui revienne violemment au visage avec la remise en question de la paternité de son chef d’œuvre. Il était presque normal que l’effet de miroir se retourne à nouveau contre son auteur. Une certaine presse, en effet, a voulu intenter un procès en plagiat à Joël Dicker en rapprochant La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert  du célèbre roman de Philip Roth La tache. Il faut dire que Dicker donne le bâton pour se faire battre en ne cachant pas son admiration pour le grand auteur et en choisissant même ce patronyme de Roth pour l’attribuer à un de ces personnages. Comme le souligne Arnaud Viviant dans Le Nouvel Observateur, Marcus Goldman est né à Newark, épicentre de l’œuvre de Roth. Il est affublé d’une mère juive assez caricaturale.  La tache raconte l’histoire d’un jeune écrivain Nathan Zuckerman qui enquête sur Colman Silk, son maître en littérature, devenu un ami malgré la différence d’âge et accusé de propos racistes, dans une petite ville de l’Amérique profonde nommée Athéna.

(http://bibliobs.nouvelobs.com/rentree-litteraire-2012/20121105.OBS8048/joel-dicker-a-t-il-ecrit-une-pale-resucee-de-philip-roth.html/).

Si l’on veut pousser plus loin cette instruction, on fera aussi le rapprochement avec le non moins célèbre roman de Vladimir Nabokov Lolita paru en 1955 où le héros nommé Humbert Humbert (qui n’est pas sans rapport homophonique avec H.Quebert) devient à trente-sept ans l’amant d’une jeune fille de douze ans nommée Dolores Haze, alias Lolita ou Lola (L.O.L.A) à Ramsdale, en Nouvelle-Angleterre (comme Aurora). En insistant bien, on pourrait aussi chercher le modèle de Luther Caleb chez Steinbeck (le Lennie des Souris et des hommes) ou chez Mary Shelley (Frankenstein). Mais la littérature n’est-elle pas en elle-même une imitation et une inspiration permanente. Ira-t-on reprocher aujourd’hui à Maupassant d’avoir écrit dans Une Vie la même histoire que celle de Madame Bovary ?

Ce que l’on peut éventuellement arguer à l’auteur, c’est de nous donner bien peu de preuves du génie des soi-disant grands écrivains que sont Harry Quebert et Marcus Goldman. Les extraits des Origines du Mal ne semblent pas être à la hauteur des certitudes littéraires que le professeur d’université assène à son jeune disciple. Quant à l’intégrité morale acquise par Marcus, elle est sérieusement compromise par son accord pour publier un livre qui se trompe sur l’essentiel, c’est-à-dire le nom du coupable. Il est dangereux pour un auteur de prétendre coller à l’actualité au risque d’être démenti. Joël Dicker échappe à ce risque en restant dans le domaine de la fiction. Le roman en voulant multiplier les rebondissements n’échappe pas non plus à certaines invraisemblances dont les moindres ne sont pas cette ultime substitution de romans et le malentendu sur le rôle de la mère de Nola. Les dialogues amoureux entre le grand écrivain et la nymphette semblent aussi quelque peu manquer d’épaisseur mais n’est-ce pas le propre de l’amour de se croire inspiré quand il n’est souvent que transpiré ? Ce qui gêne peut-être aussi les critiques, c’est le mélange des genres : roman policier à la mode Cold Case, sociologie de l’Amérique profonde à deux pas de Boston et New-York (quelques semaines avant le massacre de Newton au Connecticut, non loin du New Hampshire), réflexion sur l’écriture et sur les rapports entre un maître et son élève, hommage déjà évoqué à des grands auteurs américains. Comment d’ailleurs un auteur européen peut-il prétendre écrire un roman américain ?  Joël Dicker devrait-il donc se limiter au rayon de la littérature helvétique ? Malgré des défauts que l’on peut concéder, La Vérité sur l’Affaire Quebert vaut pour sa construction en puzzle qui jongle entre plusieurs temporalités entremêlées (la période du meurtre en 1975, la période de l’enquête et du livre en 2008 et la période intermédiaire de la rencontre entre Marcus et Harry), la réécriture permanente des événements en fonction des protagonistes et des données nouvelles, les déplacements inattendus et fréquents du centre de gravité de la suspicion criminelle et les remises en cause inhérentes des certitudes sur les protagonistes, à commencer par le narrateur principal qui passe régulièrement du statut de génie à celui de profanateur. Bref, si certains esprits peuvent faire la fine bouche, ce roman mérite le détour et fait passer un très bon moment. En épilogue, Joël Dicker fait d’ailleurs dire à Harry et écrire à Marcus : « Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé » (661) La formule est audacieuse pour un auteur qui risque de voir le lecteur le contredire pour peu qu’il vienne à bout des 665 pages. Le paradoxe d’un bon livre c’est effectivement que l’on est pressé d’arriver au bout et que l’on se sent frustré dès qu’on y est parvenu. Finaliste des prix Goncourt et Interallié, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert a été récompensé par le grand prix de l’Académie française et le Prix Goncourt des lycéens 2012. Que ce roman plaise à des publics aussi différents (l’un plus soucieux de la qualité littéraire, l’autre de la vitalité de l’intrigue) est déjà un signe.

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, Joël Dicker, éditions De Fallois, L’âge d’homme, 2012, 22 €.

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 18:12

Depuis le mois d’avril 2012, le mouvement rebelle du M23 a relancé le cycle de la guerre à l’est de la République démocratique du Congo dans la province du Nord-Kivu. Le M23, composé de Congolais en majorité tutsis appuyés par le Rwanda et plus minoritairement par l’Ouganda et le Burundi, tient son nom des accords de paix de Goma du 23 mars 2009  signés par  le président Joseph Kabila prévoyant l’intégration dans l’armée des rebelles issus du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) mouvement pro-tutsi de Laurent Nkunda. D’autres revendications sont venues ensuite s’ajouter : le retour des réfugiés tutsis qui sont au Rwanda et en Tanzanie, la protection du peuple tutsi contre le FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), groupe armé hutu,  basé à l’est du Congo depuis 1994, qui menace les tutsis). Les combats se déroulent dans une zone frontalière avec le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la Tanzanie, difficile d’accès pour l’armée régulière (les FADRC qui ne sont ni payées ni nourries et se livrent régulièrement au pillage) et où sévissent d’autres groupes factieux comme les Maï-Maï ou d’autres bandits mais qui constitue un enjeu économique important puisqu’elle dispose de grandes ressources en or, cassitérite, pétrole, gaz méthane et de terres fertiles très convoitées. L’intercession du Comité international de la région des grands lacs (CIRGL) et la présence de 17000 casques bleus de la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) n’ont pas empêché le M23 du prédicateur Jean-Marie Runiga de s’emparer de Goma, ville d’un million d’habitants, le 20 novembre puis de poser ses conditions à Kabila. Comme toujours, c’est la population qui a payé le plus lourd tribut à cette guerre civile : mort, viol, pillage, déplacement.

Kivu-2.jpg

 

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 18:04

pepe MujicaLes photos peuvent être trompeuses mais ce papy bedonnant qui pose devant une maison délabrée, assis sur des chaises en plastique empilées, avec son jean, ses vieilles chaussures, son béret et sans cravate en couverture du n°1152 de Courrier international (sous le titre « Le vrai président normal ») est bien ce président qui depuis son élection le 29 novembre 2009 a décidé de reverser 90% de ses 10.200 €  mensuels de salaire présidentiel à des associations caritatives et pour la construction de logements sociaux. Sous sa présidence, l’Uruguay, petit pays de 3,4 millions d’habitants, a dépénalisé l’avortement et s’apprête à légaliser la vente de cannabis. L’Etat se chargera même de vendre la marijuana. Le vieil homme de soixante-dix-sept ans qui n’a comme seul luxe qu’une Coccinelle bleue achetée en 1987, a délaissé la luxueuse résidence présidentielle Suárez y Reyes de Montevideo pour vivre avec sa femme, la sénatrice Lucia Topolansky, à La Puebla, une modeste ferme au bout d’un chemin de terre près de la capitale. Une maison sommaire avec une seule chambre et un toit en zinc. Cet homme tranquille a pourtant payé cher sa carrière politique. Dirigeant de la guérilla des Tupamaros dans les années 1960-1970, José Mujica, dit « Pepe », atteint de six balles dans le corps, fut prisonnier-otage de la junte militaire entre 1973 et 1985, détenu dans des conditions sordides (deux ans au fond d’un puits), torturé et régulièrement déplacé au point de friser la folie. A l’avènement de la démocratie, il abandonne la lutte armée et cofonde le Mouvement de participation populaire (MPP) qui deviendra bientôt la principale composante de la coalition de gauche, le Frente Amplio. Elu député en 1994 puis sénateur en 1999 et 2004, il est nommé ministre de l’Agriculture du président Tabaré Vasquez en 2004. Et aux médias qui le qualifient de « président le plus pauvre du monde » il répond : « Celui qui est pauvre n’est pas celui qui possède peu, mais celui qui a besoin de beaucoup et qui désire toujours en avoir plus ».

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2013 3 02 /01 /janvier /2013 18:02

Mittal gagnant

 

On voit les métallos dans un tel désarroi

Au bord de leur usine qui marche pas

Qui rêvaient socialos, d’une aciérie d’état

Des promesses qu’on tiendrait pour une fois

Ils avaient cru Arnaud, ils n’ont eu que Ayrault

Ca leur refroidit les haut-fourneaux

La droite avait Gandrange, la gauche son Florange

Allez donc après ça croire aux anges

On voit Edouard Martin pleurer comme un minaud

Laminés la  Lorraine et les cœurs mosellans

Ca plaît à Parisot  mais il faut être franc

C’est Mittal gagnant.

 

(Parodie de la chanson de Renaud: "Mistral gagnant")

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 12:40

M. le commandantLe 4 septembre 1942, Paul-Jean Husson,  soixante- six ans, homme de lettres, membre de l’Académie française depuis 1933, Prix Renaudot 1934[1], Officier de la Légion d’honneur, Croix du combattant 1914-1918, médaille militaire, mutilé de guerre (il a perdu son  bras gauche au front  le 16 octobre 1918),  résidant à la Villa Némésis 20 quai Verdun à Andigny[2], département de l’Eure, écrit au Sturmbannführer (Commandant) S.S. Hugo Schöllenhammer, Kreiskommandantur 10 avenue Pétain à Andigny, pour dénoncer sa belle-fille Ilse Wolffsohn.

La jeune Allemande blonde aux yeux bleus que son fils Olivier, violoniste à l’Orchestre symphonique de Paris, avait rencontrée à une réception à l’ambassade de France à Berlin lors d’une tournée et qui connaissait alors un certain succès en tant qu’actrice sous le nom d’Elsie Berger, était venue pour la première fois à Andigny en 1932, attirant la sympathie immédiate de Jeanne, la sœur d’Olivier et suscitant d’emblée l’émotion de l’auteur de l’Ode à Némésis. Olivier et Ilse s’étaient mariés en mars 1934 à l’église de la Madeleine. Seul Franz, le frère d’Ilse avait fait l’aller-retour et le 2 octobre de la même année était née Hermione, une petite fille au « teint mat, aux yeux bruns et au cheveu noir ». Puis en septembre 1938, le premier drame avait eu lieu : Jeanne s’était noyée dans la Seine[3] au cours d’une promenade en barque sur la Seine avec Ilse et Hermione et peu de temps après les médecins avaient diagnostiqué la tumeur au cerveau qui devait emporter Marguerite Husson à la fin de l’année 1939. C’est à cette époque que Paul-Jean Husson avait décidé de commander une enquête à l’agence Dardanne, rue de la Lune dans le IIe arrondissement qui devait confirmer ses craintes. Ilse Maria Wolffsohn née à Berlin le 3 avril 1913 de Thomas Wolffsohn et de Marta Leeser était juive. Elle avait dû interrompre sa carrière en 1933 en raison de sa religion.

« Une idée horrible et nouvelle ne laissait pas, cependant, de me troubler davantage : l’enfant juive- ou, plus précisément, demi-juive, mais j’ai entendu dire que, dans leurs croyances ou superstitions, cette religion se transmet uniquement par la mère- n’était-elle pas l’origine du premier de nos drames ? Ma fille adorée n’avait-elle pas péri suite à l’idée funeste d’emmener l’enfant qui s’ennuyait, faire une promenade sur le fleuve ? Et le choc de cette mort tragique n’avait-il pas, à son tour, donné naissance à la tumeur qui rongeait, maille à maille, l’intelligence et le système nerveux de mon épouse ? Notre Seigneur n’avait-il pas voulu- par cet enchaînement épouvantable, cette propagation funeste qui reflétait précisément l’envahissement de sa fille aînée, la France- nous punir du sacrilège d’avoir introduit un être impur au sein d’une honnête famille chrétienne ? » (63) Membre du Parti Socialiste National fondé en 1929 par Gustave Hervé et du Comité France-Allemagne constitué sous l’égide d’Otto Abetz en 1934  aux côtés de Ferdinand de Brinon et d’Abel Bonnard (35) Husson vouait alors une haine à Léon Blum et partageait l’antisémitisme viscérale de la droite nationale qui réclamait le retour de Pétain. Mais il aimait Ilse dont il jugeait son fils indigne « j’étais amoureux d’une Juive et cet amour affreux était impraticable » (80) Quand la guerre avait éclaté, Ilse s’était réfugiée à Andigny avec Hermione, en l’absence d’Olivier, mobilisé. Fuyant les bombardements de la sous-préfecture le 8 juin 1940, Paul-Jean Husson était parti sur les routes de l’exode avec elles (rencontrant au  Mans le photographe Man Ray), partageant une troublante promiscuité,  avant de rentrer à Paris  puis à Andigny à la création de la ligne de démarcation.

En août 1940, Husson avait pu récupérer sa maison réquisitionnée par les Allemands en écrivant personnellement au Maréchal qu’il avait côtoyé à l’Académie, dont il partageait toutes les idées sur le rétablissement national et à qui il avait dédicacé sa Grappe mystique.  On avait même songé à lui pour le Ministère de l’Information et de l’Education[4] du gouvernement Darlan à Vichy. Et puis Olivier était venu à Andigny pour faire part de ses inquiétudes au sujet de la remise en question de la naturalisation d’Ilse et pour annoncer son départ pour Londres. Le père avait traité le fils de traître, le fils avait traité le père de fasciste et les portes avaient claqué. Mais Paul-Jean Husson avait tenu sa promesse. Le préfet de police Roger Langeron avait ainsi accepté de faire disparaître le dossier d’Ilse Husson. « Cet automne, où je perdais un fils, m’apporta en contrepartie de nombreuses satisfactions. Politiques et spirituelles, d’abord : la France, qui à force d’être laïcisée se mourait, avait trouvé un nouveau Sauveur. Ayant subi l’effet désolant et tragique de ses fautes- l’oubli, le mépris des vieilles traditions françaises de vie morale, des vertus familiales-, ma Patrie voyait ses péchés pardonnés par la miséricorde de dieu. Elle se trouvait délivrée, après soixante ans, du joug radical et anticatholique, du suffrage universel et du parlementarisme, de la domination méchante et imbécile des instituteurs…. La sanction militaire se révélait appel au relèvement, promesse de régénération. » (135). En octobre 1941, l’académicien[5] avait accompagné à Weimar Marcel Jouhandeau, Pierre Drieu la Rochelle, Robert Brasillach, Ramon Fernandez et André Fraigneau et rencontré le Dr Goebbels. Entre-temps Omer Aristide Husson était né à Andigny le 19 mars 1941. Depuis le départ d’Olivier en octobre, Ilse s’était réfugiée auprès de son beau-père. M. le commandant 3

Novembre 1941. retour d'Allemagne des écrivains français. De gauche à droite: lieutenant Gerhard Heller, Pierre Drieu La Rochelle, Georg Rabuse (au 2e plan), Robert Brasillach , Abel Bonnard (écrivain, journaliste, ministre de l'Education nationale de 1942 à 1944), André Fraigneau, Karl Heinz Bremer, adjoint de Karl Epting à l'Institut allemand de Paris (Lapi-Viollet; Perrault, Gilles. Paris sous l'Occupation, 155).  

Paul-Jean Husson vivait de plus en plus mal cette atroce schizophrénie. Son antisémitisme haineux augmentait en proportion de son amour irraisonné pour Ilse. Le 13 juin 1942, il l’avait emmenée visiter le Mont Saint-Michel et l’impensable s’était produit. Ensuite, dans un second article délirant au Journal d’Andigny, Paul-Jean Husson avait dénoncé Amédée Lévy, le gardien du cimetière de la ville, le seul Juif de la ville. Ilse, rentrée précipitamment à Paris depuis les événements du Mont Saint-Michel,  ne répondait plus au téléphone. Et puis, le 27 août 1942, l’Inspecteur principal adjoint Sadorski et l’Inspecteur spécial Cuvelier se sont présentées à la porte de la Villa Némésis. Le pire était à venir…

On ne racontera pas les cinquante dernières pages les plus terribles des révélations qui conduisent cet infâme sycophante à commencer sa lettre fatale, et l’horreur insoutenable des faits qui sont évoqués (quelque part dans une maison de Fleury-sur-Andelle). On ne reproduira pas non plus ici la rhétorique nauséabonde et obsessionnelle de cet antisémitisme le plus fou auquel l’écrivain prête son emphase et ses certitudes de notable. Il faut laisser ces affreux démons dans la cage de la fiction où l’auteur les a enfermés pour témoigner de la virulence de cet affreux bacille de la peste et de la haine. Au risque de les voir traîner et faire d’autres victimes. Le lecteur du roman qui a compris la démarche salutaire et douloureuse du romancier qui veut nous montrer le fonctionnement d’un cerveau atteint de deux folies (la passion amoureuse et le délire xénophobe) pour nous rappeler que les pires horreurs ne sont forcément le fait des tortionnaires et des êtres frustes mais parfois des esprits les plus cultivés et qui combattent la plume à la main[6], sait que la littérature dans son devoir de mémoire doit aussi sonder les âmes les plus noires sous les cols les plus blancs pour approcher ce qu’Hanna Arendt appelait « la banalité du mal ». Cette plongée au cœur de l’abjection est tout aussi pénible pour l’auteur que pour le lecteur. Mais ne faut-il pas savoir ce que l’homme peut faire de pire pour envisager le meilleur ?

Comme s’il fallait effectivement mettre à distance cette confession à la première personne, l’auteur feint de préciser au début que la lettre a été trouvée en 2006 dans des papiers de famille abandonnés dans une démarche de Leipzig et il nous donne à la fin un pseudo-dossier historique, en guise d’épilogue, pour nous indiquer ce que sont devenus les protagonistes de l’histoire. Le dossier est clos. Le lecteur évidemment cherche les modèles : les académiciens contemporains de Husson, Abel Bonnard et Abel Hermant, Henri Béraud, Lucien Rebatet, Alphonse de Châteaubriant, les autres participants du voyage à Weimar ou encore Brinon dont la femme née Franck, est Juive. Mais l’identification, c’est plutôt du côté d’une tragédie grecque aux accents œdipiens (dans la mythologie Hermione est la fille de la belle Hélène et Ménélas) du dilemme cornélien ou du Faust de Goethe qu’il faut la chercher. Le héraut de la pureté nationale meurt mithridatisé par le poison de l’amour incestueux et adultère qui se mêle à la haine, la lâcheté et à la folie et à l’encre noire de sa plume vénéneuse.

Le roman fait partie de la collection « Les affranchis » des éditions Nil dans laquelle il est proposé aux auteurs de rédiger la lettre qu’ils n’ont jamais écrite. En se mettant dans la peau de cet écrivain collaborationniste travaillé par sa libido et intoxiqué par une idéologie mortifère, en pastichant le style volontiers lyrique et emphatique de cet auteur daté, Romain Slocombe, que l’on connaît davantage pour son travail d’illustrateur et pour son intérêt pour le Japon, réussit une œuvre forte qui ne laisse pas indifférents.   

 1] Décerné en réalité à Louis Francis pour Blanc.

[2] Nom fictif mais l’on peut facilement identifier la ville des Andelys.

[3] Souvenir de Léopoldine. Husson se prend pour Hugo en parlant p. 52 de « probité candide et de voiles immaculées » mais les deux écrivains engagés ne connaîtront pas le même destin politique.

[4] Poste qu’occupera Abel Bonnard en avril 1942

[5] Il y avait bien sept écrivains dans ce Voyage d’automne dont parle François Dufay mais le septième homme était Jacques Chardonne.

[6] « Moi, je considère, personnellement, que des chroniqueurs de radio, des orateurs, des journalistes, des hommes politiques furent infiniment plus criminels que les pires ordures de la Gestapo. Certains discours, certains écrits, un certain climat et la propagande « européenne » ont entraîné dans le sillage mortel de la police allemande des hommes et des femmes dont le seul tort a été de gober ce qu’ils entendaient et lisaient. Malheureusement, les cours de justice et les tribunaux ont adopté d’autres critères. On a fusillé des tortionnaires et des tueurs, mais ceux qui les ont incités à le devenir n’ont eu en général à répondre que d’un simple délit d’opinion. »

Partager cet article
Repost0
22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 22:28

Chine-USA.jpgDeux jours après la réélection de Barack Obama à la présidence de la république des Etats-Unis, une autre transition importante a lieu dans le pays le plus peuplé de la planète, la Chine. L’événement passionne beaucoup moins les médias au point de passer presque inaperçu. Il est vrai que la nomination de Xi Jinping à la présidence à l’issue du dix-huitième congrès du Parti Communiste chinois ne laisse place à aucun suspense démocratique, à aucun débat polémique et rhétorique et à aucun déferlement médiatique. Et pourtant l’accession au pouvoir de cette cinquième génération de dirigeants chinois (après Mao Zedong, Deng Xiaoping, Jiang Zemin et Hu Jintao) pourrait s’avérer décisive pour l’avenir politique et économique de la planète. Agé de cinquante-sept ans, vice-président depuis 2008, Xi Jinping est le fils de Xi Zhongxun, grand révolutionnaire et compagnon de Mao, purgé pendant la Révolution culturelle. Xi Jinping fit ainsi l’expérience de la réalité paysanne de 1969 à 1975 dans le village de Liangjiahe, dans la province du Shaanxi avant de faire carrière au parti, notamment au  Fujian,  au Zhejiang et à Shanghaï. Vice-président de la commission militaire centrale depuis le 18 octobre 2010 il est donc nommé secrétaire général du PCC à l’automne 2012 comme successeur de Hu Jintao et devrait accéder au poste de président en mars 2013 en tandem avec  Li Keqiang qui remplacera Wen Jiabao au poste de Premier Ministre. Xi Jinping est marié en secondes noces avec la soprano Peng Liyan (Carla Bruni locale qui est aussi général de l’Armée populaire de libération). Leur fille fait ses études à Harvard. Pour le reste, on ne connaît pas encore grand-chose de ce prochain dirigeant de la deuxième puissance de la planète et la campagne électorale ne lui a guère laissé l’occasion d’expliciter son programme. On ne pourra pas lui reprocher de ne pas tenir ses promesses.

Partager cet article
Repost0
22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 22:27

Il fut un temps où on les appelait les « Kennedy chinois » pour leur allure et leur façon moderne de communiquer : Bo Xilai et Gu Kailai, sa seconde épouse, une brillante avocate internationale, riche d’autant de charme que de réussite et leur fils Bo Guagua, tout aussi photogénique, ancien étudiant à Oxford et Harvard et vedette du « web people chinois ». D’autres comparaient le flamboyant Bo à l’ancien maire de New-York, Rudolph Giuliani en raison de sa lutte contre le crime organisé à Chongqing, gigantesque ville-province de 30 millions d’habitants dont il fut le chef du parti communiste de décembre 2007 à mars 2012. Plus de 3300 personnes arrêtées, 63 syndicats du crime démantelés, une poignée de puissants milliardaires mis à terre et des douzaines de cadres arrêtés comme l’ancien chef de la police. Fils de Bo Yibo, l’un des huit immortels du PCC, l’incorruptible affichait un parcours exemplaire : maire de la grande ville de  Dalian en 1992, secrétaire du comité du PCC de Dalian, gouverneur de la province de Liaoning, membre du XVIe Comité central du PCC en 2002, ministre du Commerce de 2004 à 2007, membre du politburo du XVIIe Comité central du PCC en 2007, il pouvait prétendre à un des neuf sièges au sein du Conseil permanent du politburo au XVIIIe congrès, le saint des saints du pouvoir chinois. Mais le plus ambitieux des hommes politiques chinois est tombé avant.

Bo-Xilai.jpgLe 6 février 2012, Wang Lijun se rend au consulat des Etats-Unis de la ville de Chengdu dont il est le vice-maire et fait des révélations sur la mort  de l’homme d’affaires britannique Neil Heywood en mettant en cause la famille Bo Xilai. Wang Lijun est l’ancien chef de la police, héros de la lutte contre les triades et bras droit de Bo Xilai. Deux semaines plus tard, celui-ci est démis de ses fonctions de chef du PCC de Chongqing et le 10 avril, il est exclu du comité central du parti. Le 20 août 2012, Gu Kailai  et Zhang Xiaojun, un homme de main de la famille sont jugés au tribunal de Hefei : la fille du général Gu Jungsheng est condamnée à mort avec sursis pour l’assassinat de Neil Heywood dans sa chambre d’hôtel de Chongqing le 14 novembre 2011. Wang Lijun qui a fait des révélations sur son ancien patron qui avait voulu étouffer l’affaire n’est condamné « qu’à » quinze ans de réclusion. En octobre, après perte de son immunité parlementaire, Bo Xilai est accusé d’abus de pouvoir,  de corruption massive et de trafic d’influence depuis 1985 et de  relations sexuelles « déplacées » avec de nombreuses femmes. Une enquête a, d’autre part révélé qu’il avait mis sur écoute la plupart des dirigeants du parti communiste. Mais l’affaire ne s’arrête pas là puisqu’à son tour, Li Wangzhi, fils issu du premier mariage de Bo Xilai avec Li Danyu, est soupçonné d’avoir voulu empoisonner Gu Kilai. Le procès de cette ancienne étoile de la vie politique chinoise permettra peut-être d’y voir plus clair à moins que le nouveau régime ne profite de cet exemple pour donner des gages de sa lutte contre la corruption et faire payer à Bo le prix fort de cette purge.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de POT ETHIQUE A LENTS TICS
  • : Commentaires sur l'actualité politique et culturelle. Poésie. Parodie. Lettres-philosophie en CPGE scientifiques.
  • Contact

Profil

  • POT ETHIQUE A LENTS TICS

Recherche

Pages

Catégories